mercredi 1 juin 2016

Dialogues N° 13 : L'inévitable sacrifice, le Don et l'ingratitude. (MAJ DU 19/06/2016)





Maître, que dois-je sacrifier pour devenir un disciple accompli ?





Tu dois d’abord abandonner ce que tu es (l’ego de ta personnalité), si tu veux véritablement devenir ce que tu n'es pas encore (une Conscience pleinement éveillée). Tu ne seras jamais véritablement ce que tu aspires à devenir spirituellement, sans sacrifier les vieilles dépouilles de la Croix mutable, de ce que tu crois être physiquement et intellectuellement, en les pendant sur la Croix fixe pour accéder à la Croix Cardinale du disciple accompli. 

Lorsque tu commenceras à assimiler les enseignements que je te transmets, tout au long de nos petits dialogues, tu te rendras compte qu'il n'est pas possible de devenir un disciple accompli sans une profonde transmutation. C'est d'ailleurs tout le sens ésotérique de ce Grand Art qu'est l'Alchimie Spirituelle. D'abord, il faut parvenir à une profonde transformation (Croix mutable), puis à une transmutation (Croix fixe), enfin à une transfiguration (Croix Cardinale). Ce pèlerinage de Compostelle, comme l'évoquait en son temps Nicolas Flamel, n'est pas une randonnée pédestre, mais un processus analogique d'une méthode opérative spirituelle. 

Le Magnum Opus n'est pas une distraction frivole d'amateur en quête de distraction. Pour que tu commences à comprendre ce dans quoi tu t'engages, je ne vois rien de mieux que de reprendre un extrait du "Grand Oeuvre" de Grillot de Givry :

" L’Absolu enserre notre être comme un involucrum, et borne le cercle étroit de nos concepts précis ; en toutes choses il a imprimé sa commonéfaction.

Ténèbres, Inconnu pour ceux qui n’ont pas la Science, il n’est qu’un voile qui recouvre la Cause Première, et qui se lève devant les Initiés.

Heureux celui qui l'aura su déchirer avant l'heure ! car la Lumière qu'il connaîtra déjà ne l'éblouira pas par sa vision inattendue.

Mais que ceux qui se seront complus dans l'inexistant craignent que, pour eux, le gardien du seuil ne soit obligé de l'écarter lui-même !

Alors, à la vue de ce qu'ils n'avaient jamais soupçonné, de ce qu'ils avaient contemné peut-être, ils tomberont anéantis dans les profondeurs du chasme, où, n'ayant plus conscience d'eux-mêmes, ils perdront leur entité et ne se retrouveront plus !

O la paucité et la parvité des doctes, en cet instant décisif ! Que de regrets d'actes non accomplis, de projets non exécutés ! Combien, ne pouvant réparer les omissions et les erreurs, devront, imparfaits, incomplets, impurs, accepter leur réalisation définitive !

Suis-moi donc, mon Disciple, dans la Voie de l'Absolu que je vais t'enseigner ; suis-moi, et je te promets qu'un jour tu ceindras ton front de la couronne de lumière, du diadème d'or des Sages, réservé à ceux qui, pendant leur vie, auront accompli l'Œuvre qui résume toute Œuvre.

Beaucoup ont entendu discourir du Grand Œuvre. Quelques-uns se proposent de s'y adonner, mais bien peu en abordent la question.

Tous disent : " Plus tard, quand nous aurons conquis le loisir et le calme". Mais le loisir et le calme ne viennent jamais, tandis que l'Absolu te réclamera sans faute, puisque tu émanes de lui.

Oh ! passer sur cette terre sans avoir déchiffré l'énigme, sans avoir pénétré le secret inexsupérable que certains, parmi nos aïeux, connurent, le pourrais-tu, toi qui as déjà quémandé la Sapience auprès de tant d'hommes qui ne la possédaient pas ?

Le Grand Œuvre ! Le Grand Œuvre ! Vocable prestigieux ! Fulgurante splendeur ! D'aucuns, dans les âges écoulés, auraient donc contemplé cette merveille, l'auraient possédée intégralement, et toi, tu la laisserais, inexpliquée, dans les livres !

Et dans l'au-delà, doué alors de la plénitude de ta lucidité perceptive, tu verrais la phalange triomphale des Sapients, inondés d'une joie radieuse, éperdus de bonheur et d'allégresse, se délecter de la PIERRE DES PHILOSOPHES, s'en nourrir pour l'éternité et tu n'aurais aucune part à ce festin !

Et tu entendrais les blanches théories des Initiés te crier comme Dante :

Guai a voi anime prave (Malheur à vous âmes perverses)
Non isperate mai veder lo cielo ! (n'espérez pas voir le ciel)

Tandis qu'elles s'éloigneraient pour jamais, triomphantes, dans la Lumière, et te laisseraient seul, au sein des ténèbres grandissantes, leur diazome sinistre s'étendant autour de toi !

Que cette pensée suffise donc à t'inspirer le regret de ta néglection du Magistère des Sages.

Plût à Dieu qu'il ne soit pas trop tard, et que tu ne te trouves déjà trop avancé dans la vie pour entreprendre de le parachever !

Car si l'ascèse n'a pas commencé au sortir de l'adolescence, il est douteux que tu puisses parvenir à la perfection. C'est dans ce sens que Nicholas Valois a dit : "Le Printemps avance l'Œuvre". Et Saint Thomas d'Aquin : « Dans les premiers jours, il importe de se lever de grand matin et de voir si la vigne est en fleurs »

L"intégralité du Grand Oeuvre de Grillot de Givry   

 Maître, c’est pour moi encore un peu obscur ta réponse. Dois-je comprendre que ce que je suis, et qui m’a permis d’arriver à me trouver en face de toi, n’est pas digne d’être conservé ?



Ce que tu crois être dans l’instant n’est que la conséquence de ton passé et des pensées, plus ou moins justes et vertueuses, que tu as accumulées, et dont nous venons de voir qu'elles ne sont pas toutes de qualité spirituelle, mais qu'un grand nombre de ces pensées sont encore à base d'énergie fossile et à l’apparence intellectuelle propre à la forme perfectible à laquelle tu restes encore profondément identifié. 

Si tu entends devenir un disciple, c’est que tu aspires à être autre chose que ce à quoi tu t’identifies dans l'instant, sinon tu ne souhaiterais pas changer quoi que ce soit. 

Quelles que soient les qualités que tu reconnaisses à ta présente identification, reflet de l’état de l’évolution passée de ta Conscience, le fait que tu entreprennes librement une démarche pour te libérer de cette prison d'ignorance, et pour tenter de t’identifier à ce que tu sais ne pas encore pouvoir être, mais que tu aspires devenir en élargissant le champ de tes Connaissances, démontre au moins que ce que tu es ne convient plus pleinement à ton épanouissement et à l'idée que tu te fais de ton évolution possible de Conscience. Lorsque quelque chose ne te convient pas, il est tout à fait pertinent d’envisager de t’en défaire au profit d’une chose plus adaptée à satisfaire tes convenances. 

Pour l’instant tu ne peux pas être considéré comme un disciple, comme le pèlerin en début de son cheminement ne peut prétendre à l'illumination que lui procureront ses longs efforts pour attendre le terme de son voyage vers Compostelle. Donc, tu restes encore attaché à une apparence qui est le résultat de tes expériences passées, mais qui n’a pas encore les qualités pouvant correspondre à tes aspirations. Alors, soit tu te familiarises avec la nécessité que tu auras à t’en débarrasser, d'où l'acceptation du sacrifice librement consenti,  soit tu resteras prisonnier de cette apparence que tu rechignes à sacrifier. C'est ce que je viens de t'expliquer par le remplacement des pensées qui constituent ton bagage périssable - pour l'essentiel reposant sur l’édifice d'une psychologie intellectuelle usagée et chimérique -, par celui d'un patrimoine intemporel de psychologie spirituelle que tu auras lentement et patiemment forgée dans l'athanor de la mise à l'épreuve quotidienne, pour en faire de solides pensées justes en vertus. 

Ne crois pas que le Grand Oeuvre de transmutation soit facile, car ici l'officiant doit se transformer en même temps que la matière qu'il travaille pour obtenir le résultat escompté. Lorsque le pèlerin commence sa randonnée, il est ce qui lui a permis d'arriver au début de son excursion : un simple randonneur avec un état d'esprit de touriste propre à sa normalité ambiante composée d'assistés pauvrement culturels et sociaux. Mais s'il entreprend ce qu’il sait être un long et difficile pèlerinage, c'est pour devenir à l'arrivée quelqu'un d'autre n’ayant plus grand-chose de commun avec ce qu'il était au début de son voyage. Ce quelqu'un d'autre devra se débarrasser, tout au long du trajet, d'un fatras d'affabulations, d'artifices, de faux-semblants, de fantasmes et d'illusions.  Il le sait, et il l'accepte, comme il accepte les sacrifices d’effort, de courage et d'endurance dont il devra faire preuve tout au long de son itinéraire. 

Que deviendra celui que tu es et que tu ne seras plus au terme de ce voyage ? Il sera absorbé par un plus vaste champ de Conscience que tu auras réussi à conquérir lors de ta quête, comme la petite Conscience de l’enfant est enveloppée lorsque le champ plus vaste de celle de l'adulte vient la recouvrir à sa maturité. Rien ne se perd, rien ne se créer, tout se transforme.


Maître, j’ai du mal à admettre que je puisse volontairement sacrifier ce qui m’a permis d’être ce que je suis, sans véritablement savoir si ce à quoi j’aspire constituera un changement profitable. Quelle certitude puis-je avoir que ce sacrifice ne me fera pas perdre au change ?

Voilà bien un raisonnement typiquement causal et mercantile à souhait, comme sait en produire l’intellect raisonneur. C’est aussi ce mécanisme purement intellectuel qu’il va te falloir aussi en partie sacrifier, si tu veux véritablement devenir un disciple accompli. 

Dans le Monde auquel ta Conscience s’est identifiée à une forme physique dense, toutes les relations, combinaisons, mécanismes et échanges se font sur le mode du « petit commerce de l’ego régi par la loi du plus fort», jamais véritablement équitable puisque chacun cherche à être le dominant, celui qui aura su profiter (abuser) de l’autre. C’est vrai sur le plan matériel ou chacun cherche à se vendre (vendre son temps, ses idées, ses émotions en échange d'autres émotions, ou de marchandises) aux plus offrants.  Ce principe mercantile consiste à monnayer, ce que l'on croit posséder, plus cher que ce que cela est censé avoir coûté, en utilisant toutes sortes d’artifices, de ruses, ou d’intimidation par la peur.  Ceci revient à toujours chercher à tirer profit du service (jamais totalement désintéressé) rendu, allant jusqu’à essayer de rentabiliser même un don sous la forme d’un profit affectif ou d’un prestige. Ou pire encore, en contrepartie d’un asservissement du bénéficiaire en lui imposant une perpétuelle dette de gratitude, comme cela se pratique hélas! si souvent entre amis, alors que la règle la plus vertueuse en ce domaine, est celle qui veut que l’amitié se cultive, mais ne s’exploite jamais. 

Sur le plan intellectuel et émotionnel, le marchandage reste de mise. Chacun veut bien aimer à la condition que les bénéficiaires apportent en retour une affection de même nature et de même intensité. Cet "amour" de marchand de tapis du temple des camelots est à l'Amour totalement altruiste, ce que la fausse monnaie est à la vraie. Ta présente conception du sacrifice ne diffère en rien de ce petit commerce - que les économistes et politiciens appellent une autre forme de la guerre en temps de paix, et qui d'ailleurs finit toujours par la guerre -, où les préoccupations égotiques règnent en maître. 

Pour en revenir à ta présente question, tu veux bien faire un sacrifice, mais tu ne veux pas être perdant dans l’échange, et en plus de cela tu cherches à te garantir contre un éventuel échange qui te serait par trop défavorable. Ceci nous renvoie à ce que je te disais au début : Tu dois d’abord abandonner ce que tu es (l’ego de ta personnalité par trop identifiée à sa forme physique), si tu veux véritablement devenir ce que tu n'es pas encore (une Conscience pleinement éveillée, libérée de l’asservissement de son identification)

Et comprend bien  qu'abandonner, comme sacrifier ne signifie pas qu'il puisse y avoir la moindre contrepartie. Le vice se vend, c'est même ce qui se vend le mieux ici-bas et le plus, tandis que la vertu ne s'achète pas, elle se conquiert par l'effort, l'abnégation, la volonté sans préoccupation de domination, ni valorisation des mérites autre que celui de la discrétion permettant d'exercer un service désintéressé au profit de l'utilité commune. Tu retrouves cet enseignement du sacrifice dans l'Évangile de Marc 8-34 à 36 : 

"Puis, ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme?"


Maître, je comprends ce que tu cherches à me faire discerner dans ce processus causal des rapports physiques et intellectuels reposant sur l'égoïsme et l'individualisme, mais alors sur quoi reposent véritablement les rapports spirituels ?


Je vois que tu commences sérieusement à envisager que ce à quoi tu aspires ne repose pas sur les mêmes mécanismes de fonctionnement ayant cours dans l’actuelle sphère où se manifeste ce à quoi tu t’identifies actuellement au sein d'une communauté de partage d'une normalité ambiante. 

Pour répondre à ta question d’une façon simple et sans ambiguïté, je te dirais que si les relations extérieures ne reposent essentiellement que sur « le petit commerce de l’ego », les relations intérieures ne reposent uniquement que sur le Don. Don qu’il convient surtout de ne pas confondre avec sa pâle imitation qu’est le faux « don » du « petit commerce de l’ego », ayant pour condition invariable le : si tu me donnes l'équivalent en retour

Le mécanisme du véritable Don, sur le plan spirituel, est celui qui se pratique dans les deux autres Mondes supérieurs au Monde physique dense, et sur chacun de leurs plans. Ce Don est altruisme pur et générosité intégrale, c’est l’Énergie Vitale qui est à l’origine de la Divine Création. Ce Don est la seule véritable oblation ayant une valeur susceptible d’être appréciée sur les plans supérieurs, et qu’une Conscience en évolution puisse faire aux dieux. Son principe est de vouloir donner à qui demande, et à qui est prêt à recevoir ce Don, sans pour autant que le bénéficiaire puisse le profaner par un ou des vices, dont l'ingratitude fait partie. Mais bien évidemment pour avoir l'ambition de donner, encore faut-il posséder quelques richesses à distribuer, condition préalable que devra remplir correctement le donateur.  Il convient de considérer que le véritable Don doit s'effectuer avec cette intention sans réserve que celui qui donne n’attende rien du bénéficiaire, car ce Don reste le seul moyen dont il dispose pour s’acquitter de la dette qui a été constituée lorsqu’il a, à son tour, demandé et reçu les richesses qui lui ont permis d’être en mesure de faire des Dons. Si tu cherches à approcher ce niveau d’évolution de Conscience en restant crispé sur tes habitudes mercantiles des niveaux inférieurs, il y a fort à parier que tu ne reçoives pas grand-chose lors de tes demandes adressées aux plans supérieurs. 

Si tu espères faire du « commerce » avec ce que t'accorderont tes protecteurs occultes, et dont les richesses sont d'une extrême valeur, car elles sont en plus sacralisées,  tout ce que tu récolteras, en dehors de piètres profits éphémères et périssables, sera un considérable accroissement négatif de ton patrimoine karmique pour avoir commis le terrible sacrilège de transformer l'Or des sages en vulgaire plomb de la pire cupidité. C'est hélas! ce qui caractérise trop souvent le cas des prières que font les ignorants en proposant, à la divinité à laquelle ils s'adressent, de leur accorder un Don en échange d'une dérisoire offrande aussi vulgaire qu'insignifiante et indigne des plans supérieurs. Les conséquences de ce type de dévoiement, qui consiste à oublier que celui qui donne n’attend rien en retour, te condamnerait à une rechute calamiteuse, car le farouche Gardien des portes du Temple, que tu ambitionnes de franchir, serait parfaitement intraitable, et n'imagine pas une seconde pouvoir déjouer sa vigilance et sa capacité de discernement subtil. 

Cette mise en garde étant faite, pour répondre clairement à ta  présente question, ton édifice spirituel devra être constitué de Connaissances dont chaque élément sera rigoureusement taillé pour avoir les caractéristiques d'une pensée juste en vertus, et l'ensemble devra reposer sur les solides fondations des Principes les plus intemporels. Nos bâtisseurs de Cathédrales détenaient des secrets qu'ils ne transmettaient qu'à ceux capables d'en respecter la valeur, et sans commettre le sacrilège d'une profanation par une perception vulgaire et un grossier comportement d'ignorant. C'est pour cette raison qu'ils étaient constitués en compagnonnage dont la doctrine reposait sur un fort contenu ésotérique, spirituel et fraternel.


Maître, voudrais-tu dire que tous les efforts d’apprentissage et de connaissances que j’ai pu accumuler, par mes recherches et mes travaux, n’ont aucune valeur et que je dois accepter de les sacrifier ?


Tes efforts passés n’ont de valeur que celle de t’avoir permis d’être ce que tu es actuellement, et c'est déjà beaucoup. Mais cette valeur ne te sera d’aucune utilité pour ce que tu aspires à devenir, si tu n'y ajoutes pas les valeurs qui te permettront de poursuivre la croissance de ton oeuvre en cours de construction. 

Croire que tu dois rester accroché à ce qui est condamné à ne plus avoir qu'une valeur anecdotique, compte tenu de l'avancement de ton ouvrage, est le meilleur moyen de ne plus pouvoir évoluer. À quoi te serviront les marches que tu viens de monter pour parvenir à gravir celles qu'il te reste à franchir pour atteindre un étage supérieur de l’escalier ? À rien ! bien évidemment, puisque pour atteindre ton but, il faut que tu acceptes de les oublier (sacrifier) au profit de nouvelles dont tu ne t’épargneras pas l’effort consistant à en faire la construction en même temps que l’ascension (épreuve et mise en pratique). 

L’autosatisfaction et la contemplation des acquis, par celui qui entreprend son évolution, sont en la circonstance les deux mâchoires du redoutable piège que lui tendent sa vanité et sa suffisance. La quête de la perfection n’est qu’une ligne d’un horizon spirituel sans cesse mouvant, et cette quête implique, pour l’officiant, qu’il sache se détacher de tout ce qui l’a aidé à progresser antérieurement, mais qui, grâce à cette évolution, sont devenues par obsolescence des imperfections susceptibles d’altérer considérablement la clarté de sa clairvoyance, et d'entraver son évolution s'ils ne sont pas correctement hiérarchisés. 

Les marches que tu as réussi à construire et à gravir, si tu devais t'arrêter là, ne te serviraient plus qu'à te maintenir à ton niveau actuel, dans le meilleur des cas, et dans le pire : à redescendre. C’est ici qu’intervient la notion de sacrifice, car ces acquis antérieurs ont eu, en leur temps, un grand intérêt et sont indubitablement la principale ressource ayant permis à ta Conscience d’élargir considérablement son champ des possibles et ses capacités. Ici, tu dois comprendre que sacrifice ne veut pas pour autant dire profanation de ces acquis. Les enseignements de l’école primaire ne sont pas méprisés par un universitaire, mais ils sont sagement hiérarchisés, dans la Mémoire de sa Conscience, au rang qui doit être le leur en rapport du service rendu, mais qu’ils ne peuvent plus rendre que comme richesses à distribuer généreusement qu'à plus pauvre que soi. 

Tu devras conserver une certaine gratitude pour ce que tes efforts d'apprentissage et tes connaissances t'ont apportés, car ne pas le faire est comparable à un vice. C'est d'ailleurs pour cette raison que ceux qui pratiquent le service désintéressé au profit de l'utilité commune doivent le faire sans jamais ne rien attendre en retour, mais aussi sans permettre que le Don soit profané par une ingratitude, puisque cela reviendrait à s’en rendre complice en permettant la pratique de ce vice par le bénéficiaire de ce Don. Ici, tu pourras apprécier la difficulté de la pratique des vertus qui requiert de la part de l'officiant un discernement d'une grande subtilité, et que cette pratique soit de préférence accompagnée d'une vision multidimensionnelle. 

Tu pourras aussi constater, après mes quelques développements, que contrairement à ce que renferme ta question, tout ce que tu as accumulé conserve la valeur qui fait ta propre richesse et dont tu pourras, le moment venu, décider d'en faire profiter ceux qui viendraient à solliciter ta générosité. 

Enfin, pour répondre par un exemple concret à ta question : à quoi te servirait d'avoir des chaussures de taille 40, alors que par l’évolution de ta croissance organique tu as maintenant une pointure de 43 ?



Maître, que se passerait-il si je ne distribuais pas généreusement les richesses accumulées?




Si tu manquais à ce point de générosité spirituelle, ce serait là une terrible chose. D'abord, cela pourrait signifier que tu as reçu ces richesses sans pour autant les utiliser correctement pour ton usage personnel, à savoir ta propre évolution. Ensuite, en te montrant indigne du Don reçu, tu te condamnerais tout simplement à ne plus en recevoir, et par voie de conséquence à ne plus pouvoir évoluer. 

Tu peux aussi accumuler ces Dons, les utiliser à ton usage personnel sans pour autant en faire profiter tes semblables. Tu ferais alors preuve d'une ingratitude manifeste, puisque comme j'ai eu l'occasion de te l'expliquer précédemment, le seul moyen que tu as de t'acquitter de ta dette karmique, envers ceux qui t'ont généreusement nantis sans rien exiger en retour, est de faire preuve de la même prodigalité pour aider tes semblables à évoluer en les faisant profiter généreusement de ta propre évolution. Si tu ne le faisais pas, cette ingratitude serait par elle même une profanation sacrilège des richesses reçues. 

En plus de ce vice d'ingratitude, ceux qui n'honorent pas leurs bienfaiteurs, en ne respectant pas la chaîne de solidarité spirituelle servant l'utilité commune - en participant modestement à la transmission des Enseignements de la Sagesse immémoriale -, se condamnent à la thrombose des délicats circuits éthériques par lesquels se propagent les subtiles énergies praniques si essentielles à l’équilibre et l’épanouissement de la Conscience et de ses corps de manifestation. Ce qui est en haut étant comme ce qui est bas, cette thrombose spirituelle aura des effets aussi délétères que celle se produisant dans un corps physique dense. 

Pour en revenir à la question initiale de ce dialogue, tu pourras constater que ce qui est réclamé comme "sacrifice", pour passer d'un niveau de l'évolution à un autre, n'a rien à voir avec la connotation extrêmement péjorative qui en est donnée, par des ignorants et des faux prédicateurs, à ce terme sur le plan intellectuel ou sensoriel. Connotation péjorative qui a donné lieu à cet affreux et cruel symbole de la crucifixion corporelle christique. Ici, pour ce qui nous concerne, le Sacrifice est, par sa générosité et son altruisme, la plus sacrée des oblations spirituelles qu'il nous est possible d'offrir aux dieux et au Divin Créateur, Père originel de cet inestimable Don d'Amour absolu qu'est la Vie. 

Les petits "sacrifices" que doit effectuer la Conscience, tout au long de son parcours évolutif, pour passer d'un état à un autre, est in fine sa principale source d'enrichissement. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous retrouvons, dans toutes les grandes traditions religieuses ce Principe, en général fortement dévoyé au profit de la cupidité d'un clergé âpre aux gains, du rituel de l'offrande aux divinités sous forme de sacrifices. Même lorsqu'il est fortement abâtardi sur le plan intellectuel, le sacrifice de l'offrande reste malgré tout, même si cela est faible, un processus d'enrichissement commun entre le donateur et le bénéficiaire. 

Le Sacrifice ne prend véritablement toute son amplitude que sur le plan spirituel et selon l’intention du sacrifiant et la signification du sens le plus Cachant donné à ce terme. Alors, et seulement dans ces conditions, le Sacrifice remplit sa fonction alchimique qui est celle de la lumineuse transfiguration de la Conscience faisant volontairement cette offrande, comme l'évoque selon le langage analogique, la légende christique, et confirmée par l’axiome qui veut que nul ne s’élève si son élévation n’entraine pas aussi celle d’un certain nombre de ses semblables. 

Voilà ce que tu dois parvenir à accomplir pour devenir un disciple. Et rappelle-toi constamment que ce que tu appelles un "sacrifice" est d’abord un « don » tout autant qu’une offrande, qui, lorsqu’elle est pratiquée dans le cadre du service désintéressé, est la seule qui soit digne des dieux et conforme au Dharma.



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15 commentaires:

Kanzi a dit…

Pour devenir un disciple accompli, tu dois cesser de nourrir ton égo (tourné vers l'extérieur) et de tout les attachements et limitations qu'il engendre. Cela te demande une attention constante et un examen rigoureux autant qu'honnête sur ce qui motive tes actions et tes réactions.

modeste a dit…

Pour devenir un disciple c’est à dire commencer à te discipliner aux lois de la Providence,
il te faut quitter le petit nid confortable que tu as tisser au sein de la masse moutonnière ;
Sortir des sentiers battus pour te retrouver souvent seul dans d’angoisseux travaux de réflexions et de discernement.
Seul un effort consenti et permanent sur le chemin de la Connaissance pourra te permettre d’échapper à l’emprise des passions, émotions, ambitions personnelles et commencer à récupérer ta faculté volitive
Pour sortir progressivement de l’emprise des lois du Destin.

En poursuivant cet effort de longue haleine,
tu parviendras au sacrifice ultime :
dissoudre totalement ton égo…

Kanzi a dit…

"dissoudre totalement ton égo…" et j'ajouterai mon modeste, pour devenir transparent à toi-même...oui dissoudre l'égo sur la Table des Lois, au sein de l'océan des pensées dont l'eau est un dissolvant universel et atteindre la quintessence de sa propre conscience, ou bien en d'autres termes se rapprocher graduellement, pas à pas, de son propre centre...

Lilbudha a dit…

Proposition de réponse à la question : Maître, que dois-je sacrifier pour devenir un disciple accompli ?

Pour devenir un disciple accompli tu devras sacrifier tout ce qui t'empêche d'élever le point focal de ta Conscience, tout ce qui est lourd, dense et pourtant éphémère et futile. Celui qui concentre toutes ces lourdeurs, ces redondances qui t'attirent irrémédiablement vers la terre plutôt que vers le ciel de tes origines, est ton égo de forme, qui, pour rappel, est conscient de lui même. Ce petit eggregore portatif dont tu te sers temporairement pour manifester/vitaliser ce que tu crois être.

Tout ce que tu crois être en tant que forme matérielle est à sacrifier, c'est dire si le travail est de longue haleine et à quel point tu ne pourras en venir à bout en une vie. Il te faut sacrifier le conditionnement puissant de la normalité ambiante pour revenir sur les terres de la liberté de penser. Il te faudra aussi sacrifier tes propres vues sur la Voie (savoir, éphémère) pour la construire de toi même (Connaissances, intemporelle), avec tes propres moyens. Il te faudra sacrifier toutes tes croyances aveugles, tes préjugés, les stéréotypes et les moules qu'on te préfabrique dans le but de t'y enfermer. Tes yeux devront apprendre à voir au delà du voile qu'offre la danse macabre de maya, au delà de ce que l'on nomme généralement la vie et la mort, un peu à tort et à travers d'ailleurs.

Lorsque tes yeux commenceront à voir au delà du voile, que tu auras appris à vivre en tant que Conscience en éternelle quête de vérités, alors tu sauras que tu commences à arpenter les champs du sacrifice. Cela dit, tu n'en sauras encore qu'au début du chemin.

En effet, pour devenir un disciple accompli, celui d'Hermès, la forme éphémère ne doit plus jamais obscurcir ton discernement. La quête de jouissance personnelle (maîtrise astrale), de valorisation de soi, aussi subtile soit-elle devra être abandonné pour celle, beaucoup plus rigoureuse, de la maîtrise de Soi (maîtrise mentale), la seule qui permet au Roi de régner sur son royaume. Le Roi véritable ne pense jamais à se servir lui même, il est le garant de l'harmonie et de la paix au sein de son royaume. Le pouvoir de sa volonté est entièrement tourné, et sans aucune compromission, vers le service désintéressé de son peuple. Il en est de même pour le disciple accompli qui n'est là que pour partager et donner ce qu'il a généreusement reçu et dont il est aujourd'hui le gardien.

Le chemin est long, difficile, et tu tomberas dans de nombreux pièges, cela dit permet moi de te rappeler que le maître est toujours tombé plus de fois que son disciple, il s'est aussi relevé au moins une fois de plus...

Isa a dit…

"Maître, que dois-je sacrifier pour devenir un disciple accompli ?"

Plutôt que sacrifier je dirais qu'il y a de nombreux aspects que tu dois parvenir à  dompter et dont tu dois te défaire volontairement

On ne devient pas disciple du jour au lendemain, on l'est durant toute notre vie peu importe le degré d'élévation  que l'on atteint il me semble

Tout ce qui est involutif alourdit au lieu  d'élever notre Conscience
Les 12 péchés Hermétiques sont une liste exhaustive de ce qui est préjudiciable pour celui ou celle qui tente de prendre le sens évolutif

Un disciple comme son nom l'indique doit faire preuve de discipline en vers lui même, de rigueur, d'endurance et de Force c'est le "Contrôle de soi"
Le laisser aller n'est pas envisageable pour celui qui espère devenir maître de lui même

Un bon disciple ne peut être distrait, mais il se doit d'être Conscient à chaque instant c'est "l'absence d'inattention"
Le manque d'attention, de concentration ralentit ta progression, et l'assimilation d'enseignements dont tu bénéficies grâce au service désintéressé
Ce qui t'empêche également  de voir ce qui est le plus souvent tout juste sous ton nez
Il s'agit donc d'une perte de temps considérable qui pourrait être utilisée d'une manière plus productive par ta Conscience

Tu ne peux devenir disciple si les choses d'ici bas te sont prioritaires et vitales, seule la recherche de la Vérité nourrit l'âme car une fois tu commences à entrevoir ce qui t'étais initialement voilé cela doit devenir ton unique point de focalisation, ton objectif principal, mais toujours volontairement sans que cela te soit imposé ou contraignant
Il s'agit donc d'un choix délibéré de ta part

Tu dois donc pour cela faire preuve de "Renoncement",te recentrer sur ce qui est essentiel et donner à l'éphémère le strict minimum possible
Te libérer des carcans, conditions de forme ce qui te font croire que tu es autre chose que ce que tu es réellement

Pour finir il faut que tu parvienne à emprisonner ton ego avant qu'il ne t'emprisonne
Lug a écrit:
"Le propre de l'ego c'est sa faculté et son obstination à vouloir enfermer et asservir l'âme-de-vie. Pour y parvenir, il construit une prison dont les solides barreaux sont faits de l'acier le plus résistant qui soit, celui des certitudes, de préjugés et de croyances aveugles"

"Sois humble et tu recevras le monde"

Lilbudha a dit…

Mon Lug, pourrais-je avoir des précisions sur cet extrait : "Tandis qu'elles s'éloigneraient pour jamais, triomphantes, dans la Lumière, et te laisseraient seul, au sein des ténèbres grandissantes, leur diazome sinistre s'étendant autour de toi !"

J'ai du mal à comprendre, dans un contexte de réincarnation et d'éternel perfectionnement de la Conscience, pourquoi notre Grillot de Givry emploi l'expression "pour jamais" est-ce là un reliquat de l'influence chrétienne de l'époque ?

Bien à toi.

Le Gaulois libre a dit…

Il me semble, mon Lilbudha, que tu ne saisis pas correctement le sens juste qu’utilise notre Grillot de Givry.

Lorsque la phalange triomphale des Sapients s’éloignerait pour jamais (y revenir) des ténèbres de l’ignorance, cela me semble aller dans l’ordre providentiel des choses.

Qu’elle laisse (cette phalange) sur place (dans l’ignorance) la Conscience qui préfère rester en involution dans ces ténèbres est là encore parfaitement logique.

De là à penser que cette Conscience en involution y restera à jamais, dans les ténèbres grandissantes de l’ignorance, c’est juste une pas juste interprétation que tu en fais, mon Lilbudha, car ce n’est pas ce qu’écrit le Grillot.

etoilelointaine a dit…

- Maître, c’est pour moi encore un peu obscure ta réponse. Dois-je comprendre que ce que je suis, et qui m’a permis d’arriver à me trouver en face de toi, n’est pas digne d’être conservé ?
- Ta vision est dans la réflexion intellectuelle ,dans la pensée hétérogène ,dans la dualité.Ce que tu aspires devenir ne pourrait se faire sans une transformation totale interne de ce que tu es actuellement.C'est un processus spirituel qu'à décrit Grillot de Givry dans ''Le Grand Oeuvre '' que je te résume ci après :
La transformation de la Croix mutable , la transfiguration de la Croix fixe et enfin la transfiguration de la Croix cardinale.
Pour cela , il te faut te parer de la Force et des vertus morales telles que l'endurance , la patience , l'abnégation et le désintéressement.

modeste a dit…

Maître, c’est pour moi encore un peu obscure ta réponse. Dois-je comprendre que ce que je suis, et qui m’a permis d’arriver à me trouver en face de toi, n’est pas digne d’être conservé ?

Ne confondons pas tout si tu le veux bien ;
ce qui t’a permis d’arriver à te trouver en face de moi, c’est ton karma et ton Etre intérieur.
Quant à ce que tu crois être toi, ton égo, ou ta personnalité,
ce n’est en réalité que la somme des consciences qui composent tes trois enveloppes de manifestation.
Je comprends ton questionnement,
une conscience va passer des centaines d’incarnations à développer sa personnalité,
et arrivée là on lui dit qu’il faut qu’elle la sacrifie…
dur à avaler…
Une personnalité accomplie est un point de passage obligé dans ton évolution
puisque c’est elle,
qui pleinement constituée et développée dans ses trois aspects, physique, émotionnel, et intellectuel,
peut te permettre en tant que conscience de sortir de la masse moutonnière
et commencer à entrevoir ce qu’il y a derrière le rideau de l’illusion.
Pour en revenir à ta question,
lorsqu’il t’est demander de sacrifier ta personnalité,
sacrifier n’est pas à prendre dans le sens de jeter,
mais dans celui de rendre sacrer,
c’est-à-dire le purifier et l’élever les consciences subalternes qui la compose.
Ce n’est qu’à cette condition que tu pourras accéder à ton véhicule spirituel;
dans le domaine spirituel,
on ne peut passer au chantier suivant en laissant la pagaille dans le chantier précédant.

Lilbudha a dit…

Proposition de réponse à la question : "Maître, c’est pour moi encore un peu obscure ta réponse. Dois-je comprendre que ce que je suis, et qui m’a permis d’arriver à me trouver en face de toi, n’est pas digne d’être conservé ?"

En Alchimie Spirituelle, si l'on y réfléchit un instant, le plomb de l'ignorance est digne d'être conservé en se souvenant qu'il ne l'est que pour être transformé en Or des sages.

Ce que tu es présentement, et qui t'a permis de te trouver face à moi, est voué, si tu désires évoluer, à disparaître. Un peu comme l'interface d'un logiciel qui évolue au fur et à mesure des mises à jour. Il est fort probable qu'après de multiples mises à niveau, la dernière interface n'ait plus rien à voir avec la première, nous pourrions alors dire qu'elle a disparu. Pourtant elle est encore contenue dans la dernière puisqu'elle lui a servi de base de travail.

Il en est de même avec l'ego de ta personnalité, qui, lors du Magnum Opus doit être sacrifié, délaissé, au profit de quelque chose de beaucoup plus grand, on passe de la Conscience égotique, à la Conscience de groupe.

Imagine une chenille qui resterait attachée à sa forme, il est difficilement imaginable qu'elle puisse opérer une des plus fabuleuse transfiguration du règne animal. La vie de papillon n'a plus rien à voir avec celle de la chenille. Il en est de même entre la vie d'une Conscience égotique, soumise à l'impulsion de ses désirs, passions, ambitions frivoles et réflexions sclérosantes et une Conscience pleinement éveillée et libérée des cercles (cycles) qu'imprime sur elle les loi de causalités.

C'est en cela que le sacrifice doit être fait, il est dans le non-attachement à la forme éphémère et illusoire. Il est dans l'abandon des illusions qui constituent pourtant aujourd'hui l'essentielle des pensées que tu utilises plus ou moins consciemment. La Réalité est strictement incompatible avec l'illusion, si tu veux pleinement percevoir la première, tu dois, dans la même mesure, abandonner la dernière.

Cela peut constituer un sacrifice du point de vue de l'ego, mais du point de vue d'une Conscience pleinement éveillée, découvrir les trésors que recèle la Réalité, au prix de l'illusion que l'on sacrifie est un prix dérisoire à payer.

PS : Merci mon Lug pour ton éclairante réponse. Je me suis laissé avoir par la peur et une de ses nombreuses formes plus ou moins subtiles. Pas facile de ne plus penser en mode binaire...

Bien à toi.

modeste a dit…

Maître, je comprends ce que tu cherches à me faire discerner dans ce processus causal des rapports physiques et intellectuels reposant sur l'égoïsme et l'individualisme, mais alors sur quoi reposent véritablement les rapports spirituels ?

essai de réponse :
Les rapports spirituels sont des échanges, des transferts d’énergie subtile prenant forme de pensées justes en vertus.
Ils se font donc normalement du plus « riche » vers le moins « riche », dans le cadre du service désintéressé,
et reposent sur trois principes :
le premier : ne pas nuire.
En second, ils se font dans le plus grand respect du libre-arbitre du récipiendaire.
En trois, ils se font suivant le principe du autant que possible.

modeste a dit…

Maître, voudrais-tu dire que tous les efforts d’apprentissage et de connaissances que j’ai pu accumuler, par mes recherches et mes travaux, n’ont aucune valeur et que je dois accepter de les sacrifier ?

Proposition de réponse:
Un coureur cycliste qui s’aligne au départ du tour e France peut se remémorer les efforts d’apprentissage et les croutes qu’il a dû consentir pour apprendre à faire du vélo,
mais, même si ils ont été un passage obligé, cela doit lui paraitre bien dérisoire aux vues des efforts et des compétences qu’il devra déployer pour boucler la grande boucle.
Les efforts d’apprentissage et de connaissances que tu as déployé jusqu’ici ne l’ont pas été en vain, la preuve, tu es là...
Mais tu les as déployés sur le plan intellectuel,
utilisant tes cinq sens physiques, coordonnés par la raison,
ils continueront à t’être utile, sur ce plan.
Mais effectivement, ils sont sans valeur là où tu te proposes d’aller, sur le sentier du disciple, qui lui, s’effectue sur le plan spirituel.
Les efforts que tu as déjà fournis sont sans commune mesure, à l’image de notre cycliste, avec ce qui t’attend, dans ta randonnée
où il te faudra réveiller et développer tes cinq sens spirituels : clairvoyance, clair audition, Intuition, Mémoire, Imagination, et les coordonner par la Foi éclairée.
Et ce n’est qu’en utilisant ce nouveau logiciel que tu pourras progresser.

Lilbudha a dit…

Proposition de réponse à la question : Maître, voudrais-tu dire que tous les efforts d’apprentissage et de connaissances que j’ai pu accumuler, par mes recherches et mes travaux, n’ont aucune valeur et que je dois accepter de les sacrifier ?

Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, pas avec si peu de nuance. Les efforts d’apprentissage et de connaissances que tu as accumulé pour parvenir là où tu en es aujourd’hui ont le mérite (valeur) de t’y avoir conduit et de te fournir ainsi une base sur laquelle travailler. Si tu poursuis tes efforts dans le bon sens, il te sera possible de sublimer cette base pour lui donner une valeur qu'elle n'avait pas auparavant. Pour ce faire, il est question de faire le sacrifice volontaire de tes aspirations égotiques et éphémères, se réduisant à la quête de jouissance de l’ego (service perso), pour les substituer par les aspirations spirituelles de ton ange solaire qui se caractérisent par le Don et l’accomplissement de son service désintéressé envers la Volonté de Bien. 



Les efforts d’apprentissage et de connaissance qui répondent à ces aspirations égotiques sont ceux que tu dois être capable d’abandonner sans une once de regret si tu aspires véritablement à entendre les aspirations supérieures de ta Conscience. Il ne t’est donc que demandé de sacrifier ce qui est épais en toi, au profit du plus subtil, en traversant les étapes d'une rigoureuse opération d’alchimie spirituelle. 



Sacrifier ce qui alourdit la Conscience et la tourne vers ses propres intérêts égotiques sans considération des intérêts d’autrui au profit de ce qui l’allège et la tourne vers le bien commun, en fraternité de pensée avec la Hiérarchie, cela paraît simple comme un jeu d’enfant, mais c’est dans les faits aussi difficile que les douze travaux d’Hercules.

modeste a dit…

Maître, que se passerait-il si je ne distribuais pas généreusement les richesses accumulées ?

Essais de réponse:

Dans le monde spirituel, et dès lors que tu t’engages sur Le sentier du discipulat,
le service désintéressé est une règle incontournable.
Tu ne dois pas perdre de vue que sur ce sentier, rien n’est acquis par hasard,
l’approche de la Vérité qui est la tienne n’est que parce que la Hiérarchie, et ton Ange solaire en tête, l’ont permise.
Donc si tu ne respectes pas cette règle dont tu bénéficie toi-même, et que tu ne distribues pas généreusement mais avec discernement les richesses que tu as acquises,
tu te condamne tout simplement à ne plus rien recevoir.

Lilbudha a dit…

Proposition de répondre à la question : Maître, que se passerait-il si je ne distribuais pas généreusement les richesses accumulées?

Distribuer les richesses que l’on a accumulé fait partie de l’initiation. Aucune Conscience ne s’initie seule, elle entraîne à sa suite d’autres Consciences plus ou moins proche de son niveau d’évolution qui bénéficient ainsi, par affinité vibratoire, des fruits de ses efforts sur le sentier initiatique. Cette distribution s’opère principalement, comme il t’a déjà été indiqué, sur la base de l’exemple. Il est d’ailleurs intéressant de noter que l’imitation joue un rôle majeur dans l’évolution des espèces.




Si un parent, par paresse et frivolité, est un mauvais exemple pour son enfant, il entraînera des retards d’évolution dont il devra assumer la responsabilité. Sachant que cet enfant a peut-être une petite soeur/frère qui observe attentivement son grand frère/soeur et qui subira elle aussi ce retard évolutif. On voit, au travers de ce grossier exemple, comment les chaînes de responsabilités karmiques peuvent s’alourdir significativement pour la Conscience à l’origine de ces différents retards.




Nous ne sommes pas seuls, notre richesse n’a de valeur que lorsqu’elle est partagée. Une personne intelligente, qui ne le serait que pour elle-même n’en a que l’apparence, sens en avoir l’essence. C’est encore plus vrai pour les vertus, une personne vertueuse est une personne qui rayonne ces vertus. Comme il faut être capable de conjuguer subtilement les vertus pour accumuler des Connaissances, il devient clair qu’une personne qui sait (initié) est une personne qui rayonne ses Connaissances. Si l’un va sans l’autre c’est qu’il y a une malfaçon que la Conscience devra réparer tôt ou tard, et si mieux vaut tard que jamais, mieux vaut tôt que tard.




Pour répondre à ta question, lorsque l’on cesse de rayonner les richesses que l’on a accumulé, elles retournent progressivement à leur état en contingence d’être, se dissociant de la partie animée, vitale et énergétique insufflée par la Conscience. Étant moins confrontée à ces énergies, elle en oublie les moyens de les invoquer et cet oubli (ignorance) la condamne à la régression. De plus nous pouvons déduire de ce qui a été dit plus haut que ce retard de parcours entraînera un alourdissement de son patrimoine karmique, lois de causalité obligent…