Dr. Faust : C’est décidé, je me lance en politique ! Aussi, toi, qui contractuellement doit satisfaire le moindre de mes désirs, donne-moi je te prie, l’Arcane majeur, clé de toutes réussites spectaculaires en ce domaine.
Méphisto : Il est simple comme le jour l’ami, le voici dans sa pureté originelle : Travaille le plus petit dénominateur commun d’une populace.
Dr. Faust : Tu veux dire celui sur lequel le plus grand nombre peut se réunir ?
Méphisto : Absolument !
Dr. Faust : Comme par exemple le suppositoire ?
Méphisto : C’est quoi cette histoire de suppo de chose ?
Dr. Faust : Ben y a les partisans de l’introduction du suppositoire par le gros bout, et la partie adverse qui est pour l’introduction par le petit bout, les deux camps ayant de solides arguments à l’appui de leur idéologie…
Méphisto : Oui, c’est un peu ça, mais je préfère nettement réunir 100.000 personnes autour d’un sujet dérisoire, insignifiant et médiocre, comme un match de Foot, et porter leur exaltation au comble de l’absurde, afin que cette foule ne fonctionne plus qu’avec un seul cerveau, celui du plus con d’entre eux…
Dr. Faust : Et une fois que cette foule fonctionne avec le cerveau du plus crétin, que faut-il en faire ?
Méphisto : Ce que tu veux, elle est prête à croire n’importe quoi, sauf la vérité et pourvu qu’elle ait l’impression d’être devenue intelligente, parce qu’enfin elle s’imagine comprendre quelque chose…
Dr. Faust : C’est pas très moral cette formule …
Méphisto : La morale ne sera jamais élue en démocratie, c’est juste un groupuscule ultra minoritaire !
Dr. Faust : Tu voudrais dire qu’une réussite politique ne peut pas s’obtenir en dehors de la fourberie, du mensonge, de la duperie et de la crapulerie…
Méphisto : Les lois de la Providence sont ainsi faites, mon ami, Dieu ne fait pas de politique, alors il faut bien que d’autres s’en chargent…
Dr. Faust : Si Dieu ne fait pas de politique, dois-je comprendre qu’il y a de fortes chances pour que tu t’y intéresses ?
Méphisto : Dis donc ! Tu voudrais pas, qu’en plus de supporter la promiscuité des cavernicoles velus dans leur macérat, je sois privé de la moindre distraction ?… Je vous reproche, moi, d’avoir la télé ? Non mais ! sans blague !
Dr. Faust : Ok, ok ne te fâches pas, mais du coup, j’ai moins d’appétence à la politique, surtout si elle se résume à la médiocratie…
* Extrait des Clavicules de la Sapience
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12 commentaires:
Mephisto : ...Que voilà un manque de discernement cher Faust ! On ne peut guider un peuple qu'en le connaissant bien. Le peuple est un animal qui se fout bien de la morale et qui vit heureux de son ignorance tant que son maître lui apporte du pain et des jeux..." ;-p
Faust : J’entends bien cher Mephisto, mais quelle pourrait bien être la raison qui soutiendrait l’ambition d’une honnête Conscience de vouloir guider un troupeau d’ânes bâtés à l’abattoir de leurs turpitudes ?
Sans doute cher Faust, la possibilité de s'elever soi meme en élevant d'autres consciences un "brin" moins avancées.
sans doute la possibilité à cette Conscience de s'éléver en faisant évoluer ce troupeau moins avancé, mais c'est là une partie fort difficile sur le terrain de jeu du Vice.Je crois qu'en son temps un certain Jésus avait essayé ...
Faust : n'y a-t-il pas vanité que de vouloir faire boire un (ou des) âne qui n'a pas soif, mon cher Mephisto (alias Costes Geoffrey...;-) ?
Mephisto : Je suis bien placé pour savoir que l'enfer est pavé de bonnes intentions et une bonne Conscience ne devrait pas avoir d'autres ambitions que celle de servir son peuple au mieux et sans jamais le contraindre à quoi que ce soit. Si cette bonne Conscience veut un peuple sage, elle doit gouverner avec sagesse. Si elle veut imposer la sagesse à son peuple, elle sera pendue sans délai. Voilà de quoi te redonner un peu d'appétence à la politique mon cher Dr Faust !
Faust : mon cher Mephisto je reconnais bien là ta subtile duplicité de langage. ;-)
Un dirigeant n’est qu’à l’image de la sagesse du peuple qui le porte au pouvoir. Pour être élu en démocratie, il faut nécessairement déclencher des passions, les intolérances,les divisions, les corruptions, les tromperies, les mensonges (y compris par omission)... Quel faux sage accepterait cette abominable compromission avec le vice sous le fallacieux prétexte de promouvoir les vertus ?
Ceux qui s’y sont essayés ont toujours été victimes de la règle intangible qui veut que lorsque la vertu est complaisante avec le vice, ce soit in fine toujours le vice qui remporte la victoire...
Toutes les expériences démocratiques, sur une longue période historique, démontrent la pertinence de cette règle, et par la même que la démocratie est la pire des choses et des systèmes politiques...
Mephisto : N'est ce pas le rôle que tu m'as laissé, en tant que mephisto, d'avoir cette duplicité de langage mon cher Faust ? Permets-moi donc d'être encore le marteau et l'enclume sans lesquels la forge serait condamnée à la froideur de son inutilité.
Certes, je conviens aisément de tout ce que tu me dis et l'histoire démontre la véracité de tes propos. On ne peut rien contre le temps et les Lois qui y sont inscrites sont venues à bout des plus belles organisations synarchiques. Mais si elles ont existé, ne pourrait on garder l'espoir de les voir réapparaître et participer à leur ré-émergence ?
Connaissant ta droiture de langage mon ami Faust et que tu ne m'accuse pas de vouloir changer le monde en violation des Lois, n'y a t'il donc pas d'autres espoirs que d'acquérir égoïstement la sagesse pour soi-même tout en devant supporter avec patience la dictature de nos ploutocrates ?
Le futur n'est pas fixé. N'est ce pas le peuple qui fait son Âge d'Or et non l'Âge d'Or qui assagit les peuples ?...
Faust : chacun n’est-il pas libre d’occuper le rôle qu’il se choisit, mon cher Mephisto ?
Les Lois de la Divine Providence continuent d’exister même lorsqu’une civilisation en arrive à les ignorer... Leur ré-émergence n’est pas une question d’apparition ou de disparition, mais une question de pratique consciente ou pas, selon le libre arbitre de chacun. La sagesse, qui n’est digne de se titre que si elle exprime les lois de la Divine Providence ne s’imposent donc à personne, elle ne sert que d’exemple pour permettre, à ceux qui le souhaitent, d’y adhérer volontairement ou non...
Lorsque l’on adhère à la sagesse, on ne le fait pas pour soi, mais pour servir d’une façon désintéressée le groupe et cela dans le respect du libre arbitre de chacun... La politique n’est pas en conformité avec les lois de la Divine Providence puisqu’elle cherche à imposer, surtout en démocratie, la loi de la plus forte minorité à la majorité...
Il est amusant de te voir te draper dans la toge de la vertu, mon cher Mephisto, en proposant des lendemains qui chantent et je ne sais quel Âge d’Or, cela me rappelle ce déguisement en mère-grand de ce prédateur aux dents longues et à l’appétit féroce... ;-)
Un peuple ignorant livré à lui même finit toujours par être dominé par ses propres démons et asservi par les redoutables lois de causalité.
Le sage, qui ne redoute pas la victoire du mal, se contente d’attendre patiemment que l’heure arrive pour offrir ses services lorsqu’ils seront utiles et réclamés...
Sans oublier, mon cher Mephisto, cette règle que tu connais fort bien et qui veut : qu’il y ait beaucoup d’appelés et peu d’élus...
Mephisto : Me voilà donc en "échec et mat" d'avoir voulu le bonheur du peuple contre sa volonté. Ma pièce de forge incarnant la Justice semble n'être qu'une vilaine gargouille devant retourner au Feu de vulcain.
Permets, pour finir, que j'use encore de sophisme avant que de te relâcher à ta belle Marguerite. La sagesse manquerait elle à ce point de compassion devant la souffrance des peuples, ou n'est ce que par une plus belle hauteur qu'elle contemple ce qui n'est, à son Oeil, qu'une blessure du temps ?
Au service du groupe, le plus sage n'est il relayé qu'à un simple globule blanc ou rouge permettant la cicatrisation d'une époque révolue, ou bien est il cet atome permanent, une cellule souche au sein du corps de l'humanité ?
Je ne regrette pas d'avoir voulu voler ton âme cher Docteur Faust. Il semble qu'elle est eut la faculté d'alléger la mienne un tant soi peu. ;-)))
Faust : ce n’est pas à toi, cher Mephisto, que j’apprendrai que chacun est l’artisan de son malheur (souffrance) ou de son bonheur (extase)... Si celui qui souffre finit par le comprendre et décide de ne plus souffrir en faisant le nécessaire pour y parvenir (effort pour sortir de l’ignorance et volonté de dominer ses petits démons), la souffrance cessera... Une Petite Clavicule de la Sapience stipule :
BU - Le meilleur moyen de faire face à l’adversité, c’est encore de ne pas en avoir peur, et dans ce cas l’adversité, qui n’aime pas perdre la face, tourne le dos.
Le sage n’est pas indifférent à la souffrance d’autrui, mais il n’a pas le pouvoir de modifier leurs propres lois karmiques ni celles de causalité, et encore moins celui de faire boire un âne qui n’a pas soif. Sa compassion se manifestera par sa constante présence et bienveillance parmi ceux qui souffrent afin de leur permettre, lorsque par la volonté de leur libre arbitre ils souhaiteront sortir de la souffrance dont ils sont les artisans, de bénéficier de ses richesses, de ses Connaissances et de son assistance autant discrète que totalement désintéressée au point de passer presque toujours inaperçue.
Désolé mon cher Mephisto de ne pas pouvoir te faire faire céans une bonne affaire, mais mon âme n’est pas à vendre...;-)
Mephisto : Me penserais-tu donc si aveugle au point de croire qu'une âme qui se laisserait acheter aurait une quelconque valeur ? N'aurais-je pas au contraire fait une plus belle affaire encore en dépensant que peu d'énergie en échange de richesses inestimables ?
Permets donc à ton hôte de te rendre l'hommage qui t'ai dût en t'apportant la preuve de ses dires et qui, sans eux, l'hommage ne serait que basses flatteries à laquelle ton oreille, je le sais, reste sourde.
Cette appétence envers la politique a fondu soudainement comme neige au soleil. Elle s'est transformée en un outil qui me permettra sans aucun doute de sonder les cœurs les plus imperméables. Puits profond de lumières les plus sombres où repose une eau des plus cristalline et où j'aspire désormais à m'abreuver.
Permets donc à ton hôte de se retirer sur cet hommage rendu cher ami Faust, laissant la place à d'autres "Mephisto". ;-)
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