mardi 5 avril 2016

Dialogues N° 11 : Le discernement de la bonne voie. (MAJ du 20/04/2016)






Maître, comment savoir si je suis la bonne voie ? 




Si tu veux connaître la bonne direction, regarde dans quel sens vont la majorité de tes semblables qui constituent la masse dominante de la normalité ambiante du moment dans le Kali Yuga, et si tu vas dans le sens contraire, c'est que tu es sur le bon itinéraire.

La bonne voie est toujours celle que suivent les Consciences éveillées et les esprits libres qui ne se contentent pas de "savoir", mais s'efforcent en toute circonstance de connaître. La liberté est toujours un acte rebelle vis-à-vis de l'illusoire et éphémère conditionnement, propre à une période de l’Histoire humaine, et constituant la normalité ambiante routinière ne reposant que sur des apparences trompeuses, des certitudes sclérosées et obsolètes, et des convictions oiseuses.

Mais le premier mérite de la question que tu me poses est sans conteste celui qui révèle l'état d'évolution de ta Conscience mettant en action ton sens de discernement le plus subtil, et ce, afin de distinguer si ta démarche est de l'ordre du "Bien" (évolution) ou du "Mal" (involution). Cet indicateur est un marqueur d'une Conscience humaine se préoccupant d'accomplir, durant son incarnation, le dessein le plus évolutif (juste en vertus) en rapport avec les capacités de sa forme d'identification. Cette démarche est aussi celle qu'indique à suivre, dès son premier Logion, l'Évangile de Thomas :

Que celui qui cherche ne cesse point de chercher jusqu'à ce qu'il trouve ; lorsqu'il trouvera, il sera troublé ; et lorsqu'il sera troublé, il admirera, et il régnera sur l'univers!

Lorsque tu commences à entendre le murmure de ton Parleur silencieux, et surtout à comprendre (assimiler) les enseignements qu'il te communique, c'est forcément que le cours de ta trajectoire s'inverse. Tu es alors confronté au dilemme qui consiste à rester dans les certitudes d'apparence confortable, auxquelles je faisais référence précédemment, mais asservissantes de la Raison avec la camisole de son mécanisme de causalités pragmatiques, ou de choisir de partir à la découverte de cette terra incognita qu'est la Foi avec le salutaire, mais très inconfortable doute qui l'accompagne.

Quand la Conscience décide de changer volontairement la direction de sa trajectoire, elle ne le fait pas pour suivre aveuglément la multitude du plus grand nombre en se laissant embourber dans ses ornières profondes, mais pour s'affranchir d'une intoxication qui se révélait invalidante et de plus en plus anxiogène. Quitter le confort d'une routine collective d'apparence rassurante n'est pas sans conséquence. Il faut à la Conscience la volonté, le courage et surtout la conviction de ne plus aller dans la bonne direction pour en arriver à cette puissante remise en cause. Elle devra alors développer une endurance sans faille pour supporter l'incertitude qui accompagne tous ceux qui décident de sortir du profond sillon de la facilité, pour s'engager dans un chemin qu’elle devra créer au fur et à mesure de sa nouvelle progression. Comme le disait Lénine : là où il y a une volonté, il y a un chemin.

Le doute permanent est le prix à payer pour sortir des limites exiguës de la routine collective. La Conscience devra s’aventurer très prudemment dans le vaste territoire de sa propre ignorance, car s’il offre à son libre arbitre tous les champs du possible, il est aussi porteur de nombreuses possibilités d'égarement. Mais c'est aussi dans ces conditions d'incertitude que tu découvriras toute l'importance d'une intuition spirituelle en pleine activité, ainsi que l'aide bienveillante du Parleur silencieux pouvant constamment te servir de précieuse boussole, pour peu que tu décides de rester à son écoute.




Maître, voudrais-tu dire que forcément suivre, plus ou moins assidûment, la routinière normalité ambiante ne permet plus d’être sur la bonne voie ?



Tu n’es pas assez attentif à la justesse de mon propos. Je ne te dis pas que tous ceux qui suivent, pour des raisons fort différentes les unes des autres, le cheminement de l’illusoire normalité ambiante ne sont pas sur la bonne voie, mais qu’ils ne vont pas dans la bonne direction, ce qui n’est pas pareil. 

Le bon berger est parfois dans l'obligation de suivre le chemin de perdition qu'ont emprunté ses brebis égarées, dans le dessein de les ramener dans la bonne direction, afin de leur éviter les turpitudes de leur folle témérité et divagation. 

Il y a des Consciences, pour parfaire l'accomplissement de leurs desseins de forme afin qu'il soit en parfaite harmonie avec le Dharma, qui acceptent de s'incarner volontairement dans une normalité ambiante en état d'involution proche de l’autodestruction. Leur but étant d'apporter le concours de leurs Connaissances et de leur sagesse dans le cadre d'un service totalement désintéressé au profit de l'utilité commune, et ce, pour aider les aspirants qui le souhaitent à se libérer de l'étouffant conditionnement que fait subir cette normalité ambiante dégénérative. Mais ces exemples sont suffisamment rares pour venir confirmer la règle qui veut que pendant l'ère du Kali Yuga, la masse du plus grand nombre prenne pour vérité toutes les tromperies, illusions, élucubrations et autres affabulations. Elle prend aussi pour des valeurs morales communes établies, la déloyauté, l’égoïsme, la dissimulation, la duplicité, les feintes, les faux-semblants, l'hypocrisie, les artifices de travestissement, les leurres et les fourberies. La corruption est sa norme, l'injustice sa loi et les profits issus de cette corruption généralisée : ses mérites. Lorsque la tricherie, la félonie, l'abus de confiance, le mensonge, la ruse, la duperie, la supercherie, l'imposture, la mystification, le charlatanisme, la fanfaronnade, la vantardise, l’incompétence et la manipulation malveillante sont devenus des dénominateurs communs respectés par ce plus grand nombre, accepter d'en faire partie et d'en partager les vices et les lâchetés, en toute connaissance de cause, est le plus sûr moyen de se corrompre soi-même. 

Comme j'ai l'habitude de le dire : lorsque la vertu devient complaisante avec le ou les vices, ce sont toujours ces derniers qui remportent la victoire. Ce Principe est hélas! invariable. Donc, ceux qui acceptent de s'incarner dans une normalité ambiante fortement involutive, sans pour autant partager la moindre de ses fausses valeurs, ni accepter la moindre compromission ou complaisance avec cette corruption généralisée, le font pour offrir l'exemplarité d'un comportement reposant sur l'éthique, la probité, la droiture, la compassion, la fidélité à des convictions vertueuses, l'altruisme, la justice et l’amour-sagesse. Libre à ceux qui souhaitent sortir de l'asservissement des lois de causalité de se servir de cette exemplarité pour inverser le parcours de leur cheminement.




Maître, je ne saisis pas très bien la nuance, pourrais-tu me donner quelques précisions ?





Contrairement à ce que racontent les faux initiés et les faux prédicateurs, que tu le veuilles ou non, il n’y a pas trente-six voies, il n’y en a qu’Une, mais qui comprend deux directions diamétralement opposées : l’involution et l’évolution. 

Lorsqu’une Conscience s’incarne dans une période de l’Histoire de l’Humanité où la civilisation, dans son ensemble de masse, se consacre à la vénération du matérialisme périssable, la corruption, l’injustice, l’asservissement, l’ignorance, l’inculture, l'idolâtrie d'icônes de pacotilles et les dérisoires satisfactions organiques et prosaïques, force est de constater que cette civilisation, et les Consciences s'identifiant à elle, suit la direction de l’involution la plus régressive, ce que les orientaux appellent le Kali-Yuga, l’âge noir. C’est toujours la Voie, mais ce n’est plus la bonne direction. 

Une Conscience éveillée capable de discerner la différence qu’il y a entre la direction de l’involution et celle de l’évolution - malgré le conditionnement asservissant que fera peser sur elle l’oppressante corruption d'une normalité ambiante moutonnière -, pourra volontairement activer son libre arbitre pour ne pas se précipiter dans le vide de la mortalité avec tous les moutons de Panurge. Cette volonté de libre arbitre demandera de solides Connaissances venant renforcer les convictions acquises par une Conscience et développer son sens du discernement subtil, grâce auxquelles elle pourra décider de s’orienter en direction de l’évolution, et ce, malgré les réprobations, critiques, quolibets, anathèmes, menaces, discrédits et calomnies venant de cette normalité ambiante ne supportant pas que des esprits libres, et nécessairement rebelles, lui rappellent sa déplorable condition de servage, et l’égarement dans lequel elle s’engage à cause de ses fausses certitudes. 

Si, durant le Krita Yuga (l'âge d'or) suivre la normalité ambiante, n'ayant que pour dessein de servir le Dharma, est une assurance d'être sur la bonne Voie et dans la bonne direction (celle de l'évolution), dans le Kali Yuga, où toutes les valeurs sont inversées, c'est exactement le contraire. Pendant le Krita Yuga, suivre la normalité ambiante c'est faire preuve de Connaissances, de compétence et de responsabilité. Pendant le Kali Yuga c'est faire preuve d'ignorance, d’incompétence, d'irresponsabilité et d'involution. Sortir de la normalité ambiante durant le Kali Yuga nécessite l’éveil de la clairvoyance d’une Conscience pour lui permettre de percevoir, contre toute évidence apparente, que ce suivisme n'est pas le bon cheminement. Cette redoutable épreuve permettant une prise de Conscience, n'est possible qu'en élargissant considérablement son champ de Connaissances bien au-delà des limites étriquées du "savoir" imposé par cette "normalité". Ce qui était une évidence véritablement fondée durant le Krita Yuga n'est plus qu'une illusion chimérique et un égarement dans le Kali Yuga. 

Ce n'est que par l'accumulation de ses Connaissances qu'une Conscience parvient à concentrer en son point focal, suffisamment d'énergie susceptible de donner la force nécessaire à sa volonté pour s'affranchir des contraintes d'un conditionnement délétère.


Maître, peut-il y avoir des Consciences qui s’incarnent dans une normalité ambiante en involution, et qui la suivent volontairement tout en étant en évolution ?



Voilà une bien curieuse question, mais qui ne manque pas de finesse et de subtilité, puisqu'elle tient compte de la petite parabole biblique que je viens d'utiliser, pour illustrer mon propos, du berger et de la brebis égarée. 

Effectivement, il y a heureusement des Consciences humaines, dans le but de parfaire leur propre évolution spirituelle, et atteindre le niveau de deva par leur entier dévouement au Dharma, qui acceptent pour mission d’apporter, au sein d’une masse ignorante en perdition, le secourable et chevaleresque service désintéressé concernant la transmission des Enseignements de l’immémoriale sagesse consacrés à l’ordre souverain des choses. Ce sacrifice qu’elles font de leur incarnation, en se replongeant dans un espace de souffrances, de misères, d’obscurité, de violence et d’angoisses, dans le dessein de servir l’utilité commune, permettra à de nombreuses Consciences, un peu plus éveillées que les autres, de ne pas continuer aveuglément leur cheminement dans la mauvaise direction et la désespérance. C’est aussi par ce sacrifice que ces Consciences plus évoluées parviennent au niveau supérieur, celui de la transfiguration. 

Ces Consciences, se caractériseront par un esprit libre, suivant le troupeau en perdition sans rien attendre d’autre que de pouvoir sauver, autant que possible, les brebis égarées. Ceci est symboliquement illustré par la figure emblématique du Christ rédempteur, pour les Occidentaux, ou par Vishnu, Ramâ, Krishna ou Bouddha pour les Orientaux. S'il n'y avait pas ce processus d'aide collective offrant l’exemple d’une possibilité de rédemption, l'involution deviendrait inévitablement une voie de perdition sans aucun espoir d'en sortir. Cette fâcheuse illusion a été volontairement entretenue par les promoteurs d'une damnation éternelle, dans le dessein inavouable d'assurer leur domination intellectuelle, spirituelle, politique et économique sur des populations ignorantes et craintives, pas encore maitresses de leurs émotions, qu'ils entendaient soumettre à leur seule autorité. 

Tu pourras constater que l'Histoire de l'Humanité est jalonnée des récits, plus ou moins légendaires, de ces Consciences rebelles à l'ordre établi venant offrir des perspectives d'affranchissement et de réelle évolution aux populations trop souvent résignées à la désespérance. Prenons l’exemple de Vishnu, le grand Principe universel de l'Amour-Sagesse, cette puissante divinité ne s'incarne jamais parmi les êtres humains, ce qui serait contraire à sa Nature, mais il intervient par le truchement d'un avatar s'incarnant en période de Kali Yuga, afin de permettre un retour au Krita Yuga. L'avatar incarné ne découvre qu'il est l'expression de la volonté de Vishnu qu'après avoir accompli intégralement - devenant ainsi l’exemplarité servant de modèle à suivre -, le dessein libérateur propre à cette mission particulièrement difficile, tant il devra surmonter de difficultés et d'obstacles, dont celui d'avoir contre lui la toute-puissance de l'ordre établi au sein de la normalité ambiante de son incarnation. 

Bien évidemment rares sont ceux pouvant s'incarner en tant que Vishnu, Ramâ, Krishna, Bouddha, Apollon, Osiris, Quetzalcoatl ou le Christ, mais le succès de leurs incarnations repose sur une multitude de Consciences adhérant volontairement à la réalisation de leur dessein dharmique, pour qu'ils finissent par faire triompher un aspect civilisateur de la Volonté de Bien permettant à l'humanité de faire un progrès sensible. 

Le Christ ne s’est véritablement révélé au monde que parce qu’il a été entouré d’apôtres et d’un nombre croissant de fidèles qu’il est parvenu à nourrir grâce à la multiplication du pain de vie qu’était son Verbe vivant. Ceci est parfaitement conforme au Principe dharmique (providentiel) qui veut que nul ne s’élève si cette élévation ne permet pas et ne favorise pas celle des autres.


Maître, si je suis aveuglément tes indications, enseignements et avis, me serait-il possible de penser que cela suffit à m'assurer d'être sur la bonne voie ?



Suivre aveuglément est bien la dernière chose à faire. La Foi aveugle est aussi préjudiciable au développement d'une Conscience que son maintien dans l'ignorance. Je t'invite à relire la citation du Bouddha que je t'aie communiqué lors de mes réponses à tes questions sur le choix de l'itinéraire. J'y ajouterais ce propos biblique se trouvant dans les épitres de Sain Jean, chapitre 4 : 

"Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde."

Si tu cherches sérieusement la Vérité, ne te réfugie pas dans la facilité d'un suivisme moutonnier, quelle que soit la valeur que tu accordes à celui que tu entends suivre, sinon tu finiras inévitablement dans l’ornière de la plus illusoire normalité ambiante. La valeur que tu accordes peut ne reposer que sur des informations erronées et un manque de discernement. 

La Connaissance, à l'inverse du savoir, est une redoutable ascèse impliquant une volonté sans faille de mise à l'épreuve de chacune des pensées que l'on entend assimiler pour en tester la justesse et les vertus. Dans le Mahâbhârata cela s'appelle les « austérités » que doivent accomplir ceux qui aspirent à être entendus des dieux. Cette mise à l'épreuve sera d'autant plus exigeante dans la mesure où l'officiant cherchera sans cesse à en vérifier la solidité dans toutes les configurations possibles (sur chacun des plans de chacun des trois Mondes). Il suffit parfois de pas grand-chose pour que ce que l'on croyait juste et vertueux devienne rapidement le contraire. Exemple : donner généreusement trop de nourriture à une personne affamée peut lui nuire autant que de ne pas la nourrir. Si l'intention du départ est louable, le manque de rigueur, de Connaissances, de pondération, de pertinence et de rectitude, de la part de la Conscience qui assume ses responsabilités lors de cette mise à l'épreuve, fera ce qui pavera le chemin de l'enfer de bonnes intentions. 

La recherche de la bonne voie est indissociable de la quête de la Vérité. C'est une exigence de chaque instant, et elle devient de plus en plus subtile, complexe et sophistiquée au fur et à mesure que la Conscience évolue. 

Chaque état de Conscience a un dharma personnel qui lui correspond, mais ce dharma doit encore se mettre en harmonie avec le dharma de l'environnement collectif au sein duquel la Conscience s'incarne. Lorsque ces deux dharma se trouvent en phase, encore faut-il qu'ils soient compatibles avec le Dharma, celui qui règne sur tous les plans de chacun des trois Mondes pour pérenniser l'Ordre souverain des choses. La gestion responsable de ces différents dharma est ce qui provoque l'extraordinaire conflit interne d'Arjuna, avant qu'il ne se lance dans le redoutable combat sur le Kurukshetra pour résoudre le conflit externe ; ce qu'il ne parviendra à faire victorieusement que grâce à ses qualités spirituelles, à l'assistance et l'omniscience des très hautes Connaissances en matière de Dharma de Krisna (Vishnou). Car,  comme l'indique le Sepher de Moïse, c'est par la maîtrise de la Connaissance multidimensionnelle du Bien et du Mal qu'une Conscience redevient semblable à Lui-les-Dieux. 

Alors, si mes indications, enseignements et avis se révèlent justes et vertueux, lorsque tu les mettras en pratique, suis-les ! mais pas avant que cette mise à l'épreuve les fasse passer pour toi de l'état hypothétique de "savoir" en celui de solides Connaissances. En suivant ce chemin jalonné de ces Connaissances éprouvées, tu seras toujours sur la bonne voie et dans la bonne direction, sans même avoir besoin de te poser la question, tant l'évidence se fera pour toi qu'il ne peut pas en être autrement, et ce que te confirmera ton Parleur silencieux, si toutefois un doute persistait.

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4 commentaires:

Lilbudha a dit…

Proposition de réponse à la question : Maître, comment savoir si je suis la bonne voie ?

Pour savoir si tu suis la bonne voie, tout ce dont tu as à te servir est de ton discernement, et le plus subtil est vivement recommandé si tu ne souhaites pas te voir glisser sur la pente de l’éphémère facilité, si caractéristique de l’involution.



Cette voie est celle des médiocres et des Consciences faibles, laissant leur corpus de pensées se faire façonner par d’autres plutôt que de faire l’effort de le façonner elles-même. C’est aussi celle choisie par le plus grand nombre, c’est pourquoi un bon indicateur afin de savoir si tu suis la bonne voie est celui d’aller dans le sens inverse de la normalité ambiante générée par ce plus grand nombre.



Cet acte de rébellion peut être le pivot d’une Conscience qui, suivant aveuglément le troupeau et subissant les Lois de la causalité, commence dès lors à se tourner librement et volontairement vers les Lois Providentielles. Car le véritable chemin d’initiation s’éprouve bien plus dans la liberté (Providence) que dans l’asservissement (Destin).



Ce qui te nourri est ce qui te façonne, ainsi, sur le plan physique l’individu est conditionné par son régime alimentaire, plus celui-ci convient et répond sobrement aux besoins de sa forme et plus sa forme s’en trouve épanouie. Pour connaître ses besoins et les moyens de les satisfaire sobrement, il n’y a pas d’autres possibilités que de faire différents essais et de constater par soi-même de l’efficience ou non de certains aliments (qualité) et des limites à respecter (quantité). Ce Principe de fonctionnement Providentiel s’applique sur chacun des plans des trois Mondes.



Devient donc hermétique aux diseuses de bonne aventure, aux médecins amateurs, aux faux prophètes et aux vendeurs du prêt-à-penser. Ces charlatans, qu’adule les moutons de la normalité ambiante, feront tout pour te détourner de la liberté indispensable à toute vraie évolution. Il te faut retrouver l’indépendance du véritable alchimiste, enfermée dans son laboratoire et dans sa Science, insensible aux sirènes de la normalité ambiante, tu n’entendras alors que le chant de ton âme-de-vie et le crépitement de son Feu ardent.

Ici, tu sauras intimement et sans faux-semblants que tu suis la bonne voie.

Lilbudha a dit…

Proposition de réponse à la question : Maître, voudrais-tu dire que forcément suivre, plus ou moins assidûment, la routinière normalité ambiante ne permet plus d’être sur la bonne voie ?

Bien que juste, nous devons orner de vertus ton postulat afin de répondre aux exigences voulues par l’évolution.

En effet, à moins de vivre en reclus, la routinière normalité ambiante affecte tout à chacun, à différents niveaux. Cela passe tout d'abord par ceux de ton entourage, proche ou lointain, qui sont immergés et acclimatés à celle-ci, s’en faisant bien souvent les relais passifs. Cela passe ensuite par les médias : films, séries, radios, réseaux sociaux, journaux numériques, télévisés ou papiers, mais aussi par la musique et la culture de manière générale.

Il y a trois types d’influences principales que tu devras faire l’effort de discerner au sein de la normalité ambiante : celles qui tentent volontairement de te maintenir sous asservissement involutif, celles qui sont entrainées par le sillage laissé par les premières (relais passifs, tout aussi dangereux que les premières) et celles qui peuvent être un appui pour en sortir.

Ta première préoccupation sera donc de t'éloigner autant que possible des influences cherchant volontairement à prendre de ton temps, qui est une énergie précieuse, sans rien t'offrir en retour, si ce n'est plus d'asservissement, comme par exemple l'industrie pornographique, les émissions décadentes et dégradantes, les films pour cerveaux déconnectés, les journaux assujettis par le monde de la finance, les sites poubelles proposant des contenus vides de sens etc…



La normalité ambiante qui est un puissant égrégore (vivant) se fait servir par une hiérarchie de différents vassaux qui, lorsque l’on tente de sortir du troupeau, ne manque pas de rappeler à l’ordre celui ayant l’outrecuidance de résister à l’attraction qu’il exerce. Dans tes efforts évolutifs, tu seras donc sujet à de multiples attaques, allant de la simple moquerie, à la sournoise « amitié », en passant par l'effet de mode ravageur, tout ceci ayant pour finalité de te reconduire au sein du troupeau. Ta tâche sera de discerner et de parvenir à résister à ces influences plus ou moins subtiles, et, crois-moi, elles sont nombreuses et vicieuses.



Tu remarqueras que je ne te demande pas de te couper définitivement de ces influences, ce qui reviendrait à te couper des membres de ta propre complexion, t’amputant alors d’une formidable opportunité d’évolution, mais de forger tes vertus de façon à pouvoir les opposer aux vices que te présenteront avec assiduité ceux-ci. C’est donc une véritable opération alchimique à laquelle je t’invite, transformant le plomb de ces influences vicieuses, néfastes et funestes, en forces vertueuses, fécondantes et vivantes capables de te soutenir dans ta quête de vérités.



De plus, il n’est pas d’évolution possible sans que la Conscience ne fasse bénéficier de ses lumières à d’autres Consciences moins avancées qu’elle sur le camino. Ainsi, au fur et à mesure de tes travaux, tu seras amené à partager, avec ceux qui le souhaitent, tes propres richesses, prouvant par là que tu as su recevoir les lumières de la Providence.

Lilbudha a dit…

Proposition de réponse à la question : Maître, peut-il y avoir des Consciences qui s’incarnent dans une normalité ambiante en involution, et qui la suivent volontairement tout en étant en évolution ?

Si de telles Consciences existent bel et bien, l'exercice qui consiste à suivre la normalité ambiante en involution, sans sombrer dans le gouffre de l'insignifiance et de la régression, est analogue à celui de l'ascension d'une montagne dans des conditions particulièrement défavorables.

Dans de telles conditions, notre randonneur de l'extrême devra être particulièrement bien équipé (Connaissances) et prendre de minutieuses précautions (rigueur et rectitude du geste) s'il ne veut pas finir par reporter sa mission à plus tard, ce qui signifiera qu'il n'aura pas su profiter de l'occasion qui lui était offerte (incarnation mineure) pour faire un formidable bon en avant sur l’échelle de Jacob. Je te rappelles qu'il devra rattraper le retard accumulé lors de cette incarnation, car il n'y a aucun raccourci. Lorsque l'on descend de la montagne et que l'on a pour but ultime de la gravir, il faudra bien remonter un jour pour arriver ne serait-ce qu'au même niveau, sans les forces perdues par cet aller-retour inutile.

Dans quel cadre une telle Conscience pourrait-elle suivre "volontairement" la normalité ambiante alors ? Dans le cadre étroit définit par le Dharma, et qui consiste à faire le nécessaire afin de pouvoir assurer son service désintéressé parmi ses frères plongés dans la normalité ambiante, tel le phare offrant de la lumière à ceux qui cherchent leur chemin. Une Conscience d'un tel niveau suit la normalité ambiante juste ce qu'il faut pour ne pas perdre tout contact avec son entourage, proche ou lointain.

L'on ne peut donc pas confondre le mouton de la normalité ambiante avec une telle Conscience. Le premier suit la normalité ambiante sans limite à respecter, ou plutôt celles qu'il a hérité, sans jamais chercher à les éprouver, tandis que le second s'impose une rigueur et une discipline afin de ne pas jamais se laisser compromettre par les anti-valeurs de cette normalité.

Suivre volontairement la normalité ambiante, jusque dans ses moindres vicissitudes, ne peut pas permettre autre chose que de s'y compromettre pour finalement perdre temporairement le contact avec son âme-de-vie. Il faut donc apprendre à côtoyer les vices véhiculés par la normalité sans jamais laisser à ceux-ci l'occasion de compromettre sa Conscience, ce qui ne peut se faire que dans le cadre de la pratique des vertus. L'exercice est périlleux, mais les mérites seront nécessairement estimés par la Providence à la hauteur de la difficulté de la tâche. Nous pouvons alors dire qu'une telle Conscience s'incarne dans des conditions aussi défavorables pour parfaire ses Connaissances, ses vertus, mais aussi son sens de l'éthique et ses valeurs morales. Il n'y a qu'en plein milieu de la tempête que le véritable capitaine révèle l'étendue de sa maîtrise, autrement, par temps calme, un simple matelot peut faire l'affaire...

Lilbudha a dit…

Proposition de réponse à la question : Maître, si je suis aveuglément tes indications, enseignements et avis, me serait-il possible de penser que cela suffit à m'assurer d'être sur la bonne voie ?

Bien sûr qu'il t'est possible de le penser, de le croire, et même de t'en convaincre, te polarisant alors aussi sûrement que les moutons de la normalité ambiante vers le sens involutif de la Voie.

Lorsque tu suis aveuglément mes indications, enseignements et avis, tu le fais en fonction de ce que tu crois en avoir compris, en fonction de tes propres limitations, ce qui peut être très loin de la justesse et des vertus que je fais l'effort de te transmettre.

Procéder ainsi, c'est donc te limiter à une compréhension de surface (savoir), sans aller en profondeur (Connaissances), ce qui n'a aucun pouvoir réformateur sur la Conscience. Cette profondeur ne peut être atteinte qu'en allant au charbon, c'est à dire, en confrontant ce que tu crois avoir compris d'avec les réalités de la Vie, qui ne manquera pas une occasion de te mettre à l'épreuve si tu te mets dans les bonnes dispositions pour le "voir", ce qui nécessite une Foi solidement ancrée sur la base de la Raison.

Il est rassurant de se dire qu'il existerait une voie toute tracée, dont je n'aurais qu'à te faire imaginer les diverses étapes pour que, ce faisant, tu crois l'avoir traversée toi aussi. Sauf que ce n'est pas dans les plans de la Divine Providence qui compte bien respecter la Volonté du Divin Créateur qui est de laisser à toutes ses Créatures le soin de façonner leurs propres chemins, à la hauteur de ce qu'ils pensent être.

Je peux, tout au plus, t'expliquer où trouver du feu, où trouver du bois, et t'apprendre à confectionner une torche, mais je ne peux parcourir pour toi le chemin qui te sépare de la sortie de la caverne de Platon.

Une Conscience libre, telle que tu me sembles aspirer à l'être n'a pas besoin qu'on lui indique où poser chacun de ses pas, mais plutôt d'apprendre à marcher convenablement, ce que nous faisons ensemble présentement...

En rapport avec ta question, je partagerai avec toi une histoire que m'a raconté un jour mon Maître :

"Un automobiliste conduit la nuit alors qu’il y a un brouillard à couper au couteau. Il aperçoit au loin les feux arrière d’un véhicule. Il se dit : je vais me mettre derrière cette voiture et la suivre, cela me facilitera la conduite. Pendant un long trajet, tout se passe parfaitement bien, lorsque brutalement la voiture qu’il suit stoppe, au point qu’il ne peut éviter de lui rentrer dedans.

Il descend pour constater s’il n’y a pas trop de dégâts, et le chauffeur de l’autre véhicule en fait autant. Alors le suiveur demande : mais qu’est-ce qui vous a pris de stopper aussi brutalement ? Et l’autre de répondre : Désolé mon vieux, mais je suis arrivé dans mon garage !"