dimanche 24 avril 2016

Dialogues N° 12 : La source de toutes choses (MAJ DU 21/05/2016)


Maître, tu dis que le parleur silencieux s'adresse subtilement à chacun de nous, mais que nous ne lui prêtons que rarement attention tant notre clairaudience est si faiblement développée. Quelle voix a-t-il pour que je puisse le reconnaître ?


Ce Parleur silencieux aura la voix qui t'est la plus familière sans provoquer chez toi d’état émotionnel de subjugation, de stupeur, d'idolâtrie ou de mysticisme hypnotique et délirant, c’est à dire : la tienne lorsque tu te parles dans le silence de ta propre méditation. Et si tu cherches à savoir comment distinguer le Parleur silencieux de ta propre voix intérieure, il te suffit de constater, avec l'humilité qu'il convient d'avoir, que les pensées qu'exprime le Parleur silencieux sont de très loin supérieures en subtilité, en sophistication et inspiration à tes capacités intellectuelles qui seraient dans l'impossibilité d'en produire d'aussi justes et vertueuses. 

Ceci implique, pour distinguer les pensées subtiles qu'il s'efforce de te transmettre des tiennes, d'avoir une finesse d'écoute attentive et  un discernement de même nature que celle de ton Parleur silencieux, pour ne pas les polluer et les déformer avec les tonalités vibratoires plus épaisses que produisent tes basses émotions et ton intellect raisonneur. 

Pour distinguer les messages de ton Parleur silencieux, de ceux que produisent tes enveloppes sensorielle (subconscient) et intellectuelle (Conscience égotique de la forme), il te faudra d'abord commencer par ta propre prise de Conscience en tant que Penseur se distinguant clairement des pensées qu'il utilise. Le conducteur d'un véhicule peut faire corps avec ce dernier, durant le temps de sa conduite, mais il restera toujours différent (séparable) de son moyen de transport. Ton Parleur silencieux n'est pas accessible en dehors de la voie de communication interne, encore faut-il que tu sois capable d'établir et de maintenir cette voie de communication qui ne devient véritablement effective que par la méditation, c'est-à-dire lorsque le Penseur que tu es décide de mettre une sourdine aux tintamarres des sollicitations extérieures et horizontales de l'enveloppe sensorielle et les perturbations qu'engendrent les désirs, passions et émotions propres à l'enveloppe intellectuelle. 

Si tu suis attentivement le processus que je m'efforce de t'expliquer, tu dois inévitablement arriver à la conclusion que si ce n'est pas par le canal sensoriel ni celui de l'intellect raisonneur, que tu puisses percevoir ton Parleur silencieux, il ne te reste plus que ta Faculté intuitive comme instrument de communication. Car, et c'est là que réside toute la difficulté de ce mécanisme subtil, ce que peut te transmettre ton Parleur silencieux est plus de l'ordre du phénoménal (langage analogique et sens Cachant) que du raisonnable (causalité et sens Parlant et Signifiant). Ce que la normalité ambiante accepte de considérer comme étant une "inspiration", elle ne pourra se la rendre correctement intelligible qu'après une longue démarche de structuration causale, avec ses inévitables déformations et altérations. Car si sur le plan de l'intemporel le chat du Cheshire, que l'on croise dans le conte Alice au pays des merveilles, peut être et ne pas être en même temps, sur celui du temporel il est condamné à être ou ne pas pas être, soit l'un soit l'autre, mais pas les deux en même temps. Ceci implique une certaine distorsion lors de la traduction.  

En poursuivant toujours plus avant tes déductions, tu ne pourras pas manquer d'arriver à l'évidence impliquant que tu ne puisses activer ta Faculté intuitive sans avoir recours à la Foi. Foi qu'il ne convient pas de confondre avec un principe religieux, mais à considérer véritablement comme une Faculté supérieure propre à te permettre d'évoluer au sein des Lois de la Providence, comme l'intelligence permet au cerveau d'évoluer au sein des lois de causalité propre à son incarnation. 

Lorsque tu auras correctement assimilé ce que je tente de te communiquer, tu comprendras que si le Parleur silencieux, en rapport avec l'état de ton évolution karmique et de ton champ de Conscience, ne cesse de s'exprimer, tant que tu ne t'es pas mis en condition de recevoir ses messages, tu resteras dans la situation d'un malentendant incapable de percevoir les nuances de l'harmonie musicale d’une symphonie sublime.




Maître, serait-il donc possible que je puisse avoir des pensées qui ne soient pas issues de ma propre Conscience ?



Ta question suppose que tu puisses imaginer être le créateur de tes propres pensées, alors que tu ne te contentes que de les recevoir, soit de l’extérieur pour ce qui est de l’essentiel de ton patrimoine intellectuel et sensoriel, soit de l’intérieur pour ce qui est de ton patrimoine spirituel, et à la condition que tu sois parvenu à construire ton antahkarana, ce canal de communication occulte. 

Lorsque tu réaliseras que ta Conscience est essentiellement ce formidable capteur de pensées, tu seras en mesure de distinguer les pensées du Penseur. Pour t'aider à visualiser ce processus, compare la Conscience à un complexe microprocesseur d'un très puissant ordinateur, et les pensées à différents programmes qui permettront à cet ordinateur d'exprimer, sous forme de données (sons, images, textes, calculs, moyens de communication et même production d'objets en trois dimensions), toutes les richesses de ses potentialités. 

On retrouve dans les mécanismes informatiques, sous une déclinaison nettement plus rustique et grossière, les principales strates des trois Mondes et de son mode de fonctionnement ternaire que sont les Principes, les Causes et les Effets. Ceci rejoint le résultat des recherches effectuées par un grand logicien et mathématicien Français M. J.L. Krivine (le frère d'Alain), qui a démontré l’existence de ce qu'il appelle le Lambda-calcul. En résumé et en langage profane accessible pour le plus grand nombre, donc nécessairement caricatural, le Lambda-calcul serait le langage universel de programmation de l'ensemble de la Création et de l’ordinateur humain (la Conscience incluse)… Et nos langages de programmation informatiques ne seraient rien d’autre que des projections extérieures très atrophiées de ce langage universel. 

Tant que tu ne seras pas capable de comprendre que la pensée est une chose et le Penseur en est une autre très différente, tu te condamneras à n'être que la pensée à laquelle tu t'identifies, et qui n'est pas autre chose qu'une forme d'asservissement puisque, comme le démontre l'exemple informatique qui précède, la pensée vaut moins que le Penseur. Plus concrètement, le programme vaut moins que le microprocesseur qu'il utilise pour s'exprimer. Une pensée, tu peux la recevoir sans pour autant l'assimiler. Ce n'est qu'après avoir fait cet effort d'assimilation que le Penseur s'approprie une pensée, soit en la domestiquant pour l'utiliser à la réalisation de son dessein, soit en se laissant dominer par elle et en devenir tributaire au point de croire qu'elle est indissociable de la Conscience (le Penseur). 

Une pensée que tu assimiles et maîtrise volontairement n'en est pas moins quelque chose qui préexistait avant que le Penseur la reçoive et l'assimile, et qui continueras d'exister bien après que le Penseur ait décidé de s'en séparer, afin de poursuivre son évolution, au profit d'une autre qu'il aura trouvée plus en adéquation avec l'état de développement des capacités de sa Conscience.




Maître, voudrais-tu dire que nous ne sommes pas les créateurs de nos propre pensées ?





Tu pourras constater avec moi que cette déduction, sur laquelle repose ta question, révèle un manque de discernement de ta part pour cause d'une certaine dose d'ignorance qu'il te faut rapidement combler. 

Je veux juste te rappeler qu’il n’y a et n’y aura jamais qu’Un seul et unique Divin Créateur. Que cette sublime fonction est ce qui Le caractérise et le différencie de l’ensemble de sa Création. Tu ne seras jamais capable de créer quoi que ce soit de matériel en partant de rien, comme tu ne seras pas davantage capable de créer la moindre pensée qui elle - plus encore que toute création matérielle constituée d'une part importante de Substance -, contient essentiellement de l’Essence (Esprit). Cette Essence est donc cette source d’Énergie vitale, sans laquelle aucune expression matérielle ou physique ne pourrait se manifester. Bulwer Lytton, dans son célèbre roman Zanoni, disait fort justement que la pensée est une âme. 

En réalité pas plus qu'un programme informatique ne peut manifester ses capacités sans le recours à un ordinateur, une pensée ne peut s'exprimer tant qu'elle n'est pas assimilée et mise en mouvement par une Conscience seule capable de permettre le traitement et l'exécution des instructions qu’elle contient. Une pensée, comme un programme informatique, est donc dans son état latent (statique), en contingence d'être. Elle contient les données qui définissent ses fonctionnalités et ses limites d'utilisations nécessitant une certaine quantité d'Énergie Vitale extérieure pour exprimer ses potentialités. Ceci a une certaine importance, et lorsque tu l'auras correctement assimilé cela te permettra d'élargir le champ de ta faculté de discernement. En effet, bien qu'une pensée soit une réalité subjective parfaitement abstraite, lorsqu'elle s'exprime c'est toujours parce qu'une Conscience décide de la mettre en action (mouvement), avec pour effet de lui donner une forme concrète éphémère qu'elle soit verbale, écrite, sonore, magnétique, lumineuse, odorante ou/et physique. C'est pour cette raison que les occultistes parlent d'une pensée-forme. Si tu te limites à percevoir la pensée, sans tenir compte de la Conscience qui la véhicule et exécute les instructions qu'elle contient en fonction de ses propres capacités, tu es dans la même situation du sot qui regarde le doigt d'un maître lui désignant la lune, au lieu de regarder cette dernière. 

À  la différence de nos ordinateurs, qui n'ont pas encore le libre arbitre de choisir les programmes qu'ils souhaitent utiliser (ce à quoi l'intelligence artificielle essaie d'y remédier), la Conscience (le Penseur) dispose, selon l'état de développement de ses Facultés, d'une certaine liberté pour choisir ses propres pensées (programmes) et de leur éventuelle opportunité de mise en activation selon sa volonté et le dessein qu'elle entend accomplir. Si nous ne sommes pas les créateurs des pensées (programmes) nous restons avec notre Faculté de co-création (ou procréation) en tant que Conscience, et de par notre filiation qui nous fait l'ombre du Divin Créateur, les opérateurs capables d'utiliser ces pensées en fonction des caractéristiques qui leurs sont spécifiques, pour accomplir un dessein qui lui, est propre à la Conscience. 

Pour en revenir à ta question, sache que si tu n'es pas capable de pouvoir créer quoi que ce soit de matériel en partant de rien, tu ne seras pas davantage capable de créer une pensée sans utiliser d'autres pensées déjà existantes, et donc tu ne pourras revendiquer la moindre paternité. Il en sera de même de chaque mot dont tu tenteras d'utiliser, plus ou moins correctement, l'énergie qu'il contient pour construire, par un assemblage plus ou moins cohérent, une phrase mantrique afin d'essayer d'exprimer ta vision imparfaite concernant les choses que tu es capable de percevoir dans l'état actuel de ton évolution. Qu'est-ce donc que cette pseudo "pensée" imparfaite que tu croiras avoir créée, si ce n'est qu'une illusion inconsistante, éphémère, périssable et totalement insignifiante ?

Rien de nouveau sous le soleil, et ce qui sera fut!




Maître, mais alors quels sont le rôle et la fonction de la Conscience dans ses rapports avec les pensées ?




La Conscience, selon son état d’évolution, est un capteur de pensées plus ou moins subtiles. Dans un premier temps, elle captera d’abord des pensées sensorielles, en rapport de la satisfaction des besoins corporels, influencés par les sollicitations de son subconscient ; puis viendront des pensées intellectuelles, en rapport avec les désirs, passions et émotions engendrés par des sollicitations extérieures qui correspondront aux conditions d'incarnation et l'état du patrimoine karmique de la Conscience. Enfin, elle pourra, si elle le décide volontairement, accéder à des pensées spirituelles en rapport avec les aspirations d'une Conscience devenue sensible aux sollicitations occultes intérieures et aux pensées subtiles que ne cesse de lui adresser son Parleur silencieux. Pendant cette première phase, ce qui représente un grand nombre d'incarnations, la Conscience sera convaincue qu'elle produit ses pensées, et que ces dernières ne font qu'une avec elle. Durant toute cette période, elle croira que les pensées qu'elle utilise sont des aspects d'elle-même, tant qu'elle ne percevra pas que pour recevoir ces pensées il a fallu plusieurs types de Consciences pour les véhiculer jusqu'à elle. 

Ceci nous renvoie aux deva et aux asura pour les pensées que nous captons de l'intérieur, et à nos semblables, qui sont nécessairement les expressions de deva ou d'asura, pour celles que nous recevons de l'extérieur. En ayant l'illusion que ces pensées et le Penseur ne font qu'un, la Conscience, par ignorance ou faiblesse, se met sous leurs dominations, d'où la possibilité laissée à de nombreux petits démons de venir manipuler ses sensations, ses émotions, désirs, passions, et en même temps asservir cette Conscience dans l'incapacité de discerner correctement le Penseur des pensées qu'il utilise. Dans un deuxième temps, la Conscience apprenant à distinguer, de plus en plus correctement le Penseur (prise de Conscience par élargissement de son champ de Connaissances) des pensées utilisées, elle est plus à même d'activer sa faculté volitive et d'utiliser le véritable pouvoir de son libre arbitre non pas pour servir ces pensées, mais pour utiliser celles-ci en les domestiquant afin qu'elles restent à la place qui est la leur, et qui est celle de favoriser le dessein que doit accomplir la Conscience les ayant assimilées (alignées) et maîtrisées (stabilisées). 

Tu remarqueras que si dans le premier temps, la Conscience étant dans l'incapacité de distinguer le Penseur des pensées, ce sont donc ces pensées qui s'imposent au Penseur et lui dictent les conditions de son comportement, alors que dans le deuxième temps, ce qui suppose un considérable développement des capacités de la Conscience, c'est le Penseur qui choisit et sélectionne rigoureusement les pensées qu'il entend recevoir, assimiler et faire rayonner selon son libre arbitre et le pouvoir de sa détermination. Il y a donc un rapport de soumission (lois de causalité) pour la Conscience ne maîtrisant pas ses pensées, dans la première phase ; alors que dans la deuxième phase, il y aura un rapport de collaboration (lois Providentielles) entre le Penseur et les pensées, puisque dès lors c’est la Conscience qui effectue volontairement - selon ce qu'elle décide d’accomplir -, le traitement et l'exécution des instructions (paramètres) constituant la spécificité d'une pensée. 

Tant que le roi n'assume pas la pleine responsabilité de son règne, ce sont les maires du palais qui usurpent son pouvoir. Lorsque la Conscience parvient à connaître ses capacités et la façon d'utiliser les pensées, elle peut alors exprimer le puissant pouvoir de co-création de sa nature dévique.


Maître, si la Conscience ne crée pas ses propres pensées, comment peut-elle alors se différencier de l’universel et de ses semblables par des pensées qui la caractérisent plus spécifiquement ?


Elle peut se différencier justement par ce pouvoir qu’elle active progressivement, à chaque niveau d’évolution, et dont elle a hérité de par sa filiation divine et qui est : la co-création. 

Ce pouvoir lui permet non pas de créer des pensées, mais de recevoir, d’assimiler et d’assembler, ainsi que de faire rayonner un ensemble plus ou moins original et subtil de pensées (comme un enfant le ferait en utilisant différentes briques d'un jeu de Lego), pour produire (animer) des formes plus ou moins complexes, dont l’infinie diversité des pensées offre une multiplicité d’assemblage pratiquement sans limites. 

Lorsque la Conscience commence à distinguer correctement la pensée du Penseur, elle découvre en même temps l’étendue des possibilités qu’il possède véritablement en matière de co-création, le fameux sceptre du pouvoir que l’on retrouve dans l’un des tropes du Sepher de Moïse :

26°) Et-il-dit, Lui-les-Dieux (déclarant sa volonté), nous-ferons Adam en-ombre-nôtre, conformément-à-l’action-assimilante-à-nous : et-ils-tiendront-le-sceptre ; (ils régneront, eux Adam, l’homme universel) , dans-les-poissons des-mers, et-dans-les-oiseaux des-cieux, et-dans-le-genre-quadrupède, et-dans-toute-mouvante-vie se-mouvant-sur-la-terre.

Pour en revenir à ta question, tu pourras constater, en prenant en considération mes indications précédentes, qu'une Conscience exprime la spécificité de son état d'évolution par les pensées qu'elle choisit de recevoir (écouter/lire/toucher/sentir), qu'elle fait volontairement l'effort d'assimiler et auxquelles elle décide de s'identifier. Comme il y a une infinité de combinaisons possibles à chacune de ces étapes, les Consciences peuvent parfaitement se différencier les unes des autres et exprimer une multitude d’états d’évolution fort différents et de formes de manifestation. On retrouve sur le plan matériel le même Principe, selon l'axiome de la Table d'Émeraude qui veut que ce qui est en haut soit comme ce qui est en bas, et inversement, dans le processus d'assemblage des atomes donnant différentes productions de matières, d'énergies et de formes.  

Quant à l'Universel, une Conscience en restera forcément différenciée tant qu'elle est en état de perfectionnement. État duquel dépendra l'étendue de son pouvoir de co-création, lui-même directement corrélé au niveau de Connaissances accumulées par cette Conscience. Ce pouvoir de co-création se limitera à la procréation organique sexuelle lorsque la Conscience sera uniquement focalisée sur le plan sensoriel physique ; puis à des productions aussi éphémères que plus ou moins créatives, dérisoires et hétérogènes que sont les sciences, les arts, les cultures, les philosophies, les religions et les politiques, et ce, tant que la Conscience reste focalisée dans son corps intellectuel ; enfin, lorsqu'elle parvient à tenir fermement le Sceptre du pouvoir de sa forme glorieuse originelle dévique, elle est en capacité de pratiquer la véritable co-création de la Haute Magie, celle qui permettait à Adam, avant sa chute dans le péché d'ignorance, d’exercer son pouvoir de faire advenir par des pensées justes en vertus, tout ce à quoi il était capable de donner un Nom, ce qui revient à dire : à penser. 

Lorsqu'une Conscience, par un long travail d'épuration, de transformation et de transmutation, parvient à la réalisation de la pierre philosophale, la tonalité vibratoire de son rayonnement se répercute dans les trois Mondes et reçoit le concours de toutes les puissances divines entrant en résonance avec cette tonalité conforme à la leur, et grâce auxquelles puissances, la matière de l'ouvrage peut se transfigurer par la seule volonté spirituelle de l'oeuvrant pour produire l'or des sages combinant l'oeuvre et l'oeuvrant.



Maître, qu’est-ce qui différencie les pensées issues des sollicitations extérieures, de celles issues des sollicitations intérieures ?



Les pensées issues des sollicitations extérieures (transmises selon une longue chaîne dégénérative de communication du savoir) sont soit très pauvres en Énergie Vitale, mais possèdent un reliquat d'énergie fossile, par ailleurs extrêmement polluante, assurant juste de quoi leur donner une fausse apparence éphémère, sans aucune véritable qualité intérieure, ce qui se traduira par la manifestation d'un verbiage creux et sans pouvoir. Soit elles sont pourvues d'une faible quantité d'Énergie vitale qui, combinée avec l'énergie fossile, donnera à l'intelligence un verbe capable de produire d'une façon prolifique et hétérogène des illusions d'une grande insignifiance tout en ayant un fort pouvoir d'attraction. Même si elles peuvent prétendre à une durabilité plus grande, elles n'en sont pas moins toutes aussi éphémères et chimériques que celles du verbiage le plus creux, mais sont encore plus polluantes, brutales et destructrices. Tandis que les pensées issues des sollicitations intérieures seront davantage pourvues d’Énergie Vitale, dont les moins riches, pour cause de manque d'épuration de la Conscience qui tentera de les faire rayonner, viendront des asura et donneront des pensées justes, mais sans aucune vertu. Catégories de pensées habituellement utilisées par les «sorciers» uniquement préoccupés de leurs petits intérêts égoïstes, et sans préoccupation de savoir si cela peut être utile ou nuisible à autrui. 

Les Consciences les plus richement dotées en Énergie vitale seront celles ayant concentré le maximum de pensées justes - ce qui suppose une forte élimination des pensées peu justes -, que le Penseur ne mettra en pratique que dans le cadre de l'ascèse qu'est la pratique des vertus, faisant de lui un Mage, car il n'aura que pour seule préoccupation le service désintéressé au profit de l'utilité commune. Le Rayonnement de ces pensées justes en vertus conférera aux Consciences, qui sauront rigoureusement les recevoir et les assimiler, un redoutable pouvoir d'influence lors de leur rayonnement (mise en pratique), capable d’agir sur un nombre considérable d’autres Consciences infra-humaines, humaines et supra-humaines. C’est aussi comme cela que les dieux et les démons peuvent intervenir dans les différentes civilisations humaines, sans avoir la moindre nécessité de s'incarner directement. Il leur suffira de faire rayonner leurs pensées sur une tonalité vibratoire qui sera perçue par des Consciences humaines en incarnation et dont l'état d'évolution les fera entrer en résonance avec cette tonalité. 

Donc, pour en revenir à ta question, tant que la Conscience n'est pas en capacité d'établir une communication par la voie intérieure, elle ne recevra que des pensées issues des sollicitations extérieures (basses intensités vibratoires et appauvrissement énergétique) et uniquement par l'intermédiaire de ses semblables. Si cette Conscience a plus de possibilités, grâce à sa capacité d'une écoute attentive de son Parleur silencieux, d'être en relation par sa voie intérieure, selon son état d'évolution, avec certaines catégories d'esprits supérieurs,  elle aura aussi à se confronter à une surabondance de sollicitations extérieures venant des asura, utilisant plus facilement la communication horizontale de l'intellect raisonneur, sous forme de désirs, passions et émotions pour se manifester en tentant de saturer les capacités de réception subtile de la Conscience, et ce, afin de pouvoir maintenir leur emprise et leur domination sur celle-ci. Ces asura tenteront de faire obstacle aux pensées volatiles de haute intensité vibratoire de la voie intérieure en effectuant un tintamarre constant par la voie extérieure. Le meilleur moyen de maintenir une Conscience sous asservissement intellectuel et physique consiste à l'empêcher de penser par elle-même en occupant son attention par des frivolités, des désirs futiles et des illusions. 

Ce n'est que lorsque le Penseur aura retrouvé la maîtrise de son libre arbitre qu'il pourra volontairement faire obstacle à cette saturation en procédant à l'épuration de ses pensées, dans le dessein de séparer celles venant de l'extérieur de celles venant de l'intérieur, ce qui suppose un discernement très subtil, la maîtrise de ses sens et de solides Connaissances.


Maître, tu voudrais dire que les pensées peuvent être aussi de puissantes forces, de destruction ou de construction, instrumentalisées par des divinités déviques ou asuriques ?

C’est exactement la réalité subjective abstraite qui est constamment à la manoeuvre dans le processus involution/évolution. Comme il y a, au sein de l'humanité, des intelligences se préoccupant de se consacrer à l’esprit de Bien, et d’autres ne se complaisant que dans la pratique négative et involutive de ce qui leur est uniquement profitable - sans se soucier des nuisances que cela occasionne -, il y a sur les plans et dans les Mondes supérieurs, des deva (Mages) et des asura (sorciers) qui sont capables d’utiliser le pouvoir de co-création ou de co-destruction. Ces différents pouvoirs s’expriment par l’intermédiaire des pensées venant séduire les Consciences qui se sont rendues réceptives à leurs tonalités vibratoires, et dont le Penseur est encore dans l'incapacité de les discerner et de les maîtriser au point de se faire aliéner par elles. 

Pour illustrer ce processus, tu peux prendre l'exemple de la façon dont les êtres humains utilisent les différentes formes d'énergies auxquelles ils ont accès lors de leurs incarnations. L'utilisation déraisonnable (sans vertus) des énergies fossiles engendre des catastrophes sans nombre, que ce soit en matière de pollution environnementale (épuisement et pillage des ressources), mais aussi alimentaire, médicale, politique (guerre des ressources, corruption), philosophique (grande importance accordée au matérialisme) scientifique (recherche essentiellement orientée pour des profits rapides ou des moyens de domination tant physique qu'intellectuelle). L'utilisation excessive des énergies fossiles produit invariablement un asservissement des populations et un appauvrissement spirituel des individus. Or, pour parvenir à un développement des Consciences qui se trouvent sous le joug de cette Maya scientifico-moderniste et financière, il faut d'abord changer de logiciel du Penseur pour remplacer celui de la psychologie purement intellectuelle, par celui d'une psychologie pleinement spirituelle n'utilisant que de l'Énergie Vitale la plus pure : celle des pensées justes en vertus. Vertus dont on peut constater qu'elles font cruellement défaut à la psychologie intellectuelle, dont l'actuelle civilisation est la pleine expression de sa capacité de perversions, de corruptions, de régressions et de destructions. 

Pour parvenir à remplacer le paradigme du modèle de pensées de la psychologie intellectuelle par celui de la psychologie spirituelle, il va falloir à la Conscience, outre une volonté à toute épreuve, une prudence et une patience de même nature, car le processus doit s'effectuer progressivement et paisiblement. En effet, compte tenu de l'ancienneté de la programmation intellectuelle dont les critères sont parfaitement adaptés à la normalité ambiante matérialiste et égocentrique, un changement rapide et brutal aurait des conséquences préjudiciables dont une des pires serait une désocialisation rapide et déstabilisante de l'individu. C'est dans ces circonstances que l'on peut constater le pouvoir d'asservissement ou de libération d'une pensée. Celles de la psychologie intellectuelle auront pour vocation d'aliéner le Penseur à ce qu'il prend pour une évidence raisonnable puisqu'elle sera localement communément partagée. 

Croire qu'un médicament, issu de la recherche des laboratoires pharmaceutiques et validé par les autorités gouvernementales, est le moyen de guérison le plus approprié pour un malade est ce qui est communément partagé dans le cadre de la normalité ambiante ayant été endoctrinée à cette idée. Mais lorsque le Penseur, par ses efforts de quête de vérités, découvre qu'en réalité les laboratoires pharmaceutiques ne cherchent pas un remède spécifique pour guérir une maladie - ce qui leur ferait perdre leur potentiel de clients au fur et à mesure des résultats positifs que leur remède répandrait -, mais seulement à soulager temporairement le malade des principaux troubles occasionnés par sa maladie, il ne peut que démonétiser dans son esprit l'idée que seul le médicament issu des laboratoires pharmaceutiques est capable de guérir. Bien évidemment, si le Penseur se met à faire état de cette réalité masquée par un habile endoctrinement collectif, il fera l'objet de critiques, de calomnies, d'opprobre, de discrédit et dans le pire de cas de poursuites judiciaires, car dans la normalité ambiante du Kali Yuga, la vérité révélée est condamnable, mais pas la tromperie et la dissimulation. 

Par cet exemple tu pourras constater à quel point une pensée intellectuelle matérialiste sera rapidement destructrice tant pour ceux qui la prennent pour juste, que pour ceux qui viendraient à la contester ouvertement. La prudence sera donc de maintenir en apparence, vis-à-vis de la collectivité, la pensée intellectuelle pour se maintenir sans problème dans le courant de la normalité ambiante, et agir en fonction de ses convictions profondes selon la pensée la plus juste en vertus ayant subi le test de la mise à l'épreuve, et qui s'avère secourable, salvatrice et libératrice. En faisant cela, la Conscience s’affranchit de l’emprise des asura pour se mettre librement au service des deva.



Maître, n'est-il pas contraire à l'éthique spirituelle de masquer ses convictions et de laisser croire le contraire de ce que l'on pense ?



Ce qui serait contraire à l'éthique spirituelle ce serait de masquer ses convictions dans le but de nuire à autrui. Mais s'il n'est pas possible de faire boire un âne qui n'a pas soif, il n'est pas plus possible de convaincre une foule d'ignorants se complaisant dans le confort du moindre effort de leurs routines imbéciles communes. Peu importe que chacun de ses membres ait tort, puisque le plus grand nombre pense comme lui, et cela est suffisant pour le rassurer, au moins temporairement tant qu'il n'a pas à se confronter aux implacables lois de la Nature, ce qui finit toujours par advenir. 

L'éthique spirituelle repose sur le principe : ne pas nuire. Cela vaut tant pour autrui que pour soi-même. C'est aussi une des situations à laquelle sera confrontée la Conscience ayant repris le contrôle de sa volonté, de son libre arbitre et de son intelligence. À quoi sert-il de dire la vérité à celui refusant obstinément de l'admettre comme telle, y compris et surtout avec la plus grande mauvaise foi aveugle, car s'il devait l'accepter cela reviendrait à lui faire subir un tel séisme intellectuel qu'une grande partie de son édifice psychologique serait ébranlé et durablement fissuré, quand ce n'est pas pour finir en ruine. Si seuls ceux qui ont soif peuvent être abreuvés, seuls ceux qui cherchent sérieusement la Connaissance peuvent être éclairés et initiés, et encore uniquement selon leurs mérites. Ici nous retrouvons le nécessaire discernement subtil que doit avoir le Penseur souhaitant utiliser correctement les pensées qu'il reçoit, assimile et entend faire rayonner. Masquer ce rayonnement, dès lors où il ne serait ni profitable à autrui, ni libérateur et qu'il puisse être préjudiciable à l'émetteur de ce rayonnement devient une conduite parfaitement conforme aux règles éthiques propres au Dharma. 

L'Histoire nous démontre que ceux qui se sont crus fondés à vouloir faire le bonheur des autres sans leurs consentements, ont fini soit sur le bûcher, soit sur la croix, soit sur l'échafaud ou devant un peloton d'exécution. Comme le dit si justement la chanson : le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté. Giordano Bruno, cet ancien frère dominicain, s'appuyant sur les travaux de Nicolas Copernic et de Nicolas de Cues, a développé sa théorie de l'héliocentrisme. Malgré la justesse de ses pensées, qu'il tentait de faire connaître au monde, il a fini condamné pour hérésie et a été brûlé vif au terme d'un procès l'opposant à l'obscurantisme imbécile de la normalité religieuse ambiante de l'époque. Cette même normalité religieuse regrettera 400 ans plus tard de l'avoir fait brûler vif, puisqu'il disait le vrai, tout en refusant sa réhabilitation pour cause de même aveuglement récurant et dogmatique. Comme le dit l'adage latin : Errare humanum est, perseverare diabolicum

Tu comprendras, par cet exemple dramatique, que la vérité la plus subtile a le même statut que la Connaissance vis-à-vis du savoir, elle est une quête et non un dû. Dans la Grande tradition Hermétique, pour se préserver de cette perversité que l'ignorance active lorsqu'elle est confrontée à son misérable état que lui révèle la vérité qu'elle combat invariablement, chaque disciple devait prêter serment de ne jamais révéler les Connaissances auxquelles il lui était permis d'accéder, sous peine de mort. L'auteur d'une telle profanation n'était pas exécuté par ses maîtres, mais par ceux auxquels il offrait, sans discernement et avec un manque de Prudence, des Enseignements au pouvoir dévastateur lorsqu'ils se retrouvent entre de mauvaises mains (Consciences). Savoir - Vouloir - Pouvoir Oser - et se Taire, telle est le contenu de ce serment. 

Après ce qui précède, et pour répondre simplement à ta question, il est sage de masquer ses convictions (Connaissances) si c'est pour éviter de nourrir la perversité de l'ignorance ou ses profanations, et accessoirement de porter atteinte à l'intégrité physique de celui qui les porte.


Maître, je comprends, après tes explications, que le parleur silencieux n’est pas nécessairement un deva. Mais alors comment une Conscience peut-elle espérer recevoir les pensées d’un deva parleur silencieux, plutôt que celles d’un asura ?

Effectivement, le Parleur silencieux n'est pas systématiquement un deva. Tout dépendra de l’état d’épuration de la Conscience (entre sa psychologie intellectuelle et sa psychologie spirituelle), et de sa capacité à développer ses perceptions les plus subtiles, de son intention altruiste et de son niveau de Connaissances se caractérisant par l'accumulation de pensées justes en vertus. Tout ceci lui permettra d'avoir une certaine intensité vibratoire caractéristique de son évolution. 

Un asura tentera d’entrer en communication avec une Conscience, de mêmes complexions vibratoires que la sienne, par les moyens sensoriels, émotionnels et intellectuels, ainsi que par le biais de sollicitations extérieures (sous forme de tentations dont le magnétisme puissant est révélé dans la Genèse du Sepher de Moïse comme étant l'attracteur cupide), ou par le moyen de sollicitations intérieures de basse intensité vibratoire comme la colère, la vengeance, la convoitise, la jalousie, la peur. Il peut aussi agir, sur le plan spirituel, par l'intermédiaire de ces tonalités vibratoires qui caractérisent le mysticisme, l'idolâtrie, le fétichisme, le fanatisme, la sorcellerie et autres pratiques hallucinatoires plus ou moins cupides, égocentriques ou maléfiques dans l'intention. 

Un deva n'effectuera de communications qu'avec une Conscience parfaitement libre, spirituellement subtile, vertueuse et ne faisant appel qu'aux Connaissances acquises que par le biais de sollicitations intérieures, et seulement perceptibles par la Faculté intuitive spirituelle la plus développée, celle qui utilise l'Énergie Vitale de la Foi venant alimenter sa Raison. Après, il appartient à la Conscience d'utiliser au mieux de ses capacités et compétences et surtout de sa Faculté de discernement, car c'est elle qui lui permettra de distinguer l’intellectuel du spirituel, ce qui vient de l’extérieur de ce qui vient de l’intérieur, ce qui vient du temporel (le bas) de l’intemporel (le haut), et ce qui est de l’ordre de l’épais, de ce qui est de l’ordre du volatil. 

Compte tenu de l'extrême sophistication du processus, tu comprendras aisément que ce mode de communication n'est possible que lorsque le Penseur est parvenu à se distinguer des pensées qu'il utilise dans l'accomplissement de son dessein de forme, avec la plus extrême rigueur, et après la redoutable ascèse d'une longue pratique de mise à l'épreuve, afin d'en vérifier la justesse, la pertinence et l'innocuité. La noble pensée de l'esprit de Bien, ne se manifeste que par l'intermédiaire d'une Conscience fermement décidée à activer sa propre Volonté de Bien, en toute connaissance de cause. 

Sur un niveau d'intensité encore plus élevé, une Conscience s'efforcera de n'utiliser que des pensées justes en vertus entièrement conformes au Dharma, se traduisant dans son action par le service désintéressé au profit de l'utilité commune. 

Si tu as reçu et correctement assimilé les indications que je m'efforce de te communiquer dans ce dialogue, tu ne peux pas manquer d'arriver à la conclusion que la source de toutes choses est dans l'océan des pensées. Il découle de ce constat qu'une Conscience qui ne parviendrait pas à la parfaite maîtrise de chacune des pensées qu'elle sélectionne de recevoir et d'assimiler serait dans l'incapacité d'exercer son libre arbitre, et son pouvoir de libération par sa Volonté de co-création. 

Voilà ce qui est caché au commun des mortels constituant la cohorte des nombreuses normalités ambiantes se manifestant dans les différents endroits de la planète et tout au long des cycles de réincarnations. Tant que les asura te contrôlent par les pensées qu'ils t'imposent, par l'intermédiaire de cette dérisoire normalité ambiante, tu ne seras pas autre chose qu'une marionnette d'apparence mortelle asservie à leurs volontés par les invisibles ficelles du pouvoir de leurs pensées. Ce n'est que lorsque tu seras redevenu capable d'être constamment à l'écoute du deva te servant de guide occulte, que tu pourras progressivement reconquérir ton libre arbitre et retrouver ta propre nature dévique. Le seul moyen te permettant d'y parvenir résidera dans la plus subtile osmose entre les pensées (Connaissances) que tu auras accumulées, et les vertus acquises que tu devras assembler volontairement dans un savant et délicat dosage pour parvenir à en effectuer la transmutation en sagesse.

Pour concrétiser ce processus, les chrétiens utilisent l’image de l’ange et du démon qui sont sur chacune des épaules de chaque individu en incarnation.


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1 commentaire:

Lilbudha a dit…

Proposition de réponse à la question : Maître, tu dis que le parleur silencieux s'adresse subtilement à chacun de nous, mais que nous ne lui prêtons que rarement attention tant notre clairaudience est si faiblement développée. Quelle voix a-t-il pour que je puisse le reconnaître ?

Lorsque nous nous adressons à nous même par le biais de notre voix intérieure, nous utilisons, ou sommes utilisés par des pensées contenant une certaine quantité d'énergie. Aucune de ces pensées n'ont été crées par nous même, elles sont préexistantes et prennent en haut la forme de Principes dont aucun des mots du langage vernaculaire ne peut contenir toute la subtilité, la profondeur et la profonde vérité qu'ils sont.

Plus une Conscience se rapproche, en étendant son champ de Connaissance, de la perception précise de ces Principes, et plus elle devient en mesure d'utiliser l'énergie émanant de ces principes par le biais de pensées d'abord justes, puis justes et vertueuses. Pour ce faire, la Conscience doit faire le long travail de décantation entre l'épais et le subtil, ce qui lui permet de relier des effets à une cause, puis de la cause, passer à son Principe (on dit aussi Cause première).

Ce petit topo pour t'expliquer que les pensées qui te traversent sont loin d'être de ta création. Pour la plupart, elles sont la conséquence de la forme à laquelle tu t'identifies. Étant la conséquence de cette identification, tes pensées sont déterminées par les lois causales. N'oublions pas ici que l'homme ne devient que ce qu'il pense, ainsi si tu ne fais que penser de cette façon, tu n'es rien de plus que le produit de la causalité. Or si certains sont capables de comprendre les lois de causalité, ils sont aussi capables les utiliser et donc de manipuler ceux qui se laissent déterminer par elles. Par exemple, les publicitaires ont bien compris qu'en se montrant répétitif et en attisant les bas instincts sexuels du tout-venant, ce dernier se montrait bien plus attentif aux pensées consuméristes que l'on tentait de lui refiler.

En prêtant toute ton attention à tes pensées, ce qui passe par la méditation, tu te rendras compte qu'elles ne t'appartiennent pas et que les voix qui te parlent proviennent de multiples sources. Soit tes pensées sont en rapport avec des effets, correspondant au plan physique (sensations, besoins, instincts...), soit en rapport avec des causes, correspondant au plan intellectuel ou astral (émotions, passions, réflexions...), soit en rapport avec des Principes, correspondant au plan spirituel ou mental (méditation, intuition, clairaudiance...). La voix que tu utilises pour te parler à toi même rend compte de ces pensées perçues par le point focal de ta Conscience. Ici un bruit au loin, ici ma recherche de la cause de ce bruit, ici ma méditation sur la signification occulte du Verbe par exemple.

Si les pensées en rapport avec des effets sont les plus bruyantes et encombrantes, celles en rapport avec des causes le sont moins puisqu'elles sont moins concrètes, et cela est encore plus vrai pour celles en rapport avec des Principes qui prennent la forme de réalités subjectives abstraites.

Tout cela, mon ami, pour te dire que tu seras en mesure d'entendre le parleur silencieux lorsque tu seras capable de prêter toute ton attention aux pensées les plus subtiles qui te traversent, celles qu'est capable de percevoir notre corps le plus subtil (spirituel) lui même en rapport avec des Principes. Alors, le parleur silencieux, en utilisant la voix qui t'est le plus familière, la tienne, te communiquera ses enseignements sous formes de pensées lumineuses, fécondantes et surtout, jamais polluantes. Tu comprends, j'imagine, qu'il te faudra avant tout faire l'effort de hisser ta Conscience dans le corps spirituel et de l'y maintenir afin de l'entendre. D'où cet axiome hermétique : Lorsque les oreilles de l'élève sont prêtes à entendre, c'est alors que viennent les lèvres pour les remplir de Sagesse.