lundi 10 mars 2008

Extrait II de la Mission des Juifs



Dans un ordre autrement important, il ne fut, comme Luther, que le boute-feu plus ou moins conscient de l’immense incendie qu’alluma son étincelle.

La cause intellectuelle qui rendit possible ce sectaire, remonte plus haut que lui, et nous devons nous y arrêter quelque temps.

La quadruple hiérarchie de sciences léguée par les temples de la Race rouge au sacerdoce de la Race noire et par ce dernier à la Théocratie de Ram, ramenait mathématiquement et géométriquement toutes les sciences et tous les arts à l’Unité divine, Iod, Wodh ou Boudh.

Cette science de méthode, que je désignerai sous les noms d’Arithmétique et de Morphologie qualitatives, est la seule en effet qui permette à l’intelligence humaine de remonter de degré en degré tous les échelons de la Vérité, avec exactitude, et non pas dans le simple mirage imaginatif des fantaisies exotériques de la Théologie ou de la Métaphysique.

Pour illustrer cet extrait de la Mission des juifs de Saint-Yves d'Alveydre, je ne trouve rien de mieux que de reprendre ce qu'il explique au chapitre second de son ouvrage magistral qu'est l'Archéomètre :

"Le paganisme philosophique, résultat de cette régression mentale dont nous venons de suivre la marche' chez l'enfant devenant lettré, et qui domine l'Europe actuelle, l'esclavageait déjà à l'époque de Pythagore. C'est contre lui que le grand Initié et les Ordres qu'il fonda sur les plans de la Synthèse orphique essayèrent en vain de faire fonction de thérapeutes sociaux, parmi les débris de Tiers-Ordres ioniens et phéniciens qui avaient vicié l'esprit, et bouleversé cette organisation de la Grèce et de l'Italie antiques celto-slaves et pélages, dont nous avons parlé plus haut.

Ces théologiens laïques qui se détachent, Pythagore et Aristote surtout, sur le fond banal de leur temps comme des hommes d'une autre race et d'un autre Cycle, sortaient des Temples métropolitains du Polythéisme, pour s'efforcer de conjurer un double fléau perpétuel, celui de la Révolution civile et de son correctif militaire, la Guerre. Dans ses Épîtres aux Romains, saint Paul définit merveilleusement la médiocrité de la troisième caste mentale et morale, et l'on dirait que ces philosophes l'ont pressenti.

L'histoire ne prouve que trop, hélas! combien ces milieux sont restés réfractaires à l'action de ces hommes, à tout esprit hiérarchique, à toute sociologie, et comment seule, la seconde race mentale, celle des États-Majors militaires, a pu les lier à sa paix forcée.

Cet admirable Pythagore qui a inauguré dans la langue grecque le mot Philosophie, était-il lui-même un philosophe, dans le sens où nous prenons le terme, Philosophie : l'Avoir de sa propre sagesse ? Un religieux, oui ; un fondateur d'Ordres, soit ; le saint Benoït du presque divin Orphée, bien ; mais un philosophe, c'est beaucoup dire et pas assez.

Les chefs de confrérie orphiques qui dirigeaient alors la Grèce et l'Italie s'appelaient, depuis des siècles, théologiens et prophètes. Avant Pythagore, Numa avait été un de leurs envoyés à l'anarchie naissante des Romains. C'était le roi élu d'un Sacré-Collège étrusque, selon les rites patriarcaux. Les maîtres méditerranéens du grand Samien portaient le même caractère : Epiménide, Phérécyde de Syros, Aristéas de Proconèse ; tous théologiens et prophètes, le second thaumaturge, le troisième prêtre. Son successeur en Italie, Xénophane, le père spirituel des Eléates, théologien également, combattait à face ouverte le Paganisme des Ioniens et même leur polythéisme, ainsi que celui des Phéniciens.

À plus forte raison, les hiérophantes qui instruisirent Pythagore n'étaient pas des philosophes : Thémistoclée, grande prêtresse de Delphes ; Abaris, prêtre du Verbe solaire chez les Hyperboréens ; Aristéas, déjà nommé ; Zalmoxis, le chef des Sacerdotes thracides ; Aglaophème, grand prêtre de Lesbetra, etc., etc.

Je n'ai cité que les chefs des Temples de la proto-Grèce, l'Orphique, la Slave, traits d'union de toutes les Fédérations celto-slaves et pélasges remontant à l'Eglise patriarcale que Manou et Moïse désignent sous les noms de Koush et de Rama.

Mais suivons Pythagore dans les métropoles initiatiques de l'Afrique et de l'Asie. Ses maîtres sacerdotaux sont, Saïs, le prophète d'Oshi ; à Om, Héliopolis, dans le temple où Moïse, sous le nom d'Oshar-Sirph avait été le prophète d'Oshi-Rish et l'initiateur d'Orphée, c'est le prophète Hôn-Ophi. À Babylone c'est Nazarath (et ce nom est suggestif, le prophète Daniel, le nazaréen, étant alors le Grand-Maître du Sacré-Collège des Mages). En Perse c'est le chef des Néo-Zoroastriens, le Gheber Zarothosh. Dans le Népâl, visité aussi par Lao-Tsée, c'est le premier pandit du Sacré-Collège de Brahma depuis Krishna, et avant ce dernier d'Ish Va-Ra.

Arrêtons-nous ici, pour marquer quelques stades importants de l'antique Unité religieuse. Elle comptait plusieurs Synthèses et Alliances superposées et que voici :

1°) L'Universelle s'Ish Va-Ra ;
2°) L'Indienne des races brunes et dorées, celle du Bharat d'Ish Va-Ra ;
3°) L'Aryenne conquérante, celle de Pavan, de l'Hanouman scythique de Rama ;
4°) Le système de Nared se rattachant à la Protosynthèse ;
5°) La Brahmanique concordataire, celle de Krishna, source de l'Abrahamisme des Cashidim ; ces derniers étant une branche des Iyotishikas de Caçi, Cashi. L'Egyptianisme concordataire suit les Pouranikas de Tirohita.

Cette superposition des systèmes anté et postdiluviens, de leurs Cycles et de leurs doctrines est presque impossible à saisir du fait de l'inversion du Sceau de l'AMaTh, qui, accomplie par Krishna près de 3.000 ans avant Pythagore, entraîna celle de la Parole du Verbe Bra-ShITh, de son ShéMa et de son SéPherR. Mais, avec l'Archéomètre, il est relativement facile de se reconnaître et la superposition indiquée ci-dessus devient dès lors très nette.

Moïse appelle la Protosynthèse et la première alliance : Adam, en vède AD-Am, Unité-Universalité ; et elle se multiplie en autant d'Églises ethniques que Moïse, 'après les Égyptiens, les Chaldéens, les Brahmes, les Mages, le Kouo-Tsé-Kien de l'Extrême-Orient et les Voltanides de l'Extrême-Occident, mentionne de Patriarches jusqu'à Noé.

Alors, commence la deutosynthèse, et la deuxième Alliance universelles. S'il nous fallait citer tous les documents historiques de ces deux Églises catholiques, ce livre y suffirait à peine. Moïse qui les avait tous sous les yeux, enregistre entre autres, avec son exactitude habituelle, ce qui regarde et intéresse aujourd'hui plus que jamais les avant-gardes de la race blanche en Asie dans le Népâl et dans la Perse. Voici la traduction de ses paroles extrêmement mystérieuses et voilées avec un très grand art, parce que le fond en est très simple, très réel surtout, sans métaphore, ni philosophie.

1- "L'Église du Patriarche Adam s'étant pervertie en raison de la multiplication des races et de leur mélange, sur la face visible (Pha-Na-I), de la Terre spirituelle 'ADaMaH), il en résulta que de nombreuses confréries de Vierges s'y formèrent.

2 - "Les fils des Alhim célestes aimèrent ces filles d'Adam. Ils prirent pour épouses spirituelles, pour inspirées, pour Nashim, celles que leur Amour avait le plus ravies en esprit : (B'Ha-ROu, inversion de Ba-ROu-aH)

3 - " Car les Nephilim existaient désormais sur la Terre astrale de ces Ya-Mim, Époques et Ondes lumineuses du Ya. En effet, depuis que le fils des Albim avaient hanté les confréries virginales de l'Église d'Adam, l'alliance ghiboréenne, la grande Boréale était née de cette Inspiration et elle avait fondé dès l'Antiquité la plus reculée l'Anosh-Ya, la corporation virile du Ya, l'État-Major sacré de ha-Shem, du schéma céleste de la Gloire divine."

Voilà pour l'antique Alliance dite aujourd'hui aryenne, fondée par réaction de Vierges inspirées contre une décadence universelle. Pythagore n'oubliera pas, comme chef d'Ordres, de rendre au féminisme vrai toute sa Mission, toute sa part légitime d'influence.

Outre l'Alliance ci-dessus, mais bien des siècles après, nous avons à mentionner celle qui date du Patriarche de Koush avant la Révolution Nemrodique. Les métropoles orientales, dont les Sacrés-Collèges avaient pour correspondants tous les autres centres plus ou moins attachés à l'Ancien Ordre, étaient : la capitale du Jana-Cadesha, Mithilâ, pour la section des Sciences divines et humaines dites pouraniques, ou Humanités saintes, et Kashi, pour la section des Sciences dites positives ou Iyothiques, parce que l'Astronomie poussée jusqu'à la physiologie cosmique était regardée comme la Synthèse de ces Sciences.

C'est de ces stades historiques que datent, bien avant Moïse, les relations sacerdotales de l'Inde avec l'Orient et l'Extrême-Orient d'une part, le Nord de l'Asie et l'Europe y compris la Grèce et l'Italie, d'autre part. Et enfin, avec l'Égypte et l'Éthiopie. C'est de Kashi, aujourd'hui Bénarès, qu'était venu le Collège des Kashidim (mot à mot :donnés par Kashi), les Chaldéens. C'est là aussi, que les Mages de l'ancien Iran allaient achever leurs Hautes Études Iyothiques. Mais, depuis le premier Zoroastre, et sa réputation du culte des Dêvas qu'il regardait comme contraire à l'ancienne Orthodoxie, ils s'abstenaient de Mithilâ, le grand collège pourabique fréquenté par les prêtres égyptiens, colchidiens, delphiens et autres.

Pythagore était donc un religieux, un pieux pèlerin de l'Unité et de l'Universalité patriarcales, un fidèle de leur double Révélation et de leur double critère que nous étudierons plus loin : La Vie et la Science. La Vie, vie éternelle, car sans cela le Thanatisme étant la finalité de tout être en serait le Principe ce qui est absurde. La Science, et non pas celle de l'homme, mais celle qui avant lui était déjà inscrite dans tous les faits, depuis l'infiniment grand jusqu'à l'infiniment petit. La Biologie enfin, de l'Univers invisible et la Physiologie de l'Univers visible.

Du reste, écoutons-le à travers ses disciples et il nous dira si les critères de la Vérité sont objectifs ou subjectifs, réels ou métaphysiques, vivants ou morts, universels ou individuels.

" La raison humaine n'a, par elle-même, qu'une valeur de conjecture. La Science et la Sagesse n'appartiennent qu'à la Divinité et nous n'avons pouvoir d'en prendre connaissance, selon notre degré de réceptivité."

Ce large extrait de Saint-Yves d'Alveydre, devant vous permettre de vous faire une idée, même très vague pour le moment, de cette Science sublime et si ancienne dont parlent les textes ésotériques et occultes. Cette Science, qui est la structure même de la Science Hermétique, est celle qui relie le Macrocosme au Microcosme, le visible et l'invisible. Elle était connue par des civilisations nettement plus évoluées que celle que nous considérons aujourd'hui, bien à tort, comme moderne et évoluée. S'étant le plus approché de la Vérité, elle conserve intacte sa pertinence et son actualité par l'intemporalité que lui a conférée cette très haute élévation. Voilà ce à quoi doit s'accoutumer celui qui part à la quête de cette Vérité.


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