vendredi 30 mai 2008

Travaux Pratiques 8.


Petit sentier de probation.


La Connaissance est le savoir éprouvé. Au fil des articles de l’académie d’Hermès Trismégiste je m’efforce d’ouvrir les livres de la Science Hermétique et de son langage analogique qui est celui qui fait le plus appel aux facultés supérieures. Par mes petits commentaires, j’espère vous donner quelques outils qui en facilitent la pratique et la compréhension. Le meilleur moyen de mesurer vos progrès est encore de mettre vos acquis à l’épreuve par une pratique régulière. Dans ce dessein je vous propose une série de petits travaux pratiques basés sur l’un des textes de la grande tradition hermétique occidentale, le plus connu du plus grand nombre, et pourtant le plus mal compris, je veux parler de la Divine Comédie de Dante Alighieri, traduction de Rivarol.


Je soumets chaque extrait à votre méditation et à votre capacité à en pénétrer les Sens Parlant, Signifiant et Cachant. Libre à vous de nous faire partager par vos commentaires, l’interprétation que vous en faites. Ceux qui feront l’effort de ce partage, seront nécessairement sur le sentier de probation, celui qui consiste à soumettre courageusement ses connaissances à l’épreuve. Ils s’apercevront aussi rapidement qu’en acceptant cet exercice régulier, ils progresseront dans la maîtrise du langage analogique, s’ouvrant par la même de nouvelles perspectives spirituelles.


-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

L’enfer de Dante : Chant I. Suite 8.

Dès que je l'aperçus au sein du grand désert,
je me mis à crier : « Ô toi, qui que tu sois,
ombre ou, sinon, vivant, prends pitié de ma peine ! »

« Je ne suis pas vivant, dit-il, mais je le fus.
J'étais Lombard de père aussi bien que de mère ;
leur terre à tous les deux avait été Mantoue.

Moi-même, je naquis sub Julio, mais tard ;
et je vivais à Rome, au temps du bon Auguste,
à l'époque des dieux mensongers et trompeurs.

J'étais alors poète et j'ai chanté d'Anchise
le juste rejeton, qui s'est enfui de Troie,
quand la Grèce eut brûlé le superbe Ilion.


-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

mercredi 28 mai 2008

Question de pertinence


L'Enfer n'est-il pas pavé que de bonnes intentions ?

Merci à tous pour vos aimables commentaires...

La question que je me pose concernant la pertinence de la continuation de la publication d’articles dans l’académie d’Hermès Trismégiste, est celle qui consiste à constater que la sophistication grandissante des sujets abordés rendra ces articles de plus en plus inaccessibles à ceux qui tomberaient occasionnellement sur ce blog. La compréhension subtile de la Science Hermétique, comme d’ailleurs il en est pour la science académique, suppose un long et régulier cheminement dans sa connaissance.

Bien peu ont suivi la publication des articles depuis leur début... Certains ont survolé quelques-uns des derniers publiés, ce qui ne leur permettra pas de saisir toutes les nuances et ramifications auxquelles je fais sans cesse référence, avec pour conséquence le résultat contraire au but que se fixe l’académie d’Hermès Trismégiste et qui est, de rendre cette Science Hermétique accessible à ceux qui viendraient à en croiser le chemin...

L’ensemble des articles déjà publiés, constituent l’équivalent d’un livre de plus de 800 pages, difficile de croire que le visiteur qui arriverait sur ce blog, prendra la patience, aura le courage et l’abnégation de faire l’effort de lire ce livre depuis la première page, ordre naturel de lecture sans lequel il est difficile de suivre l’histoire qu’il raconte...

Donc poursuivre la publication des articles dans ce format virtuel n’est-ce pas en réalité ne s’adresser qu’à ceux qui sont déjà très au fait des Connaissances et de la Sapience Hermétique ?...

En ce cas les travaux et les efforts qu’implique la réalisation de ces articles ne sont-ils pas autre chose que de la richesse donnée à ceux qui en sont déjà amplement pourvus ?...

Ceux-là n’ont en réalité nullement besoin de mes petites cogitations, ils savent parfaitement produire les leurs, et accéder aux informations qui leur sont nécessaires. Pour les autres la mission de services, qui est le but véritable de l’académie, se trouve, et se trouvera au fur et à mesure de son avancée dans les arcanes occultes qui devront être traités, de plus en plus réduite à l’inefficacité...

Dans ces conditions, parfaitement objectives, est-il pertinent de poursuivre dans cette voie et sous cette forme de publication ?...


------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

mardi 27 mai 2008

La sagesse d'Hermès Trismégiste, 6.



Il monte de la terre au ciel, et derechef il descend en terre, et il reçoit la force des choses supérieures et inférieures. Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde ; et pour cela toute obscurité s’enfuira de toi.

Cette sublime sentence de la Table d'Émeraude mériterait d'être au moins aussi universellement connue que celle du principe de correspondance (ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et inversement) qui se trouve en tête de cette pierre de Rosette de l'hermétisme, tant elle renferme sous une forme synthétique quasi absolue, les plus grands mystères de la très Haute Magie.

À l'image des symboles de Pythagore, l'extrême simplicité de son énoncé, lui confère une apparente banalité d'une chose parfaitement ordinaire et insignifiante. Pourtant, chaque terme de cette sentence est un trésor de profondeur, et de véritable Connaissance aux ramifications grandioses et surprenantes.

Relisez attentivement sa formulation elliptique, et, en prenant le temps d'en méditer le contenu, essayez d'en extraire par vous-même la substantifique moelle comme aurait dit ce bon Dr. Rabelais... Après, et après seulement, en gardant en mémoire ce que cela aura évoqué en vous même, poursuivez la lecture de cet article.

Il monte de la terre au ciel... Qu'est-ce qui monte ainsi de la terre au ciel ?... Ce n'est pas la terre, élément qu'il convient d'entendre dans la multiplicité des formes variant selon le plan de manifestation, pour n'être en principe que la plus forte densification des énergies subtiles ; ce n'est pas le ciel qui représente ici la destination de ce qui a la faculté de monter ; ciel, qui lui non plus ne doit pas être entendu comme l'élément tangible, mais bien davantage comme l'état le plus élevé d'une évolution. Ce qui a la faculté de changer d'état, en passant du plus lourd au plus léger, du plus épais au plus subtil, est bel et bien l'âme-de-vie, cette Conscience qui se trouve entre la Providence (le ciel) et le Destin (la terre). D'ores et déjà, il nous est habillement révélé l'utilisation primordiale qu'il convient de faire de la clé de voûte de la Science Hermétique et qui est l'analogie des contraires. Le ciel et la terre, sont irrémédiablement des polarités opposées, comme le sont la Providence et le Destin. Ce qui a la faculté de recevoir de l'un comme de l'autre, sans être pour autant dans un antagonisme paradoxal ni être définitivement ou l'un ou l'autre, est ce médiateur plastique et perfectible qu'est la Conscience. Remarquons, qu'à l'inverse de la sentence précédente qui commence par: Tu sépareras la Terre du Feu, ce qui manifestement s'adresse directement aux lecteurs, celle qui est en exergue de notre extrait nous dit simplement : il monte... Là encore, nous pouvons constater l'harmonie qu'il y a entre cet Enseignement et celui des Tables de la Loi du Sépher de Moïse. En effet, dans ce dernier recueil, il est clairement expliqué que la Conscience n'est pas uniquement une spécificité humaine comme le précise le verset suivant :

- 26°) Et-il-dit, Lui-les-Dieux (déclarant sa volonté), nous-ferons Adam en-ombre-nôtre, conformément-à-l’action-assimilante-à-nous : et-ils-tiendront-le-sceptre ; (ils régneront, eux Adam, l’homme universel) , dans-les-poissons des-mers, et-dans-les-oiseaux des-cieux, et-dans-le-genre-quadrupède, et-dans-toute-mouvante-vie se-mouvant-sur-la-terre.

Adam, l'ombre-nôtre de Lui-les-Dieux, est bien la Conscience universelle qui reçoit le sceptre de souveraineté qui sied à ce qui est l'ombre de l'Être Suprême, (le meilleur des Brâhmanas que nous avons croisés dans le précédent sujet de la Bhagavad Gita), mais ce sceptre n'est pas donné pour régner sur les poissons, les oiseaux, le genre quadrupède et toute-vie se-mouvant-sur-la-terre, mais bien DANS ces vies. La Conscience a donc pour fonction première et essentielle d'être l'esprit animateur de toutes formes vivantes. Lorsqu'elle se trouve à régner dans une forme inférieure à celle de l'être humain, cette Conscience ne diffère de celle de l'être humain que par son état d'évolution, et rien d'autre, car ces deux formes de Conscience sont d'essence rigoureusement identique, je devrais dire rigoureusement adamique. Tout comme la Conscience de l'être humain ne diffère de celle des dieux ou des puissances qui lui sont supérieurs, que par un simple état d'évolution, rien de plus. Ce principe que j'ai largement commenté dans la Véritable Histoire d'Adam et Eve enfin dévoilée, permet de comprendre que lorsque cette sentence de la Table d'Émeraude commence par : il monte, cela s'adresse à toutes les formes de Conscience qui se manifestent dans toute-mouvante-vie se-mouvant-sur-la-terre.

Lorsque je parlais plus avant, des mystères de la très Haute Magie, que contient cette sentence, bien que je ne devrais pas le faire pour faciliter le travail à ceux qui se sont montrés peu attentifs, négligents, superficiels et donc sans mérite, j'indiquerai sommairement que si vous réunissez certains principes qui ont fait l'objet des études précédentes de l'académie d'Hermès Trismégiste, vous comprendrez le pouvoir et les facultés que possède cette Conscience, d'une part, par la consécration du sceptre reçu, et d'autre part, par sa faculté d'être protéiforme grâce à cette mystérieuse faculté d'identification qui s'active soit par la puissance des désirs et sa terrible attraction dans la sphère du Destin, (Nahash l'attracteur cupide de la Genèse), soit par la puissance de la faculté volitive qui seule permet la remontée au ciel de la Divine Providence. Pour être capable de passer de l'une (la terre) à l'autre (le ciel), la Table d'Émeraude ne nous dit pas, comme d'ailleurs tous les grands Enseignements ésotériques, que nous devons attendre de qui que ce soit d'autre que nous, pour que la chose se fasse. Il découle de cette arborescence subtile et luxuriante, que si cela ne dépend que de nous, c'est que cela ne nous est pas imposé, et qu'il conviendra d'activer notre libre arbitre, grâce à notre faculté volitive, pour parvenir volontairement à passer d'un état à un autre. Ceci nous renvoie à tous les précédents articles de l'académie d'Hermès Trismégiste concernant les exercices, les pratiques, les connaissances qu'il convient de cultiver, pour parvenir à ce résultat de Haute Magie qui donne à une Conscience, (et non en état d'inconscience) la possibilité de passer de l'épais au subtil, de la terre au ciel. Comment y parvenir en dehors du seul chemin qu'il convient d'emprunter et qui n'est ni la raison de l'intellect raisonneur, ni la Foi aveugle du dogmatique sectaire et délirant ?... La réponse a été donnée dans les articles concernant la méditation, la Raison et la Foi ; cette méditation, cet état particulier qui n'est ni le conscient de l'appareil sensoriel, ni l'inconscient du rêve délirant ou l'état de demi veille des somnambules des profanes incultes. Comment y parvenir si l'on n’a pas la faculté de maîtriser les différentes tonalités vibratoires qui séparent le fixe du volatil, les ténèbres de la lumière, l'ignorance de la connaissance ?... Là encore, là réponse et le début d'une pratique conforme aux nécessités de résultats, se trouvent dans les articles précédents, notamment sur l'énergie qu'est la pensée, sur la forme-pensée, sur l'épuration (rédemption) de cette pensée pour lui permettre d'en élever considérablement le niveau vibratoire ; ceci passe obligatoirement par la pratique des vertus, et par un discernement des vices ; par un accroissement considérable des bases de Connaissances, et je rappelle tant il est nécessaire de le faire, qu'il convient de distinguer du savoir, la Connaissance, qui, à l'inverse du savoir, a subi le redoutable passage de la mise à l'épreuve. Comment parvenir à cette mobilité spirituelle autonome, sans avoir activé sa faculté volitive, ce sceptre de pouvoir autour duquel s'enroulent les forces que symbolisent les serpents du Caducée d'Hermès?... De nombreux articles ont abordé la nature de ce sceptre et des forces qu'il convient de domestiquer pour espérer accéder à cette autonomie et mobilité spirituelle. Je ne donne que ces quelques indications, pour ceux qui douteraient encore que l'académie d'Hermès Trismégiste traite bien des règles mystérieuses qui fondent la Haute Magie, et de rien d'autre, mais si une partie des voiles sont ici levés, il en reste suffisamment pour ne pas permettre aux cupides, pervers et autres ignorants d'utiliser ces pouvoirs, réellement considérables comme je serais amené à les révéler analogiquement, et qui seraient d'ailleurs pour eux, une voie de perdition certaine... Comme le disait fort justement Eliphas Lévi : Le sorcier se donne au Diable, et le Diable se donne au Mage.

... et derechef il descend en terre... Cette formulation comprend deux sens qui résultent de deux amplitudes différentes. La montée au "ciel" et la descente en "terre" se font dans le cadre des cycles des réincarnations pour les Consciences qui ne sont pas encore parvenues à un état d'éveil leur conférant une autonomie et une mobilité spirituelle. J'ai eu l'occasion de signaler que ces montées et ces descentes, à l'intérieur de ces cycles, se faisaient selon la tonalité qui correspondait à celle du patrimoine karmique de chaque Conscience. Chaque réincarnation étant alors déterminée par la capacité d'une Conscience à produire une forme-pensée en fonction du niveau vibratoire de son patrimoine karmique constitué lors des incarnations précédentes. Plus ce patrimoine sera constitué de pensées lourdes et épaisses, moins la forme d'incarnation sera subtile et spirituelle, et inversement. Le deuxième sens est celui qui justement permet à une Conscience, pendant une incarnation subtile et spirituelle, de parvenir à cette autonomie l'autorisant, selon sa volonté, à passer d'un état terrestre à un état céleste indépendamment des gardiens des cycles qui eux relèvent de la sphère du Destin, et imposent les lois de causalité. Nous noterons que la fonction qui nous est proposée d'activer par les Tables d'Émeraude, vient après celle qui nous intimait de devoir séparer le subtil de l'épais doucement, mais avec grande industrie (voir dans le précédent article sur ce sujet la signification occulte de ces termes). L'ordre des choses n'est pas ici le fruit du hasard, mais bien celui d'une très haute Connaissance intemporelle. Ceci pour dire que ceux qui s'imagineraient qu'il suffit de lire les sentences de la Table d'Émeraude pour parvenir derechef à la pratique de la Haute Magie, prendraient inévitablement leurs désirs grossiers pour des réalités, mais plus encore des vessies d'acquisition de pouvoirs surnaturels, pour des lanternes de superstitions imbéciles.

Petit aparté concernant ce que la Table d’Émeraude qualifie de «ciel» et «terre». Les termes utilisés sont des formes-pensées qui se manifestent dans l’esprit du profane par des images en rapport avec la plus basse densité vibratoire. C’est aussi l’analogie grossière offrant une lecture, plus ou moins intelligible, au plus grand nombre sans rendre totalement abscon et terriblement hermétique un Enseignement de très haute portée spirituelle et mystique véhiculant une puissante vibration fécondante salvatrice.

En vérité, pour découvrir le réel aspect occulte de la formulation proposée, il conviendrait de remplacer le mot de «ciel» par celui autrement plus juste d’Éternel Moment Présent, et celui de «terre» par la Sphère Temporelle. Ce qui nous donnerait la formulation suivante : Il monte de la sphère temporelle à l’Éternel Moment Présent, et derechef il descend en la sphère temporelle... Formulation qui devient relativement bâtarde eu égard au fait que les termes «monte» et «descend» deviennent parfaitement inappropriés, car il suppose l’Éternel Moment Présent et la sphère temporelle comme des lieux géographiques ou spatiaux alors qu’ils ne sont que des changements d’état de la Conscience. La formulation véritablement occulte devrait donc s’établir ainsi : Il élève le niveau vibratoire de sa Conscience en l’Éternel Moment Présent, et derechef il l’abaisse pour la descendre en celle de la sphère temporelle...

Ainsi, cette formulation révèle qu’elle ne s’adresse qu’aux plus grands Initiés, ceux parvenant à la parfaite maîtrise de leurs modalités vibratoires spirituelles qui leur permet, lors de la pratique de la méditation, de passer d’un état de temporalité (celui où toutes les choses deviennent successives) à celui de l’intemporalité de l’Éternel Moment Présent (celui où toutes les choses sont en simultanées). De cette petite, mais très importante révélation qui méritera de votre part une profonde réflexion et surtout méditation pour en explorer les profondeurs causales, il apparait évident que l’état de temporalité qui fonctionne selon nos habituelles pratiques de cause à effet, de logique, de réflexion intellectuelle selon les facteurs temps, que cette pratique ne peut pas s’appliquer dans un état ou justement le temps n’a plus les mêmes caractéristiques ni mode d’écoulement et qu'il n'est pas perceptible par l'appareil sensoriel organique. Dans la sphère temporelle le passé est ce qui a été, le présent est ce qui est, et le futur ce qui sera. Dans l’Éternel Moment Présent, où le passé et le futur n’existent pas puisque tout est éternellement présent, la notion de temps sera ce qui a été éprouvé par la Conscience (patrimoine karmique) et qui constituera un passé éternellement présent, et le futur ce qui reste à éprouver dans l’Éternel Moment Présent pour enrichir ce patrimoine (élargir la Conscience). Ici réside une puissante raminfication de la Haute magie. Fin de l’aparté.

Je déplore, compte tenu du format qu'un blog impose, pour rester digeste, de devoir rester sommaire sur des aspects, comme ceux qui précèdent, et qui mériteraient de considérables développements. J'espère simplement que les lecteurs attentifs et surtout assidus, auront ramassé suffisamment d'éléments, tout au long des articles publiés, pour être en mesure d'activer lors de leurs réflexions/méditations la tonalité vibratoire qui activera leur faculté intuitive ouvrant leur intellect sur ce que dit aussi ce qui n'est pas écrit... Mais pour l'extrait qui suit, non seulement les développements sont considérables, mais pour commencer à les aborder sérieusement il faudrait y consacrer plusieurs volumes de livres.

...et il reçoit la force des choses supérieures et inférieures. Notre Conscience vient d'accéder à son autonomie spirituelle digne de cette ombre-nôtre dignifié (consacré) par le sceptre de pouvoirs suprêmes ; elle peut à sa convenance monter de la terre au ciel et derechef y redescendre, et dans la suite de cette sentence il nous est indiqué qu'elle peut en plus, après avoir bien évidemment accédé à sa mobilité, (chaque chose à un ordre précis), recevoir des choses supérieures et inférieures... Pour bien faire comprendre l'amplitude de l'horizon qu'ouvre cette formulation puissante, je poserai la question suivante : Que peut espérer trouver, quelqu'un qui cherche quelque chose à un endroit où elle ne se trouve pas ? La réponse est : pas grand-chose... Mais que peut espérer trouver celui qui ne cherche même pas, quel que soit l'endroit où il se trouve ?... La réponse est encore plus nette : Rien ! Ceci pour dire que pour recevoir la force des choses supérieures, encore faut-il savoir comment ces choses se présentent, et où elles se trouvent ; et comme ce ne sont plus des choses inertes et inférieures, mais des choses SUPERIEURES, il est manifeste que non seulement il faudra savoir comment elles se présentent, où elles se trouvent, mais aussi comment faire en sorte qu'elles accordent le don de cette force supérieure, que l'ignorant aurait grand tort de croire qu'il peut l'obtenir sans mérite, par simple effet mécanique, ou invocations stupides et sans âme...

La force des choses supérieures, selon les acquis de nos précédentes Connaissances, est ce qui relève de la Divine Providence, c'est-à-dire tout ce qui n'est pas de l'ordre de la causalité, mais de celui de l'adhésion volontaire clairement manifestée. La force des choses inférieures, sera celle de la sphère du Destin et de la puissance des élémentals soumis aux lois de cause à effet que cette Conscience sera parvenue, dans un premier temps à dominer lors de sa descente, et dans un deuxième temps à domestiquer à son service. Nous entrons là de plein pied dans des pratiques de Haute Magie, comme elles sont très sommairement évoquées dans les Clavicules de Salomon qui se trouvent dans le Temple d'Hermès Trismégsite, sous une forme suffisamment hermétique pour être très difficilement exploitable par un non-initié, ou par un initié de faible niveau. Avant que de pouvoir espérer établir le commerce subtil entre toutes ces forces, il faudra d'abord s'en rendre digne, et surtout apprendre à s'harmoniser avec celles-ci en sachant s'aligner volontairement sur leur niveau vibratoire (très important niveau de Connaissance), car il n'est pas dans l'ordre souverain des choses, que ce soient elles qui régressent à un niveau vibratoire où elles perdraient inévitablement leurs pouvoirs, leurs puissances et leur dignité. Ce ne sont jamais les dieux qui deviennent des hommes, ce sont toujours les hommes qui doivent devenir des dieux ! Et cela leur est possible qu'à la condition qu'ils sachent recevoir la force des choses inférieures, et surtout celle des choses supérieures ; d'où la nécessité d'être capable d'établir des conditions de communication avec ce qui est en haut, comme avec ce qui est en bas, ainsi que d'avoir la mobilité requise pendant la durée de son incarnation pour passer de l'un à l'autre état.

Je vous laisse imaginer l'importance du travail qu'il convient d'abord de faire sur soi, pour être capable de se hisser au bon niveau de mobilité spirituelle ; l'importance du travail d'apprentissage pour identifier la multitude des choses supérieures et inférieures, avec lesquelles nous aurons le pouvoir d'échanger et de recevoir ; l'importance de l'effort et l'endurance qu'implique une mise en pratique de processus infiniment subtils et complexes des mécanismes spirituels supérieurs ; l'obstination dont doit faire preuve cette Conscience pour aligner ses tonalités vibratoires, avec celles des forces qu'elles souhaitent recevoir. Le prix est élevé, mais il n'est rien en rapport du résultat...

Lors des précédents articles de l'académie d'Hermès Trismégiste, nous avons commencé à fouler le long sentier de probation, ce pèlerinage vers la Jérusalem céleste. Mais croire qu'il est possible d'arpenter le chemin des étoiles un peu, de temps à autre, selon les rares moments que nous laissent les servitudes du quotidien, et à la condition que nous ne soyons pas accaparés par des loisirs crétins et/ou stériles, cela revient; toute chose étant égale par ailleurs, à vouloir escalader l'Everest en plein hiver, en tongs, short, marcel et chapeau de paille. Si nous sommes capables de dépenser un temps considérable, et une énergie vitale souvent disproportionnée pour assurer notre survie éphémère et parvenir à maîtriser nos facultés sensorielles dans la sphère du Destin, croire que nous pouvons traiter avec désinvolture, frivolité et à des moments perdus l'accession à nos facultés supérieures, et à notre propre divinité, c'est méconnaître la véritable valeur essentielle des choses, et manifester un manque de discernement doublé d'une incommensurable ignorance et irresponsabilité.


Je reprends encore une nouvelle fois cet axiome de Grillot de Givry qui dit si justement : La noblesse de l'oeuvre requiert la noblesse de l'oeuvrant. En clair, n'espérez pas recevoir des choses inférieures, et à fortiori supérieures, la moindre force tant que vous ne serez pas en conformation intellectuelle et spirituelle pour les recevoir. L'accession à la Haute Magie n'est réservée qu'aux plus élevés de ses prétendants, mais à ceux-là, la Table d'Émeraude leur indique ce qu'ils peuvent espérer recevoir :

Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde ; et pour cela toute obscurité s’enfuira de toi.

Il n'est pas encore venu le temps d'en dire plus sur ce que contient cette formulation, mais je peux vous assurer qu'elle d'une parfaite justesse.

Je m'interroge sur la pertinence qu'il y a à poursuivre la publication des articles dans l'académie d'Hermès Trismégiste ?...

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Si vous croyez avoir compris cet article sans avoir lu les précédents, alors c'est que je me suis mal exprimé...
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

lundi 26 mai 2008

La Bhagavad Gita.



Livre I, de la Bhagavad Gita, verset : 1.7

- O toi, le meilleur des brâhmanas, laisse-moi maintenant te dire quels chefs très habiles commandent mon armée.

Livre I, de la Bhagavad Gita, verset : 1.8

- Ce sont des hommes de guerre renommés pour avoir, comme toi, obtenu la victoire dans tous leurs combats : Bhîshma, Karna, Kripa, Asvatthâman, Vikarna et Bhûrisravâ, le fils de Somadatta.

Livre I, de la Bhagavad Gita, verset : 1.9

- Et nombre d’autres héros, encore sont prêts à sacrifier leur vie pour moi, tous bien armés, tous maîtres dans l’art de la guerre.

N'oublions pas que la suite de ce dialogue est faite par Samjaya le cocher du roi aveugle Dhrtarastra et donc le mieux placé pour dire ce qui se trouve sur le champ de bataille, puisque c'est lui qui rapporte les faits à Dhrtarastra. Ceci pour situer l'importance et la justesse de ce qui est rapporté dans les versets qui servent d'étude à ce présent article.

En général, les commentaires sur la Bhagavad Gita se font sur les versets les plus parlants et les plus évocateurs, mais les versets comme ceux en exergues ne font l'objet que de très brefs et insignifiants commentaires. Or, sur le champ de bataille (celui de la traversée du jardin du Bien et du Mal, par l'âme-de-vie en incarnation) des armées vont s'affronter, celle du roi aveugle qui est sur le trône de la vertu, et celle des prétendants, plus ou moins légitimes, à ce trône de la vertu. Celui qui règne sur ce trône a donc des chefs militaires nécessairement en harmonie avec le principe royal qu'incarne le souverain. Comment pourrait-il en être autrement. La vertu si elle est singée par les imposteurs qui s'en travestissent, dans sa quintessence royale ne saurait être le moins du monde complaisante avec le vice qu'elle a pour vocation de combattre et de soumettre à sa suzeraineté. Si la noblesse de l'oeuvre requiert la noblesse de l'oeuvrant, la dignité de la fonction implique la pureté de la personne qui l'incarne.

Retenons que dès le début, la Bhagavad Gita, par des constructions narratives d'une intelligence infiniment subtile, pose les bases qui s'imposeront comme des lignes de conduite rigoureuses à ceux qui souhaiteront appartenir à l'armée du roi aveugle des Kurus. Celui qui incarne la vertu ne peut désigner comme chefs de ses armées que des individus habiles à comprendre les volontés du souverain, et tout aussi habiles à les transmettre à l'ensemble des membres des corps qui composent son armée. Le symbolisme de l'armée est ici encore une fois un choix d'une remarquable précision, car, l'homogénéité d'une armée (comme de tous groupes organisés) réside dans la clarté du commandement, la lisibilité de la stratégie, la cohérence de la hiérarchie, la confiance de chaque membre de cette armée en ses chefs et en son commandant suprême. Sa force et sa puissance résidant davantage dans l'adhésion et la conviction de la défense d'une cause juste et noble par chaque soldat, autant que sur la valeur et la maîtrise des armes des combattants pris individuellement ou collectivement. Cette armée sur le champ de bataille (dans sa version occulte et mystique) caractérise fort bien les rapports de la lutte individuelle de chaque âme-de-vie, qui ne pourra pas se soustraire, sous peine de manque d'élévation, à son appartenance à un groupe auquel elle devra finir par apporter ses modestes compétences pour les transcender dans le cadre d'un service collectif et anonyme.

Le verset 1,7 commence par une indication sur laquelle il me semble utile de fixer un peu notre attention et qui est : O toi, le meilleur des brâhmanas... Les brahmanas furent créés à partir de la bouche de la Personne Suprême, comme nous l'indique les Vedas, recueils qui ont pour objet de propager les connaissances spirituelles de la Vérité Absolue. Le rôle donc de ces Brahmanas est de diffuser la connaissance des Vedas de façon à propager les gloires de la Personne Suprême. Ils sont en outre pourvus de pouvoirs surnaturels dont l'exercice et la pratique ne peuvent se faire qu'en opposition avec la satisfaction de l'appareil sensoriel. Il convient donc de discerner dans cette subtile indication que le porte-parole du roi des Kurus non seulement s'adresse à un Brahmanas, mais en plus il le qualifie de meilleur. Si nous devions avoir la moindre hésitation pour distinguer le "Bien" du "Mal", le vice de la vertu, cette indication sur le meilleur des diffuseurs de la connaissance issue de la Personne Suprême, ne nous laisserait aucun doute quant à l'origine Providentielle de l'armée dont il est ici question.

Ce sont des hommes de guerre renommés pour avoir, comme toi, obtenu la victoire dans tous leurs combats... Voilà qui conforte et confirme ma précédente analyse. Ces hommes de guerre sont ces combattants qui ont pratiqué longuement et régulièrement l'exercice des vertus dont la première d'entre elles est sans conteste la faculté volitive, au point de parvenir à la renommée grâce aux victoires et combats remportés. Ces guerriers aguerris sont suffisamment honorables pour être renommés, ce qui ici doit évidemment s'entendre par connu des puissances spirituelles supérieures. Les combats qu'ils ont menés, et les victoires qu'ils ont remportées, ont une tonalité vibratoire si élevée qu'elle permet cet alignement avec les autorités suprêmes. Chacun de ces guerriers réputés, devient alors l'archétype d'un principe de vertu éprouvée tant sur le plan individuel que sur celui de cette faculté mise au service du groupe (corps d'armée).

Bhîsma est le vieux guerrier plein de sagesse qui fit l'éducation de Dhrtarastra et de Pandu.
Karna est le demi-frère d'Arjuna.
Kripa est le beau-frère de Drona.
Asvatthâman est le fils de Drona.
Vikarna est le troisième des cent fils de Dhrtarastra.

Il me semble qu'il convient d'entendre ce principe de filiation comme celui que nous retrouvons dans les Tables de la Loi du Sépher de Moïse, et le tome II de la Véritable Histoire d'Adam et Eve enfin dévoilée, où j'indique que l'analogie en matière de filiation doit se concevoir non pas comme à l'identique de ce qui se pratique dans la sphère organique, mais comme la descendance qu'engendre l'association de deux forces ou de deux principes. C'est ainsi que l'engendrement du couple originel formé par Adam et Eve, ne doit pas se concevoir sous une forme biologique, mais uniquement spirituelle. Ceci permet de comprendre qu'il puisse y avoir une progéniture considérable sans pour autant sombrer dans les obligations incestueuses et consanguines comme l'imposerait le principe d'un seul père et d'une seule mère biologique à l'origine de l'humanité. La filiation de nos vaillants guerriers est donc une déclinaison des vertus s'équilibrant dans un combat spécifique qui lui confère un caractère original et des facultés propres. Ce que les stances de Dzyan appelleraient les fils de la nécessité.

Et nombre d’autres héros, encore sont prêts à sacrifier leur vie pour moi... Nous devons comprendre qu'il n'est pas possible ni raisonnable de passer en revue l'ensemble des guerriers de cette immense armée, ce qui serait fastidieux et parfaitement ennuyeux, de quoi décourager le meilleur des élèves. La Bhagavad Gita se contente de planter le décor, et de fonder des principes qui de par leur universalité, permettront aux plus attentifs et aux plus studieux de se mettre en harmonie vibratoire avec les Enseignements universels et intemporels qu'elle contient. Tous ces héros qui sont prêts à sacrifier leur vie, savent en vérité qu'ils ne feront que la gagner. Car ils savent que celui pour lequel ils combattent, et qui ne peut pas être autre chose que la Vertu Absolue, n'est que vie et jamais mort.

...tous bien armés, tous maîtres dans l’art de la guerre... Que peuvent craindre ces samouraïs dont la maîtrise de l'art de la guerre les fait chacun aussi redoutable qu'une armée entière ?... Ils sont bien armés de cette arme puissante qui seule est capable de terrasser tous les dragons de la création, et qui n’est pas Excalibur, même si ses tranchants sont acérés, mais une pensée juste en Vertus.




-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Si vous croyez avoir compris cet article sans avoir lu les précédents, alors c'est que je me suis mal exprimé...
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

vendredi 23 mai 2008

Travaux Pratiques 7.


Petit sentier de probation.


La Connaissance est le savoir éprouvé. Au fil des articles de l’académie d’Hermès Trismégiste je m’efforce d’ouvrir les livres de la Science Hermétique et de son langage analogique qui est celui qui fait le plus appel aux facultés supérieures. Par mes petits commentaires, j’espère vous donner quelques outils qui en facilitent la pratique et la compréhension. Le meilleur moyen de mesurer vos progrès est encore de mettre vos acquis à l’épreuve par une pratique régulière. Dans ce dessein je vous propose une série de petits travaux pratiques basés sur l’un des textes de la grande tradition hermétique occidentale, le plus connu du plus grand nombre, et pourtant le plus mal compris, je veux parler de la Divine Comédie de Dante Alighieri, traduction de Rivarol.


Je soumets chaque extrait à votre méditation et à votre capacité à en pénétrer les Sens Parlant, Signifiant et Cachant. Libre à vous de nous faire partager par vos commentaires, l’interprétation que vous en faites. Ceux qui feront l’effort de ce partage, seront nécessairement sur le sentier de probation, celui qui consiste à soumettre courageusement ses connaissances à l’épreuve. Ils s’apercevront aussi rapidement qu’en acceptant cet exercice régulier, ils progresseront dans la maîtrise du langage analogique, s’ouvrant par la même de nouvelles perspectives spirituelles.


-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

L’enfer de Dante : Chant I. Suite 7.

Et comme le joueur que transportait tantôt
l'espoir joyeux du gain ne fait que s'affliger,
se plaint et se morfond, si la chance a tourné,

tel me fit devenir cette bête inquiète
qui gagnait du terrain et, insensiblement,
me refoulait vers l'ombre où le soleil se tait.

Tandis que je glissais ainsi vers les abîmes,
devant mes yeux quelqu'un apparut tout à coup,
qui, l'air mal assuré, sortait d'un long silence.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

mercredi 21 mai 2008

Chronique intermédiaire 13

Le phénomène de résonance.


1.1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. (Évangile selon Saint-Jean)

Tout dans la Création est vibration (logos ou Verbe créateur). Tout vibre, de la Lumière la plus spirituelle à la pierre la plus dense, et si avant que ne se manifeste le Verbe, il y a forcément une Pensée qui en est la Cause, cette Pensée est, par voie de conséquence, l'ultime niveau vibratoire de l'énergie qui se manifeste dans sa forme la plus abstraite. J'ai donné, dans le dernier article concernant le Kybalion, un bref résumé de ce qu'il convenait d'entendre par vibration sur le plan tant matériel, intellectuel que spirituel. Si l'énergie, le son, la couleur, la matière, les parfums sont des déclinaisons vibratoires qui se manifestent sous des formes spécifiques, ce qui est à leur source, je veux parler des pensées, ont aussi leur propre champ vibratoire.

Ces vibrations qui caractérisent une forme ou une manifestation subtile, se répandent pendant un temps donné dans un espace spécifique. N'étant pas seules dans cet espace à cet instant donné, elles cohabitent avec une multitude d'autres vibrations produisant régulièrement un phénomène de résonance avec certaines vibrations ayant une tonalité similaire. Cette résonance est le prolongement ou l'amplification des sons dans certains milieux. Elles peuvent se traduire par des résonances acoustiques comme celle d'une voix dans une grande salle, ou d'instruments de musique, ces résonances ayant pour effet d'amplifier (renforcer) la ou les vibrations initiales.

Il me paraît intéressant de souligner le caractère occulte et mystique de ce phénomène de résonance que nous retrouvons dans les cathédrales gothiques. La croisée d’ogives exerçant une pression sur les colonnes fasciculées, force qui est contre balancée par les arcs boutant, et provoque ainsi une tension continue de la pierre qui donne à cet édifice cette propriété de résonance mystique si particulière, phénomène manifestement bien connu de nos bâtisseurs de cathédrales.

Nous retrouverons ce phénomène d'amplification par résonance lors de certaines marées qui se trouvent renforcées par l'effet conjugué des forces de la gravitation, de la Lune et du Soleil lorsque la Terre et ces deux astres sont sensiblement dans le même axe. Les marées les plus faibles se produisant aux solstices, et les plus fortes aux équinoxes, ceci par effet de résonance des forces en présence.


Sur le plan terrestre, la résonance a de nombreuses applications, comme celle que l'on retrouve dans le moteur à deux temps dont le pot d'échappement est calculé pour avoir une forme particulière qui par un phénomène de résonance améliore les performances du moteur. La résonance est largement utilisée par les récepteurs radio, en électronique, en imagerie médicale par la production d'images par résonance magnétique (IRM). Par la Navigation par la résonance que produisent les vagues sur un navire ; par les ouvrages de génie civil comme les ponts, dont certains se sont écroulés par la simple résonance due au passage d'une troupe marchant au pas. Mais au-delà de ces phénomènes pouvant être constatés de visu, la résonance peut aussi se produire par un caractère qui se répercute dans l'esprit de quelqu'un, par exemple la résonance d'une oeuvre littéraire.

Cette résonance n'est pas une énergie propre et ayant un caractère individuel, c'est seulement l'augmentation de l'amplitude d'un système produisant des vibrations lorsque la période de ces vibrations rencontre des vibrations ayant une période proche ou similaire, ce qui produira un effet d'excitation et d'augmentation de la force. Lorsque je dis des périodes proches ou similaires, cela ne veut pas dire nécessairement identique. Ainsi, un système ayant un niveau vibratoire d'une plus grande amplitude, pourra fort bien avoir des résonances avec un système de niveau vibratoire à l'amplitude plus faible, mais qui périodiquement croise une modulation de l'amplitude plus grande. Sur le plan astral, la Lune a une relation très puissante avec Saturne, planète avec laquelle elle entretient de nombreuses résonances de cette nature.

Ce petit et rapide préliminaire pour permettre d'appréhender la réalité d'une force impalpable qui ne possède pas d'énergie propre, mais dont il est possible de constater l'incontestable réalité. Ceci pour dire, pour ceux qui veulent réellement avancer sur la voie de la Haute Magie, qu'il ne s'agit pas de phénomène étrange et contraire aux lois de la Nature, mais bien tout le contraire. Simplement au lieu d'utiliser ces lois que sur le plan de la plus dense manifestation, conformément aux préceptes de la Table d'Emeraude, qui veut que ce qui est en haut soit comme ce qui est en bas et inversement, et d'en transposer les applications pratiques, il faudra les mettre en pratique sur le plan spirituel et Mental. Ce principe est celui que vous pourrez retrouver dans chacun des articles de l'académie d'Hermès Trismégiste, avec à chaque fois un élément subtilement glissé et qui complète un édifice en construction qui n'est visible qu'avec le troisième oeil...

Qu'avons-nous à faire de cette puissante fonction qu'est la résonance dans la Science Hermétique ?... Elle est, à l'image de la vibration, d'une importance capitale pour l'occultiste et l'adepte de la Science Hermétique. La pensée-forme qui est l'origine de toutes manifestations, possède un niveau vibratoire qui entrera forcément en résonance avec une pensée-forme de même tonalité, ce qui se traduira sur le plan pratique de l'intellect raisonneur par un courant de sympathie, d'indifférence lorsqu'il n'y a pas d’harmonie vibratoire ou d'antipathie dans le cas manifeste de disharmonie. Le niveau vibratoire est une chose, la résonance en est bien une autre dans ces effets. Ce qui se produit entre deux choses, deux végétaux, deux animaux, deux êtres humains, se retrouve de la même façon entre des groupes d'individus d'une même espèce, ou les groupes d'espèces différentes. Dans la savane africaine, les gnous se déplacent en troupeau avec des antilopes d'espèces différentes, ainsi que des zèbres, dans une résonance sympathique qui les fait voyager de concert dans un même espace et dans un même temps. Ce qui est vrai pour les manifestations de la forme dense, l'est tout autant pour les formes subtiles comme les pensées. Ainsi, il est aisé de constater que certains savent, volontairement ou non, utiliser ce pouvoir qu'est la résonance, pour mettre, souvent artificiellement, leur verbe en harmonie vibratoire avec un interlocuteur pour tenter d'obtenir cette correspondance harmonique dans un dessein plus ou moins noble, et que le langage populaire qualifie de séduction. Sur le plan collectif, il suffit de voir ce qui se passe lors de campagnes électorales où l'essentiel des efforts se concentre justement sur le niveau vibratoire des messages, afin qu'ils puissent entrer en résonance avec les "pensées" du plus grand nombre de votants possible. Messages qui après les élections, perdent rapidement de leur consistance tant ils sont des constructions éphémères et artificielles. Sur le plan intellectuel, de très nombreuses applications sont exploitées par ceux qui utilisent le pouvoir de la résonance, que ce soit en matière de publicité, en matière commerciale, politique, religieuse ou culturelle et sociale. Entendre et voir quelque chose n'implique absolument pas de la part de celui qui entend et perçoit cette chose qu'il entre en sympathie avec, au point même d'y faire attention. Une chose ou une manifestation peut parfaitement être présente sans pour autant qu'elle soit intellectuellement visible...

Prenons l'exemple d'un texte ésotérique, il peut être là depuis des siècles sans que personne ne soit véritablement entré en résonance avec son contenu, au point, bien souvent, de finir dans les oubliettes de l'histoire. Ce n'est que lorsqu'un lecteur, ayant un niveau vibratoire suffisamment en rapport avec la note harmonique de ce texte, qu'il y aura une mise en résonance, et que ce texte produira ce phénomène de Haute Magie qu'est l'amplification du niveau vibratoire du lecteur en phase avec sa périodicité vibratoire. Ceci permet de comprendre pourquoi il est possible de recevoir l'influx véritablement magique, dont nos illustres prédécesseurs ont volontairement imprégné certains textes hermétiques, mais à la condition que le lecteur de ces textes soit avant, capable de hisser son propre niveau vibratoire avec celui de ces sages. Ce n'est qu'à partir de cette harmonisation que se produira le phénomène de résonance qui illuminera par son pouvoir et sa force, la conscience de ce lecteur, comme le font les chants religieux dans une cathédrale. Pour les autres, il n'y aura ni magie, ni renforcement, ni compréhension, ni même perception de la moindre éventualité que cela puisse même exister.

Bien que je ne souhaite pas, pour le moment, trop approfondir cet important domaine de la résonance, je dirai très brièvement que si la pensée a un niveau vibratoire spécifique, la parole qui en est la déclinaison a aussi sa propre vibration qui sera susceptible de provoquer des résonances. Et plus cette parole sera issue d'une pensée juste en Vertus, et plus elle s'harmonisera avec des paroles et des pensées de même complexion. Cette parole sera soit une verbe mort, soit un verbe vivant, selon qu'elle correspondra à un verbiage creux ou à un Mot sacré, dont le sommet du pouvoir est décrit dans les Tables de la Loi du Sépher de Moïse, par la faculté qu'a Adam de faire advenir ce qu'il nomme.... Point n'est besoin d'en dire plus.

Sur le plan astral, il est plus facile de comprendre l'effet des astres, des planètes des constellations, par ce phénomène de résonance vibratoire. Lorsque que des astres sont dans une certaine conjonction, comme nous l'avons vu ci-dessus pour l'affaire des marées, leurs amplitudes vibratoires se renforcent ou se contrarient selon leurs résonances ou dissonances. Lorsque ces énergies se concentrent et s'amplifient par résonance, elles influencent fortement tout ce qui se trouve dans l'espace où elles se manifestent, pendant le temps de cette manifestation. L'astrologie profane a conservé une faible partie de cet enseignement ancestral dont l'essentiel se trouve dans l'astrologie hermétique.

Poursuivons dans la séparation du subtil de l'épais, avec grande industrie, et abordons maintenant l'effet de la résonance dans la méditation. Parvenir à concentrer dans sa méditation, des pensées les plus justes qu'il soit possible en Vertus, est donc une des clés de la très Haute Magie, pour espérer entrer en résonance avec les Puissances supérieures, qu'elles soient astrales, cosmiques ou mentales. J'ai synthétisé dans une de mes petites Clavicules de la Sapience, qui ne parlent qu'à ceux qui parviennent à entrer en résonance avec elles, ce que j'explique dans ce qui précède :

719 – Le serment est le langage des dieux, il devient le nôtre lorsque chacune de nos paroles est aussi crédible qu’un serment. Alors seulement, les dieux nous parlent.

En vérité les dieux nous parlent sans cesse, ce n'est que notre incapacité à entrer en résonance avec eux qui nous rendent sourds et aveugles à leurs messages.

Il y a de très nombreuses et très puissantes applications spirituelles qui découlent de la maîtrise de la mise en résonance, certaines sont même redoutables et dangereuses pour ceux qui ne sont pas en mesure de supporter l'intensité vibratoire que réclame la pratique de la Haute Magie, c'est pour cela que je n'irai pas plus loin dans cet article, sauf sur un dernier point qui me paraît crucial et sans danger pour le lecteur profane. Pour les autres la méditation subtile et attentive de ce texte devrait leur apporter de puissantes ouvertures.

Ce dernier point sur lequel je souhaite terminer cet article est celui qui concerne la résonance qui se produit lors de l'incarnation. Un grand Initié et sage Tibétain indiquait concernant la résonance :

Comme vous le savez, le rayon de la personnalité est toujours un sous-rayon du rayon spirituel, et varie avec une plus grande fréquence que le rayon de l'âme-de-vie. Avec des Âmes-de-vie évoluées, telles qu'elles peuvent être contactées parmi les penseurs de la race et parmi les travailleurs éminents dans tous les départements du travail mondial, le rayon de la personnalité peut varier de vie en vie, chaque vie étant basée sur une note différente et manifestant également une couleur différente. Dans cette voie, le corps Causal est plus rapidement équipé. Quand l'unité qui se réincarne a atteint un point où elle peut consciemment choisir son mode d'expression, elle veut premièrement revoir ses vies passées et, par la connaissance ainsi obtenue, elle pourra guider son choix pour la prochaine vie. Avant de se réincarner, elle fera résonner sa note égoïque, et remarquera le manque de plénitude ou la dissonance qu'elle peut contenir, et elle décidera alors sur quelle note elle basera la vibration de sa future personnalité.

C'est pourquoi l'ensemble de la vie peut dépendre de la résonance d'une note particulière et de la stabilisation d'une vibration déterminée. Cette note doit être émise et cette vibration stabilisée dans diverses circonstances. De là, la nécessité de fréquents changements dans la vie de l'aspirant ou du disciple, et l'explication de l'évidente condition de diversité et de chaos apparent dans lequel se passent ses vies.

Quand la dissonance a été corrigée et quand la vibration se stabilise et n'est plus sujette au changement, le travail nécessaire est alors accompli. L'Âme-de-vie peut rassembler à nouveau ses forces, avant de continuer le travail de perfectionnement du corps Causal, et porter à une parfaite précision et clarté de ton, l'accord désiré. Voyez alors la nécessité d'adapter la méthode de méditation au besoin de la personnalité et de la synchroniser en même temps avec le premier facteur comprenant le rayon de l'Âme-de-vie.

Pour résumer, dans un sens pratique directement applicable par chacun d'entre nous, la réincarnation n'est pas le fruit du hasard, ce dieu des ignorants, et encore moins d'une injustice qui serait contraire à la perfection de la Divine Création, mais elle dépend bel et bien de nous. Celui qui travaillera à l'élévation de son niveau vibratoire, ce qui ne s'obtient que par la Connaissance, sera en mesure de faire résonner une tonalité puissante et d'une grande amplitude qui lui permettra une réincarnation en rapport de ses mérites. Les autres recevront eux aussi selon leurs mérites et rien de plus.



------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Si vous croyez avoir compris cet article sans avoir lu les précédents, alors c'est que je me suis mal exprimé...
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

vendredi 16 mai 2008

Travaux Pratiques 6.


Petit sentier de probation.


La Connaissance est le savoir éprouvé. Au fil des articles de l’académie d’Hermès Trismégiste je m’efforce d’ouvrir les livres de la Science Hermétique et de son langage analogique qui est celui qui fait le plus appel aux facultés supérieures. Par mes petits commentaires, j’espère vous donner quelques outils qui en facilitent la pratique et la compréhension. Le meilleur moyen de mesurer vos progrès est encore de mettre vos acquis à l’épreuve par une pratique régulière. Dans ce dessein je vous propose une série de petits travaux pratiques basés sur l’un des textes de la grande tradition hermétique occidentale, le plus connu du plus grand nombre, et pourtant le plus mal compris, je veux parler de la Divine Comédie de Dante Alighieri, traduction de Rivarol.


Je soumets chaque extrait à votre méditation et à votre capacité à en pénétrer les Sens Parlant, Signifiant et Cachant. Libre à vous de nous faire partager par vos commentaires, l’interprétation que vous en faites. Ceux qui feront l’effort de ce partage, seront nécessairement sur le sentier de probation, celui qui consiste à soumettre courageusement ses connaissances à l’épreuve. Ils s’apercevront aussi rapidement qu’en acceptant cet exercice régulier, ils progresseront dans la maîtrise du langage analogique, s’ouvrant par la même de nouvelles perspectives spirituelles.


-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

L’enfer de Dante : Chant I. Suite 6.

On eût dit que la bête avançait droit sur moi,
avec la rage au ventre et la crinière au vent,
si bien qu'il me semblait que l'air en frémissait.

Une louve survint ensuite, que la faim
paraissait travailler au plus creux de son flanc
et par qui tant de gens ont connu la détresse.

La terreur qu'inspirait l'aspect de cette bête
me glaça jusqu'au fond des entrailles, si bien
que je perdis l'espoir d'arriver jusqu'en haut.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

vendredi 9 mai 2008

Travaux Pratiques 5.


Petit sentier de probation.


La Connaissance est le savoir éprouvé. Au fil des articles de l’académie d’Hermès Trismégiste je m’efforce d’ouvrir les livres de la Science Hermétique et de son langage analogique qui est celui qui fait le plus appel aux facultés supérieures. Par mes petits commentaires, j’espère vous donner quelques outils qui en facilitent la pratique et la compréhension. Le meilleur moyen de mesurer vos progrès est encore de mettre vos acquis à l’épreuve par une pratique régulière. Dans ce dessein je vous propose une série de petits travaux pratiques basés sur l’un des textes de la grande tradition hermétique occidentale, le plus connu du plus grand nombre, et pourtant le plus mal compris, je veux parler de la Divine Comédie de Dante Alighieri, traduction de Rivarol.


Je soumets chaque extrait à votre méditation et à votre capacité à en pénétrer les Sens Parlant, Signifiant et Cachant. Libre à vous de nous faire partager par vos commentaires, l’interprétation que vous en faites. Ceux qui feront l’effort de ce partage, seront nécessairement sur le sentier de probation, celui qui consiste à soumettre courageusement ses connaissances à l’épreuve. Ils s’apercevront aussi rapidement qu’en acceptant cet exercice régulier, ils progresseront dans la maîtrise du langage analogique, s’ouvrant par la même de nouvelles perspectives spirituelles.


-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

L’enfer de Dante : Chant I. Suite 5.

C'était l'heure où le jour commence sa carrière,
et le soleil montait parmi les mêmes astres
qui l'escortaient jadis, lorsque l'Amour divin

les mit en mouvement pour la première fois ;
et je croyais trouver des raisons d'espérer,
sans trop craindre le fauve à la belle fourrure,

dans l'heure matinale et la belle saison ;
mais je fus, malgré tout, encor plus effrayé
à l'aspect d'un lion qui surgit tout à coup.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

mardi 6 mai 2008

Chronique intermédiaire 12

Les mystères de la forme.


Par cette chronique sur la forme, j'aborde ce qui constitue probablement l’un des plus grands mystères de la Science Hermétique. Parler de la forme implique l'activation du puissant magnétisme attracteur de la raison concrète produisant une profusion d'images denses, structurées et épaisses du monde tangible.

Pour l'intellect raisonneur, la forme n'est pas autre chose qu'une surface ou un volume clairement délimité dans l'espace. Cette identification de la forme à une manifestation concrète, tangible, mesurable, sera celle de la matérialisation la plus densifiée, et la puissance magnétique de cette forme matérialisée, comme je le disais en introduction de cette étude, sera l'attracteur de la pensée la plus lourde qui est à l'origine de la manifestation de cette forme. L'intellect raisonneur traduira toujours l'idée de la forme, par sa manifestation tangible, avec pour redoutable conséquence de lui faire perdre toute subtilité le condamnant à une puissante distorsion de sa vision spirituelle des choses, au profit de la vision la plus organique et sensorielle. Ainsi, comme cela s'est traduit dans les textes bibliques rédigés par des scribes n'ayant aucune clairvoyance subtile, Adam et Eve pour exister, doivent passer de l'état d'argile sur le tour du potier divin qui lui donne une forme semblable à la forme organique de l'être humain, sans aucune transition à celui d'individus de chair de sang et d'os. Ce n'est plus ni de la magie ni du miracle, c'est la violation chimérique et délirante des Lois de la Divine Création.

Penser qu'il ne puisse y avoir de formes que sous cet aspect concret, tangible, et palpable, formes perceptibles uniquement par les sens organiques, est le propre du raisonnement que produit l'intellect raisonneur sensoriel. La forme n'est plus ici qu'une enveloppe, un emballage malléable et périssable dont le souffle vital n'est plus la composante essentielle. Aborder le Principe occulte de la forme avec comme connaissances sur le sujet que celles des formes matérielles, c'est se condamner à ne jamais parvenir à trouver les portes qui ouvrent sur les mystères de la Science Hermétique, c'est en plus, limiter ses facultés inférieures, celles de la sphère organique et temporelle.

Prenons quelques exemples pour illustrer plus concrètement mon propos. Si nous partons de la densité la plus basse et du magnétisme le plus puissant, la forme sera comme je l'ai dit plus haut, une surface ou un volume dans l'espace numériquement définissable. Il s'agira d'une forme corporelle identifiable par une image concrète aisément mémorisable. Par analogie simpliste, cette forme conservera sa spécificité, même si elle n'est plus en osmose avec sa substance originelle (souffle vital), comme lorsque l'on fait un palmier avec des matériaux différents de ceux qui donnent la forme et la vie à cet arbre. Chacun saura facilement identifier la représentation d'un palmier, sans pour autant le confondre avec l'original. Ici la forme n'est plus que le symbole représentatif et figé d'une création vivante et évolutive. La forme a donc produit deux aspects différents l'un celui d'une forme vivante (matière animée par le souffle vital), et l'autre celui d'un symbole de cette forme vivante, mais qui n'est doué d'aucune vie. Nous voyons dans ce premier exemple, que la forme devient rapidement beaucoup plus qu'une enveloppe ou qu'un contour, mais qu'elle possède des propriétés de nature intangible. La forme produit aussi d'autres formes qui deviennent rapidement indéfinissables d'un point de vue mathématique, sans pour autant perdre de leur aspect concret et tangible. Un arbre sera une forme spécifique bien précise, mais la multiplication de cet arbre produira un bosquet, puis une forêt qui seront des formes identifiables par leurs aspects et leurs compositions, mais pas nécessairement par leurs contours, leur poids et leur surface.

D’ailleurs arrêtons-nous un instant sur ce qui caractérise spécifiquement un arbre dans sa forme. Nous avons les racines, le tronc, les branches, les feuilles, les fleurs et les fruits contentant la graine de résurrection. Ceci ne permet pas de distinguer un arbre d’une espèce, d’un arbre d’une autre espèce, d’autant que pour une même espèce, chaque arbre n’aura pour autant la même taille, la même longueur de branche, la même forme rigoureusement géométrique, le même nombre de feuilles... Pourtant du premier coup d’oeil il sera quand même possible de dire que tel arbre est un saule pleureur, un autre un peuplier ou en autre un chêne, car il se dégage de chaque arbre une entité spécifique qui résulte de la forme habituelle des branches et de leur arborescence dans l’espace, de la particularité des feuilles, du grain de leur écorce, de la taille courante à l’espèce. En dehors des fleurs et des fruits si caractéristiques de chaque arbre, il serait difficile à une personne de pouvoir dire avec précision pourquoi d’un seul coup d’oeil elle est capable de distinguer, même de très loin, une espèce d’arbre d’une autre...

Poursuivons dans l'exploration des formes. Nous aurons, sur le plan des manifestations fortement densifiées, des formes en rapport avec les quatre éléments. L'eau ne sera pas uniforme, elle sera soit une goutte d'eau, soit une mare ou un lac, soit un ruissellement ou un puissant fleuve, soit une mer ou un océan, ou encore plus subtile, un simple nuage. Chacune de ces manifestations de l'eau comportera la possibilité de produire une multitude de formes par exemple des vagues des tourbillons ou des courants. Chaque forme ayant une spécificité et des caractéristiques pouvant interagir avec les autres formes du même élément, mais aussi avec les autres éléments. Ainsi, bien que l'Europe et le Canada soient pratiquement sur la même latitude, le climat de l'Europe est nettement plus tempéré pour la simple et bonne raison qu'il bénéficie du courant du Gulf Stream venant réchauffer ses côtes et produisant une météorologie spécifique à ce continent. Ce courant chaud dans l'océan Atlantique possède sa propre forme qui n'est pas très précisément mesurable et quantifiable, mais qui n'en est pas moins réelle. L'air produira lui aussi ses formes spécifiques, comme les brises légères, les courants d'air, les vents plus ou moins violents, les tornades, les cyclones les ouragans. Les formes de ces manifestations pourront être visibles par l'oeil humain, comme pour le cas d'une tornade ou d'un cyclone, ou totalement invisible pour le courant d'air ou la brise légère, sans qu'il soit pourtant raisonnable de douter de leurs existences. Le feu produira lui aussi ses propres manifestations de formes, sous l'aspect de flammes, d'étincelles, d'arcs électriques, mais il sera aussi celui qui permettra aux autres éléments de produire et manifester leurs propres formes.

Voyons maintenant ce qu'il en est de formes beaucoup moins tangibles, que la vision organique ne peut pas voir directement, mais dont il est pourtant difficile d'en nier la réalité. Il y a d'abord la forme d'une Nation ou d'un pays, dont l'existence n'est pas visible ni correctement discernable, hormis peut-être pour les îles nations. Lorsque nous regardons la terre en prenant de l'altitude, il n'y a pas le contour (la forme) des frontières qui s'y dessine clairement, car cette forme géographique n'est en réalité qu'une forme abstraite, imaginaire et bien souvent instable, qui ne se représente symboliquement que de manière topographique, mais pas géographique. A l'intérieur de cette Nation ou de ce pays, il y aura des formes informelles, comme les formes politiques, religieuses, culturelles ; les formes juridiques, les formes sociales ; les formes éducatives, militaires, administratives, civiles. Toutes ces formes impalpables n'en sont pas moins des réalités concrètes, mais avec des contours informels.

Élargissons, notre perception des formes sur le plan astral. Là encore, il est manifeste qu'un système solaire se définira par une forme, une constellation par une autre, comme ce sera le cas pour une nébuleuse, une galaxie ou même un trou noir. Nous pouvons constater que la notion de forme change selon le plan où nous l'appliquons, alors serait-il possible qu'il puisse y avoir des formes sur le plan Mental, celui des Principes et des Abstractions pures ?... La réponse est oui, mais alors comment concevoir ces Principes et la forme qui leur correspond sans sombrer dans les illusions de la vision organique.... Ces Principes ne s'appréhendent dans la Science Hermétique que sous l'aspect des Nombres sacrés, comme j''ai déjà eu à plusieurs reprises l'occasion d'aborder le sujet dans les articles de l'académie d'Hermès Trismégiste. A la question de savoir quelle peut être la forme de ces Nombres sacrés, je crois qu'il serait difficile à l'intellect purement raisonneur, de pouvoir apporter la moindre réponse cohérente et harmonieuse, peut-être même que pour cet intellect raisonneur Un Nombre sacré ne peut pas avoir de forme... Pourtant, un Principe inviolable de la Divine Création veut que rien ne puisse exister sans avoir une forme, donc si ces Nombres sacrés qui représentent les Principes immémoriaux de la Divine Providence existent, ils ont donc forcément une forme, et les formes de ces Principes sont les sons et les couleurs. Sons et couleurs qui doivent s'entendre d'une façon ésotérique et hermétique, et qu'il convient de ne pas réduire à ce que perçoit l'individu emprisonné dans ses cinq sens, par le bruit et le coloriage rustique de sa sphère de perceptions.

Il découle de tout ceci, que la forme est l'attribut obligatoire de toute manifestation quel que soit le plan où se produit ce phénomène. Nous pouvons donc légitimement en déduire que ce qui est à l'origine de la moindre manifestation est nécessairement une pensée puisque c'est ce qui est préalable à chaque manifestation ; chaque pensée possède une forme, ou plutôt un champ de formes qui lui est spécifique et sera fonction des plans où elle se manifeste.... Bon, là je pressens que l'on entre dans ce qui sera pour beaucoup une terra incognita, et qu'il convient de ne pas avancer trop vite. D'ores et déjà, ce présent sujet comporte, me semble-t-il, une riche matière à méditation, mais pour lui permettre d'avoir une amplitude en rapport avec la Science Hermétique, je poursuivrai un peu plus, en abordant un sujet mystérieux en rapport avec la forme et ses différents plans de manifestations. L'extrait qui suit est d'un grand Initié Tibétain, et ne constitue qu'un très court résumé d'un enseignement qui se retrouve dans la Doctrine Secrète d'H.P. Blavatsky :

Le travail de construction de la forme.

Ce travail de construction des formes s'effectue selon des lois précises qui sont les lois de la substance même ; l'effet est le même, qu'il s'agisse de véhicules humains, planétaires ou solaires. Les différents stades peuvent être énumérés comme suit :

1. Le stade nébuleux, stade où la matière du futur véhicule commence à se séparer progressivement de l'ensemble de la substance du plan et à prendre un aspect nébuleux ou laiteux. Ceci correspond au stade du "brouillard de feu" dans la formation d'un système solaire ou d'une planète. Les Pitris du Brouillard sont alors actifs en tant que l'un des nombreux groupes subsidiaires des trois groupes majeurs.

2. Le stade rudimentaire. La condensation a commencé, mais tout est encore fruste et dans un état chaotique ; il n'y a pas de formes précises. "Les Pitris du Chaos" dominent et sont caractérisés par un excès d'énergie et une activité violente, car plus grande est la condensation avant la coordination, plus violents sont les effets de l'activité. Ceci est vrai des Dieux, des hommes et des atomes.

3. Le stade de Feu. L'énergie interne des atomes qui s'agglomèrent rapidement et leur effet les uns sur les autres produisent un accroissement de chaleur et en conséquence l'apparition de la forme sphéroïdale, de sorte que le véhicule de toutes les entités se révèle être fondamentalement une sphère tournant sur elle-même, attirant et repoussant d'autres sphères. Les Pitris des Sphères de Feu ajoutent leur travail à celui des deux groupes précédents et un état bien déterminé est atteint. Les Pitris lunaires dans tous les schémas et dans le système solaire tout entier sont littéralement les agents actifs de la construction du corps physique dense du Logos ; ils fournissent l'énergie à la substance des trois plans des trois mondes, les plans mental, astral et physique dense du système. Cela mérite d'être médité.

4. Le stade aqueux. La boule ou sphère d'essence gazeuse embrasée se condense davantage et se liquéfie ; sa surface extérieure commence à se solidifier et le cercle infranchissable de chaque véhicule se précise plus clairement. La chaleur de la sphère s'accroît et se centralise dans le coeur de la sphère où elle produit cette pulsation centrale qui caractérise le soleil, la planète et les divers véhicules de toutes les entités incarnées. C'est un stade analogue à celui où la vie s'éveille chez le foetus au cours de la période prénatale ; on peut retrouver cette analogie dans la construction des formes sur tous les plans. Ce stade marque la coordination des deux groupes supérieurs de Pitris lunaires ; les "Pitris de la double Chaleur" coopèrent dès lors intelligemment. Le coeur et le cerveau de la substance de la forme qui évolue lentement sont reliés. L'étudiant trouvera intéressant de rechercher l'analogie de ce stade aqueux avec la place occupée par le plan astral dans le corps planétaire et systémique, et l'alliance entre mental et coeur qui est contenue dans le terme "kama-manas". L'un des plus profonds mystères occultes sera révélé à la conscience de l'homme lorsqu'il aura résolu le secret de la construction de son corps astral et de la formation du lien existant entre ce véhicule et la lumière astrale dans sa totalité sur le plan astral.

5. Le stade éthérique. Ce stade ne se limite pas à la construction du corps physique dans sa partie éthérique, car on retrouve sa contrepartie sur tous les plans concernant l'homme dans les trois mondes. La condensation et la solidification de la matière se sont poursuivies de telle sorte que maintenant les trois groupes de Pitris forment une unité dans le travail. Le rythme originel a été établi et le travail synchronisé. Les constructeurs inférieurs travaillent systématiquement et la loi de Karma se manifeste activement, car il faut se souvenir que c'est le karma inhérent, la coloration, ou réponse vibratoire de la substance même qui constitue la réaction sélective à la note égoïque. Seule la substance qui (grâce à une utilisation antérieure) a été accordée à une certaine note et une certaine vibration, répondra au mantra et aux vibrations subséquentes émises par l'atome permanent. Ce stade est d'une grande importance, car il marque la circulation vitale d'un type particulier de force dans tout le véhicule. On peut observer ceci clairement en ce qui concerne le corps éthérique qui fait circuler la force vitale ou prana du soleil. Une liaison similaire avec la force correspondante s'effectue sur les plans astral et mental. "Les Pitris de la triple Chaleur" travaillent maintenant synthétiquement et le cerveau, le coeur et les centres inférieurs sont coordonnés. L'inférieur et le supérieur sont reliés et les canaux sont dégagés, de sorte que la circulation de l'énergie triple soit possible. Ceci est vrai pour la construction des formes de toutes les entités, macrocosmiques ou microcosmiques. Ce stade est marqué par la coopération active d'un autre groupe de Pitris appelés "Pitris de la Vitalité" qui est en liaison avec les autres. Ces groupes coopèrent, car les trois divisions principales sont composées d'un grand nombre de plus petites.

6. Le stade solide. C'est le stade terminal de la véritable construction des formes ; c'est le moment où le travail est achevé en ce qui concerne l'agglomération et la mise en forme de la substance. La plus grande partie du travail des Pitris lunaires est maintenant accomplie. Le mot "solide" ne s'applique pas uniquement à la manifestation objective la plus inférieure, car une forme solide peut être éthérée ; seul le stade d'évolution de l'entité considérée révèle sa signification relative. Tout ce qui vient d'être exposé quant aux étapes successives de la construction de la forme sur tous les plans est vrai de toutes les formes, dans tous les systèmes et schémas, et c'est vrai aussi de toute construction de formes-pensées. L'homme construit constamment des formes-pensées et emploie inconsciemment la même méthode que son âme -de-vie construisant ses corps, que le Logos construisant son système, et qu'un Logos planétaire construisant Son schéma.

Lorsque l'homme parle, il en résulte un mantra très diversifié. L'énergie ainsi générée fait entrer en activité une multitude de petites vies qui se mettent à construire une forme pour sa pensée ; elles suivent des stades analogues à ceux que nous venons de décrire. Actuellement, l'homme provoque ces vibrations mantriques inconsciemment et dans l'ignorance des lois du son et de leurs effets. Le travail occulte qu'il accomplit reste ignoré de lui. Plus tard, il parlera moins, en saura davantage, et construira des formes plus exactes qui engendreront des effets puissants sur les plans physiques. Ainsi, au cours de cycles lointains, le monde sera finalement "sauvé", et il ne s'agira plus seulement d'une unité isolée.

Cette construction des véhicules humains présente certains points intéressants dans la manifestation, dont nous pourrions traiter maintenant, laissant à l'étudiant le soin de découvrir les correspondances avec le système et la planète et ne donnant que des indications générales pouvant être utiles à ses conclusions.

Pour conclure très provisoirement sur cet important sujet de la forme, je voudrais rappeler que seule la lecture analogique et ésotérique permettra de sortir de la puissante attraction de la forme dense qui enferme et attire les pensées les plus épaisses et les plus lourdes. Chaque pensée a une forme, chaque pensée subtile a une forme subtile ; chaque pensée vertueuse a une forme vertueuse, chaque pensée vicieuse a une forme de même nature. Chaque pensée injuste à une forme biscornue et souvent grotesque. Chaque pensée purement intellectuelle a une forme dissymétrique ; chaque pensée matérialiste a une forme de souffrance et d'asservissement ; chaque pensée spirituelle et vertueuse a une forme harmonieuse et libératrice. Et comme la pensée qui possède une âme est vivante, elle est aussi évolutive dans sa croissance intrinsèque et dans sa forme qui est sa manifestation extrinsèque.

Méconnaître la puissance de la pensée que traduit la forme, c’est se fermer à l’intelligence de la loi des actions mystérieuses.



------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

lundi 5 mai 2008

Extrait II de la Mission des Juifs



Je ne nommerai point ici cet art, et je continuerai l’Histoire des causes du schisme d’Irshou, sans en soulever les voiles plus qu’il ne convient.
L’Unité divine représentée sous le nom de Wodh était considérée comme insaisissable dans son essence, en dehors de la Synthèse des sciences.
Sa première manifestation, la seule qui fût biologiquement accessible à l’Âme et à l’Esprit humain, était envisagée comme Dyade androgynique éternellement et indissolublement unie.
Cette Dyade, cette Union manifestant l’inaccessible Unité s’appelait dans les sanctuaires I-ÉVÉ, Iswara, Pacriti, Osiris, Isis, ect... ect...

Saint-Yves d'Alveydre qui a fait un long travail sur toutes les sciences sémantiques de l'antiquité ne fait pas référence au nom de Wodh par hasard. Ce mot qui vient du nom de Wotan est une contraction et une simplification du nom Wodhanaz où Wodh, est le terme germanique antique pour “extasié”, signifiant : qui a une activité mentale inspirée. L'élément suivant "an" indique l'idée de "quelqu'un qui est un maître de cet état mental". Ainsi, la signification intrinsèque de Wodhanaz et de nombreux noms différents, mais parents, comme Wotan, Wodenaz, Odin et Odhinn, est : "le Maître de l'Inspiration".

Wotan ou Odinn, est un dieu insatiable, qui veut toujours plus de combats, de puissance, de plaisirs, de femmes ; voulant imposer la loi de sa volonté à tout et à tous ; à la recherche du pouvoir absolu ; l'archétype d'un Faust. Il est aussi le dieu des morts, qui parcourt les champs de bataille pour offrir les victimes aux Walkyries, ces nymphes du palais de Wotan, messagères des dieux, elles conduisaient les héros à la mort et, une fois introduits au Paradis, leur versaient la bière et l'hydromel. La légende de la boisson sacrée entourant Wodhanaz est aussi évoquée dans la mythologie de la drogue médicament Soma qui était le sacrement central des Aryas, les fondateurs indo-européens de l'Hindouisme actuel. Comme c'est le cas avec le Met/ hydromel poétique de Wodhanaz, on a dit que le Ciel offrit le Soma à l'homme, par l’intermédiaire de l’Aigle/ faucon.

N'oublions pas, comme l'a fort justement signalé Fabre d'Olivet dans son Histoire philosophique du genre humain, que Ram le fondateur de l'Empire du Bélier, a une origine celtique, et qu'avant de s'établir en Inde, il a reçu et fait évoluer la tradition de l'antique Race hyperboréenne et celle reçue des Sudéens qui se donnaient à eux même le titre d'Atlantes, la synthèse de ces deux cultures se trouvant réunies sous le nom de Celte.

Wodh était insaisissable, nous précise Saint-Yves d'Alveydre, comme peut l'être le Divin Créateur, ou, comme le disent les Tibétains, Celui duquel on ne peut rien dire. C'est le fameux Tao de Lao-Tseu, dont le dernier article de l'académie d'Hermès Trismégiste sur ce sujet nous indiquait :

L'esprit de l'Obscurité est immémorial, éternel.
C'est le principe féminin des origines.
Les racines du ciel et de la terre s'élancent de sa porte mystérieuse.

C'est dans les Tables de la Loi du Sépher de Moïse IHOAH, l'ombre-nôtre de Lui-les-Dieux qui donnera une manifestation androgyne d'Adam et Hewa, comme j'ai eu l'occasion de l'expliquer, lors de mes commentaires dans la Véritable Histoire d'Adam et Eve enfin dévoilée ; Adam et Eve, qui sont présentés dans les enseignements bibliques, comme un homme et une femme semblables aux individus terrestres, sont en réalité des polarités d'un même Principe celui de l'âme-de-vie différenciée de l'Universel, dont la polarité mâle, positive, solaire et igné sera Adam dans sa forme glorieuse et son inséparable épouse Eve, qu'est la faculté volitive, la polarité femelle, négative, lunaire et froide. Ce principe de l'âme-de-vie androgyne, est par décret Divin indissociable. Quelle que soit sa manifestation sous forme mâle ou femelle, un individu conserve sa structure originelle d'androgyne, car elle est irréductible. Comme l'explique fort bien Stanilas de Gaïta, une incarnation physique de sexe féminin a un cerveau et un mental polarisé en masculin, et inversement. La manifestation corporelle d'une polarité ne supprime jamais la présence de l'autre polarité. Ainsi, Lui-les-Dieux lorsqu'Il accomplit l'acte créateur, Il le fait sous l'aspect de cette Dyade, empreinte qui marquera chacune des manifestations de l'ensemble de la Divine Création, que ce soit avec ce qui est en haut, comme avec ce qui est en bas. Le Grand Tout n'est pas accessible (intelligible) dans son Totum, Il ne le devient qu'au travers de son Ternaire Divin, La Providence, la Conscience, le Destin, car s'il y a deux polarités, ces polarités se rapportent toujours à un troisième terme qui est la chose polarisée.

Comme nous l'indique Saint-Yves d'Alveydre dans l'extrait servant de sujet à la présente étude, l'ontologie se trouvant au coeur de l'empire du Bélier de Ram, était basée sur cette Dyade androgynique éternellement et indissolublement unie. Elle était par ailleurs parfaitement en osmose avec toutes les réalités objectivement observables, et pouvait donc se décliner sans risque de se trouver en contradiction avec les lois de la Divine Providence, dont la résonance vibratoire était en harmonie avec cette ontologie. L'axiome universel de la Table d'Émeraude, qui veut que ce qui est en haut soit comme ce qui est en bas et inversement, permet de comprendre que lorsqu'une Théogonie est basée sur des Principes qui sont en parfaite concordance avec ceux de la Divine Providence, son inspiration élevée produira une civilisation prestigieuse et rayonnante ; pour la bonne et simple raison que les Principes qui fondent cette Théogonie seront, par déclinaisons successives, ceux qui tisseront la trame du corps social avec les fils de couleurs différentes des puissances spirituelles. L'harmonie mystique, nécessairement vertueuse, imposera par ses vibrations aux différentes forces qui se manifestent dans le corps social, de suivre un exemple de haute et noble élévation. Le pouvoir politique ne saurait être légitimé sans une totale adhésion à ces principes fondateurs. Les lois que produira ce pouvoir politique, ne pourraient pas être considérées comme équitables et respectables si elles contrevenaient à l'éthique de ces principes Théogoniques et ontologiques. La justice des hommes ne saurait prétendre à être considérée comme honorable et digne si elle n'avait pas pour dessein de s'aligner sur la parfaite harmonie de la Justice Divine. Ainsi, dans ses jurisprudences avec les Principes fondateurs de cette civilisation, le pouvoir législatif doit en être le naturel prolongement, et devenir la morale commune qui fonde le pacte social de cette civilisation. Le système éducatif, qui prépare les générations montantes à remplacer celles qui les précèdent, ne saurait remplir sa mission, dans la noblesse et la dignité voulue sans être le digne transmetteur de ces valeurs et de ces principes qui assureront la pérennité et rayonnement de cette civilisation. Le pouvoir militaire, si prompt à succomber aux démons de l'arbitraire et de la violence aveugle et barbare, ne saurait avoir aucune valeur, grandeur et considération, sans avoir pour ligne de conduite d'être uniquement au service des Principes, des lois et de la justice qui découlent de la Théogonie fondatrice. Enfin, même l'activité industrieuse et commerciale, se trouve soumise à ces Principes, sans le respect desquels ces deux aspects de la société civile seraient en discordance et incompatibilité pour cause d'individualisme, de cupidité, de matérialisme et de la médiocrité destructrice que sont les passions et des désirs égoïstes qu'engendre cet état hétérogène.

Nous verrons, tout au long du déroulement de l'histoire du schisme d'Irshou, que ce drame, car il s'agit bien d'un drame, est ce qui a enfanté nos présentes civilisations sans grandeur, sans morale, sans âme, sans esprit, sans conscience, sans noblesse, sans dignité. Il ne s'agit donc pas d'une vieille histoire légendaire du temps passé, mais bel et bien d'un Principe intemporel auquel nous sommes toujours confrontés. Nos sociétés dites "civilisées" tout comme notre civilisation dont une propagande assure la désinformation d'une façon efficace, ne sont pas ce qui se fait de plus élevé ni de plus moral, ni de plus juste, ni de plus honorable, ce serait même la polarité diamétralement opposée. L'ontologie qui se trouve au coeur de nos "démocraties", a depuis fort longtemps abandonné tout principe autre que l'intérêt égoïste, la cupidité, la vanité, les faux semblants, le paraître, l'asservissement de l'être à ses désirs, ses plaisirs, ses émotions sordides. Ses politiques sont à l'image de ces principes, corrompus, suffisants, brutaux, immoraux dans un nombre croissant de décisions arbitraires, incapables d'une vision globale, d'une responsabilité sage et d'un sens réaliste de ce qu’il convient d'apporter aux membres du corps social, pour assurer à chacun son élévation et son épanouissement. La justice est devenue à l'image de cette société "moderne", non seulement elle est totalement aveugle, mais en plus elle est désespérément sourde, schizophrène, caractérielle et repose sur une montagne d'iniquité. Les forces militaires et publiques, n'obéissent plus qu'aux ordres de la technostructure aux perspectives étriquées et médiocres, et elles sont prêtes, comme le démontre invariablement l’histoire sur une longue période, à exécuter des missions sans autre état d'âme que celui qui découle d'une absence totale de conscience. Le système éducatif d'une telle société, est celui qui prépare les nouvelles générations à l'abrutissement, l'obéissance à la norme imposée et qui maintient les pouvoirs corrompus en place, ainsi qu'à l'asservissement aux vices de ce pouvoir. La société civile qui en découle développera à son tour tous les vices de cette civilisation, corruptions, violences, cupidité, égoïsme, ignorance, injustice, paresse, médiocrité, asservissement aux désirs les plus bestiaux de l'involution.

Jugeons l'arbre à ses fruits, l'être humain à son parcours et une civilisation à son histoire. Le schisme d'Irshou nous donne des informations et des critères, qui devraient nous permettre d'exercer notre noble fonction supérieure qu'est le discernement, enfin pour ceux qui se donneront la peine de l'activer...

De là ou je me tiens, je perçois qu'une société, qu'une culture, qu'une civilisation, qui n'offrent comme perspective que la satisfaction des désirs et des passions au travers des biens matériels et des apparences factices, ne sont pas en mesure d'être autre chose que polluantes, pitoyables et mortifères.



-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------