dimanche 24 avril 2016

Dialogues N° 12 : La source de toutes choses (MAJ DU 21/05/2016)


Maître, tu dis que le parleur silencieux s'adresse subtilement à chacun de nous, mais que nous ne lui prêtons que rarement attention tant notre clairaudience est si faiblement développée. Quelle voix a-t-il pour que je puisse le reconnaître ?


Ce Parleur silencieux aura la voix qui t'est la plus familière sans provoquer chez toi d’état émotionnel de subjugation, de stupeur, d'idolâtrie ou de mysticisme hypnotique et délirant, c’est à dire : la tienne lorsque tu te parles dans le silence de ta propre méditation. Et si tu cherches à savoir comment distinguer le Parleur silencieux de ta propre voix intérieure, il te suffit de constater, avec l'humilité qu'il convient d'avoir, que les pensées qu'exprime le Parleur silencieux sont de très loin supérieures en subtilité, en sophistication et inspiration à tes capacités intellectuelles qui seraient dans l'impossibilité d'en produire d'aussi justes et vertueuses. 

Ceci implique, pour distinguer les pensées subtiles qu'il s'efforce de te transmettre des tiennes, d'avoir une finesse d'écoute attentive et  un discernement de même nature que celle de ton Parleur silencieux, pour ne pas les polluer et les déformer avec les tonalités vibratoires plus épaisses que produisent tes basses émotions et ton intellect raisonneur. 

Pour distinguer les messages de ton Parleur silencieux, de ceux que produisent tes enveloppes sensorielle (subconscient) et intellectuelle (Conscience égotique de la forme), il te faudra d'abord commencer par ta propre prise de Conscience en tant que Penseur se distinguant clairement des pensées qu'il utilise. Le conducteur d'un véhicule peut faire corps avec ce dernier, durant le temps de sa conduite, mais il restera toujours différent (séparable) de son moyen de transport. Ton Parleur silencieux n'est pas accessible en dehors de la voie de communication interne, encore faut-il que tu sois capable d'établir et de maintenir cette voie de communication qui ne devient véritablement effective que par la méditation, c'est-à-dire lorsque le Penseur que tu es décide de mettre une sourdine aux tintamarres des sollicitations extérieures et horizontales de l'enveloppe sensorielle et les perturbations qu'engendrent les désirs, passions et émotions propres à l'enveloppe intellectuelle. 

Si tu suis attentivement le processus que je m'efforce de t'expliquer, tu dois inévitablement arriver à la conclusion que si ce n'est pas par le canal sensoriel ni celui de l'intellect raisonneur, que tu puisses percevoir ton Parleur silencieux, il ne te reste plus que ta Faculté intuitive comme instrument de communication. Car, et c'est là que réside toute la difficulté de ce mécanisme subtil, ce que peut te transmettre ton Parleur silencieux est plus de l'ordre du phénoménal (langage analogique et sens Cachant) que du raisonnable (causalité et sens Parlant et Signifiant). Ce que la normalité ambiante accepte de considérer comme étant une "inspiration", elle ne pourra se la rendre correctement intelligible qu'après une longue démarche de structuration causale, avec ses inévitables déformations et altérations. Car si sur le plan de l'intemporel le chat du Cheshire, que l'on croise dans le conte Alice au pays des merveilles, peut être et ne pas être en même temps, sur celui du temporel il est condamné à être ou ne pas pas être, soit l'un soit l'autre, mais pas les deux en même temps. Ceci implique une certaine distorsion lors de la traduction.  

En poursuivant toujours plus avant tes déductions, tu ne pourras pas manquer d'arriver à l'évidence impliquant que tu ne puisses activer ta Faculté intuitive sans avoir recours à la Foi. Foi qu'il ne convient pas de confondre avec un principe religieux, mais à considérer véritablement comme une Faculté supérieure propre à te permettre d'évoluer au sein des Lois de la Providence, comme l'intelligence permet au cerveau d'évoluer au sein des lois de causalité propre à son incarnation. 

Lorsque tu auras correctement assimilé ce que je tente de te communiquer, tu comprendras que si le Parleur silencieux, en rapport avec l'état de ton évolution karmique et de ton champ de Conscience, ne cesse de s'exprimer, tant que tu ne t'es pas mis en condition de recevoir ses messages, tu resteras dans la situation d'un malentendant incapable de percevoir les nuances de l'harmonie musicale d’une symphonie sublime.




Maître, serait-il donc possible que je puisse avoir des pensées qui ne soient pas issues de ma propre Conscience ?



Ta question suppose que tu puisses imaginer être le créateur de tes propres pensées, alors que tu ne te contentes que de les recevoir, soit de l’extérieur pour ce qui est de l’essentiel de ton patrimoine intellectuel et sensoriel, soit de l’intérieur pour ce qui est de ton patrimoine spirituel, et à la condition que tu sois parvenu à construire ton antahkarana, ce canal de communication occulte. 

Lorsque tu réaliseras que ta Conscience est essentiellement ce formidable capteur de pensées, tu seras en mesure de distinguer les pensées du Penseur. Pour t'aider à visualiser ce processus, compare la Conscience à un complexe microprocesseur d'un très puissant ordinateur, et les pensées à différents programmes qui permettront à cet ordinateur d'exprimer, sous forme de données (sons, images, textes, calculs, moyens de communication et même production d'objets en trois dimensions), toutes les richesses de ses potentialités. 

On retrouve dans les mécanismes informatiques, sous une déclinaison nettement plus rustique et grossière, les principales strates des trois Mondes et de son mode de fonctionnement ternaire que sont les Principes, les Causes et les Effets. Ceci rejoint le résultat des recherches effectuées par un grand logicien et mathématicien Français M. J.L. Krivine (le frère d'Alain), qui a démontré l’existence de ce qu'il appelle le Lambda-calcul. En résumé et en langage profane accessible pour le plus grand nombre, donc nécessairement caricatural, le Lambda-calcul serait le langage universel de programmation de l'ensemble de la Création et de l’ordinateur humain (la Conscience incluse)… Et nos langages de programmation informatiques ne seraient rien d’autre que des projections extérieures très atrophiées de ce langage universel. 

Tant que tu ne seras pas capable de comprendre que la pensée est une chose et le Penseur en est une autre très différente, tu te condamneras à n'être que la pensée à laquelle tu t'identifies, et qui n'est pas autre chose qu'une forme d'asservissement puisque, comme le démontre l'exemple informatique qui précède, la pensée vaut moins que le Penseur. Plus concrètement, le programme vaut moins que le microprocesseur qu'il utilise pour s'exprimer. Une pensée, tu peux la recevoir sans pour autant l'assimiler. Ce n'est qu'après avoir fait cet effort d'assimilation que le Penseur s'approprie une pensée, soit en la domestiquant pour l'utiliser à la réalisation de son dessein, soit en se laissant dominer par elle et en devenir tributaire au point de croire qu'elle est indissociable de la Conscience (le Penseur). 

Une pensée que tu assimiles et maîtrise volontairement n'en est pas moins quelque chose qui préexistait avant que le Penseur la reçoive et l'assimile, et qui continueras d'exister bien après que le Penseur ait décidé de s'en séparer, afin de poursuivre son évolution, au profit d'une autre qu'il aura trouvée plus en adéquation avec l'état de développement des capacités de sa Conscience.




Maître, voudrais-tu dire que nous ne sommes pas les créateurs de nos propre pensées ?





Tu pourras constater avec moi que cette déduction, sur laquelle repose ta question, révèle un manque de discernement de ta part pour cause d'une certaine dose d'ignorance qu'il te faut rapidement combler. 

Je veux juste te rappeler qu’il n’y a et n’y aura jamais qu’Un seul et unique Divin Créateur. Que cette sublime fonction est ce qui Le caractérise et le différencie de l’ensemble de sa Création. Tu ne seras jamais capable de créer quoi que ce soit de matériel en partant de rien, comme tu ne seras pas davantage capable de créer la moindre pensée qui elle - plus encore que toute création matérielle constituée d'une part importante de Substance -, contient essentiellement de l’Essence (Esprit). Cette Essence est donc cette source d’Énergie vitale, sans laquelle aucune expression matérielle ou physique ne pourrait se manifester. Bulwer Lytton, dans son célèbre roman Zanoni, disait fort justement que la pensée est une âme. 

En réalité pas plus qu'un programme informatique ne peut manifester ses capacités sans le recours à un ordinateur, une pensée ne peut s'exprimer tant qu'elle n'est pas assimilée et mise en mouvement par une Conscience seule capable de permettre le traitement et l'exécution des instructions qu’elle contient. Une pensée, comme un programme informatique, est donc dans son état latent (statique), en contingence d'être. Elle contient les données qui définissent ses fonctionnalités et ses limites d'utilisations nécessitant une certaine quantité d'Énergie Vitale extérieure pour exprimer ses potentialités. Ceci a une certaine importance, et lorsque tu l'auras correctement assimilé cela te permettra d'élargir le champ de ta faculté de discernement. En effet, bien qu'une pensée soit une réalité subjective parfaitement abstraite, lorsqu'elle s'exprime c'est toujours parce qu'une Conscience décide de la mettre en action (mouvement), avec pour effet de lui donner une forme concrète éphémère qu'elle soit verbale, écrite, sonore, magnétique, lumineuse, odorante ou/et physique. C'est pour cette raison que les occultistes parlent d'une pensée-forme. Si tu te limites à percevoir la pensée, sans tenir compte de la Conscience qui la véhicule et exécute les instructions qu'elle contient en fonction de ses propres capacités, tu es dans la même situation du sot qui regarde le doigt d'un maître lui désignant la lune, au lieu de regarder cette dernière. 

À  la différence de nos ordinateurs, qui n'ont pas encore le libre arbitre de choisir les programmes qu'ils souhaitent utiliser (ce à quoi l'intelligence artificielle essaie d'y remédier), la Conscience (le Penseur) dispose, selon l'état de développement de ses Facultés, d'une certaine liberté pour choisir ses propres pensées (programmes) et de leur éventuelle opportunité de mise en activation selon sa volonté et le dessein qu'elle entend accomplir. Si nous ne sommes pas les créateurs des pensées (programmes) nous restons avec notre Faculté de co-création (ou procréation) en tant que Conscience, et de par notre filiation qui nous fait l'ombre du Divin Créateur, les opérateurs capables d'utiliser ces pensées en fonction des caractéristiques qui leurs sont spécifiques, pour accomplir un dessein qui lui, est propre à la Conscience. 

Pour en revenir à ta question, sache que si tu n'es pas capable de pouvoir créer quoi que ce soit de matériel en partant de rien, tu ne seras pas davantage capable de créer une pensée sans utiliser d'autres pensées déjà existantes, et donc tu ne pourras revendiquer la moindre paternité. Il en sera de même de chaque mot dont tu tenteras d'utiliser, plus ou moins correctement, l'énergie qu'il contient pour construire, par un assemblage plus ou moins cohérent, une phrase mantrique afin d'essayer d'exprimer ta vision imparfaite concernant les choses que tu es capable de percevoir dans l'état actuel de ton évolution. Qu'est-ce donc que cette pseudo "pensée" imparfaite que tu croiras avoir créée, si ce n'est qu'une illusion inconsistante, éphémère, périssable et totalement insignifiante ?

Rien de nouveau sous le soleil, et ce qui sera fut!




Maître, mais alors quels sont le rôle et la fonction de la Conscience dans ses rapports avec les pensées ?




La Conscience, selon son état d’évolution, est un capteur de pensées plus ou moins subtiles. Dans un premier temps, elle captera d’abord des pensées sensorielles, en rapport de la satisfaction des besoins corporels, influencés par les sollicitations de son subconscient ; puis viendront des pensées intellectuelles, en rapport avec les désirs, passions et émotions engendrés par des sollicitations extérieures qui correspondront aux conditions d'incarnation et l'état du patrimoine karmique de la Conscience. Enfin, elle pourra, si elle le décide volontairement, accéder à des pensées spirituelles en rapport avec les aspirations d'une Conscience devenue sensible aux sollicitations occultes intérieures et aux pensées subtiles que ne cesse de lui adresser son Parleur silencieux. Pendant cette première phase, ce qui représente un grand nombre d'incarnations, la Conscience sera convaincue qu'elle produit ses pensées, et que ces dernières ne font qu'une avec elle. Durant toute cette période, elle croira que les pensées qu'elle utilise sont des aspects d'elle-même, tant qu'elle ne percevra pas que pour recevoir ces pensées il a fallu plusieurs types de Consciences pour les véhiculer jusqu'à elle. 

Ceci nous renvoie aux deva et aux asura pour les pensées que nous captons de l'intérieur, et à nos semblables, qui sont nécessairement les expressions de deva ou d'asura, pour celles que nous recevons de l'extérieur. En ayant l'illusion que ces pensées et le Penseur ne font qu'un, la Conscience, par ignorance ou faiblesse, se met sous leurs dominations, d'où la possibilité laissée à de nombreux petits démons de venir manipuler ses sensations, ses émotions, désirs, passions, et en même temps asservir cette Conscience dans l'incapacité de discerner correctement le Penseur des pensées qu'il utilise. Dans un deuxième temps, la Conscience apprenant à distinguer, de plus en plus correctement le Penseur (prise de Conscience par élargissement de son champ de Connaissances) des pensées utilisées, elle est plus à même d'activer sa faculté volitive et d'utiliser le véritable pouvoir de son libre arbitre non pas pour servir ces pensées, mais pour utiliser celles-ci en les domestiquant afin qu'elles restent à la place qui est la leur, et qui est celle de favoriser le dessein que doit accomplir la Conscience les ayant assimilées (alignées) et maîtrisées (stabilisées). 

Tu remarqueras que si dans le premier temps, la Conscience étant dans l'incapacité de distinguer le Penseur des pensées, ce sont donc ces pensées qui s'imposent au Penseur et lui dictent les conditions de son comportement, alors que dans le deuxième temps, ce qui suppose un considérable développement des capacités de la Conscience, c'est le Penseur qui choisit et sélectionne rigoureusement les pensées qu'il entend recevoir, assimiler et faire rayonner selon son libre arbitre et le pouvoir de sa détermination. Il y a donc un rapport de soumission (lois de causalité) pour la Conscience ne maîtrisant pas ses pensées, dans la première phase ; alors que dans la deuxième phase, il y aura un rapport de collaboration (lois Providentielles) entre le Penseur et les pensées, puisque dès lors c’est la Conscience qui effectue volontairement - selon ce qu'elle décide d’accomplir -, le traitement et l'exécution des instructions (paramètres) constituant la spécificité d'une pensée. 

Tant que le roi n'assume pas la pleine responsabilité de son règne, ce sont les maires du palais qui usurpent son pouvoir. Lorsque la Conscience parvient à connaître ses capacités et la façon d'utiliser les pensées, elle peut alors exprimer le puissant pouvoir de co-création de sa nature dévique.


Maître, si la Conscience ne crée pas ses propres pensées, comment peut-elle alors se différencier de l’universel et de ses semblables par des pensées qui la caractérisent plus spécifiquement ?


Elle peut se différencier justement par ce pouvoir qu’elle active progressivement, à chaque niveau d’évolution, et dont elle a hérité de par sa filiation divine et qui est : la co-création. 

Ce pouvoir lui permet non pas de créer des pensées, mais de recevoir, d’assimiler et d’assembler, ainsi que de faire rayonner un ensemble plus ou moins original et subtil de pensées (comme un enfant le ferait en utilisant différentes briques d'un jeu de Lego), pour produire (animer) des formes plus ou moins complexes, dont l’infinie diversité des pensées offre une multiplicité d’assemblage pratiquement sans limites. 

Lorsque la Conscience commence à distinguer correctement la pensée du Penseur, elle découvre en même temps l’étendue des possibilités qu’il possède véritablement en matière de co-création, le fameux sceptre du pouvoir que l’on retrouve dans l’un des tropes du Sepher de Moïse :

26°) Et-il-dit, Lui-les-Dieux (déclarant sa volonté), nous-ferons Adam en-ombre-nôtre, conformément-à-l’action-assimilante-à-nous : et-ils-tiendront-le-sceptre ; (ils régneront, eux Adam, l’homme universel) , dans-les-poissons des-mers, et-dans-les-oiseaux des-cieux, et-dans-le-genre-quadrupède, et-dans-toute-mouvante-vie se-mouvant-sur-la-terre.

Pour en revenir à ta question, tu pourras constater, en prenant en considération mes indications précédentes, qu'une Conscience exprime la spécificité de son état d'évolution par les pensées qu'elle choisit de recevoir (écouter/lire/toucher/sentir), qu'elle fait volontairement l'effort d'assimiler et auxquelles elle décide de s'identifier. Comme il y a une infinité de combinaisons possibles à chacune de ces étapes, les Consciences peuvent parfaitement se différencier les unes des autres et exprimer une multitude d’états d’évolution fort différents et de formes de manifestation. On retrouve sur le plan matériel le même Principe, selon l'axiome de la Table d'Émeraude qui veut que ce qui est en haut soit comme ce qui est en bas, et inversement, dans le processus d'assemblage des atomes donnant différentes productions de matières, d'énergies et de formes.  

Quant à l'Universel, une Conscience en restera forcément différenciée tant qu'elle est en état de perfectionnement. État duquel dépendra l'étendue de son pouvoir de co-création, lui-même directement corrélé au niveau de Connaissances accumulées par cette Conscience. Ce pouvoir de co-création se limitera à la procréation organique sexuelle lorsque la Conscience sera uniquement focalisée sur le plan sensoriel physique ; puis à des productions aussi éphémères que plus ou moins créatives, dérisoires et hétérogènes que sont les sciences, les arts, les cultures, les philosophies, les religions et les politiques, et ce, tant que la Conscience reste focalisée dans son corps intellectuel ; enfin, lorsqu'elle parvient à tenir fermement le Sceptre du pouvoir de sa forme glorieuse originelle dévique, elle est en capacité de pratiquer la véritable co-création de la Haute Magie, celle qui permettait à Adam, avant sa chute dans le péché d'ignorance, d’exercer son pouvoir de faire advenir par des pensées justes en vertus, tout ce à quoi il était capable de donner un Nom, ce qui revient à dire : à penser. 

Lorsqu'une Conscience, par un long travail d'épuration, de transformation et de transmutation, parvient à la réalisation de la pierre philosophale, la tonalité vibratoire de son rayonnement se répercute dans les trois Mondes et reçoit le concours de toutes les puissances divines entrant en résonance avec cette tonalité conforme à la leur, et grâce auxquelles puissances, la matière de l'ouvrage peut se transfigurer par la seule volonté spirituelle de l'oeuvrant pour produire l'or des sages combinant l'oeuvre et l'oeuvrant.



Maître, qu’est-ce qui différencie les pensées issues des sollicitations extérieures, de celles issues des sollicitations intérieures ?



Les pensées issues des sollicitations extérieures (transmises selon une longue chaîne dégénérative de communication du savoir) sont soit très pauvres en Énergie Vitale, mais possèdent un reliquat d'énergie fossile, par ailleurs extrêmement polluante, assurant juste de quoi leur donner une fausse apparence éphémère, sans aucune véritable qualité intérieure, ce qui se traduira par la manifestation d'un verbiage creux et sans pouvoir. Soit elles sont pourvues d'une faible quantité d'Énergie vitale qui, combinée avec l'énergie fossile, donnera à l'intelligence un verbe capable de produire d'une façon prolifique et hétérogène des illusions d'une grande insignifiance tout en ayant un fort pouvoir d'attraction. Même si elles peuvent prétendre à une durabilité plus grande, elles n'en sont pas moins toutes aussi éphémères et chimériques que celles du verbiage le plus creux, mais sont encore plus polluantes, brutales et destructrices. Tandis que les pensées issues des sollicitations intérieures seront davantage pourvues d’Énergie Vitale, dont les moins riches, pour cause de manque d'épuration de la Conscience qui tentera de les faire rayonner, viendront des asura et donneront des pensées justes, mais sans aucune vertu. Catégories de pensées habituellement utilisées par les «sorciers» uniquement préoccupés de leurs petits intérêts égoïstes, et sans préoccupation de savoir si cela peut être utile ou nuisible à autrui. 

Les Consciences les plus richement dotées en Énergie vitale seront celles ayant concentré le maximum de pensées justes - ce qui suppose une forte élimination des pensées peu justes -, que le Penseur ne mettra en pratique que dans le cadre de l'ascèse qu'est la pratique des vertus, faisant de lui un Mage, car il n'aura que pour seule préoccupation le service désintéressé au profit de l'utilité commune. Le Rayonnement de ces pensées justes en vertus conférera aux Consciences, qui sauront rigoureusement les recevoir et les assimiler, un redoutable pouvoir d'influence lors de leur rayonnement (mise en pratique), capable d’agir sur un nombre considérable d’autres Consciences infra-humaines, humaines et supra-humaines. C’est aussi comme cela que les dieux et les démons peuvent intervenir dans les différentes civilisations humaines, sans avoir la moindre nécessité de s'incarner directement. Il leur suffira de faire rayonner leurs pensées sur une tonalité vibratoire qui sera perçue par des Consciences humaines en incarnation et dont l'état d'évolution les fera entrer en résonance avec cette tonalité. 

Donc, pour en revenir à ta question, tant que la Conscience n'est pas en capacité d'établir une communication par la voie intérieure, elle ne recevra que des pensées issues des sollicitations extérieures (basses intensités vibratoires et appauvrissement énergétique) et uniquement par l'intermédiaire de ses semblables. Si cette Conscience a plus de possibilités, grâce à sa capacité d'une écoute attentive de son Parleur silencieux, d'être en relation par sa voie intérieure, selon son état d'évolution, avec certaines catégories d'esprits supérieurs,  elle aura aussi à se confronter à une surabondance de sollicitations extérieures venant des asura, utilisant plus facilement la communication horizontale de l'intellect raisonneur, sous forme de désirs, passions et émotions pour se manifester en tentant de saturer les capacités de réception subtile de la Conscience, et ce, afin de pouvoir maintenir leur emprise et leur domination sur celle-ci. Ces asura tenteront de faire obstacle aux pensées volatiles de haute intensité vibratoire de la voie intérieure en effectuant un tintamarre constant par la voie extérieure. Le meilleur moyen de maintenir une Conscience sous asservissement intellectuel et physique consiste à l'empêcher de penser par elle-même en occupant son attention par des frivolités, des désirs futiles et des illusions. 

Ce n'est que lorsque le Penseur aura retrouvé la maîtrise de son libre arbitre qu'il pourra volontairement faire obstacle à cette saturation en procédant à l'épuration de ses pensées, dans le dessein de séparer celles venant de l'extérieur de celles venant de l'intérieur, ce qui suppose un discernement très subtil, la maîtrise de ses sens et de solides Connaissances.


Maître, tu voudrais dire que les pensées peuvent être aussi de puissantes forces, de destruction ou de construction, instrumentalisées par des divinités déviques ou asuriques ?

C’est exactement la réalité subjective abstraite qui est constamment à la manoeuvre dans le processus involution/évolution. Comme il y a, au sein de l'humanité, des intelligences se préoccupant de se consacrer à l’esprit de Bien, et d’autres ne se complaisant que dans la pratique négative et involutive de ce qui leur est uniquement profitable - sans se soucier des nuisances que cela occasionne -, il y a sur les plans et dans les Mondes supérieurs, des deva (Mages) et des asura (sorciers) qui sont capables d’utiliser le pouvoir de co-création ou de co-destruction. Ces différents pouvoirs s’expriment par l’intermédiaire des pensées venant séduire les Consciences qui se sont rendues réceptives à leurs tonalités vibratoires, et dont le Penseur est encore dans l'incapacité de les discerner et de les maîtriser au point de se faire aliéner par elles. 

Pour illustrer ce processus, tu peux prendre l'exemple de la façon dont les êtres humains utilisent les différentes formes d'énergies auxquelles ils ont accès lors de leurs incarnations. L'utilisation déraisonnable (sans vertus) des énergies fossiles engendre des catastrophes sans nombre, que ce soit en matière de pollution environnementale (épuisement et pillage des ressources), mais aussi alimentaire, médicale, politique (guerre des ressources, corruption), philosophique (grande importance accordée au matérialisme) scientifique (recherche essentiellement orientée pour des profits rapides ou des moyens de domination tant physique qu'intellectuelle). L'utilisation excessive des énergies fossiles produit invariablement un asservissement des populations et un appauvrissement spirituel des individus. Or, pour parvenir à un développement des Consciences qui se trouvent sous le joug de cette Maya scientifico-moderniste et financière, il faut d'abord changer de logiciel du Penseur pour remplacer celui de la psychologie purement intellectuelle, par celui d'une psychologie pleinement spirituelle n'utilisant que de l'Énergie Vitale la plus pure : celle des pensées justes en vertus. Vertus dont on peut constater qu'elles font cruellement défaut à la psychologie intellectuelle, dont l'actuelle civilisation est la pleine expression de sa capacité de perversions, de corruptions, de régressions et de destructions. 

Pour parvenir à remplacer le paradigme du modèle de pensées de la psychologie intellectuelle par celui de la psychologie spirituelle, il va falloir à la Conscience, outre une volonté à toute épreuve, une prudence et une patience de même nature, car le processus doit s'effectuer progressivement et paisiblement. En effet, compte tenu de l'ancienneté de la programmation intellectuelle dont les critères sont parfaitement adaptés à la normalité ambiante matérialiste et égocentrique, un changement rapide et brutal aurait des conséquences préjudiciables dont une des pires serait une désocialisation rapide et déstabilisante de l'individu. C'est dans ces circonstances que l'on peut constater le pouvoir d'asservissement ou de libération d'une pensée. Celles de la psychologie intellectuelle auront pour vocation d'aliéner le Penseur à ce qu'il prend pour une évidence raisonnable puisqu'elle sera localement communément partagée. 

Croire qu'un médicament, issu de la recherche des laboratoires pharmaceutiques et validé par les autorités gouvernementales, est le moyen de guérison le plus approprié pour un malade est ce qui est communément partagé dans le cadre de la normalité ambiante ayant été endoctrinée à cette idée. Mais lorsque le Penseur, par ses efforts de quête de vérités, découvre qu'en réalité les laboratoires pharmaceutiques ne cherchent pas un remède spécifique pour guérir une maladie - ce qui leur ferait perdre leur potentiel de clients au fur et à mesure des résultats positifs que leur remède répandrait -, mais seulement à soulager temporairement le malade des principaux troubles occasionnés par sa maladie, il ne peut que démonétiser dans son esprit l'idée que seul le médicament issu des laboratoires pharmaceutiques est capable de guérir. Bien évidemment, si le Penseur se met à faire état de cette réalité masquée par un habile endoctrinement collectif, il fera l'objet de critiques, de calomnies, d'opprobre, de discrédit et dans le pire de cas de poursuites judiciaires, car dans la normalité ambiante du Kali Yuga, la vérité révélée est condamnable, mais pas la tromperie et la dissimulation. 

Par cet exemple tu pourras constater à quel point une pensée intellectuelle matérialiste sera rapidement destructrice tant pour ceux qui la prennent pour juste, que pour ceux qui viendraient à la contester ouvertement. La prudence sera donc de maintenir en apparence, vis-à-vis de la collectivité, la pensée intellectuelle pour se maintenir sans problème dans le courant de la normalité ambiante, et agir en fonction de ses convictions profondes selon la pensée la plus juste en vertus ayant subi le test de la mise à l'épreuve, et qui s'avère secourable, salvatrice et libératrice. En faisant cela, la Conscience s’affranchit de l’emprise des asura pour se mettre librement au service des deva.



Maître, n'est-il pas contraire à l'éthique spirituelle de masquer ses convictions et de laisser croire le contraire de ce que l'on pense ?



Ce qui serait contraire à l'éthique spirituelle ce serait de masquer ses convictions dans le but de nuire à autrui. Mais s'il n'est pas possible de faire boire un âne qui n'a pas soif, il n'est pas plus possible de convaincre une foule d'ignorants se complaisant dans le confort du moindre effort de leurs routines imbéciles communes. Peu importe que chacun de ses membres ait tort, puisque le plus grand nombre pense comme lui, et cela est suffisant pour le rassurer, au moins temporairement tant qu'il n'a pas à se confronter aux implacables lois de la Nature, ce qui finit toujours par advenir. 

L'éthique spirituelle repose sur le principe : ne pas nuire. Cela vaut tant pour autrui que pour soi-même. C'est aussi une des situations à laquelle sera confrontée la Conscience ayant repris le contrôle de sa volonté, de son libre arbitre et de son intelligence. À quoi sert-il de dire la vérité à celui refusant obstinément de l'admettre comme telle, y compris et surtout avec la plus grande mauvaise foi aveugle, car s'il devait l'accepter cela reviendrait à lui faire subir un tel séisme intellectuel qu'une grande partie de son édifice psychologique serait ébranlé et durablement fissuré, quand ce n'est pas pour finir en ruine. Si seuls ceux qui ont soif peuvent être abreuvés, seuls ceux qui cherchent sérieusement la Connaissance peuvent être éclairés et initiés, et encore uniquement selon leurs mérites. Ici nous retrouvons le nécessaire discernement subtil que doit avoir le Penseur souhaitant utiliser correctement les pensées qu'il reçoit, assimile et entend faire rayonner. Masquer ce rayonnement, dès lors où il ne serait ni profitable à autrui, ni libérateur et qu'il puisse être préjudiciable à l'émetteur de ce rayonnement devient une conduite parfaitement conforme aux règles éthiques propres au Dharma. 

L'Histoire nous démontre que ceux qui se sont crus fondés à vouloir faire le bonheur des autres sans leurs consentements, ont fini soit sur le bûcher, soit sur la croix, soit sur l'échafaud ou devant un peloton d'exécution. Comme le dit si justement la chanson : le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté. Giordano Bruno, cet ancien frère dominicain, s'appuyant sur les travaux de Nicolas Copernic et de Nicolas de Cues, a développé sa théorie de l'héliocentrisme. Malgré la justesse de ses pensées, qu'il tentait de faire connaître au monde, il a fini condamné pour hérésie et a été brûlé vif au terme d'un procès l'opposant à l'obscurantisme imbécile de la normalité religieuse ambiante de l'époque. Cette même normalité religieuse regrettera 400 ans plus tard de l'avoir fait brûler vif, puisqu'il disait le vrai, tout en refusant sa réhabilitation pour cause de même aveuglement récurant et dogmatique. Comme le dit l'adage latin : Errare humanum est, perseverare diabolicum

Tu comprendras, par cet exemple dramatique, que la vérité la plus subtile a le même statut que la Connaissance vis-à-vis du savoir, elle est une quête et non un dû. Dans la Grande tradition Hermétique, pour se préserver de cette perversité que l'ignorance active lorsqu'elle est confrontée à son misérable état que lui révèle la vérité qu'elle combat invariablement, chaque disciple devait prêter serment de ne jamais révéler les Connaissances auxquelles il lui était permis d'accéder, sous peine de mort. L'auteur d'une telle profanation n'était pas exécuté par ses maîtres, mais par ceux auxquels il offrait, sans discernement et avec un manque de Prudence, des Enseignements au pouvoir dévastateur lorsqu'ils se retrouvent entre de mauvaises mains (Consciences). Savoir - Vouloir - Pouvoir Oser - et se Taire, telle est le contenu de ce serment. 

Après ce qui précède, et pour répondre simplement à ta question, il est sage de masquer ses convictions (Connaissances) si c'est pour éviter de nourrir la perversité de l'ignorance ou ses profanations, et accessoirement de porter atteinte à l'intégrité physique de celui qui les porte.


Maître, je comprends, après tes explications, que le parleur silencieux n’est pas nécessairement un deva. Mais alors comment une Conscience peut-elle espérer recevoir les pensées d’un deva parleur silencieux, plutôt que celles d’un asura ?

Effectivement, le Parleur silencieux n'est pas systématiquement un deva. Tout dépendra de l’état d’épuration de la Conscience (entre sa psychologie intellectuelle et sa psychologie spirituelle), et de sa capacité à développer ses perceptions les plus subtiles, de son intention altruiste et de son niveau de Connaissances se caractérisant par l'accumulation de pensées justes en vertus. Tout ceci lui permettra d'avoir une certaine intensité vibratoire caractéristique de son évolution. 

Un asura tentera d’entrer en communication avec une Conscience, de mêmes complexions vibratoires que la sienne, par les moyens sensoriels, émotionnels et intellectuels, ainsi que par le biais de sollicitations extérieures (sous forme de tentations dont le magnétisme puissant est révélé dans la Genèse du Sepher de Moïse comme étant l'attracteur cupide), ou par le moyen de sollicitations intérieures de basse intensité vibratoire comme la colère, la vengeance, la convoitise, la jalousie, la peur. Il peut aussi agir, sur le plan spirituel, par l'intermédiaire de ces tonalités vibratoires qui caractérisent le mysticisme, l'idolâtrie, le fétichisme, le fanatisme, la sorcellerie et autres pratiques hallucinatoires plus ou moins cupides, égocentriques ou maléfiques dans l'intention. 

Un deva n'effectuera de communications qu'avec une Conscience parfaitement libre, spirituellement subtile, vertueuse et ne faisant appel qu'aux Connaissances acquises que par le biais de sollicitations intérieures, et seulement perceptibles par la Faculté intuitive spirituelle la plus développée, celle qui utilise l'Énergie Vitale de la Foi venant alimenter sa Raison. Après, il appartient à la Conscience d'utiliser au mieux de ses capacités et compétences et surtout de sa Faculté de discernement, car c'est elle qui lui permettra de distinguer l’intellectuel du spirituel, ce qui vient de l’extérieur de ce qui vient de l’intérieur, ce qui vient du temporel (le bas) de l’intemporel (le haut), et ce qui est de l’ordre de l’épais, de ce qui est de l’ordre du volatil. 

Compte tenu de l'extrême sophistication du processus, tu comprendras aisément que ce mode de communication n'est possible que lorsque le Penseur est parvenu à se distinguer des pensées qu'il utilise dans l'accomplissement de son dessein de forme, avec la plus extrême rigueur, et après la redoutable ascèse d'une longue pratique de mise à l'épreuve, afin d'en vérifier la justesse, la pertinence et l'innocuité. La noble pensée de l'esprit de Bien, ne se manifeste que par l'intermédiaire d'une Conscience fermement décidée à activer sa propre Volonté de Bien, en toute connaissance de cause. 

Sur un niveau d'intensité encore plus élevé, une Conscience s'efforcera de n'utiliser que des pensées justes en vertus entièrement conformes au Dharma, se traduisant dans son action par le service désintéressé au profit de l'utilité commune. 

Si tu as reçu et correctement assimilé les indications que je m'efforce de te communiquer dans ce dialogue, tu ne peux pas manquer d'arriver à la conclusion que la source de toutes choses est dans l'océan des pensées. Il découle de ce constat qu'une Conscience qui ne parviendrait pas à la parfaite maîtrise de chacune des pensées qu'elle sélectionne de recevoir et d'assimiler serait dans l'incapacité d'exercer son libre arbitre, et son pouvoir de libération par sa Volonté de co-création. 

Voilà ce qui est caché au commun des mortels constituant la cohorte des nombreuses normalités ambiantes se manifestant dans les différents endroits de la planète et tout au long des cycles de réincarnations. Tant que les asura te contrôlent par les pensées qu'ils t'imposent, par l'intermédiaire de cette dérisoire normalité ambiante, tu ne seras pas autre chose qu'une marionnette d'apparence mortelle asservie à leurs volontés par les invisibles ficelles du pouvoir de leurs pensées. Ce n'est que lorsque tu seras redevenu capable d'être constamment à l'écoute du deva te servant de guide occulte, que tu pourras progressivement reconquérir ton libre arbitre et retrouver ta propre nature dévique. Le seul moyen te permettant d'y parvenir résidera dans la plus subtile osmose entre les pensées (Connaissances) que tu auras accumulées, et les vertus acquises que tu devras assembler volontairement dans un savant et délicat dosage pour parvenir à en effectuer la transmutation en sagesse.

Pour concrétiser ce processus, les chrétiens utilisent l’image de l’ange et du démon qui sont sur chacune des épaules de chaque individu en incarnation.


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mardi 5 avril 2016

Dialogues N° 11 : Le discernement de la bonne voie. (MAJ du 20/04/2016)






Maître, comment savoir si je suis la bonne voie ? 




Si tu veux connaître la bonne direction, regarde dans quel sens vont la majorité de tes semblables qui constituent la masse dominante de la normalité ambiante du moment dans le Kali Yuga, et si tu vas dans le sens contraire, c'est que tu es sur le bon itinéraire.

La bonne voie est toujours celle que suivent les Consciences éveillées et les esprits libres qui ne se contentent pas de "savoir", mais s'efforcent en toute circonstance de connaître. La liberté est toujours un acte rebelle vis-à-vis de l'illusoire et éphémère conditionnement, propre à une période de l’Histoire humaine, et constituant la normalité ambiante routinière ne reposant que sur des apparences trompeuses, des certitudes sclérosées et obsolètes, et des convictions oiseuses.

Mais le premier mérite de la question que tu me poses est sans conteste celui qui révèle l'état d'évolution de ta Conscience mettant en action ton sens de discernement le plus subtil, et ce, afin de distinguer si ta démarche est de l'ordre du "Bien" (évolution) ou du "Mal" (involution). Cet indicateur est un marqueur d'une Conscience humaine se préoccupant d'accomplir, durant son incarnation, le dessein le plus évolutif (juste en vertus) en rapport avec les capacités de sa forme d'identification. Cette démarche est aussi celle qu'indique à suivre, dès son premier Logion, l'Évangile de Thomas :

Que celui qui cherche ne cesse point de chercher jusqu'à ce qu'il trouve ; lorsqu'il trouvera, il sera troublé ; et lorsqu'il sera troublé, il admirera, et il régnera sur l'univers!

Lorsque tu commences à entendre le murmure de ton Parleur silencieux, et surtout à comprendre (assimiler) les enseignements qu'il te communique, c'est forcément que le cours de ta trajectoire s'inverse. Tu es alors confronté au dilemme qui consiste à rester dans les certitudes d'apparence confortable, auxquelles je faisais référence précédemment, mais asservissantes de la Raison avec la camisole de son mécanisme de causalités pragmatiques, ou de choisir de partir à la découverte de cette terra incognita qu'est la Foi avec le salutaire, mais très inconfortable doute qui l'accompagne.

Quand la Conscience décide de changer volontairement la direction de sa trajectoire, elle ne le fait pas pour suivre aveuglément la multitude du plus grand nombre en se laissant embourber dans ses ornières profondes, mais pour s'affranchir d'une intoxication qui se révélait invalidante et de plus en plus anxiogène. Quitter le confort d'une routine collective d'apparence rassurante n'est pas sans conséquence. Il faut à la Conscience la volonté, le courage et surtout la conviction de ne plus aller dans la bonne direction pour en arriver à cette puissante remise en cause. Elle devra alors développer une endurance sans faille pour supporter l'incertitude qui accompagne tous ceux qui décident de sortir du profond sillon de la facilité, pour s'engager dans un chemin qu’elle devra créer au fur et à mesure de sa nouvelle progression. Comme le disait Lénine : là où il y a une volonté, il y a un chemin.

Le doute permanent est le prix à payer pour sortir des limites exiguës de la routine collective. La Conscience devra s’aventurer très prudemment dans le vaste territoire de sa propre ignorance, car s’il offre à son libre arbitre tous les champs du possible, il est aussi porteur de nombreuses possibilités d'égarement. Mais c'est aussi dans ces conditions d'incertitude que tu découvriras toute l'importance d'une intuition spirituelle en pleine activité, ainsi que l'aide bienveillante du Parleur silencieux pouvant constamment te servir de précieuse boussole, pour peu que tu décides de rester à son écoute.




Maître, voudrais-tu dire que forcément suivre, plus ou moins assidûment, la routinière normalité ambiante ne permet plus d’être sur la bonne voie ?



Tu n’es pas assez attentif à la justesse de mon propos. Je ne te dis pas que tous ceux qui suivent, pour des raisons fort différentes les unes des autres, le cheminement de l’illusoire normalité ambiante ne sont pas sur la bonne voie, mais qu’ils ne vont pas dans la bonne direction, ce qui n’est pas pareil. 

Le bon berger est parfois dans l'obligation de suivre le chemin de perdition qu'ont emprunté ses brebis égarées, dans le dessein de les ramener dans la bonne direction, afin de leur éviter les turpitudes de leur folle témérité et divagation. 

Il y a des Consciences, pour parfaire l'accomplissement de leurs desseins de forme afin qu'il soit en parfaite harmonie avec le Dharma, qui acceptent de s'incarner volontairement dans une normalité ambiante en état d'involution proche de l’autodestruction. Leur but étant d'apporter le concours de leurs Connaissances et de leur sagesse dans le cadre d'un service totalement désintéressé au profit de l'utilité commune, et ce, pour aider les aspirants qui le souhaitent à se libérer de l'étouffant conditionnement que fait subir cette normalité ambiante dégénérative. Mais ces exemples sont suffisamment rares pour venir confirmer la règle qui veut que pendant l'ère du Kali Yuga, la masse du plus grand nombre prenne pour vérité toutes les tromperies, illusions, élucubrations et autres affabulations. Elle prend aussi pour des valeurs morales communes établies, la déloyauté, l’égoïsme, la dissimulation, la duplicité, les feintes, les faux-semblants, l'hypocrisie, les artifices de travestissement, les leurres et les fourberies. La corruption est sa norme, l'injustice sa loi et les profits issus de cette corruption généralisée : ses mérites. Lorsque la tricherie, la félonie, l'abus de confiance, le mensonge, la ruse, la duperie, la supercherie, l'imposture, la mystification, le charlatanisme, la fanfaronnade, la vantardise, l’incompétence et la manipulation malveillante sont devenus des dénominateurs communs respectés par ce plus grand nombre, accepter d'en faire partie et d'en partager les vices et les lâchetés, en toute connaissance de cause, est le plus sûr moyen de se corrompre soi-même. 

Comme j'ai l'habitude de le dire : lorsque la vertu devient complaisante avec le ou les vices, ce sont toujours ces derniers qui remportent la victoire. Ce Principe est hélas! invariable. Donc, ceux qui acceptent de s'incarner dans une normalité ambiante fortement involutive, sans pour autant partager la moindre de ses fausses valeurs, ni accepter la moindre compromission ou complaisance avec cette corruption généralisée, le font pour offrir l'exemplarité d'un comportement reposant sur l'éthique, la probité, la droiture, la compassion, la fidélité à des convictions vertueuses, l'altruisme, la justice et l’amour-sagesse. Libre à ceux qui souhaitent sortir de l'asservissement des lois de causalité de se servir de cette exemplarité pour inverser le parcours de leur cheminement.




Maître, je ne saisis pas très bien la nuance, pourrais-tu me donner quelques précisions ?





Contrairement à ce que racontent les faux initiés et les faux prédicateurs, que tu le veuilles ou non, il n’y a pas trente-six voies, il n’y en a qu’Une, mais qui comprend deux directions diamétralement opposées : l’involution et l’évolution. 

Lorsqu’une Conscience s’incarne dans une période de l’Histoire de l’Humanité où la civilisation, dans son ensemble de masse, se consacre à la vénération du matérialisme périssable, la corruption, l’injustice, l’asservissement, l’ignorance, l’inculture, l'idolâtrie d'icônes de pacotilles et les dérisoires satisfactions organiques et prosaïques, force est de constater que cette civilisation, et les Consciences s'identifiant à elle, suit la direction de l’involution la plus régressive, ce que les orientaux appellent le Kali-Yuga, l’âge noir. C’est toujours la Voie, mais ce n’est plus la bonne direction. 

Une Conscience éveillée capable de discerner la différence qu’il y a entre la direction de l’involution et celle de l’évolution - malgré le conditionnement asservissant que fera peser sur elle l’oppressante corruption d'une normalité ambiante moutonnière -, pourra volontairement activer son libre arbitre pour ne pas se précipiter dans le vide de la mortalité avec tous les moutons de Panurge. Cette volonté de libre arbitre demandera de solides Connaissances venant renforcer les convictions acquises par une Conscience et développer son sens du discernement subtil, grâce auxquelles elle pourra décider de s’orienter en direction de l’évolution, et ce, malgré les réprobations, critiques, quolibets, anathèmes, menaces, discrédits et calomnies venant de cette normalité ambiante ne supportant pas que des esprits libres, et nécessairement rebelles, lui rappellent sa déplorable condition de servage, et l’égarement dans lequel elle s’engage à cause de ses fausses certitudes. 

Si, durant le Krita Yuga (l'âge d'or) suivre la normalité ambiante, n'ayant que pour dessein de servir le Dharma, est une assurance d'être sur la bonne Voie et dans la bonne direction (celle de l'évolution), dans le Kali Yuga, où toutes les valeurs sont inversées, c'est exactement le contraire. Pendant le Krita Yuga, suivre la normalité ambiante c'est faire preuve de Connaissances, de compétence et de responsabilité. Pendant le Kali Yuga c'est faire preuve d'ignorance, d’incompétence, d'irresponsabilité et d'involution. Sortir de la normalité ambiante durant le Kali Yuga nécessite l’éveil de la clairvoyance d’une Conscience pour lui permettre de percevoir, contre toute évidence apparente, que ce suivisme n'est pas le bon cheminement. Cette redoutable épreuve permettant une prise de Conscience, n'est possible qu'en élargissant considérablement son champ de Connaissances bien au-delà des limites étriquées du "savoir" imposé par cette "normalité". Ce qui était une évidence véritablement fondée durant le Krita Yuga n'est plus qu'une illusion chimérique et un égarement dans le Kali Yuga. 

Ce n'est que par l'accumulation de ses Connaissances qu'une Conscience parvient à concentrer en son point focal, suffisamment d'énergie susceptible de donner la force nécessaire à sa volonté pour s'affranchir des contraintes d'un conditionnement délétère.


Maître, peut-il y avoir des Consciences qui s’incarnent dans une normalité ambiante en involution, et qui la suivent volontairement tout en étant en évolution ?



Voilà une bien curieuse question, mais qui ne manque pas de finesse et de subtilité, puisqu'elle tient compte de la petite parabole biblique que je viens d'utiliser, pour illustrer mon propos, du berger et de la brebis égarée. 

Effectivement, il y a heureusement des Consciences humaines, dans le but de parfaire leur propre évolution spirituelle, et atteindre le niveau de deva par leur entier dévouement au Dharma, qui acceptent pour mission d’apporter, au sein d’une masse ignorante en perdition, le secourable et chevaleresque service désintéressé concernant la transmission des Enseignements de l’immémoriale sagesse consacrés à l’ordre souverain des choses. Ce sacrifice qu’elles font de leur incarnation, en se replongeant dans un espace de souffrances, de misères, d’obscurité, de violence et d’angoisses, dans le dessein de servir l’utilité commune, permettra à de nombreuses Consciences, un peu plus éveillées que les autres, de ne pas continuer aveuglément leur cheminement dans la mauvaise direction et la désespérance. C’est aussi par ce sacrifice que ces Consciences plus évoluées parviennent au niveau supérieur, celui de la transfiguration. 

Ces Consciences, se caractériseront par un esprit libre, suivant le troupeau en perdition sans rien attendre d’autre que de pouvoir sauver, autant que possible, les brebis égarées. Ceci est symboliquement illustré par la figure emblématique du Christ rédempteur, pour les Occidentaux, ou par Vishnu, Ramâ, Krishna ou Bouddha pour les Orientaux. S'il n'y avait pas ce processus d'aide collective offrant l’exemple d’une possibilité de rédemption, l'involution deviendrait inévitablement une voie de perdition sans aucun espoir d'en sortir. Cette fâcheuse illusion a été volontairement entretenue par les promoteurs d'une damnation éternelle, dans le dessein inavouable d'assurer leur domination intellectuelle, spirituelle, politique et économique sur des populations ignorantes et craintives, pas encore maitresses de leurs émotions, qu'ils entendaient soumettre à leur seule autorité. 

Tu pourras constater que l'Histoire de l'Humanité est jalonnée des récits, plus ou moins légendaires, de ces Consciences rebelles à l'ordre établi venant offrir des perspectives d'affranchissement et de réelle évolution aux populations trop souvent résignées à la désespérance. Prenons l’exemple de Vishnu, le grand Principe universel de l'Amour-Sagesse, cette puissante divinité ne s'incarne jamais parmi les êtres humains, ce qui serait contraire à sa Nature, mais il intervient par le truchement d'un avatar s'incarnant en période de Kali Yuga, afin de permettre un retour au Krita Yuga. L'avatar incarné ne découvre qu'il est l'expression de la volonté de Vishnu qu'après avoir accompli intégralement - devenant ainsi l’exemplarité servant de modèle à suivre -, le dessein libérateur propre à cette mission particulièrement difficile, tant il devra surmonter de difficultés et d'obstacles, dont celui d'avoir contre lui la toute-puissance de l'ordre établi au sein de la normalité ambiante de son incarnation. 

Bien évidemment rares sont ceux pouvant s'incarner en tant que Vishnu, Ramâ, Krishna, Bouddha, Apollon, Osiris, Quetzalcoatl ou le Christ, mais le succès de leurs incarnations repose sur une multitude de Consciences adhérant volontairement à la réalisation de leur dessein dharmique, pour qu'ils finissent par faire triompher un aspect civilisateur de la Volonté de Bien permettant à l'humanité de faire un progrès sensible. 

Le Christ ne s’est véritablement révélé au monde que parce qu’il a été entouré d’apôtres et d’un nombre croissant de fidèles qu’il est parvenu à nourrir grâce à la multiplication du pain de vie qu’était son Verbe vivant. Ceci est parfaitement conforme au Principe dharmique (providentiel) qui veut que nul ne s’élève si cette élévation ne permet pas et ne favorise pas celle des autres.


Maître, si je suis aveuglément tes indications, enseignements et avis, me serait-il possible de penser que cela suffit à m'assurer d'être sur la bonne voie ?



Suivre aveuglément est bien la dernière chose à faire. La Foi aveugle est aussi préjudiciable au développement d'une Conscience que son maintien dans l'ignorance. Je t'invite à relire la citation du Bouddha que je t'aie communiqué lors de mes réponses à tes questions sur le choix de l'itinéraire. J'y ajouterais ce propos biblique se trouvant dans les épitres de Sain Jean, chapitre 4 : 

"Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde."

Si tu cherches sérieusement la Vérité, ne te réfugie pas dans la facilité d'un suivisme moutonnier, quelle que soit la valeur que tu accordes à celui que tu entends suivre, sinon tu finiras inévitablement dans l’ornière de la plus illusoire normalité ambiante. La valeur que tu accordes peut ne reposer que sur des informations erronées et un manque de discernement. 

La Connaissance, à l'inverse du savoir, est une redoutable ascèse impliquant une volonté sans faille de mise à l'épreuve de chacune des pensées que l'on entend assimiler pour en tester la justesse et les vertus. Dans le Mahâbhârata cela s'appelle les « austérités » que doivent accomplir ceux qui aspirent à être entendus des dieux. Cette mise à l'épreuve sera d'autant plus exigeante dans la mesure où l'officiant cherchera sans cesse à en vérifier la solidité dans toutes les configurations possibles (sur chacun des plans de chacun des trois Mondes). Il suffit parfois de pas grand-chose pour que ce que l'on croyait juste et vertueux devienne rapidement le contraire. Exemple : donner généreusement trop de nourriture à une personne affamée peut lui nuire autant que de ne pas la nourrir. Si l'intention du départ est louable, le manque de rigueur, de Connaissances, de pondération, de pertinence et de rectitude, de la part de la Conscience qui assume ses responsabilités lors de cette mise à l'épreuve, fera ce qui pavera le chemin de l'enfer de bonnes intentions. 

La recherche de la bonne voie est indissociable de la quête de la Vérité. C'est une exigence de chaque instant, et elle devient de plus en plus subtile, complexe et sophistiquée au fur et à mesure que la Conscience évolue. 

Chaque état de Conscience a un dharma personnel qui lui correspond, mais ce dharma doit encore se mettre en harmonie avec le dharma de l'environnement collectif au sein duquel la Conscience s'incarne. Lorsque ces deux dharma se trouvent en phase, encore faut-il qu'ils soient compatibles avec le Dharma, celui qui règne sur tous les plans de chacun des trois Mondes pour pérenniser l'Ordre souverain des choses. La gestion responsable de ces différents dharma est ce qui provoque l'extraordinaire conflit interne d'Arjuna, avant qu'il ne se lance dans le redoutable combat sur le Kurukshetra pour résoudre le conflit externe ; ce qu'il ne parviendra à faire victorieusement que grâce à ses qualités spirituelles, à l'assistance et l'omniscience des très hautes Connaissances en matière de Dharma de Krisna (Vishnou). Car,  comme l'indique le Sepher de Moïse, c'est par la maîtrise de la Connaissance multidimensionnelle du Bien et du Mal qu'une Conscience redevient semblable à Lui-les-Dieux. 

Alors, si mes indications, enseignements et avis se révèlent justes et vertueux, lorsque tu les mettras en pratique, suis-les ! mais pas avant que cette mise à l'épreuve les fasse passer pour toi de l'état hypothétique de "savoir" en celui de solides Connaissances. En suivant ce chemin jalonné de ces Connaissances éprouvées, tu seras toujours sur la bonne voie et dans la bonne direction, sans même avoir besoin de te poser la question, tant l'évidence se fera pour toi qu'il ne peut pas en être autrement, et ce que te confirmera ton Parleur silencieux, si toutefois un doute persistait.

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