Ils ne l'enseignent donc pas de suite comme font tous les autres Auteurs, mais en confusion et sans ordre, mêlant toutes les parties et différentes choses avec des termes différents, imposant cent noms différents à la même chose, et nommant d'un même nom diverses matières et divers sujets. Ils lui donnent divers noms suivant les diverses couleurs ou changements qui arrivent dans le progrès du travail : quand elle est au noir, ils la nomment leur airain ; quand elle a passé de la noirceur à la citrinité, leur or ; quand elle est venue à une troisième couleur, la fleur de l'or ; quand elle a encore passé outre, ils l'appellent ferment : et quand elle est au rouge parfait, le venin des Teinturiers.
Les Sages n'en font pas la petite bouche, ils avouent franchement eux-mêmes, qu'ils n'ont écrit que pour les enfants de la Science : et que quand ils semblent parler le plus clairement, c'est alors qu'ils sont le moins intelligibles et le moins croyables ; c'est pourtant à quoi s'attachent les ignorants et les Sophistes qui travaillent sur, le Soufre, le Mercure, et l'Arsenic du vulgaire, et ils ne trouvent rien. Ils n'ont écrit, disent-ils, que pour donner à ceux qui ont, et ôté à ceux qui n'ont pas, suivant le dire de l'Écriture.
Le Filet d'Ariadne nous donne de précieuses indications qui doivent servir aux lecteurs des textes hermétiques, et des traités d'alchimie. Il nous indique fort justement, comme d'ailleurs j'ai eu l'occasion de le signaler dans de précédents articles de l'académie d'Hermès Trismégiste, que le langage analogique, qui est celui dans lequel est rédigé ce que le Filet d'Ariadne appelle l'Art des arts, nécessite de la part du lecteur, l'activation de ses facultés supérieures, celles qui sont la symbiose de l'intellectuel et du spirituel. Les Auteurs de ces traités ne rédigent pas selon l'ordre causal de la tradition raisonneuse, mais leur rédaction a pour finalité, d'activer sans cesse la faculté intuitive qui devra constamment entretenir une dialectique avec le langage de la raison cartésienne et celui de l'analogie .
Cette gymnastique intellectuelle et spirituelle commence par cette indication : mais en confusion et sans ordre mêlant toutes les parties et différentes choses avec des termes différents... Voilà qui n'est pas de nature à permettre à la logique cartésienne de déployer les ailes de son rationalisme inductif ou déductif. La Science Hermétique n'est pas celle des profanes, mais uniquement celle des Initiés. Pour paraphraser le Maître Koot Hoomi Lal Singh, elle saura se montrer une honnête débitrice pour celui qui méritera beaucoup, et pour les autres, ils n'auront qu'à attendre un retour proportionnel à leurs mérites ou leurs lacunes.
Avant d'aborder ce qui fait l'essentiel de cet Art des arts, le Filet d'Ariadne nous indique que sa lecture linéaire selon les critères d'un ordre traditionnel sera l'assurance de la confusion et du cafouillage. Beaucoup de ceux qui se sont lancés dans la découverte de cette science qu'est l'Alchimie, avec pour seul viatique un langage vernaculaire, ont vite été rebutés devant les obstacles qui se sont rapidement dressés sur la route de leur entendement habituel et strictement normalisé. À ces lecteurs intrépides autant que téméraires, il ne reste que l'impression, que l'Alchimie est un charabia sans queue ni tête, ou qu'il s'agit d’expressions surannées d'une époque ancienne et à jamais révolue, d'un savoir maintenant devenu obsolète. En cela le langage hermétique remplit parfaitement son rôle. Décourager les faibles, les inconstants, les esprits frivoles, les paresseux, nonchalants, négligents et autres fainéants de la citrouille. La Connaissance, dans sa partie la plus élevée à laquelle peut espérer parvenir l'intelligence humaine, est nécessairement constituée en majorité par les Lois de la Divine Providence, ce qui lui confère un caractère éminemment intemporel et sacré. Permettre que cette Connaissance soit profanée par des esprits incultes, grossiers, épais et non épurés des vices rédhibitoires reviendrait à commettre une forme supérieure de sacrilège. C'est pour cette raison que les meilleurs traités de la Science Hermétique connus sous le vocable d'Alchimie, ont pour première préoccupation de ne pas permettre cette profanation, en décourageant ceux qui ne sont pas dignes d'en recevoir les richesses, et d’en devenir les héritiers (ères). Nous retrouvons cette règle de conduite dans le livre XIV du Corpus Hermeticum d'Hermès Trismégiste :
"Hermès : Je me réjouis, mon fils, de ce que tu aies gagné les bons fruits de la Vérité, une récolte immortelle assurément ! Promets-moi, maintenant que tu as appris cela de moi, d’observer le silence concernant ce merveilleux pouvoir et de ne transmettre à personne la manière dont s’accomplit la renaissance, afin que nous ne soyons pas comptés parmi ceux qui profanent l’Enseignement. Qu’il soit suffisant que nous l’ayons tous deux faits nôtre : moi en parlant, toi en écoutant. Dans la Lumière de l’Esprit tu te connais maintenant toi-même; toi-même et notre Père à tous deux. "
... imposant cent noms différents à la même chose, et nommant d'un même nom diverses matières et divers sujets... Voilà qui va demander une perspicacité de tous les instants, une concentration maximum sur son sujet, et un sens aigu de discernement. L'Alchimie est essentiellement un art de transmutation, et l'on ne parvient au sommet de cet Art qu'en pratiquant l'Alchimie spirituelle. Ceci nous renvoie au précédent article concernant la VOIX du SILENCE, et la nécessité de se rendre aveugle et sourd aux illusions des perceptions organiques, afin de parvenir à la vision de l'âme et l'écoute subtile de la clairaudience. Un nom qui désigne catégoriquement une chose, une matière, une fonction dans la sphère des lois de causalité est, de par son étroitesse conceptuelle, un anachronisme sur les plans subtils, qui génère les confusions évoquées dans l'extrait en exergue. Le Nom dont le pouvoir est terriblement atrophié dans les limites de la sphère causale, est en dehors de ces limites une puissance redoutable, comme l'indique si rigoureusement les Tables de la Loi du Sépher de Moïse et du pouvoir que reçoit Adam dans sa forme glorieuse de nommer et par là de faire advenir.
Ils lui donnent divers noms suivant les diverses couleurs ou changements qui arrivent dans le progrès du travail ... Clef extrêmement précieuse que celle-ci. Les noms utilisés par les Auteurs de textes hermétiques peuvent désigner une même chose dans différents états ou sur des plans particuliers. Le travail dont il est ici question est bien évidemment celui de l'oeuvrant et de l'avancement de l'oeuvre les deux étant obligatoirement concomitants. Le lecteur devra donc porter son attention non pas uniquement sur ce qu'il lit, mais aussi en fonction de ce qu'il comprend, discerne et entend sur le mode subtil. Prenons l'exemple du mot oui, ok,da, yes, si, ja, qui sont des mots (noms) différents selon la langue, mais qui signifient la même expression d’acquiescement. Si j'utilise indifféremment chacun de ces mots dans un même texte, je pourrais soit perturber la compréhension de mon texte par un lecteur n'ayant pas la pratique des autres langues, soit donner une indication de référence d'un pays que je dissimulerais par l'utilisation de ces mots. Cette petite analogie devant permettre d’éclairer un peu plus le lecteur qui s'attelle à la réalisation de son Grand Oeuvre. Comme le disait si bien Saint-Exupéry : la vérité, ce n'est point ce qui se démontre, c'est ce qui simplifie. Et contrairement à l'idée grossière que pourrait s'en faire un profane inculte, l'Alchimie, par la magie des analogues, simplifie ce qui est infiniment complexe : la Divine Création.
Dans les textes d'Alchimie les noms varieront selon les couleurs et les changements induits par les progrès du travail : quand elle est au noir, ils la nomment leur airain ; quand elle a passé de la noirceur à la citrinité, leur or ; quand elle est venue à une troisième couleur, la fleur de l'or ; quand elle a encore passé outre, ils l'appellent ferment ; et quand elle est au rouge parfait, le venin des Teinturiers.
Les Sages n'en font pas la petite bouche, ils avouent franchement eux-mêmes, qu'ils n'ont écrit que pour les enfants de la Science... Voilà qui a le mérite d’être clair. Les dignes Fils d'Hermès ne transmettent leurs Connaissances qu'à leurs frères de même complexion spirituelle, et ceux qui seraient tentés, bien naïvement, de croire que la Science Hermétique est désuète et surannée, qu'il me soit juste permis de rappeler ici que ce qui s'est le plus approché de la Vérité Absolue, acquiert comme vertu principale celle de l'intemporalité. Une vérité qui change selon les modes, les époques, les générations, les civilisations, est une vérité si relative qu'elle appartient davantage au domaine des illusions qu'à celui des réalités. Voilà pourquoi les acquis des Sciences anciennes, - pas celles qui seraient comparables à nos sciences si matérialistes et éphémères, mais celle qui doit s'écrire avec un "S" de majesté tant elle alliait la Foi et la Raison, - sont toujours d'une ardente efficacité comme le démontre les Enseignements des Tables de la Loi du Sépher de Moïse. Ce qui est supérieurement Juste en principe n'a pas besoin de redouter les épreuves du temps, il est hors du temps. Nous retrouvons ce principe d'intemporalité admirablement résumé dans l'Ecclésiaste :
... c'est pourtant à quoi s'attachent les ignorants et les Sophistes qui travaillent sur,le Soufre, le Mercure, et l'Arsenic du vulgaire, et ils ne trouvent rien... Et dans la longue histoire de la Science alchimique, il y a eu moult ignorants et Sophistes qui se sont échinés et ruinés à cause d'une interprétation vulgaire et raisonneuse de textes mystiques et hautement ésotériques. Lorsque l'on cherche quelque chose à l'endroit où il ne se trouve pas, il n'y a aucune chance de trouver cette chose, surtout si c'est l'or des fous.
Ils n'ont écrit, disent-ils, que pour donner à ceux qui ont, et ôté à ceux qui n'ont pas, suivant le dire de l'Écriture... Ceci nous renvoie à la parabole des cinq talents du Nouveau Testament, et sur laquelle nous avons eu à nous pencher lors d'une étude dans l'académie d'Hermès Trismégiste. Pour l'ignorant, l'alchimie sera un tissu d'âneries d'un autre âge ; pour l'initié, une source inépuisable de Connaissances lumineuses et fécondantes, mais là encore à chacun selon ses mérites. En la circonstance, il convient de se rappeler que la réalisation du Grand Oeuvre n'est pas chose frivole et superficielle, comme disait si justement Grillot de Givry : la noblesse de l'oeuvre requiert la noblesse l'oeuvrant !
Les Sages n'en font pas la petite bouche, ils avouent franchement eux-mêmes, qu'ils n'ont écrit que pour les enfants de la Science : et que quand ils semblent parler le plus clairement, c'est alors qu'ils sont le moins intelligibles et le moins croyables ; c'est pourtant à quoi s'attachent les ignorants et les Sophistes qui travaillent sur, le Soufre, le Mercure, et l'Arsenic du vulgaire, et ils ne trouvent rien. Ils n'ont écrit, disent-ils, que pour donner à ceux qui ont, et ôté à ceux qui n'ont pas, suivant le dire de l'Écriture.
Le Filet d'Ariadne nous donne de précieuses indications qui doivent servir aux lecteurs des textes hermétiques, et des traités d'alchimie. Il nous indique fort justement, comme d'ailleurs j'ai eu l'occasion de le signaler dans de précédents articles de l'académie d'Hermès Trismégiste, que le langage analogique, qui est celui dans lequel est rédigé ce que le Filet d'Ariadne appelle l'Art des arts, nécessite de la part du lecteur, l'activation de ses facultés supérieures, celles qui sont la symbiose de l'intellectuel et du spirituel. Les Auteurs de ces traités ne rédigent pas selon l'ordre causal de la tradition raisonneuse, mais leur rédaction a pour finalité, d'activer sans cesse la faculté intuitive qui devra constamment entretenir une dialectique avec le langage de la raison cartésienne et celui de l'analogie .
Cette gymnastique intellectuelle et spirituelle commence par cette indication : mais en confusion et sans ordre mêlant toutes les parties et différentes choses avec des termes différents... Voilà qui n'est pas de nature à permettre à la logique cartésienne de déployer les ailes de son rationalisme inductif ou déductif. La Science Hermétique n'est pas celle des profanes, mais uniquement celle des Initiés. Pour paraphraser le Maître Koot Hoomi Lal Singh, elle saura se montrer une honnête débitrice pour celui qui méritera beaucoup, et pour les autres, ils n'auront qu'à attendre un retour proportionnel à leurs mérites ou leurs lacunes.
Avant d'aborder ce qui fait l'essentiel de cet Art des arts, le Filet d'Ariadne nous indique que sa lecture linéaire selon les critères d'un ordre traditionnel sera l'assurance de la confusion et du cafouillage. Beaucoup de ceux qui se sont lancés dans la découverte de cette science qu'est l'Alchimie, avec pour seul viatique un langage vernaculaire, ont vite été rebutés devant les obstacles qui se sont rapidement dressés sur la route de leur entendement habituel et strictement normalisé. À ces lecteurs intrépides autant que téméraires, il ne reste que l'impression, que l'Alchimie est un charabia sans queue ni tête, ou qu'il s'agit d’expressions surannées d'une époque ancienne et à jamais révolue, d'un savoir maintenant devenu obsolète. En cela le langage hermétique remplit parfaitement son rôle. Décourager les faibles, les inconstants, les esprits frivoles, les paresseux, nonchalants, négligents et autres fainéants de la citrouille. La Connaissance, dans sa partie la plus élevée à laquelle peut espérer parvenir l'intelligence humaine, est nécessairement constituée en majorité par les Lois de la Divine Providence, ce qui lui confère un caractère éminemment intemporel et sacré. Permettre que cette Connaissance soit profanée par des esprits incultes, grossiers, épais et non épurés des vices rédhibitoires reviendrait à commettre une forme supérieure de sacrilège. C'est pour cette raison que les meilleurs traités de la Science Hermétique connus sous le vocable d'Alchimie, ont pour première préoccupation de ne pas permettre cette profanation, en décourageant ceux qui ne sont pas dignes d'en recevoir les richesses, et d’en devenir les héritiers (ères). Nous retrouvons cette règle de conduite dans le livre XIV du Corpus Hermeticum d'Hermès Trismégiste :
"Hermès : Je me réjouis, mon fils, de ce que tu aies gagné les bons fruits de la Vérité, une récolte immortelle assurément ! Promets-moi, maintenant que tu as appris cela de moi, d’observer le silence concernant ce merveilleux pouvoir et de ne transmettre à personne la manière dont s’accomplit la renaissance, afin que nous ne soyons pas comptés parmi ceux qui profanent l’Enseignement. Qu’il soit suffisant que nous l’ayons tous deux faits nôtre : moi en parlant, toi en écoutant. Dans la Lumière de l’Esprit tu te connais maintenant toi-même; toi-même et notre Père à tous deux. "
... imposant cent noms différents à la même chose, et nommant d'un même nom diverses matières et divers sujets... Voilà qui va demander une perspicacité de tous les instants, une concentration maximum sur son sujet, et un sens aigu de discernement. L'Alchimie est essentiellement un art de transmutation, et l'on ne parvient au sommet de cet Art qu'en pratiquant l'Alchimie spirituelle. Ceci nous renvoie au précédent article concernant la VOIX du SILENCE, et la nécessité de se rendre aveugle et sourd aux illusions des perceptions organiques, afin de parvenir à la vision de l'âme et l'écoute subtile de la clairaudience. Un nom qui désigne catégoriquement une chose, une matière, une fonction dans la sphère des lois de causalité est, de par son étroitesse conceptuelle, un anachronisme sur les plans subtils, qui génère les confusions évoquées dans l'extrait en exergue. Le Nom dont le pouvoir est terriblement atrophié dans les limites de la sphère causale, est en dehors de ces limites une puissance redoutable, comme l'indique si rigoureusement les Tables de la Loi du Sépher de Moïse et du pouvoir que reçoit Adam dans sa forme glorieuse de nommer et par là de faire advenir.
Ils lui donnent divers noms suivant les diverses couleurs ou changements qui arrivent dans le progrès du travail ... Clef extrêmement précieuse que celle-ci. Les noms utilisés par les Auteurs de textes hermétiques peuvent désigner une même chose dans différents états ou sur des plans particuliers. Le travail dont il est ici question est bien évidemment celui de l'oeuvrant et de l'avancement de l'oeuvre les deux étant obligatoirement concomitants. Le lecteur devra donc porter son attention non pas uniquement sur ce qu'il lit, mais aussi en fonction de ce qu'il comprend, discerne et entend sur le mode subtil. Prenons l'exemple du mot oui, ok,da, yes, si, ja, qui sont des mots (noms) différents selon la langue, mais qui signifient la même expression d’acquiescement. Si j'utilise indifféremment chacun de ces mots dans un même texte, je pourrais soit perturber la compréhension de mon texte par un lecteur n'ayant pas la pratique des autres langues, soit donner une indication de référence d'un pays que je dissimulerais par l'utilisation de ces mots. Cette petite analogie devant permettre d’éclairer un peu plus le lecteur qui s'attelle à la réalisation de son Grand Oeuvre. Comme le disait si bien Saint-Exupéry : la vérité, ce n'est point ce qui se démontre, c'est ce qui simplifie. Et contrairement à l'idée grossière que pourrait s'en faire un profane inculte, l'Alchimie, par la magie des analogues, simplifie ce qui est infiniment complexe : la Divine Création.
Dans les textes d'Alchimie les noms varieront selon les couleurs et les changements induits par les progrès du travail : quand elle est au noir, ils la nomment leur airain ; quand elle a passé de la noirceur à la citrinité, leur or ; quand elle est venue à une troisième couleur, la fleur de l'or ; quand elle a encore passé outre, ils l'appellent ferment ; et quand elle est au rouge parfait, le venin des Teinturiers.
Les Sages n'en font pas la petite bouche, ils avouent franchement eux-mêmes, qu'ils n'ont écrit que pour les enfants de la Science... Voilà qui a le mérite d’être clair. Les dignes Fils d'Hermès ne transmettent leurs Connaissances qu'à leurs frères de même complexion spirituelle, et ceux qui seraient tentés, bien naïvement, de croire que la Science Hermétique est désuète et surannée, qu'il me soit juste permis de rappeler ici que ce qui s'est le plus approché de la Vérité Absolue, acquiert comme vertu principale celle de l'intemporalité. Une vérité qui change selon les modes, les époques, les générations, les civilisations, est une vérité si relative qu'elle appartient davantage au domaine des illusions qu'à celui des réalités. Voilà pourquoi les acquis des Sciences anciennes, - pas celles qui seraient comparables à nos sciences si matérialistes et éphémères, mais celle qui doit s'écrire avec un "S" de majesté tant elle alliait la Foi et la Raison, - sont toujours d'une ardente efficacité comme le démontre les Enseignements des Tables de la Loi du Sépher de Moïse. Ce qui est supérieurement Juste en principe n'a pas besoin de redouter les épreuves du temps, il est hors du temps. Nous retrouvons ce principe d'intemporalité admirablement résumé dans l'Ecclésiaste :
- 1.9
- Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
- 1.10
- S'il est une chose dont on dise: Vois ceci, c'est nouveau! cette chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés.
- 1.11
- On ne se souvient pas de ce qui est ancien; et ce qui arrivera dans la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard.
... c'est pourtant à quoi s'attachent les ignorants et les Sophistes qui travaillent sur,le Soufre, le Mercure, et l'Arsenic du vulgaire, et ils ne trouvent rien... Et dans la longue histoire de la Science alchimique, il y a eu moult ignorants et Sophistes qui se sont échinés et ruinés à cause d'une interprétation vulgaire et raisonneuse de textes mystiques et hautement ésotériques. Lorsque l'on cherche quelque chose à l'endroit où il ne se trouve pas, il n'y a aucune chance de trouver cette chose, surtout si c'est l'or des fous.
Ils n'ont écrit, disent-ils, que pour donner à ceux qui ont, et ôté à ceux qui n'ont pas, suivant le dire de l'Écriture... Ceci nous renvoie à la parabole des cinq talents du Nouveau Testament, et sur laquelle nous avons eu à nous pencher lors d'une étude dans l'académie d'Hermès Trismégiste. Pour l'ignorant, l'alchimie sera un tissu d'âneries d'un autre âge ; pour l'initié, une source inépuisable de Connaissances lumineuses et fécondantes, mais là encore à chacun selon ses mérites. En la circonstance, il convient de se rappeler que la réalisation du Grand Oeuvre n'est pas chose frivole et superficielle, comme disait si justement Grillot de Givry : la noblesse de l'oeuvre requiert la noblesse l'oeuvrant !
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