samedi 12 février 2011

La complaisance coupable entre dirigeants de même nature


Lorsque la voie de la France est corrompue par celui qui est en charge de la représenter...

J’ai, dans un précédent article sur ce blog, expliqué pourquoi Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, n’étant pas un Français de souche, ne pouvait exprimer les plus profondes sensibilités culturelles, politiques et philosophiques du pays du Siècle des lumières et de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.

Dans cette Histoire en marche, comme se plait à le rappeler le Président Obama, nous venons d’assister à une série d’épisodes qui démontrent la parfaite justesse et la pertinence de ce constat accablant d’un chef d’État en complet décalage avec le peuple dont il a pour mission d’incarner l’esprit, le coeur et la conscience.

Après être passé à côté de la révolution tunisienne, avec les médiocres péripéties que nous connaissons, et qui sont autant de révélateurs de ce que dissimulent des apparences faussement vertueuses, nous venons d’assister en direct à la pire des tartuferies à laquelle nous condamne d’avoir élu, sur des bases trompeuses, à la plus haute dignité nationale un personnage qui n’en a, et n’en aura jamais, ni l’envergure ni la compétence, ni la grandeur historique.

Déjà, sous le règne pas très glorieux de François Mitterrand, nous avons pu assister au fait qu’il soit en grande partie passé à côté de la libération des peuples de l'Est sous asservissement de la dictature communiste. Mais l’homme était d’une autre stature que celui qui le remplace aujourd’hui, et il avait rapidement sauté dans le train de l’Histoire afin de ne pas se laisser dépasser durablement par les évènements.

Aujourd’hui, où nous avons le privilège de voir tomber coup sur coup, deux puissantes et implacables dictatures, celle du sinistre Ben ali, en Tunisie, et celle du non moins sinistre et sanguinaire Moubarak en Égypte, nous avons notre Président, qui après de longues heures de réflexion, qui ont dû être manifestement chaotiques, se fend d’un communiqué laborieux et sans gloire qui fait injure à ce pays berceau des Droits de l’Homme. Que dit ce communiqué qui doit souligner un évènement d’une portée considérable ?

"Après plusieurs semaines pendant lesquelles le peuple égyptien a exprimé avec force et dignité sa volonté de changement, le président Moubarak a décidé de mettre fin à ses fonctions de président de la République arabe d'Égypte. La France rend hommage à cette décision courageuse et nécessaire", a déclaré M. Sarkozy dans un communiqué, saluant un "moment historique".

Il dit textuellement que la France - ce qui n’est pas du tout l’expression ni de la réalité ni de la vérité objective et encore moins l’expression du peuple souverain -, rend hommage au dictateur égyptien...

Voilà ici la démonstration de ce que peut produire un homme politique qui n’est pas un Français de souche. Son patrimoine karmique dont les racines ne plongent que superficiellement dans le terreau de notre Histoire, n’entre pas en résonance avec les gènes politiques, philosophiques et culturels du corps social.

Alors que la libération pacifique d’un peuple qui ayant surmonté ses peurs, ses asservissements, ses préoccupations égotiques quotidiennes, trouve le génie de s’affranchir de ses chaînes dans une aspiration commune à la Liberté, chaque citoyen ressent ce que l’Histoire nous a légué en héritage par la Révolution française et nous permet d’être en communion avec le peuple courageux de l’Égypte, notre «Président» ne trouve rien de mieux que de rendre hommage à ce dictateur qui pendant trente longues années a asservi, pillé, torturé et fait régner la peur et la misère dans son pays. Notre «Président» rend hommage à celui qui a laissé (probablement donné l’ordre) à ses forces de police et ses milices de tirer dans la foule, d’enlever et de torturer des journalistes et, en désespoir de cause, a osé lancer ses milices en espérant déclencher une guerre civile qui lui aurait certainement permis de rester au pouvoir par utilisation de la force et d’un épouvantable bain de sang.

La grande sagesse de ce peuple, par nature pacifique, ainsi que l’éthique d’une armée qui sait qu’elle est d’abord là pour protéger le pays contre les tentatives de puissances étrangères (Amérique et Israël) qui se satisfaisait (encourageait) cette dictature, ont fait avorter cette guerre civile que ce dictateur sanguinaire et sans scrupule était prêt à lancer.

Cet hommage à ce triste personnage, qui part en ayant dilapidé les richesses de son pays pour 16 milliards de dollars à son profit, sans compter les milliards de dollars au profit de ses proches, n’est pas une complaisance coupable, mais le révélateur de ce vers quoi vont les affinités de notre «Président» si peu français dans la dignité, l’honneur et l’éthique des valeurs de notre pays. Cela n'est rien d'autre qu'un affront et une offense fait à la souveraineté populaire.

Non, citoyen Président Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, le dictateur Moubarak ne mérite aucun hommage du peuple de France, mais juste son mépris et son dédain !

L’hommage du peuple du pays des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, la mère de toutes les Déclarations libératrices, va uniquement au courageux et inspiré peuple d’Égypte, comme il va à celui de Tunisie.

Votre communiqué est une indignité qui vous déshonore et qui déshonore le peuple de France.

C’est aussi le résultat d’une gouvernance corrompue et d’une absence totale de vertu politique, ce que l’histoire retiendra d’un règne si peu glorieux.




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4 commentaires:

Setanta a dit…

J'ai aussi entendu cette phrase choquante rendant hommage à ce dictateur et je pensais que des journalistes ou politiques ne manqueraient pas d'en faire référence... Rien, absolument rien, à croire qu'ils sont tous d'accord et ce, de l'extrême droite jusqu'à l'extrême gauche en passant par tous les partis censés nous représenter !

C'est un terrible aveu de duplicité que beaucoup de français de souche ont du ressentir.

Merci à toi le Gaulois Libre pour ce partage qui soulage un peu notre honte. ;-)

Anonyme a dit…

j'ai été moi même choqué par cet hommage rendu à ce dictateur alors que ce peuple était animé d'un Esprit pour une fois non politisé.C'est l'Esprit de l'Islam des grands initiés qui souffle aujourd'hui sur ces pays.
Merci de redonner au peuple arabe son droit d'exister.
Merci à toi Lug pour ta parole vraie et libre

Anonyme a dit…

Français "pure souche"... Je me marre ! Le Moal est breton si je ne me trompe et la Bretagne n'est française que depuis 1532 !
La pureté est dans la souche pour vous ???

Le Gaulois libre a dit…

Je suis ravi, cher anonyme, que vous puissiez manifester votre humeur rigolarde basée sur une vision étriquée de l’Histoire de notre pays et une lecture superficielle et frivole de mes propos. C’est au moins un mérite, qui n’est pas des plus déplaisant, que procure ce blog...

Lecture frivole, car il n’a jamais été dans mes intentions de distinguer un citoyen de France d’un autre tant que cet autre n’assume pas un des plus hauts mandats de représentation que le peuple lui confit. A charge pour lui d’incarner et ce qui le caractérise, et ses valeurs, et sa culture, et ce qui fait son génie et son ipséité.

Notre citoyen Président, Nicolas Sarközy de Nagy-Boscsa est né sur le sol de France (il n'y a pas si longtemps) de parents hongrois. Difficile de croire qu’il n’ait pas reçu l’essentiel de ses traditions familiales fortement teintées du pays d’origine de ses parents. Cela n’en fait pas moins un citoyen français ordinaire, mais certainement pas le plus habilité, comme hélas ! le démontre chaque jour la réalité, pour incarner ce qui fait la richesse et la spécificité de la Nation française, de son Histoire et de ses valeurs républicaines.

Vous dites, fort maladroitement, que mes racines bretonnes ne feraient de moi un français que depuis le rattachement de cette province au royaume de France, c’est-à-dire 1532. Même si cela était, je me contenterais aisément de cette profonde racine qui fait de mes ancêtres les contemporains de la Révolution française, mais votre observation n’est que le résultat d'une vision bien étriquée de notre Histoire commune, cher anonyme....

Vous oubliez un peu vite qu’avant d’être la France ce pays, comme je l’indique dans mon article, était connu comme étant la Gaule, peuple ayant une riche culture, de solides traditions celtiques, une industrie avancée et des moeurs sociales et artistiques au moins aussi raffinées que ceux de l’envahisseur romain, dont le Dictateur César s’est employé à repeindre fallacieusement sous des couleurs barbares, ce qui n’a jamais été la vérité historique.

Vous oubliez qu’après l’occupation romaine, qui avait fédéré l’ensemble du pays gaulois, l’effondrement de l’Empire ayant ouvert la voie aux invasions barbares, la meilleure protection, et celle qui s’est révélée la plus efficace a été l’instauration de féodalisme et le morcellement du pays en fiefs...

Vous oubliez qu’à l’époque que vous évoquez ( XVIe siècle) beaucoup de provinces n’étaient pas encore rattachées au royaume de France, ce qui n’en supprimait pas pour autant les dénominateurs qu’elles avaient en commun et qui avait pour racine la tradition celtique et gauloise.

La Bretagne, et les peuples qui la composent ont apporté leur riche contribution à ce qu’est devenue la France, bien avant son rattachement officiel. Je prendrai pour exemple ce Connétable de Bertrand du Guesclin (Breton du pays Breton), qui a permis de restaurer l’autorité royale face aux Anglais, ainsi que cette autorité royale face aux compagnies de routiers (brigands de grand chemin), dont l’inquisition avait permis l’émergence, par sa politique totalitaire, dogmatique et fasciste en désocialisant une part considérable de la population par ses croisades intérieures. Routiers qui étaient devenus si puissants qu’ils se sont permis de battre à plate couture l’Ost royal lors de la bataille de Brignais en 1362.

Vous oubliez les contributions apportées par les Bretons lors de la guerre de Cent Ans. Contributions qui ont parfois été en faveur des Anglais tant la politique calamiteuse des Valois ressemblait à celle de notre époque actuelle.

Alors, mon cher anonyme, si mes racines françaises ne remontent que jusqu’à l’an de grâce 1532, mes racines gauloises prennent allègrement le relai au-delà de cette date, comme en témoigne l'histoire de ma province d'origine...

Voilà qui réduit votre petite observation à n’être que sujet de rigolade, mais il en faut aussi...