samedi 31 juillet 2010

Lorsque les corrompus sont juges de la corruption.


L’incroyable imposture du Conseil Constitutionnel.

J’ai dans mon dernier livre : La Dictature à la Française, évoqué la tartuferie que constituait le machin qu’est le Conseil constitutionnel d’une part, pour cause de consanguinité de l’ensemble de ses membres avec la nomenklatura des gouvernements corrompus dont ils sont tous issus - profitant au passage des largesses d’une République qui accorde à ses plus illustres apparatchiks sur le déclin un dernier hochet de vaniteux prestige et grassement rétribué -, et d’autre part, par le fait que ces charlatans du droit des citoyens se trouvent dans la situation de devoir contredire ce qu’ils avaient précédemment approuvés.

Les membres du Conseil Constitutionnel se trouvent ainsi, par cette consanguinité politique et leur incapacité à s’opposer à des lois scélérates et liberticides - car ils ne se prononcent que s’ils sont saisis, c’est-à-dire pas souvent eu égard au nombre prolifique de textes imbéciles régulièrement promulgués -, dans la situation peu enviable d’être juge et partie. Les membres de ce Conseil ayant été préalablement soit aux affaires, soit parlementaire (législatif et exécutif), il leur est difficile de ne pas avoir une solidarité clanique envers les groupes dont ils sont issus et desquels ils tirent leurs privilèges de caste.

Dans leur décision N° 2010-14/22 du 30 juillet 2010, les prétendus «sages» ont rendu leur verdict concernant une question prioritaire de constitutionnalité en rapport avec les dérives totalitaires de la pratique de la garde à vue, qui est devenue , dans ce pays, l’équivalent des lettres de cachet sévissant sous l’Ancien Régime.

Leur décision aurait probablement été en faveur du maintien en l’état de cette disposition totalitaire, si commode à l’ensemble des gouvernements corrompus, s’il n’y avait pas eu des décisions préalables de la Cour Européenne des droits de l’homme déclarant cette pratique abusive comme étant une atteinte aux libertés individuelles. Ceci pour dire que malgré l’inclination à respecter une solidarité de classe, nos prétendus «sages» se trouvaient coincés entre des obligations contradictoires, celle de la complicité politique et celle de l’éthique d’une justice européenne qui n’est pourtant que le prolongement imparfait de notre sublime Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Cette situation paradoxale est à l’origine de la formulation parfaitement alambiquée utilisée par les sophistes et propre à égarer le bon sens sens commun de n’importe quel citoyen, pour dire, du bout des lèvres, qu’une chose qui était bonne hier - à leurs yeux à la clairvoyance aussi déficiente qu’une vision ordinaire frappée de sénilité -, ne l’est plus aujourd’hui, et donc que cette pratique, devenue arbitraire par les excès qui découlent de l’utilisation abusive qu’ont pu en faire, et en font toujours les gouvernements corrompus, est contraire à la Constitution...

Laborieux cheminement pour ceux qui ne considèrent pas la simplicité comme une vertu républicaine, alors qu’elle est le principe même de la DDHC de 1789 (principe constitutionnel), et une ardente obligation imposée tant au législatif qu’à l’exécutif.

Or donc, la garde à vue dans sa pratique abusive est devenue largement un acte arbitraire que sollicitent, expédient, exécutent et font exécuter tant les responsables du gouvernement que les membres d’une technostructure à l’image de la corruption qu’ils servent.

Voilà une bonne et juste décision, et nous ne pouvons que regretter que ces prétendus «sages» se soient montrés si peu empressés à mettre rapidement un terme à une dérive terriblement totalitaire, laissant ainsi la porte ouverte à tous ces petits tyrans du haut jusqu’en bas de l’échelle de la technostructure, qui, comme lors de la dernière guerre, se drapent dans une vaniteuse toge de respectabilité de pacotille sous le fallacieux prétexte qu’ils ne font qu’obéir aux ordres et aux lois scélérates.

De là où je me tiens, c’est-à-dire celui d’un simple membre du corps social, je ne peux m’empêcher de constater que l’éthique des membres du Conseil Constitutionnel est aussi étroite que leur conscience politique. Les voilà en face de comportements arbitraires avérés, infiniment préjudiciables aux libertés individuelles et à l’esprit même de la plus élémentaire justice, et oubliant le principe fondateur de notre République, je veux parler de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, ils ne prennent pas la peine de relever, comme l’indique clairement son article 7, auquel ils font pourtant référence, que les auteurs des ces actes arbitraires, ainsi que ceux qui les ont exécutés : DOIVENT ÊTRE PUNIS.

Méconnaissant volontairement les dispositions de cet article 7, ils ont par la même délibérément violé les dispositions de l’article 6, de cette même Déclaration, celui qui résultant de la suppression des privilèges, institue le principe du DROIT COMMUN, dont je crois utile d’en rappeler une partie du contenu :

Article 6 - La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse.

Ainsi donc, pour nos vénérables vieillards du Conseil Constitutionnel, ceux qui servent les gouvernements corrompus par des pratiques arbitraires, sont au-dessus des lois et bénéficient du privilège insolent de pouvoir violer sans risque la Constitution.

Ceci est d’ores est déjà la démonstration caractérisée de l’imposture de cet organisme à l’utilité si discutable.

Mais il en existe une plus grande encore, que d’ailleurs peu de juristes et de journalistes ont été capable de relever, et qui est le fait que cette pratique abusive de la garde à vue est reconnue comme étant inconstitutionnelle, mais qu’elle est encore autorisée, par le Conseil de la Dictature, jusqu’au... 1er juillet 2011...

Reconnaissez qu’en matière d’imposture ils se révèlent, par cette décision aussi stupides que malhonnêtes, nos gardiens du temple de la corruption. Non seulement il n’y aura aucune sanction pour les gravissimes infractions antérieurement commises, mais en plus elles sont autorisées pour une durée supplémentaire d’un an...

Ils sont tous devenus fous de pouvoir et d'arrogance !

Constatons qu’il n’est pas dans l’éthique de ces sages fantoches de faire cesser les atteintes à la Liberté et à la Justice, et qu’en plus ils s’offrent cyniquement d’en jouer les prolongations. Après ça, essayez de comprendre l’intransigeance parfaitement imbécile du flic verbalisateur qui vous colle un PV pour avoir dépassé la vitesse autorisée pour deux ou trois kilomètres de plus.

S’il y a une certaine tolérance dans la pratique du totalitarisme d'Etat, alors selon le principe du droit commun, nous devons demander une tolérance au moins aussi grande concernant toutes les autres infractions possibles. Et si, comme je pense qu’il serait juste que cela soit, il ne doit y avoir aucune tolérance en matière de violation du droit constitutionnel, alors il faut traîner devant les tribunaux tous les sollicitateurs des actes arbitraires antérieurement commis, du premier Vizir jusqu’au dernier sbire, comme l’aurait dit avec cette grande équité qui était la sienne, le comte de Mirabeau.

Ne rêvons pas, à l’heure ou la corruption suprême s’apprête à enterrer l’affaire des financements occultes du parti politique au pouvoir, ce n’est pas ce gouvernement qui va faire preuve de droiture et de loyauté, en serait-il seulement capable ?


Je suis convaincu que non.



------------------------------------------------------------------------------

jeudi 8 juillet 2010

La corruption généralisée


Les dessous de l’affaire Sarkozy - Woerth - Bettencourt.

Loin de moi l’idée de venir apporter mon grain de sel sur ce qui fait l’actualité du moment concernant le financement occulte de campagnes électorales.

Croire qu’une telle chose serait possible, en France, de la part d’une gent politique dont le passé récent démontre sa pureté angélique, serait faire preuve d’un mauvais esprit, pour ne pas dire d’une franche mauvaise fois. Non, François Mitterrand n’était pas à la base de l’énorme entreprise de pompage des marchés publics au travers de l’organisme URBA, entre autres combines maffieuses de même espèce... Non, le maire de Paris, Jacques Chirac, ne recevait pas des valises de billets d'un certain Méric et provenant de la même origine : celle de la corruption... Non, Edouard Balladur n’a pas financé sa campagne présidentielle autrement que par les dons de généreux donateurs qui venaient assister à ses meetings avec force billets de 500 euros dans les poches. Billet de 500 euros dont tout le monde sait que c’est la coupure qui ne circule que dans le milieu des trafiquants en tout genre, ainsi que celui de la corruption., pas dans les poches des citoyens lambdas. Non, le sieur de Maistre n’a pas reçu la Légion d’honneur pour autre chose que son incroyable dévouement en faveur d’UNE personne âgée. Dévouement exceptionnel, car a l’inverse des milliers de bénévoles faisant la même chose auprès de plusieurs personnes âgées, lui il le fait contre force rétributions et luxueux cadeaux en tout genre, voilà qui mérite bien de la nation.

Loin de moi l’idée saugrenue de croire que de telles malversations ont été, sont ou seront possibles. Si une telle calamité advenait un jour, je ne doute pas que la justice si prompte à sanctionner la moindre contravention au Code de la route, la moindre ignorance à la foultitude de lois imbéciles qui pèse sur le plus modeste citoyen, montrera une sévérité implacable contre ces délinquants portant gravement atteinte, par leur absence d’honnêteté et de sens moral, aux bases de la démocratie, de la République et de l’égalité de droit.

Mon propos, dans cette affaire Sarkozy- Woert - Bettencourt, se situe sur un autre registre, celui des fanfaronnades de nos dirigeants corrompus, qui - comme je le démontre dans mon dernier livre : La dictature à la française -, imbus de leurs insolents privilèges, méprisent à longueur d’années le respect du droit commun, pour venir, lorsque par malheur on ose s’en prendre à leur pseudo intégrité morale, pleurnicher piteusement devant les micros et caméras, dont aucun ne fait défaut, et qui plus est à une heure de grande écoute, pour clamer et protester contre la violation de leur présomption d’innocence...

Championne en titre de la duplicité et de l’imposture j’ai nommé : Michèle Alliot-Marie, ancien ministre des armées, dont on sait qu’au sein de laquelle se trame de sombres magouilles même pas pudiquement recouvertes par le sordide secret défense, si contraire au principe de transparence qui fonde la loyauté et l'honnêteté. Qu'elle a été un des Anciens ministres de l’Intérieur, dont on sait le peu de cas qu’ils font de la présomption d’innocence en faisant de notre pays celui qui, parmi les pays les plus développés, pratique le plus grand nombre de gardes à vue et de détentions provisoires, sous des prétextes aussi ineptes que les anciennes lettres de cachet, comme : le trouble à l’ordre public selon l’interprétation la plus oiseuse que se fera le flic le plus teigneux et borné (les deux ne sont pas incompatibles), d’une situation qui échappe à son entendement limité dans l’exercice de ses fonctions.

Michèle Alliot-Marie, notre présente Garde des Sceaux, qui vient au secours de ce pauvre Woerth, claironner qu’il bénéficie de la présomption d’innocence, alors qu’il n’est ni inculpé ni en garde à vue, et que parallèlement à ça, elle n’intervient jamais pour tous les cas, infiniment fort nombreux (par millions), où la présomption d’innocence est bafouée par une magistrature aux ordres, et les services des forces de l'ordre couverts par l’insolent privilège d’une technostructure n’ayant pas à satisfaire au DROIT COMMUN. Principe aussi constitutionnel que la présomption d’innocence, car figurant dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.

Comble de tartuferie, elle est venue déclarer, toujours à une heure de grande écoute, qu’il ne fallait pas d’une part violer la présomption d’innocence, et qu’il ne fallait pas d'autre part, condamner sans preuve. Personnellement je souscris intégralement à ces deux principes, mais là où je suis sidéré c’est lorsque le maître de la chancellerie vient nous dire ce qu’il ne faut pas faire alors que ses services font exactement le contraire. Je ne reviendrai pas sur les millions d'actes de violations de la présomption d’innocence que chaque citoyen subit au quotidien, et qui n’a jamais soulevé la moindre émotion de la part de notre Garde des Sceaux, mais quant à dire qu'il ne faut pas condamner sans preuve, là je trouve qu’elle pousse le bouchon du cynisme au-delà du raisonnable. Aurait-elle passé en perte et profit ou pour cause de mémoire défaillante, le fait qu’en France il est possible d’être régulièrement condamné non pas sur des preuves, mais juste sur l’intime conviction que peuvent se faire des jurés fortement manipulés par un encadrement de magistrats qui, comme par hasard, obtiennent toujours des jugements allant dans le sens d’une opinion publique guidant le mouvement que nos gouvernants savent exploiter habilement...

Comme figure de proue de la droiture, de l’égalité des droits, du respect de l’éthique républicaine et de la morale publique, nul doute que si nous n’avons que Michèle Alliot-Marie à offrir au corps social, alors il ne s’agit plus de démocratie et d’État de droit, mais de Sodome et Gomorrhe et de république bananière.

M. Woerth, avec son air de cocker triste vient nous dire devant les caméras de télévision, pendant le journal de 20 heures, la peine qu’il a de se voir accuser «injustement» et de voir son honorabilité jetée en pâture à une opinion publique sans la moindre considération pour le respect, là encore, de sa présomption d’innocence. Lui qui a été à la tête de l’administration, qui dans l’histoire, a été la moins respectueuse de la présomption d’innocence. Administration, comme je le démontre dans mon livre la Dictature à la Française, (que tous les parlementaires et les ministres ont reçus), est celle qui ne respecte l'État de droit que lorsque cela l’arrange, voilà qui pourrait paraître un poil insolent. Là où cela devient du plus grand comique, c’est que le 24 mars 2009, ce Monsieur, pendant le journal télévisé de 13 heures est venu faire un cours sur la morale publique en dénonçant les indemnités de départ, qui d’un point de vue légal étaient parfaitement incontestables, de l’ex-PDG de Valéo : Thierry Morin. J’ai à cette époque écrit un article sur ce blog (article qui y figure toujours) pour dénoncer cet acte de forfaiture venant d’un des plus hauts personnages de l’État, et qui portait atteinte à l’article 5 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Déclaration ayant force de loi puisque figurant en tête de la Constitution de 1958.


Que Mme Bettencourt soit constamment sous l’oeil vigilant et «protecteur» de la technostructure la plus corrompue que nous ayons eue, compte tenu de l’importance du pot de confiture qu’elle représente, il n’y a là rien de surprenant. Mais que les plus éminent représentants du gouvernement, sous l’autorité et les instructions du Président de la République, viennent publiquement fouler aux pieds d’une Démocratie déjà bien malade, l’État de droit, le respect de la Constitution, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, et surtout la justice sans laquelle il n’y a pas de liberté possible, en dit long sur cette technostructure, nos gouvernants et les marionnettes de parlementaires qui ont échangé le Mandat qu’ils ont reçu du peuple souverain, contre des petits privilèges de cour...

Voilà ce que révèle au grand jour, les dessous de l’affaire Sarkozy - Woerth - Bettencourt, et c’est autrement plus calamiteux qu’un éventuel financement occulte de campagne électorale...



------------------------------------------------------------------------------