vendredi 21 novembre 2008

L'éthique et la morale de la Providence


« La vie n’est qu’une ombre qui passe, un pauvre acteur qui se pavane et s’agite durant son heure sur la scène et qu’ensuite on n’entend plus. C’est une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien. »
William Shakespeare

Tout le monde, enfin ceux qui possèdent encore une once de bon sens, se demande d’où provient les centaines, voire les milliers de milliards, de dollars, d’euros, de yuans, de roubles ou de yens que les états, en étroite coordination comme se plaisent à le dire les paons de la scène médiatique, déversent dans les structures financières, banques, assureurs, organismes de prêts hypothécaires et pays en situation de faillite...

Une autre question que tout le monde ne se pose pas, et c’est bien dommage, est : à quoi sert ce flot de financement déversé dans ce qui risque d’apparaître historiquement, comme le plus grand des tonneaux des Danaïdes ?...

Car, et c’est là un point qui mérite toute notre attention, lorsque des capitaux sont investis dans des travaux d’équipement, de modernisation ou de restauration, il entraînent une chaîne d’activités qui finit par produire plus de richesses qu’elle n’en utilise, en offrant au passage l’opportunité à des millions d’individus de trouver un emploi, une rémunération et un rang social actif et digne.

Hélas pour nous, malgré les beaux discours rassurants, péremptoires et prétendument éclairés, les capitaux qui s’engouffrent dans ce puits sans fond de la folie financière n’ont pas pour but de constituer des investissements à venir, mais de combler des pertes abyssales existantes dont la multiplication, - cadeau de la mondialisation diabolique -, est assimilable par ceux qui sont véritablement au fait des réalités non médiatiques, à ce qu’en astronomie on appelle un monstrueux TROU NOIR.

Bon, et alors, diront les fronts bas et les sans cervelle, en quoi cela nous concerne directement ?... Ce à quoi je me permets de répondre derechef, que cela nous concerne tous directement de la façon suivante : lorsque nos fringants dirigeants nous parlent des milliasses de milliards qu’ils injectent dans les circuits financiers pour relancer l’économie, comme à leur habitude ils nous racontent des bobards de la plus grossière facture. Il ne s’agit plus ici d’investissement, mais de comblement d’un gigantesque passif constitué par des années d’égarement collectif, pour rester aimable envers les irresponsables de cette catastrophe, sinon il me faudrait parler du plus grand holdup que puisse imaginer le plus démentiel réseau maffieux de la planète, celui de la mondialisation des profits et de la fiscalisation des pertes.

Les milliers de milliards injectés ne produiront donc pas les richesses que nous font miroiter ceux qui disposent sur la planète de l’argent des contribuables. Ils ont déjà durablement ruiné un grand nombre d’individus, ayant par ailleurs péniblement et au prix d’une vie de labeur, accumuler quelques biens servant ou en prévision d’une retraite ou de l'éducation de leurs enfants. La crise économique qui s’avance, lentement, régulièrement, tel un tsunami puissamment dévastateur, va mettre sur le carreau du chômage et de la pire des précarités, des millions de personnes, tant dans les pays qui se croyaient riches, que dans les pays pauvres. Les milliards investis ne sont pas pour eux, et ne seront jamais pour eux, ils ont d’ors et déjà complètement été engloutis par le TROU NOIR du casse non pas du siècle, mais de l’humanité depuis ses origines.

À la première question : d’où vient l’argent ? La réponse est : de vos impôts futurs, c’est-à-dire de l’état de servage qui va se développer en multipliant le nombre d’individus ayant un travail, mais n’ayant plus les moyens d’en vivre dignement. Mais comme une génération ne pourra pas espérer venir à bout de cette faillite frauduleuse, mais éminemment profitable tant financièrement que politiquement, il a été tirer des chèques en blanc sur les générations montantes et à venir...

Avant que ne reprenne l’activité économique selon ses règles naturelles, il faudra passer par la disparition, qui va aller en s’accélérant, de pans entiers du tissu industriel et commercial. L’Amérique a su trouver 3.000 milliards de dollars pour faire la guerre à l’Irak, quelques milliers de dollars pour sauver ses grandes institutions financières, mais cet argent, qu’elle n’avait pas en caisse, elle l’a emprunté aux contribuables, et surtout elle l’a entièrement dilapidé au point de rechigner à injecter 25 milliards de dollars pour sauver son industrie automobile, dont dépendent plus de 2,5 millions de salariés, et qui par ailleurs paye le prix de son arrogance et de son manque d’adaptation à un marché pourtant aisément prévisible, puisque les autres constructeurs s’y sont pliés. L’argument utilisé par la chambre des représentants, pour s’opposer au versement de ce petit pactole, n’est d’ailleurs pas sans fondement, puisqu’il évoque le fait qu’un tel versement ne servirait à rien d'autre, dans l’état actuel de la situation de cette industrie, qu’à boucher des trous amplement creusés, sans offrir la moindre garantie de sauvetage pour l’avenir.

Notons au passage que la pertinence de ce raisonnement me permet de constater que les sommes investis dans le secteur financier, ne serviront pas à produire des richesses futures puisqu’elles sont intégralement englouties pour compenser les produits sans valeurs qui ont phagocyté les capitaux de ce secteur, et que se sont partagés un clan de profiteurs. Non seulement les capitaux injectés ne serviront pas à la restructuration de l’économie mondiale, mais les servitudes fiscales et sociales qui vont peser sur l’ensemble des états participants à la mondialisation, assurent un appauvrissement durable d’une frange de plus en plus importante de la population, et notamment celle de la classe moyenne.

Certains se sont posé la question de savoir s’il était dans la nature d’un blog dédié à la Sapience Hermétique, de « descendre » au niveau des turpitudes les plus basses de l’humanité... Qu’il me soit permis de signaler qu’une sagesse qui ne supporterait pas la mise à l’épreuve des réalités ordinaires et quotidiennes, serait vaine et de peu d’intérêt. Celui qui peut le plus, ne peut jamais s’exonérer de pouvoir le moins sauf à être un imposteur avéré.

Cette précision étant faite, il est donc utile maintenant de se demander ce qui n’a pas marché, dans la catastrophe financière et économique présentement en cours de dévastation mondiale. De fringants orateurs, pseudo-experts d’une finance hasardeuse, ou politiciens prompts à déclamer sur tous les médias complaisants leurs certitudes fallacieuses, invoquent un manque de règlementation et de contrôle du capitalisme... Facilité permettant d’ouvrir la porte à de terribles démagogies liberticides et infiniment sclérosantes. Le communisme a sombré pour cause d’excès de règlementation et de contrôle. Tout comme le New deal sensé d’avoir sauver l’humanité de la crise de 1929, alors que la réalité historiquement démontrée prouve qu’il n’a été qu’un élément aggravant cette crise et retardant sa sortie. Laisser croire que le capitalisme n’avait pas ou peu de règlementation, est une farce de comique troupier, rien de plus. Rien n’est plus règlementé aux États-Unis, comme en Europe, que les marchés financiers, les banques, le commerce, les échanges internationaux. La réalité accablante n’est pas le manque de règlementation, mais le non-respect de ces règles par la multiplication des entorses, passes-droit, et accommodements de toute nature, sans parler des corruptions étatiques.

Ceci nous renvoie aux règles morales, à l’éthique et la droiture de ceux qui sont en charges des responsabilités publiques. Un adage des Tablettes de Thoth, l’Hermès des origines, dit : connaître les lois c’est être libre. Ce qui veut dire qu’il faut connaître les lois pour les respecter, et qu’il n’y a pas de liberté sans le respect des règles qui en permettent l’exercice.

Avoir voulu tricher avec les lois naturelles de respiration de l’économie, qu’elles soient nationales ou internationales, est déjà une des premières et principales violations des principes assurant le bon fonctionnement de cette économie, comme de toutes manifestations naturelles. Depuis l’ancienne Égypte, nous savons que l’activité humaine est conditionnée par les lois de la Nature de laquelle elle dépend. Sept années de vaches grasses sont invariablement suivies par sept années de vaches maigres ; principe à comprendre non pas dans sa forme littérale, mais analogique. Avoir eu la vanité de vouloir s’affranchir de ces cycles, en manipulant les flux financiers, les taux d’intérêt en contradiction avec réalités du marché, n’a pas fait disparaître les cycles naturels, mais les a étouffé pendant un temps, pour finir par les voir resurgir avec une violence décuplée à l’image de ces cours d’eau que nous détournons de leurs écoulements naturels et qui, lors d’un orage ou d’une péripétie climatique, finiront par reprendre avec une violence dévastatrice leur cheminement originel.

Ce qui a manqué à la sphère financière internationale c’est justement la conservation des connaissances antérieurement acquises par l’humanité, et l’éthique d’en respecter les règles. Ce manque d’éthique se retrouve dans la première puissance économique ayant délibérément cassé les tables de la loi, comme je l’ai expliqué lors de précédents articles, notamment en supprimant les contraintes qui donnaient valeur à sa monnaie, ou en modifiant des lois bancaires qui justement avaient été édictées pour ne pas leur permettre de faire ce à quoi nous sommes actuellement confrontés : le CASSE de la civilisation.

La Sapience Hermétique est parfaitement fondée à souligner l’absence d’éthique et de morale, le manque de sagesse des tous les acteurs de ce drame économique qui se traduit déjà par une multitude de drames humains, en espérant que le pire ne soit pas encore à venir, et volontairement occulté aux peuples qui devront en payer la lourde facture.

Une sentence de Lao-Tseu résume les conséquences de deux comportements diamétralement opposés :

En se conformant à la vertu, on devient la vertu.
Mais si on pense au crime, on recueille la honte du crime.

Une pensée juste en vertus trouve son application en haut comme en bas, selon le principe de la Table d'Emeraude et de la Sapience Hermétique.


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4 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher initié,
merci pour vos commentaires avisés et lucides... aussi permettez à un novice de petit français de vous poser une question pécuniaire...
pensez vous que nos petites économies du livret A soient en danger ? Du haut de vos savoirs que devons nous faire pour ne pas couler individuellement avec le bateau... conseillez vous des bas de laine ?
vraiment merci de vous mettre à notre portée svp

Le Gaulois libre a dit…

Ben qu’il ne soit pas dans la vocation de l’académie d’Hermès Trismégiste de faire du conseil financier, le désarroi légitime qui se cache derrière votre question m’invite à vous faire part de quelques principes de bon sens, ce qui le plus a manqué, après les vertus, aux voraces spéculateurs de la banque apatride.

1 °) On ne met jamais tous ses oeufs dans un seul panier.

2 °) Les spécialistes parfaitement au fait des réalités objectives, considèrent que malgré les milliers de milliards qui ont été mobilisés, le problème de la sécurité bancaire n’a été que très partiellement traité.

2 °) S’il advenait que l’ampleur du trou noir soit de nature à ne pas être contenu par les mesures adoptées, il y aurait probablement peu de banques qui sortiraient indemne du cataclysme, et la seule solution qui resterait pour les États qui se sont montrés si peu maître de la situation, serait une nationalisation totale du système bancaire, avec soit restrictions draconiennes de disponibilité des avoirs des épargnants et titulaires de compte, comme cela c’est produit pendant la crise en Argentine, soit un injection massive de liquidité pour faire face aux demandes des épargnants souhaitant retirer une partie de leurs avoirs, mais comme cette injection de liquidité se ferait par la planche à billets, cela déclencherait inévitablement une puissante inflation qui ruinerait rapidement et tout aussi surement le petit épargnant

4 °) Si les grandes institutions financières venaient à succomber à leurs propres turpitudes, il est probable que nous entrerions dans une période économique glaciaire de longue durée, et que la Caisse d’Épargne ne serait pas la dernière à succomber, pour cause de comportement antérieur irresponsable.

Les caisses d'épargnes ont déjà fait une fois faillite aux Etats-Unis...

5 °) S’il est maintenant démontré que les banques ne sont pas dignes de confiance, faire la politique de l’autruche revient à jouer au loto avec encore moins de possibilités de gagner quoi que ce soit.

6 °) Je disais en 2, qu’il y aurait probablement peu de banques qui sortiraient indemne du cataclysme, mais il me semble que s’il devait en y avoir une en France, ce ne pourrait être que la Banque Postale, pour les raisons suivantes.

a) Elle n’a le statut de banque que depuis très peu de temps ce qui ne lui a pas permis de faire les erreurs que les autres ont accumulées ces dix dernières années.

b) Elle est déjà entièrement étatisée, et sous le contrôle de la caisse des dépôts qui est réputée pour sa rigueur.

c) Elle est très peu engagée dans les crédits aux entreprises, ce qui ne lui fait pas craindre la récession prochaine, avec les défaillances de ses débiteurs.

Enfin, je conclurai ces petits conseils de bon sens par cet adage boursier qui dit : en cas de baisse ne paniquez pas avec les autres en vendant précipitamment vos actions, mais en cas de crash soyez le premier à le faire...

Bien cordialement à vous.

Anonyme a dit…

Mais n'est-ce le Karma de notre planète ? Peut-il seulement nous arriver quelque chose, en désaccord avec notre âme ? ne devons nous pas vivre ces expériences par nécessité ? et l'apocalypse n'est ce pas pour l'année prochaine ? la lumière ne doit elle pas l'emporter sur les ténèbres ?

Merci de vos réponses

Le Gaulois libre a dit…

Le manque de discernement subtil mène toujours à la plus grande confusion...

Le Karma de la planète s’appréhende sur une période de temps sans commune mesure avec celui insignifiant d’un individu, croire que l’un conditionne totalement l’autre cela revient à nier la différenciation de l’un et de l’autre.

Une très faible part du Karma planétaire peut avoir une forte influence sur celui de certaines catégories d’individus, et n’en n’avoir presqu’aucune sur d’autres, selon leur état d’involution et d’évolution. C’est ce que la Sapience Hermétique distingue entre les puissances de la Divine Providence et celles du Destin. La Providence se reçoit par adhésion volontaire, ce qui implique initiation, Connaissances et libre arbitre, pour les Consciences n’étant pas encore à ce niveau d’évolution, les lois de causalité du Destin (ce qui est subi) suppléent aux carences d’un état d’inconscience caractérisé.

Bien évidemment il peut fort bien exister des conditions et des situations qui soient en désaccord avec l’état d’évolution d’une âme-de-vie, sinon cela voudrait dire que la liberté (libre arbitre) n’existe pas, que tout serait implacablement prédéterminé, et dans ce cas il n’y a aucune raison pour que la Conscience existe, des robots somnambuliques suffisent à cet ensemble purement mécanique.

Ce n’est pas parce qu’il est possible de faire en sorte que la lumière l’emporte sur les ténèbres, qu’il suffit d’attendre que cela se produise sans qu’il soit nécessaire de faire le moindre effort. D’une part, la Création repose sur la dualité ETERNELLE de la Lumière et des Ténèbres, dans l’absolu si l’un l’emportait sur l’autre le principe même de la Création disparaîtrait, et d’autre part, si cette victoire annoncée était automatique, cela nous renverrait à ce qui précède concernant l’utilité d’une Conscience, pour des robots sans libre arbitre.

La Lumière ne peut vaincre les ténèbres qu’a la condition que la Conscience fasse l’immense travail qui permette cette victoire, la Justice Divine est parfaite, elle ne donne qu’à chacun selon ses mérites, ceux qui restent sur leur fondement à regarder passer les trains sont semblables à celui qui dans la parabole des cinq talents du Nouveau Testament se contente de conserver ce qu’il a reçu pour le restituer, le moment venu, sans l’avoir fait prospérer... À celui-là, non seulement on ne donnera rien, mais on lui retirera même ce qu’il a.

L’apocalypse c’est tous les ans pour ceux qui sont en état de recevoir la révélation de la fin d’un monde qui ne les concerne plus.