jeudi 12 janvier 2012

Extension du domaine de la lutte sociale

Les Gaulois sont de tout temps un peuple qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui refuse l'asservissement. C'est quand même nous les créateurs des Droits de l'Homme et du Citoyen, bordel!

Le prix de l’immobilier est devenu si élevé que les classes moyennes et les plus pauvres des citoyens de ce pays sont obligés d’aller se loger, de plus en plus loin, à la périphérie des grandes villes et des concentrations industrielles et administratives.

Les conséquences les plus pénalisantes de cette accessibilité de plus en plus difficile au logement sont d’une part, un temps de trajet de plus en plus long et d’autre part, un coût de transport sans cesse croissant.

Transports qui se trouvent multipliés par les différentes formes de concentration comme les services publics, les écoles, les moyens d’approvisionnement (supermarchés, carburant), ce qui oblige une immense majorité de familles à devoir disposer d’un ou de plusieurs véhicules, et de consacrer une part du budget familial sans cesse en augmentation, au carburant, dont chacun sait qu’il est composé de 56 % de taxes.

Par ce processus de concentration urbaine et l’obligation de mobilité imposée à tous ceux qui n’ont pas les moyens de se rapprocher des lieux de vie et de travail, le système impose à un nombre considérable de citoyennes et de citoyens la servitude du temps consacré à aller sur son lieu de travail, temps qui bien qu’imposé par les dirigeants politiques en complicité avec le grand patronat et hélas ! les syndicats corrompus de ce pays, constitue en réalité une part importante du temps de travail, mais qui n’est ni indemnisé ni, comme cela devrait l’être normalement, rétribué comme faisant partie intégrante du travail. Lorsque chacun d’entre nous achète un bien ou un service, dans le prix de revient il est toujours inclus, outre le prix de base des matières premières ou des temps consacrés au service vendu, les frais annexes comme les différents transports, carburants, temps des prestataires de services, assurances, locaux taxes et charges diverses.

Mais dans ces prix de revient des biens et des services il n’est pas inclus le temps considérable que chaque travailleur consacre à se rendre et à revenir de son travail...

Ce temps-là, est du temps d’esclave qui non seulement n’est pas rémunéré, comme il serait légitime que cela soit, mais qui impose à chacun de lourdes charges, tant en frais de transport en commun, qu’en véhicules (achat et entretien), assurances, carburants, P.V de toute nature, sans compter les risques que cela fait peser sur le salarié tant en matière d’accidents possibles, que de retrait intempestif de permis de conduire.

L’entreprise y trouve son compte, pas besoin de faire un dessin. Si le temps d’esclavage devait être rémunéré, les profits de ces conglomérats financiers et industriels seraient sensiblement entamés ; les banques perdraient une partie de ce qui sert à leurs folles spéculations, les dirigeants politiques corrompus une partie de leurs soutiens financiers occultes, et les syndicats ce qui fait leur aisance financière et les généreuses magouilles entre petits copains du même clan...

Grâce à ce système, l’État y trouve grassement son compte. Non seulement il taxe outrageusement le carburant qu’il vous oblige à utiliser, mais aussi les véhicules que vous achetez, les assurances, les réparations, les places de parkings, les autoroutes que vous devez utiliser, les amendes qu’il vous balance à la moindre occasion possible que ce soit par les aubergines ou les radars...

Au fil du temps, les frais fixes que représentent pour un ménage, tant pour le logement (indispensable) que ce qui est à considérer comme un dommage collatéral à une politique spéculative du logement que sont les durées de transport et les frais directs et indirects de celui-ci, font que les salaires, qui n’augmentent plus véritablement selon le coût réel des prix (et non selon un indice officiel bidon et falsifié) sont de plus plus insuffisants pour faire face aux charges essentielles de la vie.

La France est un des pays ayant le plus fort taux de prélèvements obligatoires (54 % de la richesse nationale), mais les salariés sont aussi ceux qui, après déduction des prélèvements obligatoires, ont un salaire net parmi les plus faibles. Et de ce salaire il n’est pas déduit les frais de transports...

Pendant ce temps les syndicats, qui parlent beaucoup et ne font pas grand-chose, laissent l’État et le patronat réduire les pensions de retraite, réduire les salaires par le biais des prélèvements obligatoires. Ces syndicats si peu soucieux de l’intérêt général, qui passe maintenant bien après leurs intérêts corporatistes, ne se préoccupent absolument pas de ce temps de transport sans cesse croissant que le salarié se trouve dans l’obligation de mettre gratuitement à la disposition de son entreprise, ni l'augmentation croissante des frais qui viennent essentiellement alimenter les caisses de l'État…

Il est politiquement intéressant d'augmenter les temps de trajet pour aller au travail, car pendant ce temps l'individu subit un état d'asservissement maximum, et ses facultés intellectuelles sont concentrées sur le stress de ses obligations à respecter des horaires imposés. Il est utile de faire en sorte que les citoyens soient pris sans cesse par le temps. Ce manque de disponibilité est autant de possibilités d'exercer ses "libertés" qui lui sont retirées.

Économiquement, le servage d'une disponibilité, par des déplacements géographiques non rétribués, offre aux entreprises un large réservoir de main-d'oeuvre, sans avoir à se préoccuper ni de son coût logistique ni des infrastructures nécessaires à l'utilisation de celle-ci (logements, crèches, logistique de transport à la charge de la collectivité).

Ne serait-il pas venu le temps d'une légitime revendication qui consisterait à exiger que le temps de transport soit considéré comme un temps de travail, et donc normalement rémunéré par l'entreprise, ainsi que la prise en charge intégrale des frais occasionnés par ce transport imposé. Un chef d'entreprise, lorsqu'il se déplace tant pour aller à son travail que pour exercer son activité, apporte ses notes de frais qu'il se fait intégralement rembourser. Un politicien aussi, ainsi que le chef de l'Etat…

La satisfaction de cette légitime revendication aurait plusieurs effets bénéfiques.

1°) L'entreprise serait obligée, compte tenu du coût, de recruter ses salariés résidant au plus près de son lieu d'exploitation.

2°) Si elle ne trouve pas les compétences qui lui sont utiles, elle devra soit faire un effort de formation local pour les avoir, soit se délocaliser en partie sur le territoire national pour se rapprocher des salariés dont elle a besoin.

3°) Ce rapprochement géographique éviterait les effets nocifs de l'hyperconcentration urbaine avec les désagréments de la spéculation immobilière, de la pollution, de la déshumanisation et de la paupérisation des travailleurs.

4°) Cela éviterait d'abrutir et de stresser inutilement les salariés par des temps de transport trop longs, fatigants et contre productifs avec les risques de démotivation, ainsi que la multiplication des suicides à caractère professionnel.

5°) Cela obligerait l'État à revoir ses politiques d'investissement et d'aménagement du territoire, pour les rendre plus compatibles avec les besoins citoyens et humains et pas seulement avec les grands intérêts économiques et financiers.

6°) Dès lors où le temps de transport sera considéré comme un temps de travail, il est évident que l'entreprise cherchera à minimiser ce temps de transport, pour le remplacer par un travail directement utile à ses nécessités et son développement. Dans cette situation, l'entreprise ne pourra plus rester indifférente aux conditions d'hébergement que son environnement géographique pourrait offrir à ses salariés. Par le passé, un certain nombre d'entreprises qui se voulaient sociales, avaient pour première préoccupation le logement décent de leurs salariés. Il est dommage que les syndicats aient oublié cette préoccupation éminemment sociale et humaine au point de voir aujourd'hui des salariés SDF...

7°) Si un salarié n'est pas obligé de passer trois heures par jour dans le transport, il n'hésitera pas à travailler une heure de plus pour son entreprise. Lui sera gagnant, l'entreprise aussi…

Alors, si l'augmentation du salaire est une légitime revendication, à quoi sert-il d'obtenir des augmentations de 2 à 3 %, si dans le même temps les frais de logement et de transport augmentent de 8 à 10% ?

En illustration de cet article, je vous invite à regarder cette petite vidéo :

2 commentaires:

alwadifa maroc a dit…

joli blog
bon continuation

Le Gaulois libre a dit…

Merci l'ami, de même pour toi...