vendredi 16 mai 2008

Travaux Pratiques 6.


Petit sentier de probation.


La Connaissance est le savoir éprouvé. Au fil des articles de l’académie d’Hermès Trismégiste je m’efforce d’ouvrir les livres de la Science Hermétique et de son langage analogique qui est celui qui fait le plus appel aux facultés supérieures. Par mes petits commentaires, j’espère vous donner quelques outils qui en facilitent la pratique et la compréhension. Le meilleur moyen de mesurer vos progrès est encore de mettre vos acquis à l’épreuve par une pratique régulière. Dans ce dessein je vous propose une série de petits travaux pratiques basés sur l’un des textes de la grande tradition hermétique occidentale, le plus connu du plus grand nombre, et pourtant le plus mal compris, je veux parler de la Divine Comédie de Dante Alighieri, traduction de Rivarol.


Je soumets chaque extrait à votre méditation et à votre capacité à en pénétrer les Sens Parlant, Signifiant et Cachant. Libre à vous de nous faire partager par vos commentaires, l’interprétation que vous en faites. Ceux qui feront l’effort de ce partage, seront nécessairement sur le sentier de probation, celui qui consiste à soumettre courageusement ses connaissances à l’épreuve. Ils s’apercevront aussi rapidement qu’en acceptant cet exercice régulier, ils progresseront dans la maîtrise du langage analogique, s’ouvrant par la même de nouvelles perspectives spirituelles.


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L’enfer de Dante : Chant I. Suite 6.

On eût dit que la bête avançait droit sur moi,
avec la rage au ventre et la crinière au vent,
si bien qu'il me semblait que l'air en frémissait.

Une louve survint ensuite, que la faim
paraissait travailler au plus creux de son flanc
et par qui tant de gens ont connu la détresse.

La terreur qu'inspirait l'aspect de cette bête
me glaça jusqu'au fond des entrailles, si bien
que je perdis l'espoir d'arriver jusqu'en haut.

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6 commentaires:

OseKa a dit…

Dante se retrouve dans les sphères intérieures et personnelles de l'épouvante... inhérente à la psyché d'un être de lumière vivant par anesthésie sociale dans les ténèbres de son ignorance aveuglante.

Il lui faut du courage pour mourir au passé et renaître à l'évolution spirituelle loin des autoroutes de la religion...

Equilibrer son étoile à six branches pour un juste partage du visible et de l'invisible.

Vaincre la peur réelle, ou imaginaire du loup, telle la brebis livrée à la domination du berger.

L'asservissement de la brebis pour que dans sa peur intestine elle rejoigne l'enclos protecteur que ledit bon berger lui aura aménagé.

La devise de l'empire romain n'était elle pas :
"donnez leurs du pain et des jeux..."... endormez les, et nous pourrons mieux agir à l'insue de leurs individualités...

Nos croyances créent notre réalité, pour changer de réalité changeons de système de croyances.

Fraternellement

Gery a dit…

Le monde matériel ne laisse pas échapper sans combattre l'aspirant à la spiritualité. Il oppose ses beautés illusoires, sa férocité bestiale, et des désirs sans "fin" (ce cloaque d'émotions), à celui qui cherche à s'affranchir et à gagner la véritable liberté. Chacun jour, chaque instant, chaque seconde sont un combat et parfois l'on se désespère du peu de progrès accomplis autant que des reculs sur des terrains que l'on croyait conquis (quelle prétention...). Au-delà des siècles Dante souligne l'énormité de la tâche et les obstacles insidieux... lui aussi aura désespéré... et quelque part c'est un encouragement puisque lui-même les aura surmonté. Mais n'étant pas Dante... les doutes, les peurs, les désirs sont au menu pour le moment.

Anonyme a dit…

Le loup est intérressant à plus d'un titre. Dans la mythologie grec c'est "Anubis" (Celui qui ouvre la porte du Temple). C'est "Oupouaout" (wpwawt) l'ouvreur de chemin, Maître du mystère qui s'accomplit dans les ténèbres et qui guide les dieux et les rois sur terre comme dans l'au-delà... Mais le vrai secret de ce loup, est celui de la force vitale maîtrisée. Cette force vitale que nous avons vu au travers du lion.

Ainsi, semble t'il que la nature fait son oeuvre, celle de l'étoile Flamboyante, celle qui est invisible mais qui agit visiblement. Peut être pourrions-nous voir cela comme "la tentation du Christ" l'épreuve redoutable qu'il faut passer avec grand succès.

Les peurs et appréhensions sont du domaine du destin et notre ami Dante semble en grand danger. Celui de ne pas pouvoir faire du loup, son compagnon de route.

Y arrivera t'il ou pas ? J'ai déjà comme une bonne idée du résultat... ;-)))

Anonyme a dit…

Ami,

A l’heure des bilans et du compte de tes désillusions,
Ne laisse pas seule l’érosion du temps travailler,
Echappe au renoncement des rampants, des morts vivants.
Reprends ton maillet et ton ciseau pour tailler la pierre brute qui t’a été donnée.

Construis ta maison, ta tanière,
Ne t’y refuse rien qui puisse y manquer.
Cet antre, que toujours, où que tu sois, tu puisses rejoindre,
Pour retrouver la rassurante et protectrice solitude,
Qui te ramène à ton destin.

A ta corde, ajoute le nœud qui te lie à toi même.
« Like a bridge over trouble water”,
Retrouve en toi toutes les faces de la Force,
Qui y dorment depuis toujours.
Et comme Jacob toute une nuit, livre ce combat à ton pire ennemi,
Tapi au fond de ton âme, pour choisir ton Nom.
Nul vénérable maître, nul père à tes côtés.
Traque dans ton feu, dans ton désert,
Celui qui te ressemble et n’est pourtant pas toi,
Celui qui sournoisement, attend le plus mauvais moment
Pour t’assommer de toutes tes bassesses et tes trahisons.
Désarme le en faisant front un à un à tous ces démons,
Les effaçant d’un regard acéré et prévenant, comme autant de spectres vides.
Ne renie rien de ce qui te fonde et t’enracine dans ton présent.
Rien ne se perd, tout se transforme.

Combat, jour après jour sans cesse recommencé, jamais gagné,
Pour t’aimer assez pour échanger, partager,
Pour t’aimer assez pour recevoir sans devoir,
Pour t’aimer assez pour donner sans attendre…

Plonge enfin dans l’onde fraîche qui t’enveloppe et t’apaise,
Ce vide immense, que certains nomment, qui t’affole, qui te porte, qui te pousse,
Cette soif infinie, ces faims insatiables,
D’être tour à tour, et en même temps,
Et Tamino et Papageno,
De voir ce que tu ne peux regarder,
D’entendre ce que tu ne peux écouter,
De toucher ce que tu ne peux prendre,

De ne jamais rien regretter pour ne plus souffrir,

De vivre enfin en homme libre et fier.

Le Gaulois libre a dit…

Je félicite les intervenants qui font l’effort de participer à ces « petits » travaux pratiques. Chacune des interventions en rapport avec le sujet traité est brillante et particulièrement enrichissante.

Toutefois, sans vouloir intervenir sur le sujet de la Divine Comédie de Dante, ligne de conduite que je me suis assignée, je pense utile de signalé qu’il convient d’avoir en toute chose, la vision proche du détail, et la vision globale qui intègre ce détail dans un tout.

Pour parler clairement, il me semble que le schéma de Dante, qui est calqué sur celui des Lois de la Divine Providence, va de l’involution (la descente aux Enfers) à l’évolution (le Paradis) en passant par la phase de rédemption (le Purgatoire). Ceci pour dire que le début de la Divine Comédie correspond davantage à cette descente aux Enfers, et qu’il est normal que cela se traduise par la manifestation de la plus forte et la plus puissante expression de l’animalité humaine, qui se trouve symbolisée par le Lion, l’animal, mais aussi le signe du zodiaque, la force du Feu dévorant du Soleil...

Le début de cette descente est chargé de frayeurs, mais qui ne seront rien par rapport à celles qui attendent notre voyageur, tout au long de sa plongé vers les gouffres de perdition qu’il va devoir visiter ...

Bonne continuation, et bon courage,

l’effort ne prend de valeur que dans l’endurance, et le mérite ne s’acquiert que par la nécessité du courage...

eton a dit…

en rejoignant ce qu'il a nommé su de ce côté du monde , comme "sinistre passage terrestre où nul homme n'a pu se maintenir vivant ", c'est à la notion même d'espèrance pouvoir échapper à ce destin que s'ébranle l'édifice de ses convictions profondes , la passerelle spirituelle s'écroule et le bateau des pensées vivantes chavire , cette belle résolution équilibrer d'un pied ferme son périple en préservant des deux mondes son savoir de corps et d'esprit ne semble pas avoir résisté à ce passage...

Il nous démontre cette fragilité d'un savoir à l'agonie en infirmant son expression même d'amour divin , dans ce qu'éternel et intemporel devrait être prééminent et dominer en hauteur de vue et d'appréciation dans son absolu pouvoir règner au sommet de sa conscience ( ceci quelqu'en soit d'immergence perceptive et en toute dimension pouvoir s'y présenter vivante son épreuve) .

Si être vivant représente le savoir d'une rive pouvoir se manifester et s'éprouver en toute connaissance dans l'autre , alors de cette mort annoncée , celà le place ici dans le domaine du voile et du doute comme au fond d'un caveau , dans cette mise en demeure les lever.

Cette dimension temporelle l'amenant au milieu du fleuve de ses émotions en être irrésistiblement entraîné vers cette appréciation mortelle contenant tous les ingrédients propre à cette condition , en marque cet aspect spirituel d'une chute vertigineuse qui vibratoirement parlant , est dans cette solitude la plus basse avoir perdu sa lumière et qu'il devra reconquérir par l'acquisition de cette plus haute idée divine possible qui en son feu protecteur et discret pourra à nouveau l'accompagner en permanence s'y vivifier et l'éclairer dans ses immergences ( ceci quelqu'en soit la hauteur des épreuves s'adaptant au perfectible de ses propres défis), et c'est donc par l'expérience de la connaissance que passant d'une berge à l'autre il devra en retirer peu à peu cette part de sagesse divine pouvoir se retrouver en toute chose et toute circonstance.

mais pour l'heure , l'immergence est tellement prègnante que même l'espoir disparaît derrière ces contraintes dont il décrit les ingrédients propre à cette condition , et où être privé de lumière est si redondant avec son environnement que la fonction même d'échange et de nourriture spirituelle se transforme en forces prédatrices de lumière comme si l'amour divin dans son expansion terrestre avait privilégié du ventre et de ces entrailles un lieu commun pour l'exprimer , mais à cette reconnaissance du ventre dans sa recherche d'équilibre , s'y placent aussi ces forces électives d'une flamme dévorante animant en toutes espèces ces différents degrés d'intensité et qui ici replace notre homme dans cette fragile complexion mortelle et animale comme désarmé spirituellement être un met de choix , et c'est donc d'un principe de survie dans son contexte de chair et d'intégrité qu'il appréhende des qualités du lion et de la louve ce nec plus ultra démonstratif de belles forces et formes d'appétit s'en restituer ce perfectible primaire de l'angoisse pouvoir évoluer vers cette terreur naîssante en ce même lieu de digestion chaude pouvoir devenir glacé , nous indiquant du voile et du doute que leur levée n'en avoir plus aucuns , peut l'être à double sens autant de corps que d'esprit pouvoir y entrainer son âme autant dans la lumière que dans son absence , mais si perdre l'espoir arriver jusqu'en haut indique aussi celui d'un état d'âme à son plus bas , on peut en estimer que le perfectible de l'un et de l'autre ne manqueront pas au rendez vous de ce qui sera-fût en produire des amplitudes plus grandes jusqu'à inversement de cours...