samedi 25 juin 2016

Dialogue N° 14 : La rédemption, la fidélité et la sincérité. (MAJ 16/07/2016)




Maître, comment puis-je obtenir le pardon de mes guides supérieurs, pour toutes les fautes commises lors de toutes mes réincarnations ?



Sois capable de pardonner à tous ceux qui se repentent sincèrement, non pas uniquement pour des faits qui te concernent personnellement, mais aussi pour des faits qui concernent autrui (l’Humanité), et tu comprendras comment fonctionne le pardon. Ce pardon ne doit pas s'entendre d'une façon naïve et irresponsable, mais doit rester parfaitement conforme au Dharma sans jamais contrevenir à l'ordre souverain des choses, ce qui suppose que tu saches discerner la sincérité du repentir de son apparence simulée. Car, s'il y a une chose qui soit définitivement incompatible avec le processus de rédemption c'est bien l'hypocrisie et la duplicité de pensée, et par voie de conséquences de parole ou d'action. 

La sincérité, dont il est ici question, est celle qui aligne parfaitement la pensée juste, la parole juste et l'action juste dans une indéfectible stabilité de correspondance, et dans la permanence de cet alignement. Il ne s'agit pas d'un repentir de circonstance et d'apparence, mais bien d'un serment de fidélité à ses convictions qui veut que lorsqu'il est acté rien ne puisse amener la Conscience à y renoncer. 

Sur le niveau d'évolution le plus élevé d'une Conscience humaine, chaque pensée qu'elle assimile, après en avoir éprouvé la justesse et la compatibilité avec ses valeurs morales, devient contractuellement un engagement que rien ne doit pouvoir venir profaner. Cette pensée, qu'elle soit formulée intérieurement où extérieurement, est un attribut caractérisant le volontaire engagement d'adhésion aux Principes du Dharma. Lorsqu'une Conscience n'est pas en capacité de respecter cette ascèse essentielle de son initiation qu'est le strict respect à ses convictions, dans la moindre de ses actions, elle déchoit rapidement de son état d'évolution le plus élevé sur chacun des plans et dans les trois Mondes. 

La fidélité à sa pensée, sa parole et à son action est la trame des fabuleuses épopées mythologique et mystiques du Mahâbhârata et du Râmâyana. Ce qui fait du roi Yudhishthira un Dharmaraja dans le Mahâbhârata, c'est justement son indéfectible fidélité à chacune  de ses pensées et de ses paroles. À l'inverse, ce qui condamne ses adversaires est le manque de probité morale les amenant inéluctablement à la duplicité de langage et les condamnant à subir la défaite lors de leur grande confrontation contre Nara et Nârâyana (Arjuna - fils d'Indra, et Krishna - Vishnou) sur le Kurukshetra. Même si l'histoire de Râma est très différente dans la forme, dans le fond le thème central est rigoureusement identique, puisqu'il repose sur la rigoureuse fidélité des engagements que cet avatar de Vishnou a pris vis-à-vis de sa rectitude morale allant jusqu'à se sentir obligé de respecter une très ancienne promesse faite maladroitement par son père le roi Dasharatha à une de ses épouses. Alors même que cette promesse a été obtenue par la ruse de cette épouse secondaire, et dont le respect strict de cette promesse le condamnait à faire perdre, à son fils aîné Râma, son droit légitime de succession au trône au profit de son demi-frère Bharata, le fils de cette épouse secondaire. Bien que toutes les lois, les notables, le peuple et le demi-frère Bharata étaient favorables à ce que Râma soit le Prince héritier - ce qui lui aurait permis d'aller à l'encontre de l'engagement de son père, qui lui-même était profondément désolé d'avoir à tenir cette promesse au détriment du Prince héritier -, Râma a refusé la succession pour ne pas permettre que son père soit parjure à sa promesse vis-à-vis des Mondes supérieurs. Ceci pour te faire comprendre l'importance qu'il y a, pour les plans et les Mondes supérieurs,  à être scrupuleusement fidèle à ses engagements, que ce soit vis-à-vis d'autrui ou vis-à-vis de soi-même. 

Donc, pour accéder à la véritable rédemption qu'est le pardon, encore faut-il être capable de connaître les exigences que requiert un repentir sincère. Il te faut savoir que toute violation de ce repentir sera considérée sur les plans karmique comme un sacrilège. Peu importe que tu sois le seul à le connaître dans le Monde physique dense, puisque sur les autres plans le fait sera inévitablement connu. C'est d'ailleurs pour cette raison que ceux qui ne respectent pas leurs engagements, qu'ils soient moraux ou verbaux, se condamnent à perdre la confiance de leurs semblables et celle des guides et protecteurs occultes des plans supérieurs. 

Pour en revenir à ta question, pour obtenir le pardon de tes fautes tu dois d’abord pratiquer le repentir sincère, selon le principe d'alignement indiqué précédemment, et que tu devras considérer comme sacré et définitivement inviolable. Le tout sous le contrôle du juge le plus implacable qui soit : toi-même. Et tant que tu tricheras avec toi-même, n'espère pas avoir la confiance des deva supérieurs.




Maître, par quel genre de fautes dois-je commencer à me repentir sincèrement ?






Il te sera difficile de te repentir sincèrement si tu n’es pas capable d’avoir ta propre Conscience des fautes commises. Les indications que je pourrais te fournir ne te permettraient que de singer l’apparence d’un repentir, sans qu’il ne contienne la moindre sincérité. 

Le rituel sans âme et sans qualité, qui n’est qu’hypocrisie et faux semblant, ne sera jamais de nature à abuser les Seigneurs du Karma et encore moins les Esprits subtils et clairvoyants des Consciences des plans et des Mondes supérieurs. Le processus de rédemption par le repentir sincère est beaucoup plus complexe et délicat à mettre en pratique que ne laisserait paraître la simplicité de sa formulation. La sincérité étant ici exigée comme condition sine qua non, doit être totale, complètement épurée d’artifices et de simulacres comme savent si bien en user l’ego et l’intellect raisonneur pour en donner une apparence trompeuse. Ce stratagème ne durant qu'un temps fugace, n’étant plus qu’une grossière imitation de la sincérité, n'abuse que la Conscience l'utilisant pour se mentir à elle-même. Cette sincérité, je crois utile de le répéter, ne doit pas être qu’intentionnelle (pensée), mais doit aussi être confirmée par des manifestations concrètes (paroles et actions), une régularité sans faille dans sa pratique et une absence de complaisances circonstancielles (excuses) auxquelles tu pourrais succomber par paresse ou manque de volonté et de rectitude. 

Comme je te l’indiquais dans ma précédente réponse, ta sincérité ne pourra pas se limiter qu’à ta personne, mais devra aussi se manifester dans le cas de fautes (inexactitudes, écarts, erreurs, imperfections, imprécisions, incorrections, manque de justesse et de probité, infidélité, irrégularités) que tu verrais commettre par d’autres individus, ou groupes d’individus et portant préjudice à autrui. Manifestation qui pourra s’effectuer au moins sous forme d'indignation. L’indignation et une opposition clairement manifestées à la complaisance, devant ces fautes et égarements issus de l’ignorance ou de vices assumés, et ne feront que valider, au « regard » des Consciences supérieures, la crédibilité de ta sincérité qui ne sera plus une formule creuse et frivole, mais une rectitude de comportement solidement ancrée dans ta Conscience de repenti, comme une valeur morale sacrée. Ne pas respecter scrupuleusement ce que l'on considère comme sacré, devient automatiquement profanation et sacrilège. 

Ceci te permet de comprendre la gravité karmique que peut comporter le  fait de se repentir un jour pour récidiver le lendemain. Cette gravité karmique se caractérisant par une perte de crédibilité de la part des instances spirituelles supérieures, et une nette diminution de leurs dons, leur assistance et leur bienveillance. Alors, à toi de faire ton propre inventaire de ce que tu peux, à l'aune de tes Connaissances actuelles, légitimement considérer comme des fautes dont tu acceptes d'assumer loyalement la responsabilité, afin d'en obtenir le pardon par un repentir sincère volontairement assumé. Et prends bien garde de ne pas confondre le repentir sincère avec autoflagellation, culpabilisation avilissante, stigmatisations déshonorantes ou apitoiement sur toi-même. 

Le repentir sincère n'est pas une punition, pas plus que le pardon est une récompense. Cela doit être simplement considéré comme une juste perception subtile de ta part,  de ces notions que sont le "Bien" et le "Mal",  et grâce auxquelles il te sera possible d'élargir considérablement ton champ de Conscience. Sans oublier que le repentir sincère est aussi un noble sacrifice, au moins celui de ton ego, et conformément à ce que j'ai déjà eu l'occasion de t'expliquer, le sacrifice lorsqu'il a cette forme spirituelle, est la meilleure oblation que tu puisses mettre sur l'autel de ta Foi et qui puisse avoir une possibilité d'être véritablement agréable pour les Esprits supérieurs officiants au service du Dharma.

Maître, je comprends qu’il m’appartient de discerner clairement les fautes dont je dois avoir sincèrement Conscience, avant que de m’en repentir, mais n’y aurait-il pas un ordre à respecter pour commencer la mise en pratique de ce processus ?

Si tu dois hiérarchiser la démarche de ton processus, je t’invite à commencer par ce qui me semble être la source de tout égarement, je veux parler de tes pensées. Comme l’indiquait si justement Lao-Tseu dans son Tao Tô King : 

En suivant la voie on trouve la voie. En se conformant à la vertu, on devient la vertu. Mais si on pense au crime, on recueille la honte du crime. C'est pourquoi l'action comme l'inaction traduisent l'invisible harmonie. Ou la foi est totale, où elle n'est pas. 

Ceci implique que la rédemption impose pour chacune des pensées, que nous avons décidé d’assimiler, qu’elle doive faire l’objet d’une analyse critique personnelle sans faiblesse, sans complaisance ni compromission. Soit nos pensées sont conformes aux règles d’éthique, de probité, de Connaissance, de rigueur, de justesse et de vérité, ainsi qu’aux vertus qui structurent nos valeurs morales ; soit elles ne le sont pas, et le repentir sincère sera de s’en séparer sans la moindre complaisance, même si cela doit radicalement modifier nos habitudes confortables, nos croyances rassurantes, nos certitudes intellectuelles et nos comportements sociaux grégaires. Soit nos pensées demandent à être sensiblement alignées sur une tonalité supérieure, et le repentir se manifestera par la volonté de la Conscience à s’y conformer sans le moindre laxisme. 

Lorsque tu auras identifié des pensées que ta nouvelle capacité de discernement subtile te permettra de juger comme mauvaise, il te faudra en plus tenir compte des actions que  tu auras commises lors des différentes mises en pratique de ces pensées s'étant révélées comme mauvaises. Je prendrai un exemple volontairement caricatural pour donner corps à cette réalité abstraite. Lorsque ceux qui pratiquaient l'esclavage, du temps où leur normalité ambiante en faisait une pratique courante et parfaitement légale, se sont retrouvés à devoir prendre Conscience du caractère profondément immoral et inhumain de cette pratique - lorsque des lois ont clairement stipulé l'abolition de cet asservissement dégradant -, leur repentir, pour être complet et sincère, devait passer par la condamnation de cette pensée qu'était la pratique de l'esclavage en libérant ceux qu'ils avaient encore sous ce régime, mais  ce repentir devait s'étendre aussi à toutes les personnes auxquelles ils avaient accepté de faire subir cette indignité humaine, les privant pendant de longues années de leurs libertés naturelles, sacrées, inaliénables et imprescriptibles. C’est uniquement par cette pratique exigeante, qui confine à l'ascèse d'un comportement juste et sans complaisance, que le repentir révélera ou non la profondeur et la crédibilité de sa sincérité. 

Ne plus accepter les petites apparences de vérités conventionnelles, qui ne sont qu'hypocrisie de convenance, est un des exemples de manifestation de la fidélité à son repentir et la marque de sa sincérité. Il faut aussi prendre garde à considérer que les règles de probité que l'on fait volontairement siennes ne doivent pas pour autant servir à l'aliénation des autres, ceux qui n'en partageraient pas le bien fondé. Pas plus que cela ne doit servir à porter un regard critique sur ceux qui, se complaisant dans la normalité ambiante illusoire, ne seraient pas enclins à souscrire à ces conditions éthiques libératrices. Seule l’exemplarité de ta fidélité à tes valeurs morales que tu offres en rayonnement doit te préoccuper. Ne pas respecter ces dernières modalités, serait de nature à redonner des pouvoirs aux asura guettant la moindre faille pour tenter de reprendre dans leurs filets une Conscience par encore en mesure d'avoir la Volonté de se libérer de ses travers, pour cause d'inattention. Et faire preuve d'inattention n'est jamais sans conséquence préjudiciable tant pour son auteur que pour autrui. L'inattention, voilà une des fautes les plus couramment commises, et dont peu de Conscience pense à se repentir sincèrement, d'où sa récidive régulière.





Maître, vis-à-vis de qui dois-je manifester ce repentir sincère ?






Ta question démontre que tu n’as pas encore bien assimilé toutes les subtilités du sujet sur lequel nous travaillons. 

Si tu cherches une tierce personne semblable à toi-même pour exprimer ton repentir, genre confession (privée ou publique, religieuse ou médicale) suivi d’actes de pénitence, alors tu retombes dans le rituel creux et sans consistance qui ne sert qu’à donner un illusoire alibi à ton ego afin qu’il se donne l’apparence d’une pseudo bonne Conscience, et un imaginaire et dérisoire pardon de ces fautes. Ce processus singeant le repentir sincère a pour conséquence quasi systématique de donner au récipiendaire l'envie de recommencer ses errements, puisqu'il a le sentiment qu'il va pouvoir s'exonérer des conséquences par ce simulacre de repentir. 

Les indulgences plénières - qui ont permis aux catholiques romains de récolter assez d'argent pour financer la construction de nombreux édifices religieux -, avaient plus l'aspect d'un vulgaire commerce que celui permettant une rédemption par repentir sincère. Le tueur, le voleur, le tortionnaire ou le malandrin savaient qu'il leur suffiraient d'obtenir, souvent en échange de simple quantité de monnaie, une indulgence plénière pour se voir absoudre de tous leurs péchés, y compris les plus vils et méprisables. Ceci constituait en réalité un encouragement à poursuivre dans la voie de la corruption de la Conscience puisque cette pratique, d'une grande perversité, donnait l'illusion d'une rédemption automatique et surtout systématique. 

Le clergé de l'époque, par sa complaisance coupable, devenait complice de ces forfaits, et entachait le patrimoine karmique de chacun de ses membres se pliant à ce détestable commerce du vice. La mauvaise Conscience pouvait s'en donner à coeur joie, puisqu'elle avait à sa disposition des toges d'apparentes vertus de rechange, dont elle pouvait se vêtir en contrepartie d'une partie de ses larcins, rapines, saccages ou pillages plus ou moins sanglants obtenus par la pratique du vice. 

Ton repentir tu dois te l’adresser à toi-même, et la pénitence, dont je t’ai tracé les grandes lignes dans ma précédente réponse, c’est encore toi qui dois te l’imposer et surtout l’effectuer avec la plus extrême rigueur. L'absolution tu la recevras, selon tes mérites, des échelons supérieurs en constatant qu'ils acceptent de continuer à te faire le Don de leur service bienveillant grâce auquel tu pourras poursuivre ton évolution. Ceci tout en considérant que le repentir sincère n’a rien à voir avec l’autoflagellation, la mortification, la stigmatisation ou je ne sais quel autre supplice plus ou moins barbare. La pratique régulière du repentir sincère est le moyen de remettre correctement l’évolution de la Conscience sur les bons rails de la rédemption (évolution). Je te rappelle que ce n’est ni une punition, ni un châtiment ni une répression. C’est juste un processus utilitaire, salvateur et protecteur de hiérarchisation de ses expériences, de leur alignement et de leur stabilisation effectuée par une Conscience devenue mature, volontaire et maîtresse de ses sens, Facultés et émotions. 

Le fait d'envisager d'avoir recours à une autre personne pour manifester ton repentir est aussi l'indication de ton faible niveau de Connaissance et de celui de tes propres responsabilités. Personne d'autre que toi ne pourra te permettre d'obtenir l'absolution. Ne crois pas pour autant que de ne dépendre de personne pour obtenir cette absolution soit plus facile. C'est même rigoureusement le contraire, car la moindre faille dans la sincérité de ton repentir te fera perdre automatiquement toute possibilité de rédemption de la part des membres de la Hiérarchie. Mais aussi cela installera au coeur de ta Conscience un sentiment de culpabilité ayant un lent et puissant pouvoir corrosif, et à la longue une possibilité d'autodestruction. Tu pourras constater, dans les faits objectivement observables, que ceux qui succombent à vouloir tricher avec eux-mêmes finissent inévitablement par corrompre leurs Facultés les plus subtiles, et s'égarent dans les méandres d'une involution uniquement gouvernée par Maya. 

Alors, pour en revenir à ta question, cesse de te préoccuper de chercher la personne à laquelle tu dois manifester ton repentir sincère, puisque la seule qui soit véritablement la plus habilitée à le faire, c'est toi ! Mais surtout n'oublies pas que pour être efficace tu devras strictement respecter l'adjectif qualificatif de : sincère. Après, soit la tonalité vibratoire de ce repentir sera suffisamment puissant pour s'élever vers tes guides et protecteurs des plans et des Mondes supérieurs, soit tu retomberas inéluctablement dans les turpitudes de ton ego et ton intellect raisonneur, prompts à t’accorder toutes les absolutions pourvu que tu poursuives la pratique de tes propres perversions.


Maître, ne serait-il pas plus conforme aux différentes traditions cultuelles d’adresser ce repentir sincère à une divinité susceptible de la recevoir et de la valider ?




Si cela peut t’aider dans ta démarche, pourquoi pas ! Mais si tu comprends correctement le schéma du processus que je viens de t’exposer, tu devrais y discerner que la pratique rigoureuse du repentir sincère, volontairement activé par la Conscience, comporte en elle-même tous les mécanismes qui permettent de valider l’accession à la rédemption. Là où les divinités auxquelles tu pourrais t’adresser ne feraient rien de plus ou de moins puisqu’il s’agit d’un processus d’auto-réalisation, dans le cadre des Lois Providentielles requérant obligatoirement une adhésion volontaire de l'officiant. 

Par contre, lorsque la rédemption s’active, comme je viens de te l'expliquer précédemment, alors les Consciences des plans et des Mondes supérieures en perçoivent la puissante tonalité vibratoire, et se prédisposent à satisfaire à certaines attentes de l’impétrant en répondant, sur le mode subtil vertical et intérieur, à ses interrogations, lui signifiant par la même occasion que cette manifestation vaut rédemption et implique la validation de l'absolution des fautes commises, et dont le repentir sincère a annulé les conséquences négatives. Conséquences négatives dont la principale a consisté en l’absence de possibilité de communications multidimensionnelles, pour la Conscience impie, avec les plans supérieurs. 

Ne te fais surtout aucune illusion, tu peux toujours espérer tromper tes semblables, ou toi-même sur la crédibilité de ta sincérité, tu n'abuseras jamais les Consciences des plans et des Mondes supérieurs. Si tu succombais à la tentation de vouloir le faire, tu serais alors dans une situation semblable à celle d'un jeune enfant faisant un gros mensonge du genre : je n'ai pas touché au chocolat, tout en ayant les babines enduites de sa gourmandise. 

Comme j'ai eu l'occasion de te l'expliquer, le repentir sincère n'efface pas la faute, il la localise dans un état de Conscience inférieur, ce qui permet à un état de Conscience supérieur de la considérer pour ce qu'elle est le trois quarts du temps : un enfantillage caractéristique d'une profonde ignorance, et d'en tirer les précieux enseignements. Un adulte regarde les bêtises de son enfance en les considérant pour ce qu'elles sont, sans pour autant se sentir accablé de remords dans sa situation d'adulte, puisque son repentir sincère ne les lui fait plus commettre depuis fort longtemps. Ce qui ne l'empêchera pas d'en appréhender l'inconvenance, la stupidité et les perturbations dommageables que cela aurait pu avoir sur sa propre évolution, si des adultes responsables ne lui avaient pas signifié, clairement et avec autorité, l'incongruité d'un tel comportement. Un père ou une mère ont probablement fait les mêmes bêtises que leurs enfants, ce qui ne les empêchera pas de veiller à ce qu'ils ne s'engagent pas dans une voie de perdition préjudiciable. 

Pour ce qui est des "divinités" auxquelles tu désires t'adresser, ne leur demande surtout pas d'être complaisantes avec tes vices et égarements, cela reviendrait à les rendre complices et à violer le Principe de Justice universelle, si elles venaient à te donner satisfaction en dehors de ces Lois. Justice universelle qui veut qu'il n'y ait aucun passe-droit ni aucune dérogation quant à la stricte application de Lois intemporelles et justes. 

Comme j'ai déjà eu l'occasion de te le dire, lorsque tu t'adresses à une "divinité", si les requêtes que tu manifestes sont constituées de pensées justes en vertus, elles recevront intégralement satisfaction. Il découle de ce Principe que dès lors où tu ne reçois pas satisfaction de ta ou tes requêtes, tu devras en tirer les enseignements, dont celui qui veut que tes pensées soient ou peu justes, ou qu'elles manquent de vertus et ne sont donc pas dignes d'être prises en considération, ou les deux.




Maître, encore une question sur le repentir. Quand dois-je le pratiquer ?





Je viens de te donner un début de réponse à cette question en t'expliquant comment tu dois t'adresser à une "divinité", mais manifestement elle demande à être complétée. 

Contrairement à ceux qui, par ignorance, ne savent comment se pratique ce rituel, je te rappelle qu'il ne s'agit pas de se repentir pour accéder à une rédemption occasionnelle pour tenter d'obtenir une compensation qu'elle soit émotionnelle, sensorielle, matérielle, intellectuelle ni même spirituelle. Ce serait là l'expression d'une grande perversité spirituelle sur laquelle je ne crois pas utile de revenir. 

Cette pratique du repentir, comme je te l'ai précédemment signalé, doit être considérée comme une ascèse constante que doit exercer aussi bien le novice, que l'apprenti-sage, l'initié ou le disciple. Savoir se repentir de ses errements de pensées, de paroles, de ses actions ou inactions, de ses inattentions ou de ses faiblesses au quotidien, reste le moyen le plus efficace pour tirer les meilleurs enseignements de ses propres expériences. Lorsque la pratique de cette ascèse est rigoureuse, constante et sans dessein de fortifier une personnalité égotique s'accommodant d'un petit commerce du donnant-donnant, alors elle est la source des plus puissants perfectionnements d'une Conscience spirituelle dévique. 

La Conscience ne se repent pas pour obtenir sa rédemption venant annuler toute sa responsabilité, et encore moins une récompense, mais c'est parce qu'elle parvient à la pratique du repentir sincère que sa rédemption ouvre le vortex lui permettant de franchir les niveaux supérieurs de son évolution. Ce vortex restera ouvert tant qu'il n'y aura pas la plus petite distorsion entre le repentir, sa sincérité et l'indéfectible fidélité de l'officiant à son serment de ne plus réitérer la faute, l'erreur, l'inattention ayant fait l'objet de la prise de Conscience de la réelle étendue de sa responsabilité, que ce soit sur le plan physique, intellectuel ou spirituel. Cette condition, pour être correctement respectée, implique une grande clairvoyance et un discernement subtil très rarement respecté sur le plan sensoriel et émotionnel. C'est d'ailleurs pour cela que le repentir pratiqué dans de mauvaises conditions ne produit pas ou que très occasionnellement l'ouverture du vortex de la rédemption. 

Lorsque ce vortex s'ouvre, lors d'une conjonction occasionnelle du repentir avec une véritable sincérité, il se referme tout aussi rapidement si cette conjonction n'est pas maintenue strictement dans les bonnes conditions. Ceci requiert, de la part de la Conscience, une attention rigoureuse et une vigilance sans faille. C'est ce qui fait dire que le sage ne se repent pas de ses fautes, mais de ses inattentions. Ceci répond à ta question du "Quand", puisque sur le plan spirituel le repentir fait partie de la pratique constante de l'ascèse, ou ce que les orientaux désignaient dans le Mahâbhârata par le terme d'austérités. 

Puisses-tu parvenir à ce niveau de pratique régulière du repentir sincère, car alors ton Parleur silencieux deviendrait intarissable, et tu n'aurais de cesse que de rester à son écoute attentive tant sa communication serait comparable, pour toi, à une corne d'abondance.



Maître, dois-je comprendre que c'est par la pratique de la rédemption que l'être humain peut espérer accéder à sa nature devique ?



C'est exactement cela ! Si tu accordes de la nourriture à un affamé, et qu'en retour il te mord la main, tu cesseras rapidement de l'alimenter, au moins tant qu'il ne sera pas venu manifester, par un repentir sincère, sa prise de Conscience d'un comportement irresponsable pour cause d'ingratitude. Si tu reçois une aide intellectuelle venant t'aider à résoudre de très difficiles problèmes sociaux, financiers, techniques, professionnels, scientifiques ou relationnels et qu'en contrepartie tu te montres incapable d'en apprécier la valeur que tu ne possédais pas, et sans laquelle tu aurais été incapable de résoudre correctement ton ou tes problèmes, ne t'attends pas à pouvoir en bénéficier de nouveau tant que par un repentir sincère tu n'aies pas obtenu la rédemption de ton comportement irresponsable pour cause d'ingratitude. 

Ce qui est de rigueur sur les plans physique et intellectuel l'est encore plus sur le plan spirituel. D'autant que si sur les plans inférieurs on peut se contenter de recevoir en contrepartie d'un simple remerciement, sur le plan spirituel il faut bien évidemment ne pas commettre la moindre forme de profanation. Par exemple, en étant dans l'incapacité d'apprécier à sa juste valeur les richesses les plus subtiles que l'on reçoit des plans supérieurs et que par aveuglement l’ego tente de s'en approprier les mérites et la créativité. 

Il faut aussi savoir honorer sa dette, pour les richesses reçues, en étant capable d'en faire don à son tour, dans les meilleures conditions requises (discernement, altruisme, discrétion et modestie) pour que ce don soit digne de servir d'oblation, servant d'acquittement de cette dette. 

Compte tenu de l'extrême subtilité et complexité de cette pratique, autant te dire que les erreurs de comportements, dans l'exercice de ton accession à la Connaissance, seront nécessairement nombreuses tout au long du processus initiatique. C'est là une chose normale, à la condition que tu saches tirer constamment les enseignements de tes erreurs et qu'en preuve de la bonne assimilation de ces enseignements, tu n'oublies pas de te repentir sincèrement pour neutraliser ces fautes et en obtenir rédemption consistant en une annulation des effets karmiques négatifs. 

Dans la continuité de ce processus, tu ne devras plus oublier, lorsque tu auras pleinement Conscience de la valeur de ce que tu as la chance de recevoir de la part de tes guides et instructeurs occultes, de les remercier pour leur aide et bienveillante générosité. Alors, progressivement tu passeras une à une les étapes les plus élevées de ta nature humaine, pour parvenir aux premières étapes de ta nature devique, et ce, grâce à l'ouverture, que tu devras maintenir par ta propre détermination, du puissant vortex de la rédemption. 

Je crois que sur ce sujet je t’ai donné suffisamment d’indications, et qu’il n’y a plus que par la mise en pratique que tu seras capable d’en générer de nouvelles qui puissent venir continuer à l’enrichir.


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Reprise des Dialogues entre le Maître et l'élève, début septembre 2016, si la Divine Providence le permet.




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mercredi 22 juin 2016

Note d’alchimie spirituelle N° 5





Qu'est-ce que la Vérité

La Vérité n’est révélée à la Conscience que très progressivement, selon sa capacité à en recevoir des fragments, et en fonction de l’amplitude de son champ de Connaissances. Chaque parcelle de la Vérité absolue n’est qu’une vérité plus ou moins relative qui n’est qu’une distorsion, plus ou moins grande, de La Vérité, se manifestant dans un espace de relativité générale.

La Vérité est un fait permanent, immuable et universel. C’est par la limitation des Consciences à la percevoir que cette Vérité est progressivement révélée à ces Consciences perfectibles, selon leur état d’évolution. Vérité dans laquelle elles baignent et grâce à laquelle elles peuvent exister et s’épanouir.

L’âme-de-vie ne peut recevoir la Vérité qu’en fonction de sa capacité à la percevoir et à l’assimiler. Cette capacité est déterminée par le niveau d’évolution de son état de Conscience ayant pour corollaire son niveau de Connaissance. L’état d’inconscience n’est pas une condition pour recevoir et assimiler la Vérité, pas plus que l’ignorance ne permet d’y accéder. Ce sont deux épais voiles qui protègent la Conscience des dangers de la puissante radiation qui émane de la Vérité, et qu’elle ne serait pas en mesure de supporter. Il faut donc que la Conscience accède à la Connaissance pour qu’elle puisse lever progressivement les voiles qui lui dissimulent les puissantes Lumières de la Vérité. Tout le schéma du processus évolutif impose à chaque Conscience de franchir, une à une, toutes les étapes de l’évolution, que ce soit au travers des différentes formes de manifestation, que des différents états de progression de chacune de ces formes. Si l’involution est le sentier allant de la Providence à la Conscience pour aboutir au Destin, l’évolution devra suivre le sentier qui va du Destin à la Conscience pour aboutir à la Providence et la nécessaire destruction des véhicules (formes) qui auront été utilisés pour y parvenir. Shiva est le Créateur, mais aussi le grand destructeur. Le schéma de cette évolution est inscrit dans la nature même des différentes formes de manifestation. Le symbolisme de ce schéma se caractérise par un début (enfance), un apogée (adulte) et un déclin (vieillesse). Tant que chaque étape n’est pas parcourue dans son intégralité, le développement ne peut se faire harmonieusement. Ainsi, une Conscience devra parfaire chacune des étapes de son évolution au sein d’une forme de manifestation, et ne pourra s’affranchir de cette forme, pour passer dans une autre plus évoluée, qu’après en avoir effectué intégralement le parcours physique (inconscience), intellectuel (maturité) et spirituel (sagesse), ce qui nécessite un nombre important de réincarnations.

Ce processus se retrouve en accéléré lors du développement de l’embryon, qui fait rapidement un résumé du chemin parcouru avant de se préparer à poursuivre l'ouvrage. Tant qu’une ou plusieurs étapes n’ont pas été intégralement accomplies, la Conscience devra sans cesse revenir (réincarnations) là où le travail est resté inachevé, ce qu’enregistre avec la plus extrême rigueur le patrimoine karmique. L’ordre souverain des choses reposant sur le Principe de la Justice absolue, il ne peut donc y avoir d’exception, de passe-droits ou de raccourcis. Chacun ne peut recevoir que selon ses mérites, et ne récolte que ce qu’il a préalablement semé, ce qui suppose sa capacité de pouvoir le faire.

Si la Vérité a un Pouvoir, c’est parce que cette Vérité est l’Énergie Vitale étant à la source de la Création et constitue son carburant universel et multidimensionnel. Une Conscience ne peut donc s’imprégner de cette Énergie Vitale qu’en proportion de sa capacité à la recevoir et la contenir. Trop de cette Énergie serait aussi destructeur, que pas assez serait sclérosant. Par ce processus évolutif de la Conscience, il est aisé de comprendre que la Vérité absolue reste immuable, mais que les vérités relatives, qui dépendent de l’état d’évolution de chaque Conscience qui les incarne, évoluent sans cesse. L’aspect de perfectibilité constante de la Conscience, au travers des expériences qu’elle effectue dans les formes de manifestation auxquelles elle parvient à s’identifier, selon ses capacités à pouvoir le faire, est le grand Principe (moteur) de l’évolution. Le carburant de ce moteur sera donc la quantité d’Énergie Vitale contenue dans les pensées, et cette quantité variera selon la qualité de celles-ci. C’est cette quantité qui déterminera le parcours (durée de manifestation) que pourra effectuer le véhicule/forme qu’empruntera la Conscience,  en rapport avec la réserve de carburant dont il disposera, grâce à la concentration que sera parvenue à stocker cette Conscience sous forme de Connaissances.

Cette Énergie Vitale, dans son aspect le plus pur et le plus puissant, n’est donc pas autre chose que l’ensemble des pensées du Divin Créateur, car selon le principe ésotérique bien connu, l’énergie suit la pensée, et la pensée produit la forme. Une Conscience exprime donc, dans sa forme de manifestation, la part de vérités relatives qui se trouvent en elle et constituent la quantité d’Énergie Vitale dont elle peut disposer. 

Mais si toutes les vérités relatives ne sont pas de même valeur, toutes les pensées ne contiennent pas la même quantité d’ Énergie Vitale. Il en est de même pour les pensées creuses, sans justesse ni vertus qui ne contiennent que la plus minuscule quantité nécessaire juste pour être brièvement exprimée, comme le ferait une bulle de savon.


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jeudi 2 juin 2016

Avis aux membres de la Fraternité d'Hermès

La renaissance...



Comme promis, puisque notre hébergeur est dans les choux, nous démarrons un nouveau forum gardant le même nom.

http://fraternite-hermes.forumactif.org/

Je vais installer les forums, comme sur l’ancien, et si vous le voulez vous pourrez commencer à y transférer les sujets que vous souhaitez y retrouver en partant des archives ci-après :

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Soyez endurants, c’est un vrai travail de patience.

Je ferai avancer les travaux le plus vite que je peux, tout en découvrant avec vous les nouvelles possibilités de ces nouveaux forums.

Fraternellement à tous.

mercredi 1 juin 2016

Dialogues N° 13 : L'inévitable sacrifice, le Don et l'ingratitude. (MAJ DU 19/06/2016)





Maître, que dois-je sacrifier pour devenir un disciple accompli ?





Tu dois d’abord abandonner ce que tu es (l’ego de ta personnalité), si tu veux véritablement devenir ce que tu n'es pas encore (une Conscience pleinement éveillée). Tu ne seras jamais véritablement ce que tu aspires à devenir spirituellement, sans sacrifier les vieilles dépouilles de la Croix mutable, de ce que tu crois être physiquement et intellectuellement, en les pendant sur la Croix fixe pour accéder à la Croix Cardinale du disciple accompli. 

Lorsque tu commenceras à assimiler les enseignements que je te transmets, tout au long de nos petits dialogues, tu te rendras compte qu'il n'est pas possible de devenir un disciple accompli sans une profonde transmutation. C'est d'ailleurs tout le sens ésotérique de ce Grand Art qu'est l'Alchimie Spirituelle. D'abord, il faut parvenir à une profonde transformation (Croix mutable), puis à une transmutation (Croix fixe), enfin à une transfiguration (Croix Cardinale). Ce pèlerinage de Compostelle, comme l'évoquait en son temps Nicolas Flamel, n'est pas une randonnée pédestre, mais un processus analogique d'une méthode opérative spirituelle. 

Le Magnum Opus n'est pas une distraction frivole d'amateur en quête de distraction. Pour que tu commences à comprendre ce dans quoi tu t'engages, je ne vois rien de mieux que de reprendre un extrait du "Grand Oeuvre" de Grillot de Givry :

" L’Absolu enserre notre être comme un involucrum, et borne le cercle étroit de nos concepts précis ; en toutes choses il a imprimé sa commonéfaction.

Ténèbres, Inconnu pour ceux qui n’ont pas la Science, il n’est qu’un voile qui recouvre la Cause Première, et qui se lève devant les Initiés.

Heureux celui qui l'aura su déchirer avant l'heure ! car la Lumière qu'il connaîtra déjà ne l'éblouira pas par sa vision inattendue.

Mais que ceux qui se seront complus dans l'inexistant craignent que, pour eux, le gardien du seuil ne soit obligé de l'écarter lui-même !

Alors, à la vue de ce qu'ils n'avaient jamais soupçonné, de ce qu'ils avaient contemné peut-être, ils tomberont anéantis dans les profondeurs du chasme, où, n'ayant plus conscience d'eux-mêmes, ils perdront leur entité et ne se retrouveront plus !

O la paucité et la parvité des doctes, en cet instant décisif ! Que de regrets d'actes non accomplis, de projets non exécutés ! Combien, ne pouvant réparer les omissions et les erreurs, devront, imparfaits, incomplets, impurs, accepter leur réalisation définitive !

Suis-moi donc, mon Disciple, dans la Voie de l'Absolu que je vais t'enseigner ; suis-moi, et je te promets qu'un jour tu ceindras ton front de la couronne de lumière, du diadème d'or des Sages, réservé à ceux qui, pendant leur vie, auront accompli l'Œuvre qui résume toute Œuvre.

Beaucoup ont entendu discourir du Grand Œuvre. Quelques-uns se proposent de s'y adonner, mais bien peu en abordent la question.

Tous disent : " Plus tard, quand nous aurons conquis le loisir et le calme". Mais le loisir et le calme ne viennent jamais, tandis que l'Absolu te réclamera sans faute, puisque tu émanes de lui.

Oh ! passer sur cette terre sans avoir déchiffré l'énigme, sans avoir pénétré le secret inexsupérable que certains, parmi nos aïeux, connurent, le pourrais-tu, toi qui as déjà quémandé la Sapience auprès de tant d'hommes qui ne la possédaient pas ?

Le Grand Œuvre ! Le Grand Œuvre ! Vocable prestigieux ! Fulgurante splendeur ! D'aucuns, dans les âges écoulés, auraient donc contemplé cette merveille, l'auraient possédée intégralement, et toi, tu la laisserais, inexpliquée, dans les livres !

Et dans l'au-delà, doué alors de la plénitude de ta lucidité perceptive, tu verrais la phalange triomphale des Sapients, inondés d'une joie radieuse, éperdus de bonheur et d'allégresse, se délecter de la PIERRE DES PHILOSOPHES, s'en nourrir pour l'éternité et tu n'aurais aucune part à ce festin !

Et tu entendrais les blanches théories des Initiés te crier comme Dante :

Guai a voi anime prave (Malheur à vous âmes perverses)
Non isperate mai veder lo cielo ! (n'espérez pas voir le ciel)

Tandis qu'elles s'éloigneraient pour jamais, triomphantes, dans la Lumière, et te laisseraient seul, au sein des ténèbres grandissantes, leur diazome sinistre s'étendant autour de toi !

Que cette pensée suffise donc à t'inspirer le regret de ta néglection du Magistère des Sages.

Plût à Dieu qu'il ne soit pas trop tard, et que tu ne te trouves déjà trop avancé dans la vie pour entreprendre de le parachever !

Car si l'ascèse n'a pas commencé au sortir de l'adolescence, il est douteux que tu puisses parvenir à la perfection. C'est dans ce sens que Nicholas Valois a dit : "Le Printemps avance l'Œuvre". Et Saint Thomas d'Aquin : « Dans les premiers jours, il importe de se lever de grand matin et de voir si la vigne est en fleurs »

L"intégralité du Grand Oeuvre de Grillot de Givry   

 Maître, c’est pour moi encore un peu obscur ta réponse. Dois-je comprendre que ce que je suis, et qui m’a permis d’arriver à me trouver en face de toi, n’est pas digne d’être conservé ?



Ce que tu crois être dans l’instant n’est que la conséquence de ton passé et des pensées, plus ou moins justes et vertueuses, que tu as accumulées, et dont nous venons de voir qu'elles ne sont pas toutes de qualité spirituelle, mais qu'un grand nombre de ces pensées sont encore à base d'énergie fossile et à l’apparence intellectuelle propre à la forme perfectible à laquelle tu restes encore profondément identifié. 

Si tu entends devenir un disciple, c’est que tu aspires à être autre chose que ce à quoi tu t’identifies dans l'instant, sinon tu ne souhaiterais pas changer quoi que ce soit. 

Quelles que soient les qualités que tu reconnaisses à ta présente identification, reflet de l’état de l’évolution passée de ta Conscience, le fait que tu entreprennes librement une démarche pour te libérer de cette prison d'ignorance, et pour tenter de t’identifier à ce que tu sais ne pas encore pouvoir être, mais que tu aspires devenir en élargissant le champ de tes Connaissances, démontre au moins que ce que tu es ne convient plus pleinement à ton épanouissement et à l'idée que tu te fais de ton évolution possible de Conscience. Lorsque quelque chose ne te convient pas, il est tout à fait pertinent d’envisager de t’en défaire au profit d’une chose plus adaptée à satisfaire tes convenances. 

Pour l’instant tu ne peux pas être considéré comme un disciple, comme le pèlerin en début de son cheminement ne peut prétendre à l'illumination que lui procureront ses longs efforts pour attendre le terme de son voyage vers Compostelle. Donc, tu restes encore attaché à une apparence qui est le résultat de tes expériences passées, mais qui n’a pas encore les qualités pouvant correspondre à tes aspirations. Alors, soit tu te familiarises avec la nécessité que tu auras à t’en débarrasser, d'où l'acceptation du sacrifice librement consenti,  soit tu resteras prisonnier de cette apparence que tu rechignes à sacrifier. C'est ce que je viens de t'expliquer par le remplacement des pensées qui constituent ton bagage périssable - pour l'essentiel reposant sur l’édifice d'une psychologie intellectuelle usagée et chimérique -, par celui d'un patrimoine intemporel de psychologie spirituelle que tu auras lentement et patiemment forgée dans l'athanor de la mise à l'épreuve quotidienne, pour en faire de solides pensées justes en vertus. 

Ne crois pas que le Grand Oeuvre de transmutation soit facile, car ici l'officiant doit se transformer en même temps que la matière qu'il travaille pour obtenir le résultat escompté. Lorsque le pèlerin commence sa randonnée, il est ce qui lui a permis d'arriver au début de son excursion : un simple randonneur avec un état d'esprit de touriste propre à sa normalité ambiante composée d'assistés pauvrement culturels et sociaux. Mais s'il entreprend ce qu’il sait être un long et difficile pèlerinage, c'est pour devenir à l'arrivée quelqu'un d'autre n’ayant plus grand-chose de commun avec ce qu'il était au début de son voyage. Ce quelqu'un d'autre devra se débarrasser, tout au long du trajet, d'un fatras d'affabulations, d'artifices, de faux-semblants, de fantasmes et d'illusions.  Il le sait, et il l'accepte, comme il accepte les sacrifices d’effort, de courage et d'endurance dont il devra faire preuve tout au long de son itinéraire. 

Que deviendra celui que tu es et que tu ne seras plus au terme de ce voyage ? Il sera absorbé par un plus vaste champ de Conscience que tu auras réussi à conquérir lors de ta quête, comme la petite Conscience de l’enfant est enveloppée lorsque le champ plus vaste de celle de l'adulte vient la recouvrir à sa maturité. Rien ne se perd, rien ne se créer, tout se transforme.


Maître, j’ai du mal à admettre que je puisse volontairement sacrifier ce qui m’a permis d’être ce que je suis, sans véritablement savoir si ce à quoi j’aspire constituera un changement profitable. Quelle certitude puis-je avoir que ce sacrifice ne me fera pas perdre au change ?

Voilà bien un raisonnement typiquement causal et mercantile à souhait, comme sait en produire l’intellect raisonneur. C’est aussi ce mécanisme purement intellectuel qu’il va te falloir aussi en partie sacrifier, si tu veux véritablement devenir un disciple accompli. 

Dans le Monde auquel ta Conscience s’est identifiée à une forme physique dense, toutes les relations, combinaisons, mécanismes et échanges se font sur le mode du « petit commerce de l’ego régi par la loi du plus fort», jamais véritablement équitable puisque chacun cherche à être le dominant, celui qui aura su profiter (abuser) de l’autre. C’est vrai sur le plan matériel ou chacun cherche à se vendre (vendre son temps, ses idées, ses émotions en échange d'autres émotions, ou de marchandises) aux plus offrants.  Ce principe mercantile consiste à monnayer, ce que l'on croit posséder, plus cher que ce que cela est censé avoir coûté, en utilisant toutes sortes d’artifices, de ruses, ou d’intimidation par la peur.  Ceci revient à toujours chercher à tirer profit du service (jamais totalement désintéressé) rendu, allant jusqu’à essayer de rentabiliser même un don sous la forme d’un profit affectif ou d’un prestige. Ou pire encore, en contrepartie d’un asservissement du bénéficiaire en lui imposant une perpétuelle dette de gratitude, comme cela se pratique hélas! si souvent entre amis, alors que la règle la plus vertueuse en ce domaine, est celle qui veut que l’amitié se cultive, mais ne s’exploite jamais. 

Sur le plan intellectuel et émotionnel, le marchandage reste de mise. Chacun veut bien aimer à la condition que les bénéficiaires apportent en retour une affection de même nature et de même intensité. Cet "amour" de marchand de tapis du temple des camelots est à l'Amour totalement altruiste, ce que la fausse monnaie est à la vraie. Ta présente conception du sacrifice ne diffère en rien de ce petit commerce - que les économistes et politiciens appellent une autre forme de la guerre en temps de paix, et qui d'ailleurs finit toujours par la guerre -, où les préoccupations égotiques règnent en maître. 

Pour en revenir à ta présente question, tu veux bien faire un sacrifice, mais tu ne veux pas être perdant dans l’échange, et en plus de cela tu cherches à te garantir contre un éventuel échange qui te serait par trop défavorable. Ceci nous renvoie à ce que je te disais au début : Tu dois d’abord abandonner ce que tu es (l’ego de ta personnalité par trop identifiée à sa forme physique), si tu veux véritablement devenir ce que tu n'es pas encore (une Conscience pleinement éveillée, libérée de l’asservissement de son identification)

Et comprend bien  qu'abandonner, comme sacrifier ne signifie pas qu'il puisse y avoir la moindre contrepartie. Le vice se vend, c'est même ce qui se vend le mieux ici-bas et le plus, tandis que la vertu ne s'achète pas, elle se conquiert par l'effort, l'abnégation, la volonté sans préoccupation de domination, ni valorisation des mérites autre que celui de la discrétion permettant d'exercer un service désintéressé au profit de l'utilité commune. Tu retrouves cet enseignement du sacrifice dans l'Évangile de Marc 8-34 à 36 : 

"Puis, ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme?"


Maître, je comprends ce que tu cherches à me faire discerner dans ce processus causal des rapports physiques et intellectuels reposant sur l'égoïsme et l'individualisme, mais alors sur quoi reposent véritablement les rapports spirituels ?


Je vois que tu commences sérieusement à envisager que ce à quoi tu aspires ne repose pas sur les mêmes mécanismes de fonctionnement ayant cours dans l’actuelle sphère où se manifeste ce à quoi tu t’identifies actuellement au sein d'une communauté de partage d'une normalité ambiante. 

Pour répondre à ta question d’une façon simple et sans ambiguïté, je te dirais que si les relations extérieures ne reposent essentiellement que sur « le petit commerce de l’ego », les relations intérieures ne reposent uniquement que sur le Don. Don qu’il convient surtout de ne pas confondre avec sa pâle imitation qu’est le faux « don » du « petit commerce de l’ego », ayant pour condition invariable le : si tu me donnes l'équivalent en retour

Le mécanisme du véritable Don, sur le plan spirituel, est celui qui se pratique dans les deux autres Mondes supérieurs au Monde physique dense, et sur chacun de leurs plans. Ce Don est altruisme pur et générosité intégrale, c’est l’Énergie Vitale qui est à l’origine de la Divine Création. Ce Don est la seule véritable oblation ayant une valeur susceptible d’être appréciée sur les plans supérieurs, et qu’une Conscience en évolution puisse faire aux dieux. Son principe est de vouloir donner à qui demande, et à qui est prêt à recevoir ce Don, sans pour autant que le bénéficiaire puisse le profaner par un ou des vices, dont l'ingratitude fait partie. Mais bien évidemment pour avoir l'ambition de donner, encore faut-il posséder quelques richesses à distribuer, condition préalable que devra remplir correctement le donateur.  Il convient de considérer que le véritable Don doit s'effectuer avec cette intention sans réserve que celui qui donne n’attende rien du bénéficiaire, car ce Don reste le seul moyen dont il dispose pour s’acquitter de la dette qui a été constituée lorsqu’il a, à son tour, demandé et reçu les richesses qui lui ont permis d’être en mesure de faire des Dons. Si tu cherches à approcher ce niveau d’évolution de Conscience en restant crispé sur tes habitudes mercantiles des niveaux inférieurs, il y a fort à parier que tu ne reçoives pas grand-chose lors de tes demandes adressées aux plans supérieurs. 

Si tu espères faire du « commerce » avec ce que t'accorderont tes protecteurs occultes, et dont les richesses sont d'une extrême valeur, car elles sont en plus sacralisées,  tout ce que tu récolteras, en dehors de piètres profits éphémères et périssables, sera un considérable accroissement négatif de ton patrimoine karmique pour avoir commis le terrible sacrilège de transformer l'Or des sages en vulgaire plomb de la pire cupidité. C'est hélas! ce qui caractérise trop souvent le cas des prières que font les ignorants en proposant, à la divinité à laquelle ils s'adressent, de leur accorder un Don en échange d'une dérisoire offrande aussi vulgaire qu'insignifiante et indigne des plans supérieurs. Les conséquences de ce type de dévoiement, qui consiste à oublier que celui qui donne n’attend rien en retour, te condamnerait à une rechute calamiteuse, car le farouche Gardien des portes du Temple, que tu ambitionnes de franchir, serait parfaitement intraitable, et n'imagine pas une seconde pouvoir déjouer sa vigilance et sa capacité de discernement subtil. 

Cette mise en garde étant faite, pour répondre clairement à ta  présente question, ton édifice spirituel devra être constitué de Connaissances dont chaque élément sera rigoureusement taillé pour avoir les caractéristiques d'une pensée juste en vertus, et l'ensemble devra reposer sur les solides fondations des Principes les plus intemporels. Nos bâtisseurs de Cathédrales détenaient des secrets qu'ils ne transmettaient qu'à ceux capables d'en respecter la valeur, et sans commettre le sacrilège d'une profanation par une perception vulgaire et un grossier comportement d'ignorant. C'est pour cette raison qu'ils étaient constitués en compagnonnage dont la doctrine reposait sur un fort contenu ésotérique, spirituel et fraternel.


Maître, voudrais-tu dire que tous les efforts d’apprentissage et de connaissances que j’ai pu accumuler, par mes recherches et mes travaux, n’ont aucune valeur et que je dois accepter de les sacrifier ?


Tes efforts passés n’ont de valeur que celle de t’avoir permis d’être ce que tu es actuellement, et c'est déjà beaucoup. Mais cette valeur ne te sera d’aucune utilité pour ce que tu aspires à devenir, si tu n'y ajoutes pas les valeurs qui te permettront de poursuivre la croissance de ton oeuvre en cours de construction. 

Croire que tu dois rester accroché à ce qui est condamné à ne plus avoir qu'une valeur anecdotique, compte tenu de l'avancement de ton ouvrage, est le meilleur moyen de ne plus pouvoir évoluer. À quoi te serviront les marches que tu viens de monter pour parvenir à gravir celles qu'il te reste à franchir pour atteindre un étage supérieur de l’escalier ? À rien ! bien évidemment, puisque pour atteindre ton but, il faut que tu acceptes de les oublier (sacrifier) au profit de nouvelles dont tu ne t’épargneras pas l’effort consistant à en faire la construction en même temps que l’ascension (épreuve et mise en pratique). 

L’autosatisfaction et la contemplation des acquis, par celui qui entreprend son évolution, sont en la circonstance les deux mâchoires du redoutable piège que lui tendent sa vanité et sa suffisance. La quête de la perfection n’est qu’une ligne d’un horizon spirituel sans cesse mouvant, et cette quête implique, pour l’officiant, qu’il sache se détacher de tout ce qui l’a aidé à progresser antérieurement, mais qui, grâce à cette évolution, sont devenues par obsolescence des imperfections susceptibles d’altérer considérablement la clarté de sa clairvoyance, et d'entraver son évolution s'ils ne sont pas correctement hiérarchisés. 

Les marches que tu as réussi à construire et à gravir, si tu devais t'arrêter là, ne te serviraient plus qu'à te maintenir à ton niveau actuel, dans le meilleur des cas, et dans le pire : à redescendre. C’est ici qu’intervient la notion de sacrifice, car ces acquis antérieurs ont eu, en leur temps, un grand intérêt et sont indubitablement la principale ressource ayant permis à ta Conscience d’élargir considérablement son champ des possibles et ses capacités. Ici, tu dois comprendre que sacrifice ne veut pas pour autant dire profanation de ces acquis. Les enseignements de l’école primaire ne sont pas méprisés par un universitaire, mais ils sont sagement hiérarchisés, dans la Mémoire de sa Conscience, au rang qui doit être le leur en rapport du service rendu, mais qu’ils ne peuvent plus rendre que comme richesses à distribuer généreusement qu'à plus pauvre que soi. 

Tu devras conserver une certaine gratitude pour ce que tes efforts d'apprentissage et tes connaissances t'ont apportés, car ne pas le faire est comparable à un vice. C'est d'ailleurs pour cette raison que ceux qui pratiquent le service désintéressé au profit de l'utilité commune doivent le faire sans jamais ne rien attendre en retour, mais aussi sans permettre que le Don soit profané par une ingratitude, puisque cela reviendrait à s’en rendre complice en permettant la pratique de ce vice par le bénéficiaire de ce Don. Ici, tu pourras apprécier la difficulté de la pratique des vertus qui requiert de la part de l'officiant un discernement d'une grande subtilité, et que cette pratique soit de préférence accompagnée d'une vision multidimensionnelle. 

Tu pourras aussi constater, après mes quelques développements, que contrairement à ce que renferme ta question, tout ce que tu as accumulé conserve la valeur qui fait ta propre richesse et dont tu pourras, le moment venu, décider d'en faire profiter ceux qui viendraient à solliciter ta générosité. 

Enfin, pour répondre par un exemple concret à ta question : à quoi te servirait d'avoir des chaussures de taille 40, alors que par l’évolution de ta croissance organique tu as maintenant une pointure de 43 ?



Maître, que se passerait-il si je ne distribuais pas généreusement les richesses accumulées?




Si tu manquais à ce point de générosité spirituelle, ce serait là une terrible chose. D'abord, cela pourrait signifier que tu as reçu ces richesses sans pour autant les utiliser correctement pour ton usage personnel, à savoir ta propre évolution. Ensuite, en te montrant indigne du Don reçu, tu te condamnerais tout simplement à ne plus en recevoir, et par voie de conséquence à ne plus pouvoir évoluer. 

Tu peux aussi accumuler ces Dons, les utiliser à ton usage personnel sans pour autant en faire profiter tes semblables. Tu ferais alors preuve d'une ingratitude manifeste, puisque comme j'ai eu l'occasion de te l'expliquer précédemment, le seul moyen que tu as de t'acquitter de ta dette karmique, envers ceux qui t'ont généreusement nantis sans rien exiger en retour, est de faire preuve de la même prodigalité pour aider tes semblables à évoluer en les faisant profiter généreusement de ta propre évolution. Si tu ne le faisais pas, cette ingratitude serait par elle même une profanation sacrilège des richesses reçues. 

En plus de ce vice d'ingratitude, ceux qui n'honorent pas leurs bienfaiteurs, en ne respectant pas la chaîne de solidarité spirituelle servant l'utilité commune - en participant modestement à la transmission des Enseignements de la Sagesse immémoriale -, se condamnent à la thrombose des délicats circuits éthériques par lesquels se propagent les subtiles énergies praniques si essentielles à l’équilibre et l’épanouissement de la Conscience et de ses corps de manifestation. Ce qui est en haut étant comme ce qui est bas, cette thrombose spirituelle aura des effets aussi délétères que celle se produisant dans un corps physique dense. 

Pour en revenir à la question initiale de ce dialogue, tu pourras constater que ce qui est réclamé comme "sacrifice", pour passer d'un niveau de l'évolution à un autre, n'a rien à voir avec la connotation extrêmement péjorative qui en est donnée, par des ignorants et des faux prédicateurs, à ce terme sur le plan intellectuel ou sensoriel. Connotation péjorative qui a donné lieu à cet affreux et cruel symbole de la crucifixion corporelle christique. Ici, pour ce qui nous concerne, le Sacrifice est, par sa générosité et son altruisme, la plus sacrée des oblations spirituelles qu'il nous est possible d'offrir aux dieux et au Divin Créateur, Père originel de cet inestimable Don d'Amour absolu qu'est la Vie. 

Les petits "sacrifices" que doit effectuer la Conscience, tout au long de son parcours évolutif, pour passer d'un état à un autre, est in fine sa principale source d'enrichissement. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous retrouvons, dans toutes les grandes traditions religieuses ce Principe, en général fortement dévoyé au profit de la cupidité d'un clergé âpre aux gains, du rituel de l'offrande aux divinités sous forme de sacrifices. Même lorsqu'il est fortement abâtardi sur le plan intellectuel, le sacrifice de l'offrande reste malgré tout, même si cela est faible, un processus d'enrichissement commun entre le donateur et le bénéficiaire. 

Le Sacrifice ne prend véritablement toute son amplitude que sur le plan spirituel et selon l’intention du sacrifiant et la signification du sens le plus Cachant donné à ce terme. Alors, et seulement dans ces conditions, le Sacrifice remplit sa fonction alchimique qui est celle de la lumineuse transfiguration de la Conscience faisant volontairement cette offrande, comme l'évoque selon le langage analogique, la légende christique, et confirmée par l’axiome qui veut que nul ne s’élève si son élévation n’entraine pas aussi celle d’un certain nombre de ses semblables. 

Voilà ce que tu dois parvenir à accomplir pour devenir un disciple. Et rappelle-toi constamment que ce que tu appelles un "sacrifice" est d’abord un « don » tout autant qu’une offrande, qui, lorsqu’elle est pratiquée dans le cadre du service désintéressé, est la seule qui soit digne des dieux et conforme au Dharma.



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