vendredi 11 avril 2008

Tablettes de Thoth : 1.9.



Livre d’Hermès Trismégiste, Tablettes d’Emeraude de Thoth : 1.9

Envoûtés par la science magique ils se prosternèrent à mes pieds et nous pûmes demeurer longtemps sur la terre de KHEM, très longtemps où j’ai accompli de grands travaux inspirés de la sagesse.

Puis vint le jour où, obéissant aux commandements du Maître qui veille éternellement dans son sommeil, j’ai commandé aux enfants d’Atlantis de se déployer dans plusieurs directions pour se mêler au peuple de KHEM, afin que la sagesse éternelle sorte du sein des temps et s’élève à nouveau dans tous ses enfants.

À partir de ce moment, les enfants de KHEM grandirent dans la lumière de la connaissance arrosée par la pluie de ma sagesse. Le peuple de KHEM grandit lentement et étendit son territoire. Son âme s’éleva peu à peu.

N'oublions pas que celui qui parle dans ce texte si puissant et si ésotérique est Thoth, le grand instructeur des civilisations, celui par lequel les êtres humains ont reçu la Connaissance, l'écriture, les arts, les sciences et la sagesse. La Connaissance qu'il transmet, il l'a lui-même reçue des dieux dont il est le messager, et cette Connaissance en fait un juge parfait, c'est pour cette raison qu'il participe à la pesée du coeur, lors de la psychostasie, et qu'il enregistre par écrit le jugement rendu concernant l'âme du défunt. L'impérialisme culturel grec transformera le nom de cette Divinité primordiale en Hermès.

J'invite à la relecture du précédent article sur ces Tablettes de Thoth, auquel j'ai apporté quelques modifications et précisions.

Envoûtés par la science magique ils se prosternèrent à mes pieds et nous pûmes demeurer longtemps sur la terre de KHEM... Il y a deux moyens pour dominer un peuple barbare et belliqueux ; soit par la violence des armes et la brutalité des combats, mais alors les deux combattants se révèlent ne pas être de natures très différentes, soit en parvenant à subjuguer et envoûter ceux qui veulent combattre par les armes, au point que prenant conscience de leur état manifeste d'infériorité militaire, scientifique et culturel, ils n'aient plus d'autre solution que celle qui consiste à solliciter la bienveillance de ceux que l'on a pris pour adversaire, en se prosternant respectueusement à leurs pieds. La Sagesse de Thoth réside dans la pratique de très hautes vertus. La domination de la violence primaire de ses adversaires, se fait par l'intelligence, la Science Hermétique, qui est celle de la Haute Magie, et l'utilisation du Verbe vivant qui seul, a le pouvoir de fécondation et de transmutation. Le sens de la responsabilité et de la charité, fait que cette mission Atlantéenne, possédant des pouvoirs considérables, n'avait pas dans le dessein de s'en servir à des fins égotistes, mais parfaitement altruistes. Ils ne sont pas venus parmi le peuple encore inculte de KHEM, pour asservir et exploiter, mais pour instruire et partager. C'est pour cette raison qu'ils ont pu demeurer longtemps sur cette terre.

... très longtemps où j’ai accompli de grands travaux inspirés de la sagesse... Qu'est-ce donc que la sagesse si ce n'est justement l'intelligence vertueuse en action... Et si nous nous reportons à la brève définition que je donne de Thoth en début de cet article, il est aisé de comprendre que la transmission de la Connaissance, même partielle, de l'écriture, des arts, des sciences et de la Justice, a demandé un temps relativement long ne serait-ce que pour parvenir à éduquer une élite qui puisse être en mesure d'en recevoir les richesses, et surtout de la conserver et de la transmettre aux générations futures. Parmi tous ces travaux, celui qui consiste à les marquer du sceau de la sagesse n'est pas des moindres. Qu'il suffise à ceux qui font l'effort de suivre les études de l'académie d'Hermès Trismégiste, de constater les énormes difficultés qu'il y a pour simplement parvenir à la maîtrise d'une pensée juste en Vertus. Car il n'y a dans mon esprit pas le moindre doute à ce sujet, la sagesse qui marque les travaux évoqués, est bien celle qui se trouve dans la pratique des vertus et rien d'autre. Accomplir des grands travaux inspirés par la sagesse, voilà qui nous ramène à Maât, cette merveilleuse épouse de Thoth, et sa célèbre loi: Juste de pensée, juste de parole et juste d'action. Si donc, ces travaux accomplis étaient inspirés par la sagesse, ils étaient forcément le fruit d'une longue méditation, et d'une maîtrise de la mise en pratique de toute Connaissance, ce qui ne peut se faire que par une pensée juste en Vertus. Relevons la parfaite cohérence des Lois de la Divine Providence.

Puis vint le jour où, obéissant aux commandements du Maître qui veille éternellement dans son sommeil... Il y a dans cette profonde formulation un condensé de Connaissances qu'il ne sera pas possible de traiter sommairement dans le cadre d'une seule étude. Les missionnaires, comme je l'ai indiqué ci-dessus, n'étaient pas venus dans un but avide et intéressé, mais uniquement altruiste et bénévole. Lorsque leur mission se trouvait être accomplie, ce qui dénote au passage une particulière attention sur l'évolution tant sociale qu'individuelle de ce peuple de KHEM, il était naturellement dans l'ordre des choses que les missionnaires se retirent. Cette décision n'a pas été une décision arbitraire comme l'indique ce précieux passage, mais elle a été le fruit d'une méditation extrêmement spirituelle puisqu'elle s'est alignée sur le niveau vibratoire le plus élevé qui soit, celui de ce Maître qui veille éternellement dans son sommeil. Remarquons que ce Maître n'est pas un "Dieu" exigeant, dominateur, exploiteur et interventionniste, mais conformément à ce que j'ai déjà par ailleurs signalé, il est ce bienveillant Créateur qui, se suffisant à Lui-même, se contente de veiller paisiblement dans son "sommeil", qui n'est pas autre chose que la passivité que requiert le respect de ses propres Lois... En début de cet extrait il est évoqué une puissante science magique ; dans ce passage il nous est subtilement indiqué une des pratiques de cette Haute Magie sur laquelle nous aurons à nous pencher ultérieurement. Seule cette Connaissance, permet de saisir l'importance considérable de cette formulation et les richesses qu'elle renferme, celées pour les ignorants et les profanes.

... j’ai commandé aux enfants d’Atlantis de se déployer dans plusieurs directions pour se mêler au peuple de KHEM, afin que la sagesse éternelle sorte du sein des temps et s’élève à nouveau dans tous ses enfants... La Connaissance et la sagesse qui se répandent dans un corps social, sont comme l'oxygène qui circule dans le corps physique par l'intermédiaire du sang porteur de cette énergie vitale. Pour qu'un peuple soit en harmonie avec la civilisation qu'il engendre, encore faut-il que tous les éléments qui le constituent soient en cohérence avec ce corps social. Ceci implique la diffusion de cette Connaissance et de cette sagesse sur l'ensemble du territoire occupé par ce peuple, et pour celui de KHEM (l'Égypte) cela c'est traduit par une division en 42 nomes ; organisation tant administrative que religieuse, dans le sens de sanctuaire de la Connaissance. Chaque nome était dédié à une divinité, divinité qui synthétisait un corpus de savoirs, de pouvoirs en rapport avec les puissances qui étaient du ressort de cette divinité; celui de Thoth était dans le XVème nome, dont le nom égyptien était Pa-Thoth (la demeure de Thoth) et que les Grecs ont rebaptisé sous le nom d'Hermopolis.

À partir de ce moment, les enfants de KHEM grandirent dans la lumière de la connaissance arrosée par la pluie de ma sagesse. L'oeuvre de fécondation intellectuelle et spirituelle ayant réussi, les effets se sont manifestés, et quels effets, puisqu'il s'agit rien de moins que de grandir dans la lumière de la Connaissance... Petite remarque sur cette formulation, elle nous indique que si le savoir peut être considéré comme un dû, - mais compte tenu de son peu de valeur, il n'y a pas grand-chose à en attendre, - à l'inverse, la Connaissance qui permet de grandir dans la lumière est elle, une quête qui a demandé à cet illustre messager des dieux la réalisation préalable de grands travaux inspirés par la sagesse, et qui dit travaux dit efforts, courage, endurance et persévérance devant l'adversité ; adversité qui ne peut manquer d'advenir lorsque le sage s'évertue à maîtriser celui qui ne l'est pas. Ce que l'illustre instructeur a accepté de faire, pour servir bénévolement son groupe, comment les enfants de KHEM auraient-ils pu croire qu'ils en seraient exemptés... L'éducation préalable qui a été diffusée à ce peuple, comprenait nécessairement la pratique des vertus et la culture de l'effort sans lesquelles il ne peut pas y avoir de croissance possible de la Conscience, la seule à pouvoir recevoir et se nourrir de la pluie de la sagesse.

Le peuple de KHEM grandit lentement et étendit son territoire. Son âme s’éleva peu à peu.... Nous pouvons nous, descendants lointains de ces antiques générations, témoigner qu'il en a été effectivement comme il est écrit. La civilisation égyptienne, l'une des plus brillantes que l'humanité post diluvienne ait eu à connaître dans sa partie occidentale, n'est pas une création ex nihilo, mais la conséquence de la germination d'une base ontologique spirituellement très élevée. Champollion en étudiant l'histoire de cette civilisation égyptienne, disait qu'il avait l'impression qu'elle était une civilisation qui avait subi un continuel déclin, car plus il remontait dans le passé de son histoire, plus il avait à faire à une civilisation hautement développée. Ceci rejoint les enseignements des Tables de la Loi du Sépher de Moïse, qui veut que ce qui sera, fut, et donc que l'évolution la plus haute, précède l'involution la plus basse. Nous pourrions voir dans ce que je dis avec le passage que je cite en référence de ce paragraphe une certaine contradiction. Un peuple qui grandit lentement et élève son âme peu à peu n'est pas apparemment compatible avec le lent déclin d'une civilisation. Sauf, qu'il convient de considérer que les civilisations, comme les individus, ou tout ce qui se manifeste dans la sphère temporelle, ont un début, un apogée et une fin. L'intervention de Thoth se fait au début d'une nouvelle race et d'une nouvelle civilisation. Cette dernière va croître jusqu'à son zénith, pour inéluctablement retomber à son nadir. Ceci constitue une épreuve karmique pour un groupe humain, pour les individus qui y participent, et permet aux âmes de s'enrichir par l'accumulation des Connaissances et des expériences. La race Atlantéenne a connu son déclin après être parvenue à un très haut niveau de développement en rapport avec son patrimoine karmique. Le déclin de cette race, n'implique pas que les âmes ne soient pas toujours en état d'élévation, peut-être même que cela signifie qu'elles ont atteint un seuil qui leur permet de sortir des cycles de réincarnations de la sphère temporelle, d'où le nécessaire déclin et disparition de cette race. Ceci explique aussi pourquoi, tout dans la nature se chevauche. Les expériences ne repartent jamais de zéro et de rien, sinon l'univers ne serait pas en expansion, mais dans le meilleur des cas en stagnation ou dans le pire, en régression. Les enrichissements de ce qui précède, se transmettent par le biais de ce chevauchement des races, des espèces, des cycles, des manifestations, à ce qui succède, afin que la nouvelle épopée puisse se faire sur une octave supérieure ; c'est ce qui est en haut, et pour ce qui est en bas, nous pouvons constater le même principe en action avec les parents transmettant partie de leur patrimoine culturel à leurs enfants ; là encore deux générations se chevauchent pour qu'il y ait continuité et expansion.

Enfin, lorsque la sagesse fait son oeuvre, ce qui est de moins en moins le cas...


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2 commentaires:

sa-ousir a dit…

Merci mon Lug pour ce commentaire éclairé au sujet de ce texte ô combien puissant.

Pourrais-tu s'il te plaît nous offrir de plus amples informations quant à Maât en tant qu'épouse de Thot. De mémoire, je n'avais pas cette notion. De ce que je m'en souviens, Thot est fils de Ré, tout comme Maât est parfois la fille de Ré ( quand elle n'est pas son épouse ou sa mère, mais là on s'éloigne, il s'agit de notions particulières qui nécessitent d'être placées dans leur" contexte"...)

Merci d'avance.

Le Gaulois libre a dit…

Mon Humito, l'espace de ces commentaires ne permet pas de te donner une réponse par trop détaillée, mais je vais faire appel à ce que je sais de tes connaissances et de ta pratique de la Science Hermétique, en te livrant la réponse suivante :

Maât est l'épouse de Thoth, comme Eve est celle d'Adam.

Les unions et les filiations dans le domaine du divin sont en haut comme ils sont en bas, mais selon l'aspect analogique c'est-à-dire similaires sans pour autant être identiques...;-)

Cette indication pour éviter tout anthropomorphisme réducteur.

Et sous l'angle des principes des Tables de la Loi du Sépher de Moïse, Thoth le Juste, ayant pour épouse Maât la Déesse de la Justice et des lois universelles, me semble être d'une parfaite cohérence...